En 1937, Jean Albany quitte la Pointe des Aigrettes à Saint-Gilles et voyage jusqu'à Paris pour y poursuivre ses études en droit et en chirurgie dentaire. La Seconde Guerre mondiale éclate et l'amène finalement à servir dans l'artillerie comme élève officier à l'école de Fontainebleau. C'est de là qu'il écrit ses premiers poèmes qui seront publiés en 1985 à titre posthume dans Amour oiseau fou.
Démobilisé, Jean Albany retourne à La Réunion. Il effectue le voyage entre Marseille et le Port de la Pointe des Galets sur La Ville d'Amiens de à . Il relate ce voyage quelques mois plus tard dans un autre ouvrage qui ne sera publié qu'à titre posthume, La Croix du Sud. On peut lire à travers les lignes qu'il s'ennuie sur l'île natale. Aussi, Jean Albany retourne-t-il en métropole. Il obtient sa licence de droit et un doctorat d'économie. Il passe alors deux années à l'École libre des sciences politiques tout en continuant ses études de dentisterie. Au Quartier latin de Paris, il fréquente de nombreux poètes et des académies de peinture mais reste volontiers marginal.
Parcours professionnel
Publié en 1951, Zamal est le premier recueil qu'il publie. Repère de la poésie réunionnaise contemporaine à La Réunion, cet ouvrage établit la possibilité d'une créolité que la suite de l'œuvre s’attellera à explorer. Son titre est le nom donné au chanvre indien dans l'île.
Jean Albany reçoit en 1965 le Grand Prix des Mascareignes. Il s'achète grâce à lui un magnétophone à cassettes. Il le met en marche la nuit par réflexe et vagit des poèmes comme un somnambule. Bleu mascarin paraît en 1969. C'est son premier recueil qui privilégie de fait le créole comme langue d'expression poétique.
Âgé de 53 ans en 1970, le chirurgien dentiste, amateur de courses de chevaux et de peinture se voit mourir. Choqué par cette vision, il a l'idée d'écrire pour sa nouvelle langue fétiche un Petit Glossaire et se met à y travailler dans son appartement du 7 rue du Dragon, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés. Il recrée à partir de sa mémoire et de ses lectures son enfance insulaire. L'ouvrage paraît en 1974 et sera complété en 1983.
Mort dans la capitale en 1984, il est enterré à La Réunion, à La Saline-les-Hauts, un lieu-dit près de Saint-Gilles.
Les archives de Jean Albany[3] (bibliothèque, correspondances) ont fait l'objet d'un dépôt en 2001 puis d'un don en 2019 de la part de sa veuve, Sylvie Albany, à la bibliothèque Droit-Lettres de l'Université de La Réunion (Espace Océan Indien)[4],[5].
↑Le DB. Dictionnaire biographique de La Réunion, sous la direction de Michel Verguin et Mario Serviable, Édition Communication Loisir Information Presse / ARS Terres Créoles, tome 1, 1993.