La ville d'Aguel'hoc est prise par les djihadistes et 82 à 153 soldats maliens sont tués au combat ou exécutés après avoir été faits prisonniers[1],[2],[3],[4].
Neuf militaires touaregs de la garde nationale de Tombouctou auraient été pourchassés, et sept d'entre exécutés par des militaires maliens selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, qui indique cependant que « ces informations n’ont pas pu être vérifiées auprès des sources militaires maliennes »[5].
Une tribu marabout des Kal-Assouk est bombardée par des hélicoptères pilotés par des mercenaires ukrainiens au service de l'armée malienne[6]. Selon le MNLA, entre une et quatre personnes ont été tuées par ce bombardement et 13 blessées, majoritairement des vieillards, des femmes et des enfants[7]. D'après Médecins sans frontières qui a pris en charge les blessés avec une équipe du ministère de la Santé malien, une petite fille a été mortellement blessée dans le bombardement et 10 personnes sont blessées, dont 9 femmes et enfants et 3 grièvement[8].
Lors de la bataille de Konna, au moins 5 civils dont 3 enfants sont tués dans les bombardements selon Amnesty International[11]. Pour Jean-Christophe Notin, ces cinq civils n'ont pas été tués par les frappes aériennes françaises mais ont été victimes de tirs d'hélicoptères Mi-24 de l'armée malienne[12].
Selon des habitants, plusieurs prisonniers islamistes ou des suspects sont tués par des soldats maliens dans des camps militaires à Sévaré, parmi lesquels des blessés pris à la bataille de Konna. Des témoins évoquent notamment un charnier de 25 à 30 corps ou bien des cadavres jetés dans des puits[13]. D'après Human Rights Watch, au moins 13 personnes ont été exécutées sommairement par des soldats maliens et 5 autres ont disparu entre le et le à Sévaré, Konna et les villages environnants[11].
Au moins 5 personnes, dont quatre Arabes et un Songhaï, sont enlevées à Tombouctou et portées disparues depuis. Human Rights Watch déclare : « Notre recherche suggère que les hommes ont été arrêtés par des soldats. Et il semblerait qu'ils aient été tués quelques jours plus tard alors qu'ils se trouvaient sous leur contrôle. » Par la suite six soldats maliens sont arrêtés à Tombouctou et rappelés à Bamako où une enquête est ouverte[14].
Le village de Bougoumi, dans la commune de Ténenkou, est attaqué par des hommes armés. Vingt personnes sont tuées, des viols et des vols sont commis. Le ministre malien de la Défense, le général Yamoussa Camara, accuse les rebelles du MNLA. Ces derniers démentent et affirment ne pas avoir de troupes dans cette partie du Mali[17],[18]. En février 2014, Timoré Tioulenta, ancien député de Ténenkou, parle de son côté d'un massacre où une vingtaine de passagers auraient été ligotés, les yeux bandés, égorgés ou fusillés et drainés dans les profondeurs d’un puits le à Doungoura[19],[20]. Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'Association malienne des Droits de l’Homme (ADMH), les victimes sont des forains peuls et bien que le MNLA ait été soupçonné l'affaire n'a pas été élucidée[21].
Des exactions sont commises par des hommes du MNLA contre des civils arabes, selon différents témoignages. Il y aurait eu 4 à 7 victimes, dont un enfant[22],[23],[24].
Deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sont enlevés à Kidal par des hommes armés et exécutés quelques heures plus tard à l'extérieur de la ville[25]. Trois des quatre ravisseurs sont identifiés par les services de renseignement français : il s'agit de djihadistes d'AQMI ayant servi dans la katiba d'Hamada Ag Hama, dit Abdelkrim Taleb[26].
Deux membres de la famille du général El Hadj Ag Gamou, un vieillard de 70 ans et une petite fille de 3 ans, sont assassinés par des Peuls. Alors présent à Bamako, le général Ag Gamou affirme que les meurtriers sont des membres du MUJAO[27].
Une trentaine de civils, majoritairement des Touaregs imghad, sont massacrés près de Tamkoutat. Le gouvernement malien et le MNLA accusent le MUJAO d'être responsables de cette tuerie, d'autres témoins évoquent un conflit communautaire entre Touaregs et Peuls[28].
La CMA accuse l'armée malienne d'avoir assassiné six personnes dans le village de Zenzene et près du camp militaire de Goundam, après une embuscade djihadiste[38].
