En , des dissidents libéraux réformistes menés par Paul Gouin, fils de l'ancien premier ministre libéral Lomer Gouin, fondent l'Action libérale nationale. Ils élaborent un programme de réformes et s'opposent notamment à la manière dont le premier ministre Taschereau gère la crise économique.
Le , peu avant les élections, le Parti conservateur et l'Action libérale nationale annoncent officiellement une entente pour joindre leurs forces contre le parti libéral : dans chaque circonscription électorale, un candidat unique, provenant de l'un ou l'autre des deux partis, fera la lutte au candidat du parti libéral ; sur les 90 circonscriptions du Québec, l'ALN présentera des candidats dans 60 à 65 circonscriptions et le parti conservateur dans 25 à 30 ; en cas de victoire, Duplessis sera premier ministre mais le programme du gouvernement sera celui de l'ALN et la majorité des ministres seront désignés par Gouin parmi les députés de l'ALN.
Du côté du Parti libéral, on présente de nouveau les députés sortants dans un grand nombre de districts. Taschereau compte sur l'appui des libéraux fédéraux victorieux, particulièrement celui d'Ernest Lapointe, ministre de la Justice. Le député libéral sortant Joseph Samson, ex-maire de Québec, s'oppose à Philippe Hamel (ALN) dans Québec-Centre. Mais l'excitation de l'Action libérale nationale provoque quelques dissidences. Dans Laval, Médéric Martin, prédécesseur de Camillien Houde à la mairie de Montréal, appuie un candidat indépendant contre Joseph Filion, député libéral sortant. Dans Gaspé-Sud, deux libéraux, Wilfrid Malloy et le Dr Camille Pouliot sont écartés à la suite d'une convention truquée où Alexandre Chouinard, député sortant, conserve la nomination[a 2]. Toutefois, Camille Pouliot compte sur l'appui de son cousin, Jean-François Pouliot.
Le Parti libéral remporte l'élection, mais avec une majorité nettement réduite. C'est la quatrième victoire électorale consécutive pour Louis-Alexandre Taschereau. Toutefois, devant l'impasse à l'Assemblée législative, qui n'arrive pas à adopter le budget nécessaire au fonctionnement de l'État, et croulant sous les scandales, dont une partie atteignent directement des membres de sa famille, Taschereau démissionne moins de sept mois plus tard et annonce que de nouvelles élections devront être tenues pour dénouer l'impasse.
Entre l'élection de 1935 et celle de 1936, la majorité des députés du Parti conservateur et de l'Alliance libérale nationale s'unissent officiellement en un seul parti sous le nom de l'« Union nationale ».
Le taux de participation lors de l'élection était de 76,2 % et 15 232 bulletins ont été rejetés. Il y avait 739 300 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 724 260 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
↑ ab et cLe décompte officiel de 26 élus ALN et 16 élus PC ne représente pas tout à fait le véritable rapport entre les députés d'allégeance ALN et PC, qui se situe plutôt aux alentours de 23 ALN et 19 PC. En effet, l'ALN avait accepté de laisser des conservateurs se présenter dans certains districts électoraux qui, selon l'entente électorale entre le PC et l'ALN, étaient en principe assignés à l'ALN. C'est le cas notamment de Roland English (défait dans Gaspé-Nord), d'Albiny Paquette (élu dans Labelle), de Romulus Ducharme (élu dans Laviolette) et de Tancrède Labbé (élu dans Mégantic), qui sont en réalité du Parti conservateur et n'ont pas de lien avec l'ALN autre que l'étiquette fictive pour les besoins de cette élection. (Voir notamment Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, tome 1 (1890-1944), Fides, 1973, à la page 198. Voir aussi Conrad Black, Duplessis, tome 1 : L'ascension, Éditions de l'homme, 1977, à la page 169 : « Dans plusieurs régions de la province, l'A.L.N. n'avait pas de véritable organisation, ce qui permit à Duplessis, en y envoyant ses propres hommes ou en marchandant avec Gouin, de faire passer comme candidats de l'A.L.N. un certain nombre de conservateurs notoires et de partisans. »)
↑Signifie que Connors se déclare d'allégeance libérale mais qu'il n'est pas le candidat officiellement investi par le Parti libéral, contre lequel il se présente comme candidat indépendant. Le candidat officiel du Parti libéral est John Mulcair. Lors de l'élection, Connors obtient 1541 votes et Mulcair arrive en seconde position avec 991 votes. (Réf. : La Patrie, 26 novembre 1935, pages 4 et 14. Voir aussi : Christian Blais, Introduction historique, 19e législature, 1re session (24 mars 1936 au 11 juin 1936), sur le site de l'Assemblée nationale du Québec.) Une fois élu, Connors siège comme député du Parti libéral. Lors des élections suivantes, il sera le candidat officiel du Parti libéral.
↑L'élection de Joseph Cohen est annulée le 30 juin 1936. Le rapport d'élection montrait que le nombre des bulletins déposés dans plusieurs boîtes de scrutin avait excédé le nombre des électeurs inscrits sur les listes. (Réf. : Christian Blais, Introduction historique, 19e législature, 1re session (24 mars 1936 au 11 juin 1936), sur le site de l'Assemblée nationale du Québec.) Cette annulation n'aura guère de conséquence en pratique puisqu'à cette date la dissolution de l'Assemblée a déjà été prononcée.