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Les expulsions de Juifs sont un élément récurrent et caractéristique de leur histoire.
Au sens strict, il s'agit d'une mesure prise par un gouvernement pour mettre fin à la présence de Juifs sur son territoire en les obligeant, soit à se convertir, soit à partir ailleurs.
Dans l'Antiquité, de telles expulsions ont des motifs essentiellement politiques (répression du nationalisme juif). À partir de la christianisation de l'Empire romain, et des États qui en découlent, les motivations mélangent les aspects religieux, le christianisme ayant un lien étroit avec le judaïsme, et politiques, avec une dimension économique très forte.
Les expulsions participent à la création de la diaspora juive, qui apparaît dès l'Antiquité en dehors des pays d'origine des juifs, les royaumes de Juda et d'Israel, issus de la division du royaume de David et de Salomon.
Selon Raul Hilberg, l’expulsion des Juifs est une étape découlant logiquement des politiques d’ostracisation des Juifs, et précédant leur tentative d'extermination lors de la Shoah.
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Interdiction de 1437 à 1828 à Heilbronn
Contre la volonté de l'empereur, la ville de Heilbronn a obtenu une interdiction des Juifs de la ville à la fin du XVe siècle, de sorte qu'ils ne sont revenus au Wurtemberg qu'après le passage de la loi sur l'égalité juridique subséquente à partir de 1828 à Heilbronn, leur permettant de circuler librement[1],[2],[3].
Dans une lettre, le maire et le conseil décrivent les raisons de l'interdiction de la ville à Konrad von Weinsberg.
Procès-verbal du conseil du 23 juillet 1523 : renouvellement annuel de l'interdiction de la ville
Procès-verbal du conseil du 14 novembre 1527 : renouvellement annuel de l'interdiction de la ville
Répétition de l'interdiction annuelle de la ville en 1529 pour les Israélites de Heilbronn
Loi sur l'égalité des chances du 25 avril 1828 permettant aux Juifs de se déplacer à nouveau librement.
Interdiction de 1510
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Interdiction de 1551
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Représentation de l'expulsion des Juifs de Francfort-sur-le-Main en 1614
Le 23 août 1614, après des émeutes dans la « Rue des Juifs », dirigées par Vincent Fettmilch, « 1 380 personnes âgées et jeunes ont été dénombrées à la sortie de la porte » de Francfort et rassemblées sur des bateaux sur le Main. Les Juifs étaient liés dans les affaires aux riches marchands de la ville, tandis que Fettmilch dirigeait les petits artisans et commerçants opposés à la présence juive à Francfort[4].
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Interdiction de 1670
Le 19 juin 1669, un décret impérial de l'empereur Léopold Ier du Saint-Empire bannit les Juifs de Vienne et leur enjoint de quitter la ville avant le 14 avril 1670, délai étendu ensuite au 26 juillet 1670.
Un certain nombre de Juifs hollandais avaient émigré à Pernambouc, au Brésil, sous domination hollandaise de 1630 à 1654[5] et durent quitter ce pays quand les Portugais en reprirent le contrôle et y rétablirent l'Inquisition. Certains s'établissent alors aux Antilles françaises et il est dit que la capitale de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, doit son nom à un Juif hollandais, appelé Peter ou Pitre selon la transcription en français[6]. Toutefois, les Juifs quittent les Antilles françaises quand ils en sont expulsés en 1683, expulsion confirmée par le Code Noir en 1685, dont le premier article enjoint à « tous nos officiers de chasser de nos dites îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d'en sortir dans trois mois à compter du jour de la publication des présentes »[7].
Au XVIIIe siècle, des Juifs reviennent en Martinique, où ils ne sont que tolérés jusqu'à la Révolution. Ils sont souvent les correspondants commerciaux des entrepreneurs bordelais comme la famille Gradis[8].
