La mise en forme de cet article est à améliorer (mai 2022).
La mise en forme du texte ne suit pas les recommandations de Wikipédia : il faut le « wikifier ».
Les points d'amélioration suivants sont les cas les plus fréquents. Le détail des points à revoir est peut-être précisé sur la page de discussion.
Source
Pour une aide détaillée, merci de consulter Aide:Wikification.
Si vous pensez que ces points ont été résolus, vous pouvez retirer ce bandeau et améliorer la mise en forme d'un autre article.
Navigation
Édition précédente Édition suivante
modifier
La Coupe de Belgique 1953-1954 est la sixième édition de la Coupe de Belgique 1953-1954. L'épreuve n'a plus été organisée depuis 18 ans, soit depuis l'édition 1934-1935, remportée par le Daring CB. Par cette renaissance, on considère familièrement qu'il s'agit de la « première édition de l'ère moderne ».
Le schéma adopté en 1953-1954 se rapproche très fort d'une procédure qui devient immuable par la suite : des éliminatoires par provinces suivis l'entrée en lice graduelle des clubs évoluant en séries nationales. Les trois premiers tours sont disputés par les équipes évoluant en provinciales, celles de Promotion les rejoignent au quatrième tour et enfin, à partir du cinquième tour (soit les « 64es de finale »), les équipes de Division 1, Division 2 et Division 3 font leur entrée dans la compétition.
La victoire finale revient au Royal Standard Club Liégeois, qui dispose en finale du RC Mechelen KM pour décrocher le premier titre majeur de l'histoire du club.
La dernière phase de cette 6e édition se déroule de mars à mai 1954, en parallèle du 6 au 19 avril, avec le Championnat de football du CISM. Celui-ci étant une épreuve sportive entre équipes nationales militaires, dont la française, alors que se déroule la tragique Bataille de Diên Biên Phu, épilogue de la non moins tragique Guerre d'Indochine.
Après avoir longtemps discuté de l'opportunité de relancer la Coupe de Belgique, les responsables de l'URBSFA décident finalement de l'organiser pour la saison 1953-1954. Et d'en faire une évaluation quant à savoir si l'expérience est prolongée. De nombreuses voix sont très favorables notamment chez observateurs et chroniqueurs. Ainsi dans le « Le Soir » du 31 mars 1953, le spécialiste Jacques Thibaut exprime déjà ses craintes que sans adaptation du règlement fédéral concernant la gestion du calendrier la survie de la nouvelle Coupe serait déjà menacée[1]. En matière de calendrier surchargé, il faut se rappeler qu'au milieu des années 1950, le football belge ne se joueur que les week-ends (majoritairement le dimanche) et certains joueurs fériés.
L'enthousiasme des dirigeants de la fédération et des observateurs extérieurs n'est pas partagé par tous les clubs, surtout ceux de première division, dont la moitié se fait éliminer dès son entrée en lice, généralement par des équipes évoluant deux, voire trois divisions plus bas.
Retombées dans les oubliettes depuis 1935, la Coupe de Belgique revient dans l'actualité à la suite d'une proposition du R. Stade Louvaniste. Ce club, par l'intermédiaire de son Président, Monsieur Vranckx, dépose la proposition contenant les bases en vue d'organiser de nouveau l'épreuve.
Initialement l'idée fait face à des réticences du Comité Exécutif de la fédération. Celui-ci craignant « une trop grande prolongation de la saison en raison des séries à seize clubs » (en 1952, le passage des séries de 14 à 16 clubs au lieu de 14 date n'est vieux que de quatre ans). Mais les meneurs de l'initiative ne se découragent pas et, largement soutenus par d'autres clubs, obtiennent la création d'une commission qui établit un dossier finalement présenté à la Commission Nationale d'Études (C.N.E).
Le dimanche 29 juin 1952, l'Assemblée Générale de l'URBSFA vote la relance de la Coupe de Belgique, mais pour un essai d'un an avec évaluation d'une prolongation. Les dernières objections s'effacent quand le projet de calendrier de l'épreuve démontre que les « grands clubs » ont encore la possibilité d'organiser des matchs internationaux. Ceux-ci apportent des recettes essentielles aux clubs qui, rappelons le ne sont pas professionnels. À cette époque, les actuelles compétitions continentales n'existent pas. D'autres réticences, notamment relatives aux fais d'organisation, sont aplanis car la procédure envisagée prévoit plusieurs toujours disputés régionalement. Par ailleurs, les concepteurs ont prévu un système dans lequel la « recette guichet » nette est partagée en deux entre les deux clubs concernés.
Toutes les rencontres jouées en une manche sur le terrain de la première équipe tirées au sort.
Ce beau projet « ne fait pas pschitt » mais est ajourné. Le Comité Exécutif désigne son Secrétaire-Général, José Crahay pour présider une commission spéciale à laquelle participera Monsieur Vranckx et un délégué de chaque groupement de clubs (subdivision par division hiérarchique)[3].