Des affrontements et des massacres entre Peuls et Bambaras font une trentaine de morts[37]. Les violences débutent à Maléimana par l'assassinat par les djihadistes de deux Bambaras soupçonnés d'être des informateurs des forces armées maliennes[37]. Elles sont suivies par des représailles de Bambaras contre les Peuls, elles-mêmes suivies d'autres représailles commises par les Peuls[37].
Un commerçant bambara est assassiné par deux combattants peuls dans le village de Diawaribougou, près de Macina[39],[37]. Une centaine de chasseurs dozos bambaras mènent alors des actions de représailles contre les Peuls qui font au moins 20 à 30 morts, dont des enfants, certaines victimes sont brûlées vives[39],[40],[41],[42],[37].
Un membre important d’une société de chasseurs traditionnels est tué près de Dioungani, des villageois dogons armés mènent alors des représailles contre deux hameaux peuls, Nawodie et Tanfadala, qui font au moins 35 morts[37]
Des civils touaregs de la tribu des Imghads, dont un enfant, sont assassinés par des hommes suspectés de faire partie de l'État islamique dans le Grand Sahara[43].
En représailles à l'enlèvement et au meurtre d'un marabout dogon par les djihadistes, des Dogons attaquent les villages peuls de Plogro et Doulda Haidare et tuent au moins 10 civils, dont des femmes et des enfants[37].
Des « suspects terroristes » trouvent la mort à Dioura(en) dans une « présumée tentative d'évasion », selon l'armée malienne[45],[49]. Mais cette dernière est accusée d'avoir commis des exécutions sommaires[50],[51].
Le ministère malien de la Défense annonce qu'un soldat et douze « terroristes » ont été tués lors d'une attaque menée dans la localité. Cependant, ces déclarations sont contestées par de nombreux habitants et une source militaire de l'AFP, qui affirment que l'attaque n'a été menée que par un ou deux hommes armés, qu'un militaire a effectivement été tué, mais que les soldats maliens ont ensuite ouvert le feu sur des civils désarmés, faisant 12 à 15 morts[56],[57],[58]. Après enquête, la MINUSMA confirme la responsabilité de l'armée malienne dans l'exécution sommaire de douze civils au marché de Boulikessi[59],[60].
Le campement peul de Guewourou — ou Gueourou — est attaqué en pleine cérémonie de baptême par des hommes de Dan Na Ambassagou et au moins sept à huit personnes sont tuées, dont un nouveau-né[61],[37]. Selon Human Rights Watch le bilan est incertain et pourrait monter jusqu'à 10 ou 14 tués d'après certains témoignages[37].
Au moins 32 civils peuls, dont des femmes et des enfants, sont massacrés par des chasseurs dozos à Koumaga, un village du Cercle de Djenné, selon l'association peule Tabital Pulaaku. L'armée malienne se rend sur place et découvre 16 corps[65],[66]. Selon Human Rights Watch, le massacre, commis par les chasseurs dozos bambaras fait au total 25 morts, dont 21 tués à l'intérieur de la ville et 2 autres à l'extérieur le , plus 2 autres tués le [37]. La MINUSMA et le HCDH rendent également public un rapport d'enquête en et concluent à la responsabilité des chasseurs dozos dans le massacre d'au moins 24 civils peuls, dont cinq enfants[67],[68],[69].
Le village est attaqué et incendié par des chasseurs dogons de Dan Na Ambassagou[70],[63],[37]. Selon l'ONU, le massacre fait 16 morts, dont cinq femmes et un jeune garçon[69].
Le village est attaqué par des hommes armés. Selon le communiqué du MSA et du GATIA, plus de 20 personnes sont exécutés dont certains de leurs combattants et des hommes âgés. Selon les deux groupes, l'attaque a été menée par des « terroristes notoirement connus en alliance avec des individus relevant d'un mouvement signataire de l'accord d'Alger », mais sans préciser le nom de ce mouvement[73],[74],[75],[76].
Trois Touaregs imghad, membres du GATIA, dont un adjudant-chef de la Garde nationale, auraient été battus à mort par des militaires de l'armée malienne[103],[104],[105]
Le 8 juin, un détachement français détruit un véhicule entre Lerneb et Ras-el-Ma, dans la région de Tombouctou, tuant trois civils, dont un enfant[111],[112]. L'armée française reconnaît sa responsabilité, mais affirme que le véhicule n'avait pas obtempéré aux tirs de sommation[111],[112],[113].
