2005-2006 : débuts pros chez Domina Vacanze et Milram
Visconti passe professionnel en 2005 dans la nouvelle équipe italienneDomina Vacanze-De Nardi qui participe au ProTour nouvellement créé. Il se fracture la clavicule malheureusement dès le début de la saison[1]. Il réalise quelques bonnes places sur les semi-classiques italiennes comme une troisième place sur Firenze-Pistoia, une quatrième sur la Coppa Placci ou une cinquième sur la Coppa Agostoni. Dès ses premières années pro, on le considère comme un grand espoir italien, et il est présenté comme le successeur de Paolo Bettini.
2009-2011 : le sommet de l'Europe chez ISD-Neri et Farnese Vini-Neri Sottoli
Alors qu'on aurait pu penser qu'il resterait chez Quick-Step pour pallier le départ à la retraite de Bettini, qui s'imposait comme le leader de l'équipe pour les courses ardennaises de printemps, Giovanni Visconti rentre en Italie chez la nouvelle équipe continentale professionnelle ISD-Neri. Certains déploreront son manque d'ambition, Visconti préférant miser sur les petites courses italiennes qui ont fait sa renommée plutôt que d'essayer de remporter une des très prisées classiques ardennaises. Il est le leader principal de l'équipe. Dès le début de la saison 2009, il brigue des places d'honneur comme au Tour de Sardaigne (5e du classement général), au Tour du Frioul (6e) , sur le Monte Paschi Eroica 2009 (6e) ou à la Semaine internationale Coppi et Bartali (5e) dont il gagne avec son équipe le contre-la-montre par équipes. Il prend ensuite part à son troisième Tour d'Italie consécutif avec pour ambition de gagner une étape. Il ne réalise pas l'objectif escompté, son meilleur résultat restant une sixième place au contre-la-montre final. Il termine ce Giro à la 75e place. En juin, il prend la seconde place du Mémorial Marco Pantani, battu au sprint par Roberto Ferrari et remporte la 2e étape du Tour de Slovénie[4]. Après une pause durant le mois de juillet, il réalise de nouvelles performances sur les courses d'un jour en Italie avec une troisième place sur le Gran Premio Industria e Commercio Artigianato Carnaghese et surtout des victoires sur la Coppa Agostoni, le Trofeo Melinda et le Grand Prix de l'industrie et du commerce de Prato. En fin de saison, il termine second de la Coppa Sabatini (derrière Philippe Gilbert) et du GP Beghelli (derrière Francisco Ventoso). En fin d'année, il est sélectionné dans l'équipe d'Italie pour les championnats du monde sur route à Mendrisio en Suisse mais abandonne durant la course[5]. Ses bons résultats lors de la fin de saison lui permettent de remporter le classement général final de l'UCI Europe Tour en devançant le NéerlandaisKenny van Hummel et le FrançaisJimmy Casper.
2012-2016 : retour dans le WorldTour chez Movistar
Il s'engage pour la saison 2012 dans l'équipe espagnoleMovistar[17]. Il rejoint ainsi une équipe du World Tour avec laquelle il pourra participer aux plus grandes courses du calendrier comme les classiques ardennaises. Il commence sa saison au Tour de San Luis en Argentine avant de participer notamment à Milan-San Remo qu'il achève à la 16e place. Il prend ensuite la 10e place au sprint de Gand-Wevelgem remporté par le BelgeTom Boonen. Lors de la Klasika Primavera en Espagne, il gagne sa première victoire de la saison en devançant dans un sprint à trois son coéquipier Alejandro Valverde et Igor Antón. Il participe ensuite aux classiques ardennaises où il travaille pour son leader espagnol Valverde et réalise notamment une 26e place sur l'Amstel Gold Race puis termine 65e de Liège-Bastogne-Liège. Il participe ensuite au Tour d'Italie avec pour objectif de remporter une victoire d'étape, mais il doit abandonner après la quinzième étape, étant constamment à bout de souffle. Son entourage lui dit que ce sont probablement des attaques de panique, lui qui a traversé la ligne d'arrivée de l'étape précédente en pleurs[18]. Il effectue un retour et signe une victoire à la fin juillet au Circuit de Getxo, où il fait valoir ses qualités de puncheur sur le final pentu[19]. Il enchaîne avec une septième position au Tour de Burgos, course de cinq étapes classée hors catégorie[20]. Il est constant lors de cette épreuve en se classant dans le top 10 par quatre fois, dont une huitième place lors de l'étape reine se terminant en altitude aux lacs de Neila[21]. En septembre, Visconti décroche une troisième place au Mémorial Marco Pantani après avoir disputé le sprint et franchi la ligne derrière ses compatriotes Fabio Felline (Androni Giocattoli-Venezuela) et Elia Viviani (Liquigas-Cannondale)[22]. En , le tribunal du Comité national olympique italien (CONI) annonce, deux jours après celle de Michele Scarponi, une condamnation à une suspension de trois mois de Visconti ainsi que 11 000 euros d'amende pour avoir travaillé avec le médecin italien Michele Ferrari, ce que le CONI a interdit aux sportifs italiens en raison de l'implication du médecin dans plusieurs affaires de dopage. Il nie que Ferrari lui ait jamais fourni des produits dopants, mais la suspension débute au [23].