Il faut ainsi attendre la deuxième session ce l'AG. Celle-ci se tient le samedi 20 décembre 1952.Après concertation entre les différentes composantes de l'URBSFA, en termes de clubs, le proejt a été adapté. Ainsi seuls les 2e premiers niveaux provinciaux sont retenus « par manque de dates libres ». Le plan définitif scinde l'entrée des formations des divisions nationales en deux groupes et non plus trois. Les 64 équipes de « Promotion » entrent au 4e tour suivies au tour suivant des 64 équipes des Divisions 1, 2 et 3.
Par ailleurs, faute de suffisamment de journées libres (on ne joue que les dimanches et les joueurs fériés à cette époque), il est considéré impossible de faire rejouer les matchs en cas d'égalité. Pour les départages des égalités, la « notion de tirage au sort » disparaît. Il est précisé que si le botté des penalties est nécessaire, les cinq mêmes tireurs recommencent tous tant qu'une différence n'est pas faite. Une rencontre De coupe de Belgique se joue sur terrain de la première équipe tirée au sort, sauf les demi-finales qui sont joués sur terrain neutre choisi par la « Commission de la Coupe de Belgique ». Précisément, cet organisme est créé spécifiquement afin de gérer toutes l'organisation de l'épreuve et d'examiner les litiges. La Coupe de Belgique doit être jouée lors des journées d'avant-championnat, celle où il y a une rencontre de l'équipe national à l'étranger, ainsi que toutes les autres dates libres excepté le dimanche de Pâques qui est réservé aux tournois[4].
Le projet Coupe de Belgique est approuvé pour un essai d'un an. À noter que l'option « prolongation en cas d'égalité » n'est pas retenue pour les quatre premiers tours. On qualifie l'équipe ayant obtenu le plus de corner et si nécessaire on botte des penalties[5].
Chaque tour applique le principe de matches à élimination directe en une manche, disputée sur le terrain de la première équipe tirée au sort. Lors des trois premiers tours, si les deux équipes sont à égalité, elles sont départagées au nombre de corners obtenus. Si elles sont toujours ex-æquo, le match est rejoué sur le terrain de l'équipe qui s'est déplacée pour le premier match.
En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire:
Aucune équipe « protégée » lors des tirages au sort. Ceux-ci sont effectués de manière intégrale entre chaque tour.
Lors de cette édition de reprise, 624 clubs prennent part à la compétition. On compte 496 clubs issus des séries provinciales, qui disputent les trois premiers tours préliminaires par province, qualifiant un nombre fixe de représentants pour chacune d'elles.
Au quatrième tour, les 64 équipes qualifiées au terme des trois tours joués au sein des chacune des neuf provinces sont rejointes par les 64 clubs de Promotion. Enfin, pour le cinquième tour, les 32 équipes de Division 3, les 16 de Division 2 et les 16 de Division 1 font leur entrée dans la compétition, sans bénéficier d'un statut protégé.
Le tirage au sort se déroule le lundi 2 novembre 1953 en début de soirée, dans les locaux de la fédération, à Bruxelles. Les 64 équipes des trois plus hautes divisions sont rejointes par les 64 équipes qualifiées après les quatre tours préliminaires. Ces derniers sont 38 clubs de Promotion et 26 clubs évoluant dans les séries provinciales.
Le désintérêt pour la Coupe se remarque aussi avec quelques « éliminations chocs » d'équipe de D1, notamment Anderlecht, futur champion de Belgique, sorti de la compétition par VC Vlug en Vrij Terhagen (Promotion).
Toutes les provinces sont encore représentées, même si on remarque que celles de Luxembourg et de Namur sont ce que l'on appelle familièrement les « parents pauvres ».
12 équipes concernées.
18 équipes concernées.
2 équipes concernées.
4 équipes concernées.
6 équipes concernées.
8 équipes concernées.
10 équipes concernées.
14 équipes concernées.
Le tirage au sort est effectué le jeudi 12 novembre 1953, concrètement le lendemain du 5e tour. Les opérations se déroulent dans les locaux de l'URBSFA à Bruxelles. Cette fois, Monsieur Rayée qui préside la « Commission de la Coupe de Belgique », soucieux de démontrer la neutralité des procédures, n'effectue pas le tirage mais demande à un invité de puiser les papiers placés dans « un saladier ». La main, que l'on appelle communément, « innocente » est celle d'Arsène Vaillant (ancien Diable rouge qui termine sa carrière au Sporting d'Anderlecht et se prépare à rejoindre l'INR). Pour mémoire les « Mauves et Blancs » ont été éliminés au tour précédent[6]. Le hasard permet aux cercles de Division 1 de s'éviter.
Toutes les provinces sont encore représentées. Plus de la moitié « des rescapés » proviennent des 3e et 4e niveaux hiérarchiques. Onze cercles provinciaux atteignent ce cap qui pour eux représentent le 6e tour !
Toutes les rencontres sont jouées le dimanche 22 novembre 1953, soit onze jours à peine après le cinquième tour. Cette fois, les équipes de l'élite tiennent leur rang et se qualifient toutes les huit pour le tour suivant. Parmi les onze équipes des séries provinciales encore en lice, trois parviennent à se qualifier : le K. FC Tielt (Flandre occidentale), le Taxandria FC Kwaadmechelen (Limbourg) et le R. Ham FC (Namur).
