L'organisation est initialement confiée en 1978 à la Colombie qui doit se désister en 1982. L'épreuve est alors déplacée au Mexique, seize ans après l'édition 1970. Un important tremblement de terre en septembre 1985 sème le doute sur la capacité du Mexique à organiser l'événement. Mais les stades ayant été peu affectés, la préparation se fait sans incidents notables.
1986 étant déclarée année de la paix par les Nations unies, tous les stades portent l'emblème de la FIFA avec la légende « Football for peace — Peace Year » (« Football pour la paix — année de la paix »). Il est par ailleurs décidé qu'à partir de cette édition, la finale ne sera plus rejouée en cas d'égalité à l'issue de la prolongation (règle prévue en 1982 pour la grande finale), mais qu'une séance de tirs au but s'appliquera.
L’équipe d’Argentine est emmenée par Diego Maradona alors au sommet de son art à 25 ans. Celui-ci alimente les annales de la Coupe du monde lors du quart de finale remporté 2-1 face à l'Angleterre, d'une part en marquant un but de la main validé par l'arbitre tunisienAli Bennaceur, qu'il qualifiera pour l'histoire de « Main de Dieu », d'autre part en dribblant la moitié de la formation adverse pour offrir le deuxième but à son équipe. Il signe ensuite un nouveau doublé en demi-finale face à la Belgique (2-0). En finale, l'Albiceleste affronte l’Allemagne de l’Ouest le 26 juin 1986 au stade Azteca de Mexico et l'emporte 3-2, empochant un deuxième titre après sa victoire en 1978. Diego Maradona est élu meilleur joueur et passeur de ce Mondial, dont le meilleur marqueur est l'Anglais Gary Lineker, auteur de six buts.
Après avoir éliminé le Brésil lors d'une rencontre intense en quart de finale (1-1 après prolongations puis 4-3 aux tirs au but), l'équipe de France échoue en demi-finale pour la troisième fois de son histoire (après 1958 et 1982), et pour la seconde fois consécutive face à la RFA qu'elle avait affrontée à ce stade lors d'un match d'anthologie en 1982. La France se console toutefois en remportant la « petite finale » (rééditant sa performance de 1958) grâce à sa victoire sur la Belgique 4-2 après prolongation.
Attribution du pays organisateur
La Colombie est désignée le 9 juin 1978 pour organiser la Coupe du monde 1986. Mais la hausse des exigences de la FIFA pour le cahier des charges (demande de mise à disposition de douze stades de plus de 40 000 places dont deux de plus de 80 000), la montée du narcotrafic dans le pays et la chute des cours du café (importante source de revenus pour la Colombie) pousse la Colombie à se désister pour raisons économiques[1],[2]. Le Mexique, déjà organisateur en 1970, les États-Unis et le Canada se portent candidats à l’organisation : c’est le Mexique qui est désigné le 20 mai 1983 au détriment des deux autres pays nord-américains.
Comme en 1982, 24 équipes participent à la phase finale. Mais le format de la compétition évolue : la formule « championnat » du deuxième tour (les 12 équipes qualifiées réparties en 4 groupes de 3) est abandonnée au profit d'une phase à élimination directe (commençant par des huitièmes de finale) jugée plus spectaculaire. Pour passer le tableau de 12 à 16 équipes, 4 équipes sont ainsi repêchées (les meilleurs troisièmes des six groupes). À la suite de la controverse suscitée quatre ans plus tôt par le match où l'Autriche et l'Allemagne de l'Ouest avaient produit un résultat qui leur permettait d'avancer toutes les deux au tour suivant aux dépens de l'Algérie, la FIFA décida de supprimer le privilège accordé lors du premier tour du mundial 1982 aux têtes de série qui disputaient l'ultime rencontre de leur groupe (en connaissant donc le résultat de l'autre match de la dernière journée). Depuis lors les matchs de la dernière journée d'une même poule sont joués simultanément. Pour la première fois apparaît la notion de meilleur troisième, qui ne donne pas totalement satisfaction.
Ce tournoi a vu se dérouler de belles parties avec de jolis buts, les équipes les plus attrayantes sur le plan du jeu restent l'URSS, le Danemark, le Brésil, la France et la Belgique. L'une des plus grandes surprises vint de la Corée du Sud tenant tête aux champions sortants italiens avant de céder sur le score de 3-2. Le Maroc fit aussi impression en sortant en tête d'un des groupes les moins inspirés devant l'Angleterre et la Pologne. Le Danemark et l'Allemagne de l'ouest sortirent du « groupe de la mort » malgré le bon jeu des Uruguayens et la ténacité des Écossais.
