Jelgava (yèl-ga-va) (anciennement connue sous le nom allemand de Mitau[2] ou Mittau) est une ville de Lettonie, située dans le district de Jelgava dont elle est le chef-lieu. Jelgava est la deuxième ville étudiante du pays.
Histoire
La fondation de la ville, longtemps connue sous le nom allemand de Mitau, se situe au XIe siècle; elle est un point de défense des Chevaliers Porte-Glaives, puis (1237) Chevaliers teutoniques, acteurs des croisades baltes contre les populations sémigaliennes et lithuaniennes, alors païennes. En 1264, Konrad von Mander ordonne la construction de la forteresse de Mitau sur une île à la confluence entre la Lielupe et la Driska. La ville prospère en tant que point de défense contre les incursions en provenance du sud jusqu'au pillage par les Lithuaniens que commande Algirdas (Aļģirda) en 1345. Des immigrants allemands s'y installent et la font prospérer.
À la suite de la sécularisation (en 1525) des chevaliers teutoniques et de l'insuccès de l'ordre livonien à en assurer le relais (cf guerre de Livonie), Mitau devient en 1561[2] une ville d'un duché de Courlande vassal de la Pologne. Cependant, passée à la Réforme, la ville germanophone est à majorité protestante. Elle reçoit les droits de ville et son blason en 1573 et devient en 1578 la capitale du « duché de Courlande et Sémigalie ». À la mort de Gotthard Kettler, ses fils se partagent le duché et Mitau devient la capitale de la partie occidentale du duché. S'ensuivent les guerres nordiques, opposant les Polonais (dont Frédéric Ier Kettler est vassal) aux Suédois. En 1617, la ville devient à nouveau capitale du duché réunifié. Mais le royaume de Suède est victorieux et la ville, après une alternance d'occupation, devient suédoise en 1621. Les Polonais tenteront, en vain, de récupérer la ville qui, malgré les guerres, continue de prospérer.
Peu à peu, la ville teutonne tombe sous l'influence russe et la duchesse, de 1711 à 1730, n'est autre qu'Anna Ivanovna qui deviendra Anne Ire de Russie. Elle laisse le duché à Ernst Johann von Biron. À la mort de l'impératrice en 1740, il s'empare de la régence mais est bientôt renversé et envoyé en Sibérie. La tsarine Élisabeth le rappelle l'année suivante de Pelim (Sibérie) à Iaroslav (sur la Volga), mais elle donne le duché de Courlande à Christian, fils d'Auguste III roi de Pologne. Catherine II rend à Biron son duché de Courlande en 1763, qu'il laisse à son fils en 1769.
Sous le gouvernement du duc de Biron, la ville connaît un essor culturel sans précédent. C'est lui qui ordonne la construction du palais dont il confie les plans à Rastrelli, en parallèle à celui de Rundale. Il fonde également l'académie et encourage les représentations théâtrales à sa cour.
En 1868, avec l'arrivée du rail, Mitau — Mitava en russe — connaît une nouvelle phase d'expansion, due en particulier à l'arrivée de ruraux d'origine lettone, lituanienne, biélorusse ou russe venant s'installer comme marchands, artisans ou enseignants. En 1914, la ville compte 45 000 habitants. Elle est occupée par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, et la population de la ville en grande partie germanophone accueille favorablement les troupes allemandes. À la fin de la guerre, la ville devient un terrain d'affrontement entre milices allemandes, soviétiques et indépendantistes lettons.
En 1919, quand la Lettonie obtient son indépendance, la ville devient un point important du nouvel État. Avec la « rentrée dans le rang » des Germano-Baltes (dont une grande partie est expropriée et expulsée en Allemagne), elle est renommée Jelgava.
À la suite du pacte germano-soviétique de 1939, Jelgava, comme toute la Lettonie, est occupée puis annexée par l'Union soviétique. Cependant, Hitler trahira ses engagements et la ville est à nouveau occupée en 1941 par les Allemands qui s'en servent de base aérienne. Fin juillet et début août 1941, un Einsatzgruppen d'Allemands et policiers lettons massacre entre 1 500 et 2 000 Juifs dans la forêt voisine (en)(Jelgava massacres). Ces exécutions de masse sont perpétrées dans le cadre de la Shoah en Lettonie. En 1944 l'Armée rouge reprend la ville qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, se trouve détruite à plus de 90 %.
Après l'indépendance de 1991, la ville connaît une forte crise économique qui se termine vraiment en 2000, avec de nouveau des manifestations au début de 2009.
Les principales industries sont le sucre (dont la fabrique a récemment été fermée puis rouverte) et la céramique. En 2004, la ville compte 1096 entreprises dont 41 % dans la branche commerciale et 70 % dans le tertiaire et le taux de chômage avoisinait les 5,4 % fin 2005.
Transport
Jelgava est le centre du réseau ferroviaire pour la Sémigalie et il est donc facile de se rendre dans n'importe quel point de cette région ainsi qu'à Rīga (toutes les demi-heures) par train.
Il est possible de rejoindre n'importe quelle ville du pays par autocar ainsi que Rīga. Une liaison vers l'Estonie et vers la Lituanie est également assurée.
En microbus, il est possible d'aller vers Rīga tous les quarts d'heure.
Le centre-ville est composé principalement d'avenues qui rendent la circulation aisée même à des heures de pointe.