Le tableau suivant est une simple illustration. Pour rappel, les tours successifs sont tirés au sort au fil de la compétition.
Les 32 équipes qualifiées sont : Les 8 clubs de Division 1 qui ont tous franchit les 1/64e de finale. Ils sont accompagnés de 9 clubs de Division 2, de 8 clubs de Division 3, de 4 clubs de Promotion. Trois cercles provinciaux réussissent l'exploit d'atteindre ce qui pour eux est le 7e tour !
Le tirage au sort des 1/16e de finale de la coupe de Belgique se déroule le jeudi 26 novembre 1953 à 18h00 dans les locaux de l'URBSFA à Bruxelles. Les médias évoquent évidemment ce tirage, mais il faut bien reconnaître qu'il est mis sous l'éteignoir par une tout autre actualité. La veille de la désignation du Tour n°7 de la Coupe de Belgique, soit le mercredi 25 novembre 1953, l'Angleterre a subi sa première défaite des œuvres d'une nation non-britannique, dans son antre de Wembley. Et il ne s'agit pas d'un accident, d'une coup de chance. C'est une authentique correction doublée d'une leçon de modernisme qui a été infligée à l'équipe « aux Trois Lions » par une flamboyante équipe de Hongrie : « 3-6 » ! Le football est à un tournant de son évolution. Le système de jeu hongrois a ridiculisé le sacro-saint « W.M. » que la majeure partie des entraîneurs et des équipes appliquent depuis près de trois décennies[9]. Les Anglais déclarent qu'ils ont été surpris mais qu'ils prendront leur revanche à Budapest au printemps '54. Quand vient cette partie, le 23 mai 1954, la sanction est encore plus lourde pour les sujets de Sa Gracieuse Majesté. L'Angleterre subit le plus lourd refvers de son Histoire: « 7-1 » !
Toutes les provinces sont encore représentées par au moins une formation. Anvers est largement majoritaire avec 8 clubs, soit 25% des participants. La Flandre orientale dispose encore de 4 qualifiés. Comme les Anversois, ils émanent chacun de quatre niveau hiérarchique différent. Le nombre d'équipes encore engagées s'est équilibré entre les trois plus hautes divisions de la hiérarchie (« 8-9-8 »).
32 équipes engagées.
Souvenir cocasse de cette 6e Coupe de Belgique, relancée après 48 ans. Souhaitant jouer en évitant toute concurrence, les deux « Racing Club » tombent d'accord pour avancer la date de leur confrontation et pout inverser l'ordre du tirage. Avec l'aval de la fédération, les deux groupes se retrouvent le dimanche... 25 décembre 1953. Le choix de disputer la rencontre le Jour de Noël n'a pas franchement fait... « recette ». On estime qu'il y a moins de mille personnes sur les gradins du stade Van Kesbeeck. La météo joue son rôle négatif. Il fait très froid, et il pleut à verse tout l'après-midi. Les « Rats » sont plus forts et creusent un écart de trois buts sans rencontrer de réelle résistance. Borgerhout ne bâcle pas mais est tout simplement trop faible ce jour-là. Il reste dix minutes à jouer quand les deux capitaines et l'arbitre se concertent. Le match étant mathématiquement décidé, les joueurs étant trempés et transis de froid, l'unanimité est rapidement trouvée: on arrête les frais. Joueurs, arbitres et dirigeants filent se réchauffer et se faire sérieusement frictionner. La suite est grand-guignolesque. La presse, avec en illustration des mots attribués à l'arbitre dont le nom n'est pas cité, relate le fait. Si, comme le brave référée le sous-entend, l'idée est de transmettre le résultat en douce comme si le match avait été entièrement joué, et bien c'est loupé. D'autant qu'une dépêche de l'agence de presse Belga confirme: «... match arrêté à cause des intempéries ». La suite ? Comme le suppose les journaux de l'époque, l'arbitre n'a certainement pas voulu manquer à ses obligations et a transmis « un rapport » conforme à ce que l'URBSFA exige en pareil circonstances. Assez logiquement en regard des dix minutes manquantes et des habitudes de l'époque, la fédération décide que le match doit être rejouer... à la date initialement prévue[10].
Le calendrier initial prévoit que les matchs se jouent le dimanche 7 mars 1954 à 15h00. Toutefois, quatre rencontres ne suivent pas cette prévision. Deux les parties « SF-10 » et « SF-14 » sont reculées d'une semaine car trois des quatre clubs en lice doivent jouer une rencontre d'alignement en championnat qui est prioritaire sur la Coupe de Belgique. Par contre, pour « deux autres affiches », c'est une tout autre raison...
