En 2016, il devient le premier Français à remporter le championnat IndyCar (championnat dont il termine également vice-champion en 2017 et 2019), puis en 2019, le premier Français à remporter les 500 miles d'Indianapolis depuis René Thomas, en 1919[N 1].
Après avoir étudié à l'ENSMA[2] et commencé sa carrière par le karting en 1994, Pagenaud accède au sport automobile en 2001 grâce à sa victoire l'année précédente dans le Volant Elf. Deuxième du championnat de Formule Renault Campus en 2001, il passe l'année suivante en Formule Renault, dans le championnat de France, ainsi que dans le championnat d'Europe (l'Eurocup). En 2004, il termine vice-champion de l'Eurocup, battu par l'Américain Scott Speed.
En 2005, Pagenaud accède au championnat de World Series by Renault (Formule Renault 3,5 l) mais n'obtient que des résultats mitigés, ce qui l'incite à réorienter sa carrière vers les États-Unis. Au cours de l'hiver 2005-2006, il obtient plusieurs tests avec des écuries du championnat de Formule Atlantic, alors en plein renouveau. Finalement engagé par l'écurie Team Australia, Pagenaud s'affirme dès le début de l'année comme l'un des hommes forts du championnat. Très régulier, il remporte le titre dès sa première saison dans la discipline à l'issue d'un long duel avec Graham Rahal, le Français remportant une victoire, à Edmonton[3], contre cinq à son adversaire[4].
Grâce à la prime de 2 millions de dollars offerte au vainqueur du championnat, il accède au Champ Car en 2007, toujours au sein du Team Australia. Très régulier, il termine sa saison de rookie à la 8e place finale du championnat, ce dernier étant remporté par son compatriote Sébastien Bourdais pour la quatrième saison consécutive. Malgré ce que de nombreux observateurs considèrent comme une saison réussie, il ne parvient pas à trouver un volant en 2008 dans le championnat unifié IndyCar Series, en grande partie en raison de l'incapacité financière du Team Australia à rejoindre la série. L'écurie fait finalement faillite[5]. Il réoriente alors sa carrière vers le championnat American Le Mans Series au sein de l'écurie de Gil de Ferran[6]. Remplaçant Stéphane Ortelli, il dispute pour la première fois les 24 heures du Mans, en LMP1 sur une Courage-Oreca LC70 de l'écurie Team Oreca Matmut, avec Marcel Fässler et Olivier Panis, Fässler suppléant pour sa part Nicolas Lapierre[7]. La voiture abandonne à la suite d'une sortie de route de Fässler[8]. En préparation de l'édition 2009 de l'épreuve mancelle, il participe et remporte les 1 000 kilomètres de Spa sur Peugeot 908 HDi FAP, associé à Nicolas Minassian et Christian Klien[9]. Il prend le départ des 24 heures du Mans 2009 au volant d'une Peugeot 908 HDi FAP de l'écurie Pescarolo Sport, faisant équipe avec Jean-Christophe Boullion et Benoit Treluyer[10]. La voiture abandonne après une sortie de route pendant la nuit[11].
En fin d'année, il signe avec Sam Schmidt Motorsports pour disputer l’intégralité de la saison IndyCar en 2012[13]. Il a fini 6e, 5e et 2e, à Long Beach derrière Will Power[14], des trois premières courses. Il signe trois autres podiums lors des sixième, à Détroit, douzième à Mid-Ohio, et quatorzième à Baltimore, course. Il termine la saison cinquième et meilleur rookie.
En 2014, après trois courses régulières et sages (2 fois 5e, puis 4e), il remporte sa 3e victoire de sa carrière et la 1re de la saison lors du GP d'Indianapolis, deux semaines avant les 500 Miles d'Indianapolis. Il déclare après cela qu'il « peut jouer le titre »[19]. Il signe la première pole position de sa carrière à la 1re course du Grand Prix automobile de Houston, avant de terminer 16e. Il remporte la 4e victoire de sa carrière en IndyCar Series lors de la 2e course du Grand Prix automobile de Houston[20]. Il termine la saison 5e.
2015 : transfert chez Team Penske
Après trois années passées avec l’équipe Sam Schimdt Motorsport, il intègre à trente ans l'une des écuries les plus prestigieuses de l'IndyCar Series, en l’occurrence le Team Penske, pour la saison 2015, étant ainsi épaulé par Will Power, Hélio Castroneves et Juan Pablo Montoya[21] qui sont respectivement 1er, 2e et 4e du championnat 2014. Le patron de la Team Penske, Roger Penske, déclare alors : « Nous savons combien il a été difficile de rivaliser avec lui [Simon Pagenaud] ces dernières années et nous sommes très heureux de l'accueillir. (...) Nous disposerons de quatre pilotes en mesure de gagner chaque week-end et de quatre prétendants légitimes au titre »[22].
La saison est cependant très décevante, avec une pole et seulement deux podiums, alors que ses trois coéquipiers sont encore en lutte pour le titre lors de la dernière manche. Il finit l'exercice 2015 à une anonyme 11e place au classement du championnat.
