Les Moitiers-en-Bauptois [le mwatje ɑ̃ botwa] est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 318 habitants[Note 1]. Elle a été intégrée le 1er janvier 2017 dans la commune de Picauville.
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Monasteriis 1226, les Moustiers 1437[1].
En toponymie, moitiers, plus communément moutiers, issu du latin monasterium, « monastère », désigne sous cette forme plurielle un duo d'églises[2]. En Normandie, ce toponyme est présent dans Moutiers-au-Perche, Les Moutiers-en-Auge, Les Moutiers-en-Cinglais et Les Moutiers-Hubert. La forme moitiers, également présente dans Les Moitiers-d'Allonne, est attestée en anglo-normand[1].
L'affixe en Bauptois, est issu du nom de l'ancienne contrée appelée Bauptois, dans la circonscription de laquelle se situait cette paroisse. Ce nom, que l'on écrivait autrefois Balta, issu du pré-latin balt, qui signifie un « lieu couvert ou entouré d'eaux », « dans une région marécageuse », implicite allusion à Baudre et à la « racine pré-latine baudr- (boue) »[3],[4],[5].
Le gentilé est Motelons[6].
Le village s'est fixé sur l'ancienne voie romaine de Coutances à Valognes[7].
En 1190, Guillaume de Tournebut confirme le patronage (alternatif) de l'église Notre-Dame à l'abbaye de Blanchelande[8].
Les barons de Saint-Sauveur-le-Vicomte revendiquaient la possession de « toute la rivière d'Ouve, depuis la croix à la Postrerye près de la commune de Golleville, au-dessus de Néhou, jusqu'à Longraque [Longuerac], près des Moytiers (Les Moitiers-en-Bauptois)[9]. ».
En 1581, Guillaume de Pierrepont, seigneur du Ronceray et d'Étienville, est l'un des signataires du plan terrier de Picauville daté du 8 octobre 1581 établi à la suite de différends relatifs à la propriété et à l'usage des marais[10].
Hervé de Pierrepont († 1662), chevalier, fut seigneur et patron du Ronceray (le Roncheray), d'Étienville, Flottemanville, Urville, Rouville (Orglandes), et gouverneur pour le roi aux ville et forteresse de Granville[11]. Lui succède, son héritier et neveu, Antoine Garaby de La Luzerne (1617-1679) moraliste et poète, seigneur du Ronceray, d'Étienville, de la Luzerne (Montchaton), chevalier de Saint-Michel, inhumé dans le chœur de l'église Saint-Georges d'Étienville[12].
Le 1er janvier 2017, Les Moitiers-en-Bauptois fusionne avec Picauville (arrêté du préfet de la Manche de juillet 2016).
Par décision du conseil de la commune nouvelle de Picauville, le statut de commune déléguée est supprimé à partir du 1er janvier 2022[13].
À la suite du décret du 5 mars 2020, la commune de Picauville est entièrement rattachée au canton de Carentan-les-Marais[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du 1er janvier 2009, les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22],[Note 2].
En 2019, la commune comptait 318 habitants, en évolution de −8,36 % par rapport à 2014 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) beurre d'Isigny et crème d'Isigny[25].
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