L'Union joue à 10 dès la 9e minute, quand Van Looy se claque en frappant au but. Le malchanceux quitte la pelouse après 37 minutes. IL y revient après la 48e mais boîtant bas. Les provinciaux namurois entament le match en sachant que n'ayant rien à perdre, il est mieux de tenter forcer la décision puis de s'accrocher. Avec un excellent Gillaux, comme chef d'orchestre, Ham repousse l'Union et trouve l'ouverture. Servi par un centre de Demeuse, Gillaux isole joliment Drèze qui bat Decorte. En infériorité numérique (voir ci-avant), les Saint-Gillois peine à entrer dans la partie. Vezrs le quart d'heure, gros frissons pour les supporters locaux. Deux solides attaques sambriennes aboutissent à des tentatives au but. Les deux fois, le ballon dévié par un genou ou un tibia file en coup de coin. Que se serait-il passé si Ham s'était octroyé deux buts d'avance ? On ne réécrit pas l'Histoire ! Les Unionistes s'ébouent enfin et après un bel effort individuel, Henri Diricx cède à Laureys qui rétablit l'égalité au marquoir du « Parc Duden ». Les « Jaunes et Bleus » ont ensuite le petit brin de réussite qui peut faire toute la différence. Alors que le team namurois est encore bien dans le coup, les Bruxellois plantent deux roses en l'espace de quatre minutes juste après le repos. « 3-1 », avec un écart de cinq divisions et la fatigue d'un voyage très matinal (coup d'envoi à 10h30 !), le Royal Ham FC ne renonce pas mais ses tentatives sentent de plus en plus « la diplomatie sportive » que le réel engouement passionné. L'Union ajoute deux buts qui sanctionnent un peu trop lourdement une courageuse équipe qui joue logiquement la tête en 1re Provinciale.
Le coup d'envoi est donné à 11h00. Celle de la Messe dominicale qui est dans ce cas assez vite dite. Les Limbourgeois affichent directement des intentions offensives et jouent vite. Plus rapidement, qu'un Racing de Bruxelles qui en fait attend son heure. Au bout d'une dizaine de minutes, les locaux commencent à accélérer le rythme des échanges et trouve une première fois les chemins des filets. Timmermans a tenté un tir puissant que le gardien visiteur a pu détourner sur un des montants. Peterborg est « au rebond » comme on dit en basket (1-0). À la demi-heure, un long centre de Dewin est repris victorieusement par De Pauw. Deux buts d'écart et une domination constante des Racingmen, Taxandria n'est jamais ridicule mais doit se replier pour tenter d'éviter une grosse correction. Le score final démontre qu'il n'y arrive que partiellement.
Belle rencontre entre deux formations qui jouent les premiers rôles en « Division 1 ». Le « Malinwa » est rapidement déforcé car Torke Lemberechts se blessz à la 20e et est de moins en moins utile à ses équipiers. Grosse première période des visiteurs. Après la demi-heure, le Liégeois Chantraine ressent les gênes d'une élongation et s'isole sur une aile. On joue alors virtuellement à dix contre dix et les locaux équilibrent les échanges puis ouvrent le score. Weemanss lancé par Borremans évite que le cuir sorte en « goal-kick » et cède en retrait pour De Cleyn qui conclut (1-0). Peu après le repos, le gardien Goyvaert repousse un coup franc de Wauthier mais Longdot a bien suivi (1-1). Huit minutes plus tard, l'auteur de l'égalisation efface deux adverses en dribbles sur la gauche et délivre un bon centre vers Massart. Le tir puissant de ce dernier fait mouche (1-2). Une belle action entre Weemaes, Gielis puis une volée de De Cleyn amène une nouvelle parité. L'indécision plane jusqu'au bout. On joue la 82e minute quand Cannaerts intervient fautivement sur De Cleyn: Penalty ! Le gardien Agneessens la joue « petit filou ». Il vient placer le ballon lui même sur le point spécifique, il prend son temps pour rejoindre son poste, il sautille fait des étirements alors que, très visiblement, le botteur désigné s'énerve. Corbeel s'élance et frappe en force mais le portier se couche sur le cuir. Dans la dernière minutes, les « Sang et Marine » font pencher la balance en leur faveur, à la suite d'un essai depuis l'entrée du grand rectangle.
L'absence de Thellin est clairement pénalisante pour le Standard. Appelé à remplacer l'International militaire, Van Herck est régulièrement en difficultés contre le remuant Borgerhoff. Heureusement pour les « Rouches », leur faiblesse défensive est palliée par la prestation des médians Blaise et Van Dormael. De plus, les Trudonnaires se montrent dans l'ensemble assez timides offensivement, en première période. Le gardien local Nicolay n'a guère d'ouvrage. Menant au score après qu'un coup franc soit transformé par une belle combinaison Jacquemyns-Jadot-Jacquemyns, le Standard n'est pas très convaincant. Après le repos, Saint-Trond domine copieusement pendant une demi-heure mais, une fois encore, manque clairement de gestes de finition. Les locaux augmentent leur avance durant les dix dernière minutes et les débats dégénèrent. Le presse de l'époque incrimine l'arbitre qui se montrer trop passif vis-à-vis de certains gestes trop « virils ». Si le Liégeois Marnette évite le pire sur un tacle de Lemoine, le Limbourgeois Van Oirbeeck ne peut terminer la partie après une intervention décidée de Van Dormael. L'écart final de trois buts est excessif.