Lors des huitièmes de finale, les favoris s'imposèrent à l'exception de l'URSS, battue par la Belgique après prolongation, et surtout du Danemark, étrillé 5-1 par l'Espagne. La suspension de leur vedette Frank Arnesen lors du dernier match de poule face à la RFA est sans doute l'une des raisons de l'échec d'un des épouvantails de la compétition. Le Brésil, l'Argentine, l'Angleterre et le Mexique atteignirent eux aussi les quarts de finale.
Présentée par beaucoup comme une des équipes favorites du tournoi deux ans après avoir survolé l'Euro 1984, la France ne parvient pas à se hisser en finale. Son meilleur joueur Platini étant diminué par une blessure et Giresse à court de forme, l'organisation du jeu de l'équipe de France s'en ressent. Les Français commencent le tournoi poussivement mais montent en puissance au fil des matchs, notamment grâce à Rocheteau qui va s'affirmer comme passeur décisif à quatre reprises en trois matchs. La France, tombeuse de l'Italie en huitièmes de finale (2-0), fait face au Brésil, autre prétendant sérieux au titre, pour un quart de finale d'anthologie à Guadalajara. Après l'ouverture du score de Careca à laquelle répond le but égalisateur de Platini en première mi-temps, les Brésiliens de Telê Santana touchent les montants par deux fois et manquent un penalty à 12 minutes de la fin du temps règlementaire. Au cours de la prolongation Bellone manque de peu sur un contre de donner l'avantage à la France, mais aucun but supplémentaire n'est finalement marqué. Le séance de tirs au but sourit aux Français qui se qualifient pour le dernier carré (4-3). Mais les Bleus, en panne de jambes et d'inspiration, échouent à nouveau (comme à Séville en 1982) contre la RFA en demi-finale (défaite 0-2), des Allemands qui n'avaient pourtant pas brillé lors des tours précédents (qualification 4-1 aux tirs au but contre le Mexique en quart de finale, courte victoire 1-0 face au Maroc en huitième de finale). Les Tricolores se consolent en s'emparant de la 3e place aux dépens de l'équipe surprise du tournoi : la Belgique.
L'Argentine remporte sa deuxième Coupe du monde, après son succès de 1978 à domicile. Cette victoire, elle le doit en grande partie à son meneur de jeu Diego Maradona, qui s'est affirmé durant le tournoi comme le meilleur joueur de la planète.
Personnalité controversée, Maradona a montré les deux facettes de son personnage au cours d'un seul et même match, le quart de finale remporté contre l'Angleterre (2-1)[3]. Tout d'abord en ouvrant le score grâce à une main volontaire qui n'aura échappé qu'à l'arbitre, le but sera par la suite surnommé la main de Dieu. Puis en doublant la marque à la suite d'une action individuelle partie de son propre camp au cours de laquelle il dribble toute la défense anglaise et même le gardien de but.
Cette coupe du monde a aussi été marquée par une première qualification d'une équipe africaine (en l'occurrence, il s'agit aussi d'une première pour une équipe arabe) pour le second tour d'une phase finale : le Maroc, en terminant premier de son groupe devant l'Angleterre, la Pologne (autres qualifiés de la poule) et le Portugal, disputa ainsi les huitièmes de finale (face à l'Allemagne, futur finaliste).
Acteurs de la coupe du monde
Équipes qualifiées
Vingt-quatre équipes participent à la compétition. Le Mexique est qualifié d'office en tant que pays organisateur. Les 31 autres équipes présentes à la Coupe du monde 2006 se qualifient en passant par des Tours préliminaires.
Le champion sortant, l'Italie, est accroché (1-1) en ouverture du Mundial par la Bulgarie. La Squadra Azzurra fait de nouveau match nul contre l'Argentine avant de s'imposer contre la Corée du Sud et se qualifier. L'Argentine termine première grâce à ses deux victoires contre les Coréens et les Bulgares. La Bulgarie est repêchée parmi les meilleurs troisièmes.
De retour après 28 ans d'absence, le Paraguay bat le néophyte irakien. Le pays hôte, le Mexique, bat la Belgique. Il termine premier de son groupe en battant ensuite l'Irak et en faisant match nul contre le Paraguay. Avec deux nuls et une victoire, l'Albiroja termine deuxième, la Belgique est repêchée parmi les meilleurs troisièmes.
La Hongrie est l'un des deux troisièmes à ne pas accéder aux huitièmes de finale. La France et l'URSS réalisent le même parcours : deux victoires et un match nul (l'un contre l'autre). L'URSS se classe première à la différence de buts. Le néophyte canadien termine bon dernier avec trois défaites et aucun but marqué.
Le Brésil est l'une des deux seules équipes à remporter tous ses matchs de poule. L'Espagne rattrape sa défaite initiale contre les Auriverdes en battant l'Algérie et l'Irlande du Nord. Ces deux derniers n'obtenant qu'un seul point en trois matchs, sont éliminés.
