Cette page vous présente les différents tours préliminaires à la Coupe du monde 1990. C'est la 13e édition des éliminatoires depuis 1934.
Pour la première fois depuis 1950, le total d'inscription est inférieur à celui de l'édition précédente. 114 nations (y compris les deux qualifiés d'office) ont rempli le bulletin de participation. Ce sont finalement 104 équipes qui disputent au moins un match de ces éliminatoires. Comme en 1982 et 1986, 22 places en phase finale sont attribuées.
Zone OFC (Océanie)
Seules trois équipes d'Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande et Fidji) ont participé aux qualifications pour la Coupe du monde 1990. Pour des motifs politiques, Taïwan et Israël disputent les éliminatoires dans le groupe Océanie. Le vainqueur de la zone Océanie dispute un barrage intercontinental qualificatif pour la phase finale contre le vainqueur de groupe de qualification de la zone CONMEBOL qui totalise le moins de points.
Israël est qualifié pour le barrage intercontinental face à la sélection issue de la zone CONMEBOL, la Colombie.
Zone CAF (Afrique)
Un total de 26 équipes membres de la CAF entrent dans la compétition de la zone Afrique. Cependant, les inscriptions de Maurice et du Mozambique sont rejetées par la FIFA, en raison de dettes envers la fédération internationale. Il n'y a que 2 places à prendre pour l'Afrique en phase finale.
Les deux matches entre le Guatemala et le Salvador, devant se disputer les et ont été annulés en raison de l'instabilité politique au Salvador. Les deux équipes étaient déjà mathématiquement éliminées.
Neuf équipes sud-américaines (l'Argentine, championne du monde en titre, est qualifiée d'office) sont réparties en trois poules de trois. Les deux vainqueurs de groupe totalisant le plus de points sont directement qualifiés pour le mondiale tandis que le troisième est qualifié pour disputer le barrage intercontinental contre le vainqueur de la zone Océanie.
Le groupe 3 est marqué par un événement rare qui pourrait se résumer par l'expression « de l'arroseur arrosé ». L'affaire est souvent appelée sous le terme de « Scandale Roberto Rojas » ou du « Maracanazo ».
Le , au stade du Maracanã de Rio de Janeiro, la rencontre qui oppose le Brésil au Chili est arrêtée alors que le score est de 1-0 en faveur de l'équipe locale. Le gardien chilien Roberto Rojas est au sol et se tient le devant de la tête. Il semble souffrir énormément. Celui que l'on surnomme « El Condor » est évacué sur une civière, la tête en sang. Il aurait été touché par un pétard fumigène, ou une bombe artisanale, lancé depuis les tribunes. À la suite de l'incident, l'équipe chilienne quitte la pelouse et refuse de poursuivre la rencontre.
L'enquête ordonnée par la FIFA est rondement menée et est très fouillée. Le supporter coupable d'avoir lancé le pétard est en fait une supportrice: Rosenery Mello do Nascimento, sans lien de parenté avec le célèbre Pelé. Mais l'analyse détaillée des enregistrements vidéo révèle une supercherie. Le gardien Rojas n'a pas pu être touché par l'engin lancé depuis les gradins. Le pétard a atterri et explosé à une certaine distance, excluant toute lésion.
Finalement, Roberto Rojas va avouer quelques jours plus tard qu'après avoir vu le fumigène exploser près de lui, il s'est entaillé lui-même le visage avec un scalpel caché dans ses gants dans l'espoir que le match soit arrêté et donné gagnant pour le Chili, ce qui les qualifierait au détriment du Brésil.
La FIFA se montre intraitable dans les sanctions. Le Chili perd la rencontre sur tapis vert (2-0) et est donc éliminé. Il est ensuite interdit de participation à la prochaine Coupe du monde 1994. Le gardien Roberto Rojas, l'entraîneur Orlando Aravena et le médecin de l'équipe Daniel Rodriguez sont suspendus à vie, condamnation qui ne sera levée qu'une fois l'âge professionnel dépassé : R. Rojas voit sa suspension levée en 2001[1]. Soudainement célèbre, la lanceuse du pétard, Rosenery Mello, fait la couverture d'une édition sud-américaine du magazine Playboy, en . Elle devient une héroïne de la télévision brésilienne et un modèle à la mode. Elle meurt prématurément d'une attaque cérébrale en 2011 alors qu'elle n'est âgée que de 45 ans[2].
En dépit des différents recours intentés, la suspension du Chili est maintenue. Le Chili sera de retour pour les éliminatoires du mondial 1998 et décrochera sa qualification pour la France.
Le Brésil et l'Uruguay sont directement qualifiés, la Colombie dispute un barrage intercontinental contre le vainqueur de la zone Océanie, Israël.
Zone AFC (Asie)
L'Asie dispose de deux places qualificatives en Coupe du monde 1990.
27 équipes nationales s'inscrivent pour participer à la qualification de la zone asiatique pour le mondial italien. La sélection des Maldives déclare forfait avant le tirage au sort de la compétition. L'équipe de Taïwan est affectée à la zone océanique. Quant aux sélections de Bahreïn, du Yémen du Sud et d'Inde, elles déclarent forfait après le tirage du premier tour. Ce sont donc un total de 22 équipes nationales qui participent à la qualification de la zone asiatique.
Au premier tour, les sélections sont réparties dans six groupes où elles s'affrontent sur la base de matchs aller-retour. Les six vainqueurs de groupe s'affrontent à l'occasion du tour final qui a lieu à Singapour. Le premier et le deuxième du tour final asiatique se qualifient pour la Coupe du monde 1990 en Italie.
La Corée du Sud et les Émirats arabes unis terminent dans cet ordre aux deux premières places du tour final et gagnent leur place pour la Coupe du monde 1990.
Les Émirats arabes unis se qualifient pour le tour final. Le Yémen du Sud, initialement affecté dans le groupe 3, déclare forfait avant le début de la compétition.
Les deux pays asiatiques qualifiés pour la Coupe du monde 1990 sont la Corée du Sud et les Émirats arabes unis, respectivement premier et deuxième du tour final.
32 nations participantes pour 13 places en phase finale (l'Italie, pays organisateur, est qualifiée d'office). Les vainqueurs de poule ainsi que les deuxièmes des groupes de 5 sont directement qualifiés tout comme les deux meilleurs deuxièmes des poules de 4.
Ce classement comparatif permet de départager les trois formations ayant terminé à la deuxième place dans les groupes composés de quatre équipes, et désigner ainsi les deux derniers pays qualifiés.
Il oppose en matchs aller-retour le vainqueur du groupe 2 de la zone Amérique du sud (CONMEBOL) au vainqueur de la zone Océanie (OFC) pour une place en phase finale de la Coupe du monde.