Des villageois peuls sont tués par une trentaine d'hommes armés et 19 autres sont portés disparus[122]. Dans son rapport, la MINUSMA déclare que les auteurs sont « identifiés comme des chasseurs traditionnels, appuyés par des hommes en tenue militaire et des membres présumés de la communauté Dogo »[123],[124],[125],[126]. Le 14 août, les enquêteurs de l'ONU accusent le général Kéba Sangaré, le commandant de la région du centre, de n'avoir donné aucun ordre alors qu'il avait été informé de la préparation de l'attaque et du départ de la garnison d'Ogossagou avant l'arrivée de la relève[122].
Trois ou quatre villages sont attaqués et 31 civils dogons sont massacrés, dont des femmes et des enfants. Le lendemain, un détachement de l'armée malienne tombe dans une embuscade à Gouari, non loin des lieux de l'attaque : neuf soldats sont tués et deux blessés[131],[132].
Au cours de l'Opération Éclipse, 22 hommes sont tués par un Mirage 2000 de l'armée française à proximité du village de Bounti. Les enquêtes journalistiques[134] et un rapport de l’ONU[135] concluent que 19 des victimes étaient des civils participant à une cérémonie de mariage.
Des civils sont massacrés et leurs corps sont brûlés[140],[141],[142]. Le charnier est exhumé le 2 mars[141]. Le 11 mars, la MINUSMA publie un rapport attribuant la responsabilité de ce massacre à l'armée malienne et aux mercenaires russes du Groupe Wagner[143]
En représailles à l'explosion d'un engin explosif qui cause la mort d'un supplétif russe, des militaires maliens et des mercenaires russes ouvrent le feu sur un marché à Hombori[152].
Les corps de 14 personnes sont retrouvées près du village, les mains attachées dans le dos, quelques heures après leurs arrestations, selon un rapport de l'ONU[155].
Des habitants du village, peuplés de Rimaïbé, de Peuls et de Dogons, sont rassemblés dans une mosquée et exécutés, tandis que leurs maisons sont incendiées[155],[160].
Les corps de personnes arrêtées à Sambani sont retrouvés à l'extérieur du village[163]. Toutes les victimes portent des traces de tortures et de blessures à la tête[163]. Trois ont les oreilles coupées[163].
Les djihadistes du GSIM assassinent 15 hommes dans le village de Bodio[163]. Deux miliciens de Dan Na Ambassagou sont également tués en marchant sur une mine[163].
Le 3 janvier, 24 villageois peuls sont capturés par des chasseurs dozos et les corps de 17 d'entre-eux sont retrouvés quelques jours plus tard[169],[170].
Les corps de trois orpailleurs artisanaux sont retrouvés décapités et en partie démembrés dans un campement près de Tessalit[171]. RFI rapporte que « les sources interrogées accusent les mercenaires russes du groupe Wagner »[171].
Au moins 25 hommes et jeunes garçons peuls sont exécutés par des soldats maliens et des mercenaires russes du Groupe Wagner[171]. Selon RFI, leurs corps sont retrouvés « entassés les uns sur les autres, certains avec les yeux bandés, criblés de balle ou égorgés, et en grande partie calcinés »[171].
Selon un rapport d'Human Rights Watch, des djihadistes du GSIM attaquent les villages d'Ogota et Ouémbé en représailles à la présence de miliciens de Dan Na Ambassagou dans la région, et massacrent au moins 32 civils, dont trois enfants, et brûlent 350 maisons[170].
L'armée malienne revendique des frappes aériennes à Amasine et Amasrakad, ayant permis de « neutraliser plusieurs terroristes ». Cependant, selon RFI, ces frappes de drones causent en réalité la mort de 14 civils de la communauté touareg chamanamas, dont une majorité de femmes et d'enfants[172],[173].
Le soir du , à 22 heures, une frappe de drone touche une école coranique, causant la mort de 14 civils dogons, dont 11 enfants, et faisant au moins 9 blessés, selon RFI[174],[175],[176].
Le , des militaires maliens, des mercenaires russes et des chasseurs dozos fouillent les villages de Tan-Coullé, Tan-Ali, Tan-Samba et Bamguel, et abattent une vingtaine de civils, dont des enfants[177].
