Enfant à la santé fragile, Nina est souvent malade. Ses parents décident de l'inscrire à des cours de patinage artistique pour améliorer sa santé. À l'âge de six ans, Nina est une patineuse classée et devient championne de patinage artistique junior de la république socialiste soviétique de Géorgie[1].
En 1969, la toute jeune Ananiachvili intègre l'Institut d'État de chorégraphie de Géorgie où Tamara Vykhodtseva lui donne ses premières leçons de danse. Vakhtang Tchaboukiani s'intéresse également à la jeune élève qu'il prend sous son aile. L'attention des professeurs de danse de l'Institut chorégraphique de Moscou est attirée par les progrès impressionnants de Nina. Ils convainquent ses parents de lui permettre de poursuivre ses études à Moscou[1].
En 1976, âgée de 13 ans, Nina intègre l'Institut d'État de chorégraphie de Moscou où elle poursuit ses études de danse avec Natalia Zolotova. Au cours de sa deuxième année d'enseignement à Moscou, elle a, pour partenaire Andris Liepa, fils du légendaire danseur soviétique Māris Liepa. Tout en étudiant à l'école moscovite, elle prend part à de prestigieux concours de danse[1].
Pour sa première saison avec le Bolchoï en 1982, Nina Ananiachvili danse les passages principaux de Le Prince de bois (Bela Bartók) et des Sylphides (chorégraphie de Fokine sur une musique de Chopin). Maïa Plissetskaïa offre à Nina le rôle de Kitty dans sa propre adaptation d' Anna Karénine tirée du roman de Tolstoï (musique de Rodion Chtchedrine, mari de Maïa Plissetskaïa) et dans laquelle Maïa Plissetskaïa danse le rôle-titre[4].
Cette même année, Nina Ananiachvili interprète pour la première fois le rôle d'Odette/Odile dans la version de Grigorovitch du Lac des cygnes à l'occasion de la tournée du Bolchoï à Hambourg.
Nina Ananiachvili lors d'une représentation du Lac des cygnes
En 1983, Nina Ananiachvili est « officiellement » promue au rang de soliste. Elle danse pour la première fois devant le parterre de Tbilissi, ville dont elle est native. Elle interprète Le Lac des cygnes et la version de Don Quichotte par Vakhtang Tchaboukiani avec Iouri Vassioutchenko pour partenaire. Elle reviendra dans cette ville ultérieurement pour danser bien d'autres ballets dont Giselle et La Sylphide.
En 1986, après une longue absence des scènes étrangères en raison de la tension internationale, les danseurs du Bolchoï sont à nouveau autorisés à se produire à l'Ouest. Le retour d'Ananiachvili sur la scène londonienne avec Raymonda enthousiasme le public autant que les critiques. Cette année marque un tournant décisif dans la carrière de la ballerine. Les changements politiques survenus dans son pays l'autorisent d'accepter des contrats à l'étranger en tant qu'invitée.
En 1987, Ananiachvili étudie avec Marina Semenova. Bien qu'officiellement incorporée au corps de ballet, Nina, depuis ses débuts, ne danse que des solos et différents pas de deux au cours des galas qu'offre régulièrement la troupe.
Lors de la première des Divertissements de Bournonville au Bolchoï en 1989, elle danse La Kermesse à Bruges.
Au cours des années qui suivent, Nina Ananiachvili, adulée, devient une vedette internationale de la danse.
En 1996, elle commissionne Alexeï Ratmansky pour écrire la chorégraphie de deux nouveaux ballets qu'elle interprétera au cours de sa tournée à l'étranger. Charmes du maniérisme (А. Ratmansky) en était le premier. Le second, Rêves du Japon, est acclamé par des critiques et les spectateurs unanimes de Moscou, Tokyo, Paris, Alma-Ata et Tbilisi. Le ballet reçoit le Masque d'or et le prix du Meilleur Ballet de l'Année par l'Association des Producteurs du Japon [5]
En 1999, elle est nommée « principal dancer » du Houston Ballet avec lequel elle interprète Manon, La Belle au bois dormant et Trois Préludes de Ben Stevenson sur une musique de George Gershwin.
À l'initiative d'Ananiachvili, le Bolchoï programme les ballets de Balanchine en soirée à partir de 1999. Elle dansera Mozartiana et le second mouvement de la Symphonie en ut
Nina Ananiachvili lors d'une représentation du Lac des cygnes
Au mois de décembre de cette même année, Ananiachvili et Nikolaï Fadeïetchev créent leur propre compagnie de ballets, Le Théâtre de la Danse comprenant des danseurs du Bolchoï[6], le danseur étoile du Théâtre musical Nemirovitch-Dantchenko, E. Petritchenko et N. Tchoumakov solistes du Théâtre musical Natalia Sats et Giuseppe Picone, soliste venu de l'American Ballet Theater. Le Théâtre de la danse monte successivement Green de Stanton Welch en 2000, Charmes du maniérisme (Alexeï Ratmansky), Rêves du Japon, Leah (Alexeï Ratmansky), Opus X (S. Welch) et Second Before the Ground (Trey MacIntire) en 2001. Malheureusement, la compagnie perd sa salle de répétition en 2002. Lors de la saison 2002-2003, le Théâtre de la Danse interprète Charmes du maniérisme et Leah au cours d'une seule et unique représentation au théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg (2003).
En 2002, le rôle d' Operetta Diva du ballet Offenbach dans la Pègre (American Ballet Theater), d'Anthony Tudor révèle ses talents d'actrice comique.
Elle fonde sa propre troupe itinérante, la Nina Ananiashvili and International Stars.
Elle a été la première ballerine invitée russe à danser au sein du Ballet royal danois. Elle y a présenté La Sylphide, Napoli et Festival de fleurs à Genzano, qu'elle a interprété dans le théâtre même de leur chorégraphe et auteur Auguste Bournonville.
Dansant au sein de compagnies variées, Nina Ananiachvili acquiert un répertoire étendu qui ne comprend pas moins de 90 rôles dont certains sont des créations.
1981 : grand prix du 4e Concours international de danse de Moscou, catégorie junior. Son danseur Andris Liepa remporte la médaille d'or à cette occasion.
1985 : médaille d'or, catégorie seniors, du Ve Concours international de ballet à Moscou;
↑Alexeï Ratmansky est un jeune chorégraphe. Directeur artistique du Ballet du Bolchoï entre 2004 et 2009, il a œuvré avec succès pour rehausser le niveau des danseurs et redorer l'aura internationale de la troupe qui était quelque peu tombée en désuétude après l'éclatement de l'U.R.S.S.