Comme pour la rencontre « Standard-St-Trond », les récits de ce match convergent pour affirmer que le score final de « 0-4 » est bien trop sévère pour une belle phalange montoise qui a très régulièrement fait oublier les deux divisions d'écart. C'est notamment le cas durant toute la première période pendant laquelle, les Daringmen sont obligés de renforcer leur secteur défensif. Mons joue il est vrai avec le vent (assez violent) dans le dos. Les « Rouges et Noirs » organisent bien leur défense et s'appuient sur un gardien Crucis en forme. Le plus dur est fait en rentrant aux vestiaires avec un score vierge. Car « après les cafés », ce sont les tenants du titre qui bénéficie de l'apport des bourrasque. Peu après le retour sur la pelouse, le flanc droit bruxellois se montre dominant. Van Roy sert idéalement Van Keyenbergh ouvre la marque. Peu après, surviennent deux incidents, deux faits de jeu notables. Tout d'abord, le défenseur visiteur Dherde commet une faute de main dans son grand rectangle mais le référée ne siffle pas le penalty que tout le stade Tondreau réclame à cor et à cri. Quelques minutes plus tard, remontent le terrain une nouvelle fois par la droite, le Daring bénéficie une nouvelle fois d'une décision/d'une appréciation arbitrale. Alors que le cuir semble bien avoir quitté les limites du terrain, Renders peut poursuivre son effort balle au pied. Il va délivrer un centre qui amène le deuxième goal des siens. Destinataire de la passe, Van Hoyweghen feinte et surprend gardien et défenseurs, Roland Moyson double les chiffres aisément (0-2). Les décisions ou non-décisions du trio arbitral échauffent considérablement l'ambiance et des incidents sont déplorés avec le public. À la suite du rapport de l'arbitre, le club de Mons est, par la suite, puni d'une rencontre à guichets fermés[11].Les Hennuyers ne sont pas récompensés de leurs efforts. Un essai d'Engelen est renvoyé par la barre transversale. Peu après, Laune pense réduire l'écart, mais son goal est refusé car une faute a été commise au début de l'action. Par la suite, la fatigue et le découragement gagnent les rangs locaux tandis que par un doublé de Van Roy Daring une allure bien excessive au score.
Namur offre une bonne réplique à une formation dont elle partage les couleurs. Les « Merles » restent au contact avec leur hôtes durant toute la partie. Les deux divisions d'écart se remarquent tout de même dans la rapidité respective et aussi dans la qualité des finitions de passes ou d'actions. Une belle parade du gardien Gonze empêche Schelens de donner l'avantage aux Anversois peu avant la fin du premier quart d'heure. Le dernier rempart visiteur ne peut rien quand Mersie reprend sèchement un centre de Loos. Les locaux combinent plusieurs fois joliment mais ils manquent de réalisme et de percussion en zone de finition. Ainsi le suspense reste entier. Après l'heure de jeu, on a droit à de longues et nombreuses poussées des Mosans. Cependant le score reste inchangé, car dans les rangs visiteurs, exception faite de Tonneau, les attaquants ne sont pas dans un grand jour.
Le toss est remporté par les visiteurs qui optent pour débuter avec le vent dans le dos. Malgré l'inconvénient de jouer contre le vent, les Sérésiens se montrent les plus entreprenants. Les Anversois tentent d'équilibrer les échanges. Initialement, les deux gardiens ne sont pas mis à contribution. Au fil des minutes, les Liégeois deviennent très menaçants devant le portier Verreykt qui supplée l'international militaire Paelinck. Une tentative de Klarić est renvoyée par la transversale. Ensuite, les efforts locaux restent vains, car ils manquent de percussion offensive quand ce n'est pas tout simplement d'adresse. La qualification se décide de part et d'autre du repos. Cinq minutes avant celui-ci, Bayard sème le trouble dans la défense lierroise qui se prend les pieds dans le tapis. Verreykt et ses arrières ne se comprennent pas, pour le plus grand plaisir des supporters mosans (1-0). Le match est plaisant car les deux formations se livrent. On rejoue depuis cinq minutes quand, à la suite d'un coup de coin, Nys arme un envoi gagnant au ras du sol. Doublement mené, le Lyra n'y croit plus. L'ancien finaliste de 1935 se contente de limiter les dégâts. Le « matricule 17 » signe un bel exploit sur un score nullement usurpé.
Le match de Noël ayant été arrêté (voir plus haut), les deux formations doivent se retrouver. Cette fois le match se joue conformément au tirage au sort, c'est-à-dire sur le terrain du KRCB. Le RC de Malines domine cette rencontre de la tête et des épaules mais ne trouve par l'ouverture avant la demi-heure de jeu. Les pensionnaires de « Promotion » font mieux que se défendre mais se retrouvent pénaliser en cours de partie par la blessure qu'encourent de deux ses éléments: les défenseurs Peeters et Geerts. Menant au score, les « Rats malinois » laissent l'initiative à Borgerhout qui ne démérite pas. Toutefois un penalty accordé parce qu'un joueur local est tombé sur le ballon... c'est sévère. Découragés, les locaux n'y croient plus. Les visiteurs fixent les chiffres avant de terminer en roue libre.