Le , des militaires maliens et des mercenaires russes entrent dans le village et ouvrent le feu sur des habitants qui prennent peur et s'enfuient à leur arrivée. Plusieurs victimes sont égorgées[178].
Le village de Djiguibombo, peuplé majoritairement de dogons, est attaqué par les djihadistes de la katiba Macina qui massacrent au moins 21 habitants, brûlent plusieurs habitations et raflent du bétail[182].
Plusieurs civils sont tués par une frappe de drone à Tinzawatène[185]. Des élus locaux évoquent au moins 6 à 10 tués, tandis que le CSP fait état de plus d'une cinquantaine de victimes[185],[186]. Les victimes sont des orpailleurs d'origine nigérienne, soudanaise et tchadienne[185],[187].
Selon Amnesty International, des frappes de drones de l'armée malienne causent la mort huit civils, dont six enfants, et font environ quinze blessés[176].
Sept civils touaregs et arabes sont exécutés par l'armée malienne et le Groupe Wagner. Leurs cadavres sont retrouvés décapités, mutilés ou en partie dépecés[190].
Sept villages — Bourari, Madina, Banguel, Gasa, Massasségué, Sounfounou et Irguelou — sont attaqués par des djihadistes du GSIM qui tuent au moins 26 personnes, dont des civils et des Chasseurs dozos[192].
Rapports
Selon Human Rights Watch, en mars et , essentiellement à Gao, Tombouctou, Niafunké et près de Diré, les combattants du MNLA ont commis de nombreuses exactions contre les populations, notamment par des viols, enlèvements et pillages d'une ampleur supérieure à celles commises par les islamistes. Des civils auraient même bénéficié de la protection de combattants d'Ansar Dine. Selon des témoignages, au moins 17 femmes et adolescentes, sont enlevées et violées par des rebelles, presque tous issus du MNLA. Quatre patients de l'hôpital de Gao décèdent également à la suite du pillage du bâtiment. Des témoins ont également fait mention de la présence d'enfants soldats de 13 ans parmi les indépendantistes[9]. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, un vieillard, deux femmes et un adolescent ont été tués début avril au cours des pillages[5].
L'Association des Réfugiés et Victimes des Répressions de l’Azawad (ARVRA), proche des indépendantistes touaregs, accuse l'armée malienne d'avoir exécutée ou enlevée 200 personnes entre le et le . Elle cite comme exemple l'exécution d'une vingtaine de personnes dans région de Tombouctou, 12 touaregs tués à Léré, 3 personnes à Echel, près de Tonka, 9 personnes dont 6 d’une même famille à Tintaboraghen[193].
En , l'Association malienne des droits de l’homme (AMDH) affirme que des militaires maliens ont commis des exactions à Gao : « Selon nos enquêtes, nous pouvons établir que, de janvier à mai, les militaires ont tué au moins une dizaine de civils, torturé une vingtaine de personnes, violé au moins une femme. Et on leur attribue au moins deux disparitions. Nous avons les preuves, les images, les films. » Ce bilan est appuyé par Human Rights Watch qui déclare que « ce bilan est conforme à nos enquêtes ». Selon un témoin : « À Gao sévissait il y a quelque temps un capitaine qui se baladait avec un collier de doigts humains. Il a été rapatrié, mais pas puni pour autant ». Les wahhabites et les membres de la secte Adawa accusés de soutenir le MUJAO sont les principales cibles de ces exactions[194].
Dans un rapport publié le , Amnesty International estime que plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, torturées ou victimes de « disparitions » depuis le début de l'Opération Serval. Selon l'organisation, il y a eu plus de 20 cas d'exécution extrajudiciaire ou de disparition forcée commises par l'armée malienne. De plus, plusieurs des 80 à 200 personnes emprisonnées à Bamako ont été torturés, au moins cinq prisonniers sont morts en avril, à la suite de mauvais traitements[195]. Le même jour, Human Rights Watch publie également un rapport dans lequel l'association affirme qu'au moins 24 personnes, rebelles présumés ou simples villageois, ont été torturés ou roués de coups par des militaires maliens dans la région de Mopti[196]. Selon les ONG des droits de l'homme, 24 civils ont été assassinés au Mali lors de l'année 2013 et 11 autres sont portés disparus[197]. Dans un communiqué publié le , Human Rights Watch estime qu'en 2013, dans le nord du Mali, les militaires maliens ont commis « 26 exécutions extrajudiciaires, 11 disparitions forcées et plus de 70 instances de torture ou de mauvais traitements de personnes soupçonnées d’être des rebelles islamistes ». L'organisme ajoute que « pratiquement aucun de ces dossiers n'a toutefois fait l’objet d’une enquête, et aucune des personnes présumées responsables des crimes n’a été traduite en justice »[198].