De retour en 2013, Visconti remporte en mai la 15e étape du Tour d'Italie, sa première victoire d'étape sur un grand tour[24] dans des conditions dantesques devant la stèle Marco Pantani sur le Col du Galibier. Il s'impose à nouveau en solitaire après vingt kilomètres d'échappée dans la 17e étape[25]. En fin de saison, il est sélectionné pour la course en ligne des championnats du monde de Florence. Animant une échappée reprise en fin de course, Visconti termine 51e d'une course où le leader italien, Vincenzo Nibali, est quatrième[26]. Visconti termine sa saison en participant au Tour de Lombardie puis au Tour de Pékin. En novembre, en raison d'un hématome et d'une infection qui sont la conséquence de sa chute au Tour de Lombardie, Visconti doit être hospitalisé avant d'entamer sa préparation pour 2014[27]. À l'issue de la saison 2013, le contrat qui le lie à Movistar est prolongé pour les deux années suivantes[28].
En 2015, il remporte le maillot du meilleur grimpeur du Tour d'Italie, grâce à des attaques dans les dernières étapes de la course. Il qualifie sa conquête du maillot bleu de "consolation" puisqu'il visait des victoires d'étapes qui ne se sont pas concrétisées lors de ces attaques[32]. Il participe en fin d'année à son premier Tour d'Espagne, où il se classe 19e. Juste après la fin de la Vuelta, il se classe deuxième du Mémorial Marco Pantani, battu au sprint par Diego Ulissi[33].
Au mois d'août 2016, il signe un contrat de deux ans avec la nouvelle équipe cycliste Bahrain-Merida qu'il rejoint en 2017 en tant qu'équipier de Vincenzo Nibali[34],[35]. Visconti fait partie de l'équipe du Tour d'Italie et du Tour d'Espagne, tous deux terminés par Nibali sur le podium. Il obtient un succès sur la 100e édition du Tour d'Émilie après une attaque en solitaire dans le final, remportant la victoire devant Nibali pour un doublé de la Bahrain-Merida[36],[37]. Il est également deuxième du Tour de Slovénie et du Tour de Toscane[38].
Présent sur le Tour d'Italie 2020, Visconti est à la lutte pour le Grand Prix de la montagne durant les deux premières semaines de course. Il termine notamment deuxième derrière Jonathan Caicedo lors de la troisième étape au sommet de l'Etna. Le lendemain, alors qu'il roule à 60 km/h, il heurte l'arrière de la voiture de l'équipe Groupama-FDJ, mais s'en sort sans blessures graves[43]. Cependant, gêné à un tendon rotulien, il est contraint de se retirer de l'épreuve avant la 18e étape alors qu'il occupe la deuxième place du classement des grimpeurs[44].
Lors du début de saison 2022, il enchaine les abandons. Le 9 mars 2022, au lendemain d'un abandon sur Tirreno-Adriatico, il annonce mettre fin à sa carrière à 39 ans[45]. Il explique qu'« il souffrait sur et en dehors du vélo depuis des mois »[46].
Style
Coureur classé comme puncheur, Giovanni Visconti est à l'aise sur les courses d'un jour vallonnées. Dans sa jeunesse, il est fréquemment comparé à Michele Bartoli puis au début de sa carrière à Paolo Bettini[2]. La comparaison avec Bettini est favorisée par son recrutement au sein de l'équipe Quick Step-Innergetic en 2007, recrutement qui est placé dans l'héritage du Grillon[2],[24]. Même s'il remporte à trois reprises le Championnat d'Italie sur route, il n'arrive pas à réitérer les performances de Bettini sur les classiques[24]. Son sens tactique est également cité comme un point fort[47].