Cette rencontre ne laisse pas un souvenir impérissable à celles et ceux qui l'ont suivie. Les vingt-deux acteurs ont une circonstance atténuante: l'état du terrain, très médiocre. Ouvrant le score après 40 minutes, l'équipe locale domine et mène logiquement au score lorsque survient la pause. Au retour sur la pelouse, les Flandriens reprennent leur marche vers l'avant mais, comme en première période, les attaquants locaux se montrent bien trop improductifs. Après l'heure de jeu, les Bruxellois, qui ne sont pourtant guère présents offensivement, rétablissent la parité au marquoir. L'issue de la partie est une histoire de coups de réparation. Les Waeslandiens se voient accorder un penalty qui peut leur permettre de se mettre définitivement à l'abri. Mais, comme souvent en football, c'est le joueur local le plus en vue qui est le héros malheureux. Des onze mètres, Van Steelant frappe sur le poteau. Trois minutes avant la fin, les « Pierrots » arrachent une qualification très flattée quand Voets lui transforme le penalty accordé.
Les « Rats tournaisiens » ne sont jamais dans le match. Bénéficiant de l'appui d'un vent soutenu, ils font illusion durant la première période et conservent un nul vierge au repos. Après la pause, les locaux confirment au tableau marquoir la suprématie qu'il démontrent depuis le coup d'envoi.
Le Vigor Hamme crée la surprise et décroche une qualification méritée. Les points forts des Flandriens ont été Herremans qui se démultiplie dans des tâches tant défensives qu'offensives. Par ailleurs, les jeunes Everaert et Mariën ont confirmé les espoirs mis en eux. Les visités ouvrent le score puis conservent la main mise sur la première période. Après le repos, comme pressenti, les « Briquetiers », qui ont à leur tour le vent dans le dos, font souffrir l'équipe locale. Mais celle-ci peut compter sur son gardien en pleine forme. Après la 55e minute, Hamme reprend le contrôle et gère la fin de partie sans trembler même lorsque Boom joue le tout pour le tout dans les dernières minutes.
Le « Club Brugeois » manque totalement son entame de match. Les Promotionnaires de Nijlen n'en demandent pas temps et filent à « 0-2 » après dix minutes de jeu à peine ! Les locaux ne se trouvent et sont particulièrement maladroits. Ils mettent plus d'une demi-heure avant d'entrer dans cette rencontre. Heureusement pour les « Blauw en Zwart », ils réduisent l'écart avant le repos. La seconde période est infernal pour les joueurs anversois submergés de tous côté mais qui toutefois s'accrochent à leur goal d'avance. Il s'en faut de 9 minutes. À la 81e minute de jeu, Renders égalise d'une belle reprise de la tête. Le team visiteur s'écroule pendant la prolongation de deux fois quinze minutes.
Willebroek entame le match à-bras-le-corps et étouffe son adversaire. Le marquoir indique rapidement « 0-2 ». La réduction de l'écart fait croire à un retour du suspense. Dans les faits, il n'en est rien car les Anversois dominent amplement les débats. Les deux divisions d'écart sont bien présentes et la bonne volonté flandrienne ne suffit pas.
Opposition entre deux formations qui ont atteint la « Promotion » en début de saison. Indépendamment du fait qu'elle ouvre le score très vite, l'équipe locale livre une partie décevante. Les Ardennais ne s'en laissent pas conter et se révèlent le groupe le plus cohérent sur le terrain. Halés pour eux peu après avoir égaliser, les visiteurs perdent Pirotte blessé. Les Flandriens en profitent pour repasser en tête et atteignent l-m-temps avec ce court viatique. Les Bastognards réalisent une excellent seconde période et, bien qu'en infériorité numérique, reviennent de nouveau à hauteur de leur hôte. Enfin de partie, Bernard s'offre un triplé pour qualifier son équipe.
Ces deux rencontres se jouent le dimanche 14 mars 1954. Les deux parties se révèlent très équilibrées et dans les deux cas il faut avoir recours à une voir deux prolongations !
Derby provincial liégeois partagé et relativement viril. L'équipe locale débute avec le vent dans le dos et tente de prendre l'initiative. Les visiteurs contiennent les premiers assauts et place quelques contre-attaques sans danger. Il faut une grosse approximation pour que le score ne soit débloqué. Lilien bondit sur une passe mal ajustée d'un défenseur vers son gardien pour donner l'avance aux « Béliers ». On approche de la pause quand les « Armuriers » subissent un nouveau coup du sort. Leur médian Delmalle se réceptionne mal en chutant et doit quitter le terrain avec un poignet gauche mal en point. Bien que revenant sur la pelouse à dix, Herstal domine clairement et s'ouvre plusieurs situations intéressantes. On vient de franchir l'heure de jeu quand l'arrière verviétois Rosselaer se troue en voulant dégager. Licki contrôle calmement ce « ballon offert » et égalise. Soulagés, les visiteurs relâchent un peu leur pression et les « Verts et Blancs » tentent de reprendre l'initiative. Mais l'efficacité n'est pas au rendez-vous notamment car Lilien, touché à deux reprises dans des contacts un peu excessifs, n'est plus aussi présent. Les pensionnaires de « Division 2 » dominent mais doivent attendre la prolongation pour émerger. Dans la dernière minute de la première mi-temps de quinze, Vosse surprend le gardien avec une feinte suivie d'envoi bourré d'effet (2-1). Après le changement de côté, les visiteurs essaient vainement de revenir une nouvelle fois à égalité avec leurs hôtes; Mais la tâche s'avère impossible quand il perde Bilbao, blessé au pied dans une action trop rude. À neuf, les Lainiers contrôlent et marchent sur le but adverse. Le portier Horrembach retarde joliment l'échéance, mais ne peut rien sur une magnifique volée de Lenders, isolé par le beau travail préparatoire en dribbles de Quings.