Expulsion de Bretagne (1240)
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Le premier édit, celui de Childebert Ier, fils de Clovis, est publié en 533[réf. nécessaire]parce que les juifs refusent de se convertir au christianisme, alors que les mariages mixtes avec des juifs sont interdits sous peine d’excommunication des chrétiens ou de mort pour les Juifs.[pas clair]
Miniature représentant l'expulsion de Juifs de France (portant rouelle à la ceinture) en 1182, Chroniques de France
La troisième expulsion est signée de Philippe Auguste en 1182, en plein sabbath, arrestation des Juifs de Paris, dépouillés de leur or et de leurs effets personnels ; libération en échange d’une forte rançon et l’année suivante, saisie de leurs biens immobiliers, reconcédés par la suite à des commerçants non-Juifs, et expulsion[15].
Au fil des ans, les Juifs seront rappelés par les rois et expulsés à nouveau, maintenus en état de soumission, avec des interdits, des humiliations et des massacres. Même ceux du comté de Toulouse devront trouver refuge en Provence, époque où les cathares seront réprimés.
Expulsion de 1254
La quatrième expulsion est celle de Louis IX en 1254 après plusieurs injonctions leur interdisant de se livrer à l'usure et de prendre des métiers artisanaux ou agricoles.
Lettres (reconnaissances de dette) de Philippe IV par lesquelles il reconnaît devoir à son frère Charles de Valois 20 000 l.t. pour les Juifs de tous ses comtés qu'il a vendus, 2 juin 1299.
En juin 1306, l'édit d'expulsion général du roi Philippe le Bel donne un mois aux 100 000 Juifs de France pour quitter le royaume[16],[17]. Entre 1292 et 1306, les biens juifs patrimoniaux, meubles et immeubles sont confisqués et vendus aux enchères, ou offerts[18],[17]. L'expulsion est ponctuée d’arrestations, de taxes spécifiques, de saisies et ventes de biens, avec obligation de rachats pour se voir ensuite signifier une nouvelle expulsion. Philippe le Bel recouvre à son profit les créances juives, il devient de la sorte le créancier de quasiment tous ses sujets[17]. Les livres de comptes des Juifs rédigés en hébreu s'avérant ainsi inexploitables par les agents royaux, Philippe le Bel autorise temporairement (en 1310 et 1311) les prêteurs juifs à revenir pour renseigner l’administration fiscale, avant d’imposer leur départ définitif en 1311[18],[17].
Grâce à ces expédients lucratifs, en 1311, le roi rétablit la monnaie d'or en créant l'agnel, émis jusqu'au règne de Charles VII (1422–1451).
Le chroniqueur Jean de Saint-Victor résume : « En cette même année, en août et en septembre, tous les juifs, sinon quelques-uns qui voulurent se faire baptiser, furent expulsés du royaume ; le roi s’appropria leurs biens et les fit collecter par ses officiers, à l’exception d’une somme d’argent laissée à chaque juif pour payer son départ du royaume ; nombre d’entre eux moururent en chemin d’épuisement et de détresse »[17].
Expulsion de 1322
En 1322, arrive la sixième expulsion de tous les Juifs de France, du Languedoc et de Bourgogne par le roi Charles IV le Bel. Ceux du Languedoc croient trouver refuge en Aragon où ils subissent les persécutions de 1391 : bûchers, procès, massacres et spoliations.
La Provence ayant été rattachée au royaume de France, viennent les huitième et neuvième expulsions (1491 et 1501) : Direction Jérusalem et l’Afrique du Nord pour les Sarfati (Français) et les Narboni[réf. nécessaire].
Selon le livre de Jérémie, la déportation des Judéens s'est faite en trois fois (Jérémie 52,28-30). La première au temps de Joaquin (597 av. J.-C.), à la suite de la défaite du royaume de Juda face à Nabuchodonosor II ; le Temple de Jérusalem est alors partiellement dépouillé et la majorité des citoyens emmenés. Onze ans plus tard, en 587 av. J.-C., après une révolte contre l'empire sous le règne de Sédécias, la ville est entièrement rasée et une nouvelle déportation, moins importante, s'ensuit. Finalement, Jérémie fait état d'un troisième exil cinq ans plus tard, soit en 581 av. J.-C..
