A ces 4 cantons s'est rajoutée une partie du canton de Strasbourg VI (partie située au sud d'une ligne définie par l'axe de la route d'Oberhausbergen et à l'ouest d'une ligne définie par l'axe de la voie de chemin de fer de Hausbergen à Graffenstaden)[1].
Description sociologique
Ville de tradition protestanteluthérienne, Strasbourg est depuis le XIXe siècle plus nettement catholique, et cela dans l'ensemble des quartiers de la ville. La communauté juive est très présente dans le centre-ville, Strasbourg ayant la quatrième communauté juive de France. La communauté musulmane, constituée à la suite des mouvements migratoires des années 1960-70, est aussi présente, particulièrement dans les quartiers périphériques.
La diffusion de l'alsacien dans la première circonscription est la plus faible d'Alsace mais le dialecte reste assez répandu à Koenigshoffen ainsi que dans certaines parties du centre-ville, particulièrement dans les couches les plus âgées de la population. Globalement, le français s'est assez rapidement répandu à Strasbourg après son retour à la France en 1919.
Description politique
Circonscription urbaine partagée entre les quartiers centraux et « bourgeois » de l'Orangerie et du centre-ville et les quartiers plus « populaires » et périphériques de la gare et de Koenigshoffen ; la première circonscription a longtemps été considérée comme un fief de la droitegaulliste, mais a choisi quatre fois un député de la gauche depuis 1997. Auparavant, elle avait cependant été considérée, entre 1919 et 1939, comme la circonscription des maires de Strasbourg, élisant Jacques Peirotes (SFIO) de 1928 à 1932, puis le communiste autonomiste Charles Hueber en 1936. À cette époque le clivage droite-gauche était par ailleurs nettement brouillé par la question autonomiste, qui avait provoqué l'implosion du parti communiste alsacien.
De 1958 à 1978, le député gaulliste René Radius y fut réélu, souvent au premier tour, avec des majorités considérables contre les candidats démocrates-chrétiens proches du maire de Strasbourg Pierre Pflimlin. On assistait au cours des années 1960 à une importante dichotomie entre les élections nationales, où la circonscription privilégiait le candidat gaulliste et votait pour le général de Gaulle en 1965 à plus de 71 % ; et les élections locales où elle renouvelait largement sa confiance au maire et conseillers généraux démocrates-chrétiens, comme Gilbert Jost.
À partir de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, la circonscription affirma un vote légitimiste de droite, cette fois au profit des candidats démocrates-chrétiens proche du nouveau président. En 1976 René Radius fut battu par un socialiste dans le canton de la Robertsau, ce qui provoqua un choc certain et le conduisit à ne pas se représenter. La deuxième étape du renversement de la domination gaulliste intervint en 1978. La circonscription bascula alors entre les mains du candidat CDS Emile Koehl, qui battit le RPR Robert Grossmann. Émile Koehl fut réélu – malgré de nombreuses contestations à l'intérieur même de l'alliance UDF-RPR – en 1981, 1986 et 1988, sans problèmes réels. Il occupa par ailleurs des responsabilités importantes au sein de la municipalité strasbourgeoise de 1983 à 1989. Son implantation dans le canton de Strasbourg IX, non dépendant de la première circonscription jusqu'en 1988, explique la modification de la carte électorale de Strasbourg en 1986. Cela n'empêcha cependant pas son échec en 1993. Émile Koehl, contesté et victime d'une certaine usure, fut alors battu à la surprise de beaucoup par un candidat indépendant proche de l'UDF, Harry Lapp, qui mettait en avant la nécessité de renouveau de la droite dans cette circonscription. Il réalisa plus de 64 % des voix au second tour. Harry Lapp fut pourtant battu d'une très courte tête par Catherine Trautmann (PS) en 1997 (50,1 %), le député sortant ralliait le canton « bourgeois » de Strasbourg IV et le canton populaire de Strasbourg IX. En 2002 le député sortant Armand Jung (PS), ancien suppléant de Catherine Trautmann, réussit à battre, là encore d'une courte tête, le maire adjoint Robert Grossmann (50,2 %). Il l'emportait dans les cantons de la Gare et de Koenigshoffen, dont il est par ailleurs conseiller général.
Lors de sa formation en 1986 la première circonscription était considérée comme la plus à droite des circonscriptions strasbourgeoises. On note cependant, depuis 1993, une grande instabilité des électeurs de la circonscription. Depuis 1997, la gauche a considérablement progressé, au point de gagner alors et surtout de conserver en 2002 la circonscription. La mutation électorale du canton de Strasbourg I (Centre-Ville) issue de la « gentrification » du centre-ville qui renforce la gauche, explique pour partie la progression des candidats socialistes. Le recul de la droite est particulièrement marqué dans les cantons I et II, aujourd'hui assez nettement à gauche. Le canton IV de l'Orangerie reste nettement à droite, et il fut détenu par un conseiller général proche de l'UMP jusqu'au élections cantonales de 2008. Le canton de Koenigshoffen, le plus « populaire » de la circonscription, ancien fief d'Émile Koehl, est passé aux mains du député (PS) Jung, mais il est marqué par un fort vote pour le FN et une remontée certaine de la droite en 1997 et 2002. Marque supplémentaire de cette dichotomie, lors des municipales de 2001, les cantons I et II votaient encore pour Catherine Trautmann, alors que les cantons IV et IX choisissaient nettement Fabienne Keller. La circonscription est aujourd'hui donc passée d'une qualification « sûre à droite » à incertaine. De manière générale il s'agit de la circonscription où la gauche réalise ses meilleures performances alsaciennes, et le FN ses plus mauvais scores régionaux.