Une semaine après avoir livré une spectaculaire partie d'alignement, les deux formations remettent le couvert pour le compte de la Coupe de Belgique. Cette rencontre débute à cent à l'heure avec une réalisation locale, par Geurts, refusée pour un hors jeu. Motivés par un fort sentiment de revanche, les Bruxellois, battus (4-3) le dimanche précédent, emballent la rencontre. À la 5e minute, en l'espace de soixante secondes, Vindevogels signe un doublé qui installe solidement les siens aux commandes. L'ensemble n'est ni académique, ni très précis, mais est plaisant car les deux formations jouent nettement l'offensive. En fin de première mi-temps, les Limbourgeois mettent une terrible pression sur les filets des « Ânes ». D'une reprise de la tête, Jorissen place le ballon sur le poteau. Malgré un défenseur blessé (Parmentier), les « Verts et Blancs » tiennent bon jusqu'à la pause. « Union », « Daring » et « Racing », trois cercles bruxellois sont qualifiés pour les Huitièmes de finale et Schaerbeek veut franchement être le quatrième. Après le repos, les visiteurs résistent un quart d'heure, puis Geurts marque le goal de l'espoir. Revenus à un écart d'un but, les locaux y croient et se déchaînent. Schaerbeek souffre mais fait bloc. Il reste six minutes quand une faute de main de Dewever apporte un coup de réparation aux Tongrois. Maertens transforme des onze mètres (2-2). Éreintées, les deux équipes donnent tout ce qui leur reste d'énergie durant la prolongation. À la toute fin de la première mi-temps de quinze minutes, une reprise de Dewever heurte le cadre. Pas de chance pour les visiteurs ! Il faut avoir recours à une deuxième prolongation, celle-ci de deux fois 7 minutes 30. Pousset s'enfonce dans les lignes schaerbeekois, qui pensent à un hors jeu, et offre la qualification aux siens.
Tirés au sort le lundi 15 mars 1954 au siège de la fédération à Bruxelles, les Huitièmes de finale se démarquent par une seule affiche entre cercles de « Division 1 ». On note une opposition « D1 » contre « D2 » et deux duels entre pensionnaires de antichambre de l'élite. Lors de cette répartition, on apprend que les quarts et demi-finales doivent être joués sur un « terrain neutre », sauf si un accord entre les clubs concernés intervient. Par la même occasion, les dates de ces deux tours et de la finale sont aussi fixés[12].
Il n'y a plus aucun club provincial encore engagé, mais il reste un cercle du 4e niveau: Bastogne.
Les provinces de Hainaut et de Namur ne sont plus représentées. Cependant sur seize derniers clubs encore en course, quatre sont bruxellois et cinq sont wallons pour sept flamands. De telles proportions ne se retrouvent pratiquement jamais plus par la suite.
Deux équipes de Division 1 passent à nouveau à la trappe. Tout d'abord, la rencontre entre Berchem Sport et l'Union Saint-Gilloise donne lieu à un match engagé dont aucune équipe ne sort vainqueur après la prolongation. Les anversois se qualifient finalement au nombre de corners. L'autre équipe de l'élite éliminée, et non des moindres, n'est autre que le double champion en titre, le R. FC Liégeois, sorti sans gloire par le K. Willebroekse SV, pensionnaire de troisième division. Le dernier représentant de Promotion, le Léopold Club Bastogne, est éliminé de la compétition par le RC Mechelen KM, futur finaliste.
À noter que les huit équipes évoluant à domicile se qualifient pour le tour suivant.
Six des huit matches sont joués le dimanche 4 avril 1954. La rencontre RC Mechelen-LC Bastogne a lieu le jeudi 8 avril 1954 et le dernier duel entre Berchem Sport et l'Union est disputé le dimanche 11 avril 1954.
Ces Huitièmes de finale sont planifiés le dimanche 4 avril 1953 à 15h00. Toutefois deux rencontres sont décalées. En raison du match international « Belgique-Pays-Bas » programmé ce même jour au Bosuilstadion de Deurne, il n'est pas possible de jouer au Rooi pratiquement voisin, de Berchem. Cette partie est reculée d'une semaine.
