Sa mère, Maria Louisa Bustill, est la descendante d'une famille de quakersmétis (européenne, africaine et amérindienne) et libres de Pennsylvanie, activement abolitionniste. Elle périt dans un incendie, en 1904, alors que Paul n'a que 6 ans[5].
Paul Robeson devient un acteur et un chanteur célèbre grâce à sa voix de basse. Il obtient un très grand succès non seulement en Amérique mais aussi en Europe et en Afrique, au point que les autorités coloniales craignent son éventuelle influence sur les populations colonisées.
Dans les années 1920, il épouse Eslanda Cardoso Goode[11], « Essie », biologiste au Presbyterian Hospital de New York[12], avec laquelle il se rend en Angleterre où il commence sa carrière d’acteur. Entre 1925 et 1942, il va jouer dans onze films, principalement britanniques. Parmi ses plus grands succès figurent Song of Freedom, The Proud Valley, Show Boat, Les Mines du Roi Salomon. C’est à Londres qu’il commence également à étudier l’histoire et les cultures du continent africain, allant jusqu’à parler une vingtaine de langues africaines, dont une dizaine couramment. Il quitte l’Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale et regagne les États-Unis puis continue à parcourir le monde avec son épouse. Il est également approché par le réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein qui souhaite réaliser un film sur la guerre d’indépendance d’Haïti et qui l'accueille à Moscou, mais le projet n'aboutira finalement pas.
Engagement politique
Durant ses nombreux voyages en Union Soviétique[13], Paul Robeson dénonce vigoureusement les conditions de vie des Afro-Américains aux États-Unis, en particulier dans les États du Sud ségrégationnistes, et dénonce le lynchage.
Le fait qu'il ait défendu dans certains de ses écrits et discours les politiques intérieures et extérieures de l'Union soviétique de Staline confirme ses sympathies envers le communisme. Il chante notamment une adaptation anglaise de l'hymne soviétique. En 1958, il vient fêter son anniversaire en URSS où une fête grandiose est donnée en son honneur.
Il devient une figure controversée dans les années 1950 et ses enregistrements et films sont de moins en moins diffusés aux États-Unis. En 1952, il reçoit le prix Staline[14]. De 1950 à 1958, le département d'État Américain lui interdit de quitter le territoire national et lui confisque son passeport[15]. Paul Robeson peut être ajouté au nombre des victimes du maccarthysme[16]. Sa carrière d'avocat, aux États-Unis, est vouée à la défense des victimes de l'esclavage et à la dénonciation de l'apartheid en Afrique du Sud et de façon plus générale à la défense des opprimés.
Son épouse et lui obtiennent à nouveau leur passeport et repartent en tournée à l’étranger avant de revenir définitivement aux États-Unis en 1966, lorsque Eslanda meurt d’un cancer. Commence alors une période de déchéance pour Paul Robeson, qui va passer le restant de ses jours à Harlem, souvent hospitalisé, dans l’isolement et la pauvreté malgré les nombreux amis qui lui écrivent du monde entier.
Après deux infarctus, il meurt d’un arrêt cardiaque en janvier 1976, à l’âge de 77 ans.
Chanteur populaire
Certains critiques, qui n'avaient aucun goût pour le parti communiste, savaient reconnaître ses grandes qualités humaines autant qu’artistiques. Les titres de ses chansons sont éloquents : Songs my Mother taught me, Lazy Bones, Mississippi, Drink to me only with Thine Eyes, Dat all, At Dawning (I love you), etc. Il chante des chansons populaires du monde entier, depuis les ballades irlandaises jusqu’au folklore des pays de l'Est et surtout, bien entendu, les standards afro-américains.
(en) Lindsey R. Swindall, Paul Robeson : A Life of Activism and Art, Rowman & Littlefield, (15 septembre 2015, 212 p. (ISBN978-1-4422-0794-3, lire en ligne)
(en) Shirley Graham, Paul Robeson Citi of the World, Palala Press, , 296 p. (ISBN978-1-355-74110-7)
(en) Susan Robeson, Grandpa Stops a War : A Paul Robeson story, Triangle Square, , 48 p. (ISBN978-1-60980-882-2)