En 135, Julius Severius, lieutenant de l'empereur Hadrien expulsant tous les Juifs de Jérusalem qui est rebaptisée Ælia Capitolina et de l'ensemble de la Chôra, c'est-à-dire d'une grande partie de la Judée. Les juifs émigrent pour la plupart en Galilée. Les juifs ne peuvent pas revenir dans la cité sous peine de mort, sauf un jour par an, où ils ont le droit de venir se lamenter sur les ruines du Temple détruit. La province romaine de Judée est rattachée à celle de Syrie qui prend le nom de Provincia Syria-Palestina. Bien que certaines familles riches alliées des Romains aient été autorisées à revenir sous Antonin le Pieux, cette interdiction est maintenue au moins jusqu'à la conquête musulmane.
Des dizaines de milliers de citoyens juifs polonais en mars 1968 par le gouvernement soviétique qui les avait contraint à quitter le pays. Les services des forces de l’ordre communistes avaient confisqué les passeports polonais de ressortissants juifs polonais en échange d’un aller simple vers l’extérieur.[pas clair]
Expulsion du Portugal
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Vue de Bab El Bhar et de l'arsenal lors du sac de Tunis par l'armée de Charles Quint.
À la suite de la prise de la ville par l'Espagne de Charles Quint dont les troupes vont déployer du zèle pour faire prisonniers tous les Juifs de Tunis, qui formaient une importante communauté, ceux-ci sont emmenés par l'ennemi qui les transporte à Naples et d'autres pays chrétiens, où beaucoup meurent de misère et de chagrin quand ils ne sont pas vendus comme esclaves[21],[22],[23]. Les Juifs étaient… en grand nombre à Tunis », rapporte Joseph Ha-Cohen, l'auteur de La vallée des pleurs[24] : « Les uns s'enfuirent dans le désert, où, consumés par la soif et la faim, réduits à la plus extrême détresse, ils se virent dépouillés par les Arabes de tout ce qu'ils avaient pu emporter et beaucoup d'entre eux périrent alors ; les autres furent massacrés par les chrétiens lors de leur irruption dans la ville : d'autres encore furent emmenés en captivité par le vainqueur, sans que personne vînt à leur aide en ce jour de la colère divine… »[22].
Notes et références
↑(trad. aut.) Kneuper "Heilbronner Urkundenbuch" n° 581 page 291 (ligne 33 et suivantes) "Dispute entre la ville de Heilbronn et le trésorier du Reich Konrad von Weinsberg à propos de l'expulsion des Juifs - 14 janvier 1438 au 8 octobre 1439"
↑(trad. aut.) Angerbauer / Frank : Communautés juives du district et de la ville de Heilbronn, p. 96.
↑(de)R. Wiener: Zur Geschichte der Juden in Heilbronn. In: Achawa. Vereinsbuch. Herausgegeben vom Vereine zur Unterstützung hilfsbedürftiger israelitischer Lehrer, Lehrer-Wittwen und Waisen in Deutschland. Leipzig 1867, S. 56–77.
↑(de) Getty Research Institute, Verein Deutscher Buchgewerbekünstler et Wiener Bibliophilen-Gesellschaft, Zeitschrift für Bücherfreunde, [Bielefeld und Leipzig : Velhagen & Klasing], (lire en ligne)
↑Félix-Hilaire Fortuné, La France et l'Outre-Mer antillais : quatre siècles d'histoire économique et sociale, Paris/Montréal (Québec)/Budapest etc., L'Harmattan, , 553 p. (ISBN2-7475-0315-1)
↑Suzy Halimi, Commerce(s) en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, Publications de la Sorbonne, Paris, 1990, (ISBN 2-85944-195-7) édité erroné.
↑(en) Gotthard Deutsch et S. Kahn, « Martinique », sur jewishencyclopedia.com.
↑" À tous ceux qui les présentes lettres verront, Jean, duc de Bretagne, comte de Richemont, salut.