Lors des élections nationales l'orientation à droite de la circonscription reste assez nette, même si elle s'est tassée depuis 1988. En 1988 elle votait pour Jacques Chirac contre François Mitterrand (53 %). En 1995 elle plaçait Lionel Jospin (25,7 %) en tête, devant Édouard Balladur (23,1 %), Jacques Chirac (19,5 %) et Jean-Marie Le Pen (15,7 %). Au second tour elle choisissait Jacques Chirac assez nettement (55,5 %). En 2002 elle plaçait Jacques Chirac (18,5 %) en tête, devant Lionel Jospin (17,8 %), Jean-Marie Le Pen (13,6 %) et François Bayrou (12,5 %).
Les élections présidentielle et législatives de 2007 ont apporté quelques modifications. Aux élections présidentielles d'avril-mai Nicolas Sarkozy arrivait en tête au premier tour avec 32,7 %, devant Ségolène Royal (29,1 %), François Bayrou (22,8 %) et Jean-Marie Le Pen (6,5 %). On assistait – à l'instar de l'ensemble de l'Alsace – à une forte baisse du FN, notamment dans le canton IX, principalement au profit de Nicolas Sarkozy. Celui-ci réalisait ses plus forts résultats à l'Orangerie et au Centre-ville, dépassant largement le score de Jacques Chirac en 2002. Ségolène Royal réalisait ici son meilleur résultat alsacien, et arrivait en tête dans le canton II. Enfin François Bayrou réalisait une performance en net progrès, assez proche de sa moyenne alsacienne, ses « fiefs » recoupaient assez largement ceux de Nicolas Sarkozy. Au second tour Nicolas Sarkozy l'emportait d'une courte tête (51,07 %), devançant son adversaire facilement à Strasbourg I et largement à Strasbourg IV. Ségolène Royal confirmait sa bonne performance, ne l'emportant cependant que dans le canton de Strasbourg II. Le canton IX présentait une particularité intéressante, plaçant les deux candidats à égalité.
Dans ce contexte de victoire courte du candidat UMP dans cette circonscription tenue par le PS les élections législatives ont cependant confirmé la dichotomie entre le vote de la circonscription aux élections nationales et élections locales. Le député sortant Armand Jung a en effet été facilement réélu au second tour (56,2 %) contre son adversaire peu connue Frédérique Loutrel (43,7 %), l'emportant dans l'ensemble des cantons et réalisant son meilleur score dans le canton II. Les résultats du premier tour plaçait le candidat PS (32,9 %) et la représentante de l'UMP (31,1 %) au coude à coude, Armand Jung arrivant en tête à Strasbourg II et IX, Frédérique Loutrel dans les cantons de Strasbourg IV et I. La candidate UMP, fortement contestée au premier tour par Martine Calderoli-Lotz (DVD) qui avait obtenu 8,5 %, ainsi que par la candidate Modem Chantal Cutajar (11,7 %) n'a pas réussi à réunir les voix de droite et du centre majoritaires, au second tour.
La géographie électorale de la circonscription n'est pas fortement modifiée par les dernières échéances. Le canton de la gare reste le fief de la gauche, Ségolène Royal y a obtenu son meilleur score strasbourgeois à la présidentielle et Armand Jung son plus fort résultat ; à l'inverse le quartier de l'Orangerie reste assez nettement marqué à droite (56,6 % pour Nicolas Sarkozy le ), même s'il a élu Armand Jung d'une courte tête le (51 %). Les cantons I et IX continuent d'adopter un comportement électoral changeant, favorables à Nicolas Sarkozy à la présidentielle puis à Armand Jung aux législatives. De manière générale, la gauche réalise ici ses meilleures performances alsaciennes, et le FN est descendu ici à un niveau très faible.
Conseiller général de Strasbourg IX (1976-1988) Proportionnelle par département, pas de député par circonscription. Mandat écourté à la suite d'une dissolution parlementaire décidée par François Mitterrand.
Le suppléant de Catherine Trautmann était Armand Jung, conseiller général du canton de Strasbourg-9, fonctionnaire territorial. Armand Jung remplaça Catherine Trautmann, nommée membre du gouvernement, du 5 juillet 1997 au 18 juin 2002.
Le , le député Armand Jung (PS) annonce qu’il démissionne de son mandat à la suite de multiples problèmes de santé l’empêchant d’exercer correctement son mandat[2]. Refusant de laisser son siège vacant pendant plus d’un an jusqu’en 2017, sa démission prend effet à partir du 1er mars et rend nécessaire une élection législative partielle dans les trois mois. Cette élection se tient les 22 et .