Il figure parmi les neuf pilotes qualifiés pour la session déterminant les trois premières lignes de la grille des 500 miles, occupant finalement la huitième place. Retardé par une pénalité pour une sortie des stands dangereuse, il termine 19e de la course, remportée par Alexander Rossi[28]. 13e de la première course de Détroit, remportée par Sebastien Bourdais, il est devancé par Will Power lors de la deuxième[29]. De nouveau 13e, au Grand Prix automobile d'Elkhart Lake, il termine quatrième Grand Prix automobile de l'Iowa et neuvième au Grand Prix automobile de Toronto avant de renouer avec la victoire lors du Grand Prix automobile du Mid-Ohio, où parti en pole, il devance son coéquipier chez Penske Will Power[30]. 18e au Grand Prix automobile de Pocono, il termine quatrième du Grand Prix automobile du Texas puis septième du Grand Prix automobile de Watkins Glen. Lors de la dernière course de la saison, il obtient sa septième pole de la saison[31]. Possédant 40 points d'avance sur Will Power, le seul pilote pouvant le priver du titre, il s'impose devant Graham Rahal[32]. Avec 659 points, il devance de 127 points Will Power[31], obtenant sept pole positions, dix top 5, et 406 tours en tête de course[32]. Il devient ainsi le premier Français à s'imposer dans la discipline[33].
Lors du dernier grand prix de la saison, sur le circuit routier de Sonoma, il termine en tête, devant Josef Newgarden[38], ce dernier remportant le championnat avec 13 et 17 points d’avance sur Simon Pagenaud et Scott Dixon[39].
2018 : saison sans victoire
Simon Pagenaud obtient son meilleur résultat du début de la saison 2018 au Grand Prix d'Indianapolis en terminant huitième d'une course remporté par Will Power. Il termine à la deuxième place des qualifications de 500 miles d'Indianapolis, derrière Ed Carpenter[40], course où il termine neuvième et remportée par Will Power, la première victoire de ce dernier dans cette épreuve[41].
Après une saison compliquée, Simon Pagenaud se distingue en remportant sa première victoire depuis un an et demi au Grand Prix d'Indianapolis, sur le circuit routier. Pour sa troisième participation à l'épreuve, il double Scott Dixon dans l'avant-dernier tour, au terme d'une course perturbée par la pluie[45]. La semaine suivante, il décroche la pole position des 500 miles d'Indianapolis, 100 ans après le dernier Français à l'avoir réalisé, René Thomas en 1919[1].
Le , après avoir dominé presque la totalité de la course, il remporte un duel final face à Alexander Rossi pour la victoire. Il devient ainsi le premier Français depuis 1920[46] à remporter les 500 miles d'Indianapolis[N 2], devenant également le premier pilote depuis dix ans, et la victoire d'Hélio Castroneves, à réaliser le doublé pole position-victoire[47].
Parti en pole position sur le circuit en ville du Grand Prix de Toronto, il s'impose devant Scott Dixon et Alexander Rossi[48]. De nouveau en pole lors la semaine suivante en Iowa, il termine à la quatrième place d'une course remportée par son coéquipier Josef Newgarden, qui occupe la tête du championnat[49]. En terminant quatrième de la dernière course de la saison, le Grand Prix automobile de Monterey disputé sur le circuit de Laguna Seca, il termine à la deuxième place du classement de la saison avec 616 points, derrière son
coéquipier chez Penske Josef Newgarden[50].
2020
Simon Pagenaud commence la saison 2020 avec deux podiums consécutifs : une deuxième place au Texas puis une troisième place au Grand Prix d'Indianapolis[51],[52]. L'épreuve suivante est le Doubleheader de Road America, Pagenaud termine douzième de la course 1 puis treizième de la course 2[53],[54].
La course suivante, en Iowa, est à nouveau un Doubleheader. N'ayant réalisé aucun temps lors des qualifications, Pagenaud s'élance vingt-troisième et dernier lors deux courses. Il remporte la course 1 puis termine quatrième de la course 2[55],[56],[57].
2023
Lors du Grand Prix automobile du Mid-Ohio, il est victime d'une panne des freins et sort de la route à grande vitesse après une série de tonneaux extrêmement violents[58]. Il est contraint de déclarer forfait pour la reste de la saison. Son écurie, Meyer Shank Racing, annonce que son contrat n'est pas reconduit en fin de saison.
Lors de l'édition 2019 des 24 Heures de Daytona, il fait équipe avec Dan Cameron et Juan-Pablo Montoya au sein du Team Penske sur une Acura ARX-05. Pendant une neutralisation à cinq heures du terme, la voiture s'arrête au stand pour un problème moteur, l'équipage perdant douze tours durant la réparation et toute possibilité de victoire[61]. Lors des 12 Heures de Sebring, où son coéquipier obtient la pole position[62], ils terminent à la neuvième place.
Il est marié à une américaine, Hailey McDermott[75].
Notes et références
Notes
↑Les sources utilisent deux années pour la précédente victoire d'un Français : 1920, avec Gaston Chevrolet, né en France de parents suisses, avant d’émigrer aux États-Unis, et 1914, pour la victoire de René Thomas[1].
↑Les sources utilisent deux années pour la précédente victoire d'un Français : 1920, avec Gaston Chevrolet, né en France de parents suisses, avant d’émigrer aux États-Unis, et 1914, pour la victoire de René Thomas[1].