Sachez que nous, sur la demande des évêques, des abbés, des barons et des vassaux de Bretagne, ayant examiné avec soin l’intérêt du pays, nous chassons de Bretagne tous les Juifs. Ni nous, ni nos héritiers n’en tiendrons jamais un seul sur nos terres en Bretagne et nous ne souffrirons pas qu’aucun de nos sujets en ait sur les siennes.
Toutes les dettes contractées envers des juifs établis en Bretagne, de quelque manière et pour quelque raison que ce soit, nous les remettons entièrement et nous en donnons quittance. Toutes les terres hypothéquées à des Juifs, tous les gages mobiliers ou immobiliers détenus par eux feront retour aux débiteurs ou à leurs héritiers, sauf les terres et les autres gages qui auraient été vendus à des chrétiens par jugement de notre Cour.
Personne ne sera accusé ou mis en jugement pour avoir tué un juif avant aujourd’hui.
Nous prierons, nous engagerons de bonne foi et de tout notre pouvoir Monseigneur le Roi de France à confirmer par ses lettres la présente assise ou ordonnance, et nous nous portons garant pour notre père et pour nous que les dettes contractées en Bretagne envers les Juifs ne seront jamais payées sur les terres de notre père.
Cette assise, comme elle est ici écrite, nous avons juré de bonne foi de l’observer à jamais ; s’il nous arrivait d’y contrevenir, tous les évêques de Bretagne ensemble ou chacun séparément, peuvent nous excommunier et mettre l’interdit sur nos terres sises dans leurs diocèses, nonobstant tout privilège obtenu ou à obtenir par nous.
De plus, nous voulons et accordons que nos héritiers qui au temps à venir nous succèderont, quand ils auront atteint l’âge légitime, s’engagent par serment à fidèlement observer cette assise comme elle est écrite ici. Les barons, les vassaux et tous autres astreints à jurer fidélité au comte de Bretagne ne la jureront point ni ne rendront leur hommage à nos héritiers, tant que ceux-ci, dûment requis par deux évêques ou deux barons au moins au nom des autres, n’auront pas juré de garder cette assise fidèlement. Mais ce serment fait, les barons et tous ceux qui doivent fidélité au comte de Bretagne jureront fidélité et rendront hommage immédiatement à nos héritiers.
Enfin, les évêques, les barons et tous les vassaux de notre duché ont juré et accordé que jamais ils ne recevront ni ne permettront de recevoir des Juifs dans leurs terres en Bretagne.
Donné à Ploërmel, le mardi avant la Résurrection de notre Seigneur l’an MCCXXXIX.[=10 avril 1240 nouveau style] »
↑ a et bBernhard Blumenkranz, « Les auteurs chrétiens latins du moyen âge sur les Juifs et le Judaïsme. (V) », Revue des études juives, vol. 117, no 17, , p. 5–58 (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en) Justin E. A. Kroesen, The Sepulchrum Domini Through the Ages : Its Form and Function, Peeters Publishers, , p. 19
↑ abcde et fJuliette Sibon, « 1306, l'expulsion des juifs du royaume de France », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, n° 16, 2008.
↑ a et bClaire Soussen, « Céline Balasse, 1306. L’expulsion des juifs du royaume de France, Bruxelles, De Boeck, 2008, 392 p. », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, no 56, , p. 179–181 (ISSN0751-2708, DOI10.4000/medievales.5609, lire en ligne, consulté le )
↑Voir p. 609 de Medieval Jewish civilization: an Encyclopedia, sous la direction de Norman Roth, Routledge, 2003.
↑Jean-Pierre Allali, « Les Juifs de Tunisie. Saga millénaire », L'exode oublié. Juifs des pays arabes, éd. Raphaël, Le Mont-Pèlerin, 2003
↑ a et bMichel Abitbol, « Juifs d'Afrique du Nord et expulsés d'Espagne après 1492 », Revue de l'histoire des religions, vol. 210, no 1, , p. 49–90 (DOI10.3406/rhr.1993.1415, lire en ligne, consulté le )