Les premières mentions de son existence ont été rapportés par Grégoire de Tours au VIe siècle[1]. Jusqu'au début du IXe siècle, un soi-disant duché est administré par les Mérovingiens, puis un comté est organisé par les Robertiens, des proches des Carolingiens qui ont pu conquérir la majeure partie du Royaume avec l'avènement de Charlemagne. Néanmoins, les comtes Robertiens sont eux-aussi couronnés, et préfèrent déléguer la gestion du territoire à un vicomte. Est ainsi pourvue à Tours la première maison d'Anjou, avant d'être installée au comté de Nantes après la mort du roi Alain Ier de Bretagne en 909. Puis la vicomté est alors offerte à un proche d'Hugues le Grand, Thibaud l'Ancien. Son fils, Thibaud Ier, qui lui succéda vers 940, absorbera cette vicomté comme celle de Blois dans un grand comté ligérien et chartrain. Pendant le siècle thibaldien, le comté est relativement puissant, riche et indépendant, mais fait régulièrement face aux assauts des descendants de la maison d'Anjou.
Ainsi, le statut de la localité de Tours a beaucoup évolué en fonction de la maison qui la régissait, jusqu'à son annexion définitive au domaine royal en 1584.
Le comté de Tours (jusqu'en 900)
Ducs mérovingiens
L'existence des premiers comtes de Tours est attestée par Grégoire de Tours, évêque de cette ville (573-594), qui écrivit une histoire universelle du monde et de l'Église en 572. La Touraine[2] était alors un ducatus (duché) constitué de deux provinces ecclésiastiques (Poitiers et Tours), incluses dans le Regnum Francorum des Mérovingiens[3]. Le premier comte, Anicien, prend ses fonctions en 376[4].
Le comté apparaît à l'époque carolingienne sous le roi Louis Ier le Pieux (814-840). Il est administré par des comtes bénéficiaires nommés par le souverain et contrôlés directement par lui. Au cours du IXe siècle, l'autorité des souverains carolingiens s'affaiblit et les comtes deviennent quasiment autonomes, jusqu'à constituer une dynastie comtale, celle des puissants robertiens, ancêtres des rois capétiens.
Fils de Thibaud l'Ancien et de Richilde. D'abord proche du robertienHugues le Grand, celui-ci donne son accord à son père pour transmettre à Thibaud la vicomté tourangelle, puis hérita du patrimoine blésois à la mort de son père, en 940.
Le comté de Blois-Tours-Chartres (940-1044)
Profitant de l'élévation du marquis robertien au titre de duc des Francs, Thibaud le Tricheur est élevé au rang de comte. Ce grand comté inclut la Touraine exception de sa frange méridionale (Lochois), le Blésois puis Chartres et Châteaudun.
Le pouvoir comtal accordé par Hugues le Grand à Thibaud permet de contrebalancer la puissance de la principauté normande[12]. Ainsi aux pagi de la Loire s'adjoindront la seigneurie de Meulan, le comté de Beauvais, une régence sur une partie de la Bretagne et le comté de Dreux sous son fils.
Fils cadet de Thibaud Ier et de Liutgarde, il prit la succession du comté après la mort prématurée de son frère ainé Thibaud en Normandie. Il s'attaqua à Bouchard Ier de Vendôme, allié de Hugues Capet, et prend Melun. Il finit par monnayer son ralliement avec Hugues contre la cession par ce dernier du comté de Dreux. Il se maria à la carolingienne Berthe de Bourgogne.
Fils ainé d'Eudes Ier, à qui il succéda sous la régence de sa mère, Berthe, remariée au roi des Francs Robert II qui reprit Tours, capturée par Foulques III d'Anjou. Thibaud mourut d'épuisement en revenant de Rome en 1004, à 19 ans.
Frère cadet de Thibaud II, avec qui il co-reigna avant de lui succéder. Il entra en guerre contre tous ses voisins, refusa de rendre la dot de mariage (la moitié de Dreux) à Richard de Normandie. Il poursuivit la guerre contre Foulques III, qu'il conquit finalement, mais Eudes fut à son tour vaincu à Pontlevoy par Herbert Ier du Maine. Il hérita des comtés de Troyes et de Meaux de son cousin et forme l’ensemble bléso-champenois pour la première fois. Également fils de Berthe de Bourgogne, il revendiqua le royaume des Deux-Bourgognes à partir de 1032, mais fut défait près de Bar-le-Duc 5 ans plus tard.
Cependant, dès 1044, le comté d'Anjou annexe celui de Tours. Les comtes d'Anjou possèdent ainsi de facto les terres tourangelles sans porter le titre le comte[13],[14].
1417-1422 : Charles[26] (1403 † 1461), duc de Touraine et dauphin, frère du précédent et futur roi sous le nom de Charles VII.
1424 : Archibald Douglas (v.1369-1424), 4ecomte de Douglas, duc de Touraine, le premier non royal, et le premier étranger à être fait duc de l'histoire française ;
Titré duc de Touraine par son père en 1981, il devient duc de Bourbon à la mort de son frère aîné, le , puis duc d'Anjou à la mort de son père en 1989.
↑Jean-Louis Chalmel, Tablettes chronologiques de l'histoire civile et ecclésiastique de Touraine: suivies de mélanges historiques relatifs à la même province, Letourmy, , 534 p. (lire en ligne)
↑Hélène Noizet, La fabrique de la ville : espaces et sociétés à Tours (IXe – XIIIe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, , 504 p. (ISBN978-2-85944-572-0, lire en ligne), p. 101.
↑Karl Ferdinand Werner, Untersuchungen zur Frühzeit des französischen Fürstentums, 8-10 Jahrhundert, 1960.
↑Cité par Jacques Boussard, L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne, dans : Cahiers de civilisation médiévale, 5e année (no 19), . pp. 303-322, texte en ligne [1]
Charles Grandmaison, « Tours archéologique, histoire et monuments. - III. Comtes héréditaires », Bulletin monumental, t. 40, , p. 32-55 (lire en ligne)
Olivier Guillot, Le comte d'Anjou et son entourage au XIe siècle, vol. 1, A. & J. Picard, , 355 p.
Louis Halphen, Le comté d'Anjou au XIe siècle, A. Picard et fils, , 428 p.
Jean-Louis Chalmel, Histoire de Touraine, depuis la conquête des Gaules par les Romains, jusqu'à l'année 1790, t. III, H. Fournier, , 543 p. (lire en ligne)