Pour sa première participation, le Danemark, demi-finaliste de l'Euro 2 ans plus tôt, impressionne en battant tous les adversaires de son groupe, y compris l'Allemagne de l'Ouest, future finaliste, parfois avec la manière (score fleuve contre l'Uruguay). La Mannschaft termine deuxième en battant l'Écosse et en faisant match nul contre la Céleste. Malgré une défaite par 5 buts d'écart, les Uruguayens figurent dans les meilleurs troisièmes grâce à deux matchs nuls.
Pour sa deuxième participation, le Maroc revient en terre mexicaine. Après un match nul contre la Pologne suivi d'un autre contre l'Angleterre, il bat le Portugal 3-1 et réalise l'exploit d'être la première équipe africaine à franchir le premier tour d'une phase finale de Coupe du monde, qui plus est en terminant en tête de sa poule. L'Angleterre s'empare de la deuxième place devant la Pologne à la différence de buts, mais cette dernière, troisième du mundial précédent, se qualifie dans les meilleurs troisièmes. Quant au Portugal, demi-finaliste de 'Euro 1984, il est loin de rééditer sa performance de 1966. Malgré une victoire initiale contre l'Angleterre, il sombre et est éliminé en terminant à la dernière place du groupe. La préparation de la compétition est notamment mise en cause par les joueurs et l'histoire retentit au Portugal sous le nom de Caso Saltillo(en) (en portugais : l'affaire de Saltillo du nom de la ville où était basée l'équipe portugaise)[7].
Les 4 meilleures équipes classées troisièmes de leur poule sont repêchées pour compléter le tableau des huitièmes de finale. Un classement comparatif des résultats de chacune des 6 équipes concernées est effectué afin de les départager, selon les critères (dans l'ordre) : plus grand nombre de points obtenus ; meilleure différence de buts ; plus grand nombre de buts marqués.
La Belgique accède à son premier quart de finale en éliminant l'URSS lors d'un match prolifique en buts, sept au total (4-3), dont trois marqués durant la prolongation.
Dans un match aux allures de derby entre deux pays voisins, l'Argentine, absente du précédent Mundial au Mexique en 1970, élimine l'Uruguay sur le petit score de 1-0 et se retrouve en quarts de finale.
L'Espagne bat le Danemark par 5 buts à 1, alors que ce dernier avait gagné tous ses matchs de poule et ouvert le score dans cette rencontre avant de s'effondrer en seconde période.
A Guadalajara, à l'issue d'un match très indécis marqué par une qualité de jeu exceptionnelle, la France élimine le Brésil aux tirs au but malgré le tir manqué de Platini et le tir chanceux (la balle frappe le poteau et rebondit dans le dos du gardien Carlos) de Bellone. C'est la deuxième rencontre de Coupe du monde départagée aux tirs au but (la première datant de 1982), et la France y est encore une fois.
L'Allemagne de l'Ouest accède une fois de plus aux demi-finales, également aux tirs au but en sortant le Mexique 4 tirs à 1, après 120 minutes sans but.
Dans une rencontre marquée par de la tension politique entre les deux pays (quatre ans seulement après la guerre des Malouines), l'Argentine bat l'Angleterre 2-1, avec un doublé de Maradona. Ses deux buts entrent dans la légende de la Coupe du monde. Le premier est marqué par la fameuse « Main de Dieu » et validé à tort par l'arbitre[8], le second par une « chevauchée fantastique » partant du milieu du terrain.
Côté anglais, Lineker réduit le score en fin de match et porte son total à six buts marqués lors du tournoi, ce qui lui permet de remporter le Soulier d'Or du meilleur buteur.
Fait inédit, trois des quatre quarts de finale de cette Coupe du monde auront été départagés aux tirs au but, le dernier étant Belgique-Espagne. La Belgique réalise le cinq sur cinq dans la séance de départage et accède à sa première demi-finale.
La France et l'Allemagne de l'Ouest se retrouvent en demi-finale pour la deuxième fois d'affilée (après le match mythique de 1982) et l'Allemagne se qualifie à nouveau pour la finale, mais cette fois-ci en remportant le match dans le temps réglementaire.
La France réédite sa performance de 1958 et monte sur le podium en battant la Belgique après prolongation. C'est également la première et seule fois qu'un match pour la troisième place se joue après prolongation.
L'Allemagne de l'Ouest se qualifie pour sa deuxième finale consécutive, la cinquième de son histoire. Mais elle s'incline contre l'Argentine après être revenue au score.
↑ a et bLe nombre définitif de places allouées à l'UEFA (13 ou 14) et à l'OFC (0 ou 1) dépend du résultat du barrage intercontinental entre ces deux zones : le représentant européen, l’Écosse, bat le représentant océanien, l’Australie.
↑Les deux premières participations en tant qu’Allemagne.