En , il fut nommé évêque de Nancy grâce à l’appui des milieux gallicans où, pendant les trois ans où il eut la charge de ce diocèse, il s'intéressa spécialement aux questions d'éducation, créa l'école Saint-Léopold, agrandit le grand séminaire et écrivit () sa lettre célèbre Sur la nécessité de l’étude.
Transféré par un décret impérial du à l'archevêché de Paris, laissé vacant par la mort du cardinalMorlot, il reconsacra cette année-là la cathédrale Notre-Dame, alors complètement restaurée, et fut honoré des titres et fonctions de Grand aumônier, de sénateur du Second Empire () et de conseiller impérial. Il soutient avec fermeté la politique romaine de Napoléon III contre l'hostilité d'une grande partie de l'opinion catholique et du clergé sensibles aux thèses ultramontaines.
Bien qu'il lui manquât l'indépendance de son prédécesseur et ami Affre, la compétence administrative de Sibour et l'affabilité du cardinal Morlot, Darboy était un prélat instruit, consciencieux et respecté. Avec l'aide d'hommes tels que Buquet, Isoard, Langénieux, Meignan et Foulon, il donna une impulsion nouvelle à l'administration ecclésiale que dans sa vieillesse son prédécesseur avait quelque peu négligée.
Alors que, de plus en plus, le clergé français passait à l'ultramontanisme, Darboy restait un des derniers gallicans, ce qui lui valut de ne jamais recevoir le chapeau de cardinal et de se voir réprimander par le pape dans une lettre privée qu'une erreur fit publier. On lui reprocha de se montrer plus soumis qu'il n'aurait dû aux vœux impériaux et d'adopter contre les exemptions des religieux une attitude que Rome le contraignit à abandonner en .
Ce fut la raison principale qui, pendant le concile du Vatican de 1869-1870, le rangea, avec la minorité qui considérait que bien qu'elle fût réelle, la définition de l'infaillibilité pontificale était inopportune. Ses motivations étaient de nature plus politique que théologique. Darboy fut un de ceux qui pensèrent à une intervention diplomatique comme au moyen de mettre un terme à ces difficultés. Il quitta Rome avant le vote final du en exprimant des sentiments qu'il rétracta cependant plusieurs mois après la définition du dogme.
Son exécution lui aurait été prédite par Maximin Giraud, un des jeunes voyants de La Salette, le , durant une entrevue au cours de laquelle Georges Darboy s'était exprimé de manière assez négative sur les apparitions de la Vierge Marie qui eurent lieu en :
« [V]otre prétendue Belle Dame ? […] Il est stupide, son discours ! » […]
Maximin, humilié pour ce prince de l'Église qui s'oubliait tellement devant lui, voulut que Notre Dame de la Salette eût le dernier mot. ― « Monseigneur, répondit-il avec force, il est aussi vrai que la Sainte Vierge m'est apparue à la Salette et qu'elle m'a parlé, qu'il est vrai qu'en 1871, vous serez fusillé par la canaille. » Trois ans plus tard, à la Roquette, on assure que le prélat, prisonnier, répondit à des personnes qui voulaient faire des tentatives pour le sauver : ― « C'est inutile, Maximin m'a dit que je serai fusillé. »
Sa cellule de détention et le mur où il fut fusillé sont gardés depuis le début du XXe siècle dans la crypte de la grande chapelle du séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux.
Œuvres de saint Denys l'Aréopagite, traduites du grec (Paris, 1845). La critique historique établit ultérieurement qu'il s'agit d'écrits du Pseudo-Denys.
↑Père Yvon Sabourin et Marie Piloquet, « Cinq victimes de la Commune bientôt béatifiées ? », L'Homme Nouveau. La basilique de Montmartre : au cœur du sacré, hors-série n° 42-43, , p. 29.
↑Jérôme Baconin, Paris 1870-1871, l'année terrible, Saint-Cur-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », , 160 p. (ISBN978-2-84910-705-8)
Cet article est partiellement ou en totalité issu d'une traduction de l'article (en) Georges Darboy de la Catholic Encyclopedia de 1912 (domaine public).