Le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) est issu d'une scission[5] du Parti ouvrier indépendant (POI) en 2015. Pour ne pas avoir respecté les décisions majoritaires de son courant (les deux tiers de la conférence des cadres, composée des délégués au précédent congrès), après avoir annoncé vouloir créer une tendance soutenue par plus de 700 membres du Courant communiste internationaliste (CCI) et intitulée « Revenir à une politique de construction de parti », Daniel Gluckstein est suspendu, ainsi que les autres membres de la direction nationale l'ayant soutenu, au motif qu'il ne saurait y avoir de tendance dans le CCI hors période de préparation de congrès. Un bureau national le démet, ainsi que Gérard Schivardi et Jean Markun, de leurs mandats de secrétaires nationaux.
À l'issue de deux congrès distincts se tenant les 21 et , la tendance lancée par Daniel Gluckstein décide de se former en tant que Parti ouvrier indépendant démocratique[6]. Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein et Jean Markun, les trois secrétaires nationaux du POI (Claude Jenet étant décédé au moment de la scission), en deviennent les secrétaires nationaux[7].
Le POID se déclare internationaliste et se donne comme devise « Pour le socialisme, la République et la démocratie ». Il revendique près de 2 900 adhérents en 2022. Son journal hebdomadaire est La Tribune des travailleurs[8], qui se veut une « tribune libre de la lutte des classes ». Il revendique près de 7 000 abonnés en juin 2023[9].
Le POID se veut poursuivre l'activité du POI des origines. Il indique :
« Le Parti ouvrier indépendant a été fondé en 2008. Son sigle a été confisqué par une fraction de son bureau national qui, en 2015, a décidé à la fois de renoncer à le construire comme un parti, d’expulser la totalité de ses secrétaires nationaux, la moitié du bureau national. Sa continuité est aujourd’hui celle du Parti ouvrier indépendant démocratique[10]. »
« Pour le socialisme », parce qu’il se fixe d’en finir avec le régime de la propriété privée des grands moyens de production et d’échange et d’y substituer leur socialisation.
« Pour la démocratie », parce que l’émancipation des travailleurs nécessite le droit à la libre organisation syndicale et politique, fondement de la démocratie. Cette démocratie politique s’appuie sur les élus, représentants du peuple et mandatés par lui.
Il existe en son sein un courant « trotskiste », la Tendance Communiste Internationaliste, membre du Comité d'organisation pour la reconstruction de la IVe Internationale (CORQI), qualifié de courant « lambertiste »[1].
Le POID fait partie du Comité ouvrier international, dont la dernière conférence mondiale d'octobre 2022 avait rassemblé des représentants de 43 pays[11],[12].
À compter de mars 2020, il engage une campagne pour la restitution des 600 milliards d'euros consacrés par le gouvernement Macron aux aides aux entreprises, pour qu'ils soient plutôt utilisés pour les hôpitaux ou l'éducation[14].
Il participe le 5 décembre 2020 à la manifestation parisienne « Pour la liberté de la presse et la défense des droits sociaux »[15].
Dans le cadre de la guerre en Ukraine, le POID se mobilise « contre la guerre et contre le budget dédié à la défense d'Emmanuel Macron », pour « un cessez-le-feu immédiat et sans condition en Ukraine, le retrait de toutes troupes étrangères hors des pays qu'elles occupent[16],[17]. »
En 2024, le Parti des travailleurs présente une liste aux élections européennes « Pour le pain, la paix, la liberté ». Elle est conduite par Camille Adoue, rédactrice de 23 ans[2]. Le parti présente ensuite 20 candidats lors des élections législatives anticipées[27].
Investissement dans le syndicalisme
Comme le POI, le POID est présent dans le mouvement syndical, tout particulièrement au sein de la confédération Force ouvrière[23],[28],[29], du fait de l'implantation de ses militants. Les deux partis entrent en conflit au sein de FO après l'éviction de Pascal Pavageau, éphémère successeur de Jean-Claude Mailly en 2018[28]. Cependant, le POID a pour ligne de conduite l'indépendance du parti vis-à-vis des syndicats, et inversement, l'indépendance des syndicats vis-à-vis du parti.[réf. nécessaire]
↑ ab et c« Interdiction de manifester : un parti trotskiste obtient la condamnation de l’ancien préfet de police de Paris », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cLoïc Marie, « Rochefort : le Parti ouvrier indépendant démocratique se dit prêt pour les législatives », sudouest.fr, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le ).
↑« Les derniers trotskistes "lambertistes" se déchirent », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
↑« Le POID présente 64 candidats aux législatives pour la rupture avec l’Union européenne et la 5e République, pour une Assemblée constituante souveraine, pour un gouvernement ouvrier », La Tribune des travailleurs, (lire en ligne).