Atteint du syndrome de Holt-Oram, une maladie génétique invalidante, Luc Recordon naît pratiquement sans tibia ni péroné[1], ce qui le contraint à subir une trentaine d'opérations avant ses 18 ans et à vivre avec deux prothèses. Il est fils unique et son père, élevé à Château-d'Œx, était professeur à l'EPFL. Sa mère venait de Rougemont et l'une de ses grand-mères était Anglaise[2].
Membre de l'Alternative socialiste verte[2], Luc Recordon est élu en 1975 au législatif de sa commune à Jouxtens-Mézery, puis en 1989, à l'exécutif, où il siège jusqu'en 2021[5],[6]. Il entre en mars 1990 au Grand Conseil du canton de Vaud, où il siège jusqu'en 2003. Luc Recordon a coprésidé les Verts vaudois de 1997 à 2001. Il a été membre de l'Assemblée constituante du canton de Vaud de 1999 à 2002 et l'un des principaux animateurs de la Table ronde sur les finances publiques vaudoises en 1999[7],[8].
De 2003 à 2007, il est conseiller national puis, dès le , conseiller aux États pour le canton de Vaud. Il est ainsi le deuxième écologiste à accéder au Conseil des États en Suisse après Robert Cramer, élu lors du premier tour déjà, le . Il faisait partie de cinq commissions parlementaires : affaires extérieures, sécurité, affaires juridiques, commission judiciaire et commission de rédaction. En 2005, il émeut l’Assemblée fédérale en parlant de son handicap pour soutenir l’introduction du dépistage préimplantatoire en Suisse et influence profondément les débats[9] (« J’en appelle à vous au nom de ces enfants qui, comme moi, auraient préféré ne pas naître »)[10].
Il est nommé candidat officiel des Verts lors de l'élection au Conseil fédéral de , puis de . Ces candidatures étaient cependant uniquement destinées à faire un écran de fumée[pas clair], vu que Luc Recordon a retiré sa candidature dans les minutes précédant le vote[réf. nécessaire].
Lors des élections fédérales de 2011, il arrive en seconde place pour l'élection au Conseil des États, derrière sa colistière socialiste Géraldine Savary, mais sans obtenir la majorité absolue. À l'issue du second tour, qui a lieu le , il est réélu aux côtés de la candidate socialiste avec près de 72 000 voix, soit 51 % des suffrages[réf. nécessaire].
Lors des élections fédérales de 2015, il se représente au Conseil des États avec sa colistière Géraldine Savary, et arrive 2e au 1er tour le [11]. Au 2e tour, le , il récolte 74 972 suffrages et arrive derrière l’unique candidat de droite pour ce second tour, le libéral-radicalOlivier Français, qui obtient 78 068 suffrages[12]. Luc Recordon n'est donc pas réélu.
Luc Recordon aurait pu siéger au Conseil national pour la 50e législature avec Daniel Brélaz, car il était arrivé 13e, avec 38 199 votes[13]. Il a néanmoins préféré céder sa place à Adèle Thorens Goumaz, arrivée juste derrière lui sur la liste des verts, pour ne pas faire barrage à celle qu'il décrit comme une jeune femme brillante qui s'est engagée de manière extrêmement forte au conseil national lors de la 49e législature. Le , il annonce qu’il se retire de la vie politique au niveau national, mais qu'il entend néanmoins continuer à œuvrer pour sa commune en se déclarant disposé à se porter candidat pour les élections communales de 2016 à Jouxtens-Mézery, à la municipalité[14],[15]. Il y sera élu. En janvier 2021, il annonce qu'il ne se représentera pour nouveau mandat et qu'il met fin, à tous les niveaux cette fois, à sa carrière politique[6].
Engagements associatifs
Luc Recordon est président de la société Coopérative Tunnel-Riponne, président de l’assemblée générale de l’Association vaudoise d’établissements médico-sociaux à Pully. Il est également membre du conseil d’administration de la Banque cantonale vaudoise, de Clavel SA à Berne et de Swiss éducation group SA à Lausanne[7].