En , selon RFI, 11 personnes accusées de servir d'informateurs pour les militaires français ou les hommes du MNLA ont été assassinées en une année par les islamistes d'AQMI et du MUJAO[199].
Selon Human Rights Watch, au moins 27 personnes, principalement des membres de l'administration et des forces de sécurité malienne ainsi que des membres du MNLA, ont été exécutées par les groupes djihadistes, dont deux par décapitation, au cours de l'année 2016[200]. Un vidéo est notamment publiée par AQMI le , en montrant la mise à mort de quatre personnes[200]. Le MNLA affirme de son côté que 33 de ses membres ont été exécutés par des djihadistes au cours de la même année[200]. Au total selon Human Rights Watch, une cinquantaine de personnes sont exécutées par les djihadistes entre 2015 et [201].
Selon Human Rights Watch, au moins 10 « islamistes présumés » ont été exécutés sommairement par les forces sécurité malienne et 20 autres ont été torturés au cours de l'année 2016[200]. L'ONG fait ensuite état, de janvier à , de trois exécutions sommaires et six disparitions forcées commises par l'armée malienne[39].
En 2017, Corinne Dufka, directrice adjointe pour le programme Afrique de Human Rights Watch, indique cependant que : « d'une manière générale, d'après les témoignages que nous avons recueillis, il semble que la présence de l'armée française a joué un rôle de modération auprès de l'armée malienne. Les ex-détenus que nous avons interrogés disent que le comportement des militaires maliens s'est amélioré. Les exactions dont elle était coutumière ont diminué »[204].
Cependant dans un rapport publié le , Human Rights Watch documente des nouvelles exactions commises par l'armée malienne en faisant état de l'exécution de 14 personnes enterrés dans trois fosses communes. Ces dernières seraient cinq hommes tués le , trois hommes arrêtés le , et au moins six hommes arrêtés début [201].
Selon un rapport publié le par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'Association malienne des Droits de l’Homme (ADMH), environ 500 civils ont été tués dans le centre du Mali entre janvier et [209],[210]. Les violences intercommunautaires qui ont fait au moins 287 morts sur les seuls mois d’avril à juin[209]. Au moins 67 hommes, tous de l'ethnie peule, ont également été exécutés sommairement par des militaires de l'armée malienne entre février et juillet[209]. Florent Geel, responsable Afrique à la FIDH déclare : « Aujourd’hui, pour l’armée malienne, un bon Peul est un Peul mort, et tout Peul est terroriste »[209].
Entre février et avril 2020, Amnesty international documente 199 incidents commis par les forces malienne, nigérienne ou burkinabée ayant entraîné 57 exécutions extrajudiciaires et 142 disparitions forcées[211].
Entre le 1er avril et le 30 juin 2020, la division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA documenté 632 cas de meurtres, exécutions sommaires, enlèvements, viols, atteintes à l’intégrité physique, intimidations et menaces[130]. Pendant cette période, 323 personnes, dont 23 enfants et 11 femmes, ont été tuées[130]. Sur les 632 abus relevés, 126 leur sont imputés aux forces armées maliennes, dont 94 exécutions sommaires et arbitraires[130]. L'armée burkinabée est accusée de 50 exactions commises sur le sol malien et les groupes djihadistes de 123[130]. De plus 63 attaques de villages ont été recensées, menées par des milices d’autodéfense peules, dogons ou bambaras, ayant provoqué la mort de 172 personnes[130]. Entre janvier 2019 et juin 2020, 1 400 civils ont été tués dans ces violences communautaires[130].
Selon l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), l'armée malienne est responsable de la mort de 87 civils pendant l'année 2019 et de 322 pendant l'année 2020[212]. Pour Acled, 957 civils sont tués par l'armée malienne et le Groupe Wagner entre janvier 2022 et juin 2023[213].