Il est à l’origine de la création en 2004 du prix de littérature francophone Jean Arp et du prix du patrimoine Nathan Katz, puis, l’année suivante, du prix européen de littérature. Il est en 2018, président de l’Association capitale européenne des littératures (EUROBABEL), qui décerne ces prix.
Biographie
Famille et formation
Gérard Pfister est né à Paris le [1] d’une famille d’origine colmarienne. Sa famille maternelle, liée aux milieux diamantaires néerlandais, est apparentée à la mystiqueEtty Hillesum, morte le au camp de concentration d’Auschwitz.
Après des études secondaires à Sainte-Croix de Neuilly, il poursuit des études supérieures de sciences politiques, de droit, d'urbanisme et de lettres.
Il commence sa carrière professionnelle dans le secteur industriel, puis financier.
Du nom de la petite montagne où il avait une maison de berger, à Malaucène, face au Mont Ventoux, il crée en 1975 avec un groupe d’amis les Éditions Arfuyen. Il en assume depuis cette date la direction littéraire. Le siège se trouve au Lac Noir, à Orbey, dans les Hautes-Vosges alsaciennes.
Il effectue de nombreux voyages en Italie et en Turquie et réalise ses premières traductions. Il traduit depuis lors de nombreux textes de l’italien (en particulier Margherita Guidacci qu'il a fait découvrir en France), du turc et de l’anglais, mais surtout de l’allemand (en particulier de Maître Eckhart et des mystiques rhénans). En collaboration avec d’autres traducteurs, il donne également en français des textes de l’arabe, du japonais (en particulier du grand poète moderne Ishikawa Takuboku), de l'arabe et du chinois.
En 1990, il propose à François Xavier Jaujard (Éditions Granit), à Michel Camus (Éditions Lettres vives), au poète et marchand d’art Marwan Hoss et à Valérie Catherine Richez de créer une nouvelle revue, L’Autre. Cette luxueuse publication publie cinq numéros, dont un cahier consacré à Pierre-Jean Jouve.
L’œuvre littéraire de Gérard Pfister comprend des livres de poésie, des proses et des traductions. Roger Munier voit en Gérard Pfister « le poète de la métamorphose spirituelle au sein du monde. D’un monde abordé sans illusion, qui est le nôtre à tous, avec ses tâches, ses soucis, sa douleur, mais transmué, reçu au terme dans la fraîcheur de sa naissance inaperçue »[2].
Avec son essai Marcel Weinum et la Main Noire paru en 2007, il fait redécouvrir ce mouvement de Résistance presque totalement oublié, créé en à Strasbourg par 25 garçons de 14 à 16 ans et dont les meneurs seront jugés par un Tribunal spécial en . Marcel Weinum a été décapité à Stuttgart le à l’aube de ses 18 ans.
Gérard Pfister est également l’auteur d’un ouvrage de référence sur la poésie, La poésie, c’est autre chose – mille et une définitions de la poésie, paru en 2008 : « À la lecture de ce passionnant petit volume, note Jean-Yves Masson, on se convainc que, si la poésie ne s'enferme dans aucune définition, elle n'est nullement une chose vague, mais un art sur lequel on peut et on doit réfléchir »[3]
Il participe à de nombreux colloques (notamment sur Jean Tauler, Maître Eckhart et Marie de la Trinité) et collaboré à de nombreuses revues (notamment Arpa, les Cahiers du Sens, Communio, Élan, Phréatique, Poésie 89, Polyphonies, la Revue Alsacienne de Littérature, Sigilla, la Vie spirituelle). Il donne des conférences à la Maison de la Poésie de Paris, à la Maison des écrivains, au Centre Beaubourg, au Centre communautaire de Paris, au Foyer de l'étudiant catholique (FEC) de Strasbourg, à l'École de la Cause Freudienne et à l'Espace Bernanos.
Une monographie lui a été consacrée en 2009 aux Éditions du Nouvel Athanor, avec une préface de Jean-Luc Maxence.
Gérard Pfister a reçu en 1990 la bourse Robert Minder de la Fondation Johann-Wolfgang von Goethe de Bâle, en 2004 le prix littéraire de l'Académie des Marches de l'Est et en 2012, au titre de la littérature, le Bretzel d'or de l'Institut des Arts et Traditions Populaires d'Alsace.