Connu du vivant de son père sous le titre de marquis de Duras[3], Amédée-Bretagne-Malo reçut une éducation « distinguée[1] »« brillante[3] », et conforme au rang distingué, qu'il était appelé par sa naissance à tenir à la cour[3]. Il voyagea pour la perfectionner[3],[4].
Nommé d'abord premier gentilhomme de la chambre du roi en survivance, il entra dans l'exercice des fonctions de sa charge au moment de la Révolution française.
Il se trouvait près de la personne du roi, le , lorsque ce prince, voulant faire un voyage à Saint-Cloud, vit tout à coup sa voiture assaillie par la populace de Paris, ameutée dans la cour et dans le jardin des Tuileries. « M. de Duras opposa aux violences de la multitude, le courage et le sang-froid que commandait une circonstance aussi déplorable ; et, sans les vives instances du roi, ce seigneur eût trouvé dans une mort funeste, dont il était menacé de toutes parts, la récompense de son dévouement et de son zèle[3] ». La conduite que tint en cette circonstance le duc de Duras, irrita tellement la populace contre lui, qu'on eut beaucoup de peine à la calmer[5].
Le duc de Duras fut honoré par la reine Marie-Antoinette de recommandations particulières pour veiller sur les jours de personnes qui lui étaient chères. Cette préférence marquée pour le duc de Duras ne paraîtra pas surprenante ; car, lorsque Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780) maria sa fille à Louis XVI, au moment de se séparer d’elle, elle lui remit cette liste, avec prière d’y donner la plus grande attention[6] :
« Eux et leurs amis, voilà où vous devez placer votre confiance et vos affections. Quant à vos sympathies personnelles, ne vous y laissez aller qu’après un mûr examen.
Liste des gens de ma connaissance :
Le duc et la duchesse de Choiseul.
Le duc et la duchesse de Praslin.
Hautefort.
Les Duchâtelet.
D’Estrées (le maréchal.)
D’Aubeterre.
Le comte de Broglie.
Les frères de Montazel.
M. D'Aumont.
M. Blondel.
M. Gérard.
La Beauvais, religieuse, et sa compagne.
Les Durfort : c’est à cette famille que vous devez marquer en toute occasion votre reconnaissance et attention ; puis, elle ajoutait : Consultez-vous avec Mercy..... Je vous recommande en général tous les Lorrains dans ce que vous pouvez leur être utile[7] »
Le duc de Duras, qui avait repris son poste de premier gentilhomme de la Chambre du roi en remplit les fonctions dans la séance de la Chambre des pairs assemblée le , à la nouvelle du débarquement de Napoléon Ier au Golfe-Juan (début des Cent-Jours)[3],[1]. Il quitta Paris dans la nuit du 19 au 20 du même mois, accompagna Louis XVIII à Gand et revint avec lui[1] en juillet de la même année[3].
En 1816, le duc de Duras fut nommé, par S. M., l'un des 40 de l'Académie française[1],[5]. Ce fut à la sollicitation de M. le duc de Duras que Louis XVIII accorda une pension de 6 000 livres au poète Ducis, membre de l’Académie française, qui était très pauvre, et généralement très estimé « à cause de ses vertus privées et de son noble caractère ». Ducis ne jouit pas longtemps de ce bienfait : il mourut le [12].
Sa fortune, anéantie par la Révolution et les prodigalités de son père, avait été en partie rétablie par la restitution des grands bois de l’Artois, qui avaient été apportés dans la famille par Mllede Bournonville. M. le duc de Duras n’en conçut pas moins le désir d’assurer l’indépendance de son existence par un second mariage. Il épousa Mme Knusli[15], « très belle et très estimable personne[14] », veuve de M. Dias-Santos, riche portugais qui avait laissé à sa veuve toute sa fortune.
Il mourut à Versailles le « dans les pratiques de la religion, qu’il avait honorée toute sa vie[16] ».
Le roi, en faveur de ce dernier mariage, a accordé le titre de duc de Rauzan et les honneurs du Louvre à Henri-Louis de Chastellux (1786-1863)[18]. Par ordonnance de S. M. du , le duc de Rauzan a été appelé à succéder aux titre et dignité de pair de France dont jouissait alors M. le duc de Duras, son beau-père[18].
« De Durfort, duc de Duras, (Amédée-Bretagne-Malo) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VIII, , 378 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 292-293 ;
Jean Favre, Précis historique sur la famille de Durfort-Duras : dédié à Madame la comtesse de La Rochejaquelein, née de Durfort Duras, , 524 p. (lire en ligne), p. 474-484 ;