Par contre le report du match « RC Malines-LC Bastogne » est plus mesquin car faisant suite à une décision unilatérale de, et bien pauvrement expliquée par, l'URBSFA. La fédération assène « que les Ardennais ont encore trop de matchs à jouer ». Un argumentaire faiblard et curieux quand on sait qu'au moment auquel ce match est prévu, les « Division 1 » ont joué 26 des 30 rencontres prévues et que la série de Promotion de Bastogne en a disputé 25 ! La fédération refuse que le « Léopold Club » joue en Coupe le dimanche 4, car à cette date, il doit recevoir la FC JS Athusienne en championnat. C'est un bien sale coup infligé au plus petit club et surtout à ses finances. En Coupe de Belgique, les recettes guichets sont partagées entre les clubs qui s'affrontent. En jouant en semaine, tout le monde sait qu'il y aura une assistance bien plus faible. Des tentatives de négociations ont lieu mais, comme à sa plus fâcheuse habitude, l'URBSFA se cantonne sur son idée initiale[13].
Très efficace, le Standard, sans Thellin blessé et Houf repris avec la Belgique « B », corrige un « Club Brugeois » qui s'est pourtant montré entreprenant et courageux. Devant une assistance relativement modeste quantitativement, les visiteurs prennent clairement l'initiative et ouvre le score en tout début de match. L'équipe locale réagit promptement mais est tenu éloigné du domaine gardé par Carels, par un jeu des « Blauw en Zwart » fait de passes longues. Les « Rouches » égalisent à la suite d'une phase arrêtée, en l'occurrence un coup de coin. Le repos est atteint sur une parité tout à fait logique. Au retour sur la pelouse, Mathonet et Givard de mettent en évidence ainsi que le visiteur Van Pottelberghs. Le marquoir reste cependant figé. Alors que l'attaque mosane manque singulièrement d'inspiration, elle reçoit un coup de pouce de Van den Driessche qui, maladroitement, envoie le cuir dans ses propres filets. Il ne faut pas attendre plus de cinq minutes pour voir Jacquemyns offrir le « 3-1 » à Jadot. Dur pour des Brugeois qui ne déméritent pas. Les « Gazelles » ne se découragent pas et restent menaçant. Le portier Nicolay doit est à la bonne place pour contrer Van Loocke. Toutefois, quand la paire Jadot/Jacquemyns se renvoie l'ascenseur et que le second cité porte les chiffres à « 4-1 », c'est est trop pour les Flandriens. Les locaux bénéficient du champ libre contre des rivaux qui ne font plus que défendre. Le Standard ajoute un cinquième but mais il n'est pas inutile de préciser que durant la plus grand part de la rencontre, on n'a pas ressenti la divsion d'écart qui sépare les deux clubs.
Les locaux laissent quelques-unes de leur vedettes au repos, ou sont privés, comme avec Van Kerkhoven et Van Hoeyweghen, de garçons repris avec les sélections nationales (« A », « B » et « Junior »)qui affrontent les Hollandais. t les pensionnaires de « Division 3 » font jeu égal pendant toute la première période. Au terme de celle-ci, le score de parité est logique. Les « Daringmen » patientent plus d'une demi-heure pour trouver l'ouverture, et encore ils bénéficient d'un petit coup de pouce adverse. Un centre-tir de Galand est mal contrôlé par le gardien Declercq. Roland Moyson, bien placé, exploite la maladresse (1-0). Un peu avant la pause, les Molenbeekois offrent un coup de coin inutilement. Herreman le botte vers Van Kershaver qui égalise. Après le retour sur la pelouse, les Flandriens s'écroulent d'une pièce. Le « Vigor » fait encore illusion durant les première minutes. Il faut un sauvetage in extremis de Van Roy pour empêcher les visiteurs de scorer. Sur la remontée de terrain, les « Rouges et Noirs » ouvrent rapidement le jeu. De Wijngaert part sur l'aile droite et délivre un centre précis pour Galand, lequel remet son équipe aux commandes. Ce goal paraît libérer les Bruxellois qui se font de plus en plus présent devant le but gardé par Declercq. Hamme tient bon jusqu'à l'entrée du dernier quart d'heure puis se fait submerger avec quatre nouvelles réalisations locales.
Il n'est pas excessif de dire que les « Sang & Marine » se présentent avec « une demi-équipe ». À celles d'Anoul et de Carré qui défient les « Oranjes » avec les « Diables rouges », il faut ajouter les absences de Dechamps, de Delhasse, de Dodet et de Longdot. C'est donc sans six titulaires potentiels que le double champion national en titre dispute cette rencontre. Sous le maillot rouge et bleu, le tout jeune centre-avant (17 ans et 5 mois, jour pour jour), Victor Wégria fait ses grands débuts en match officiel à enjeu. Avec une équipe aussi remaniée, les deux divisions d'écart ne sont plus qu'une vague théorie. Les Anversois dominent copieusement les échanges. Les visiteurs se contentent de maigres contres car l'envie et l'engagement sont clairement visibles dans les rangs locaux. Ceux-ci trouvent l'ouverture peut avant le repos, quand Eeraerts prend le dessus sur Niessens avant de marquer. Les « Sang & Marine » ont un peu de réussite car une égalisation rapide leur évite de gamberger. Une jolie volée de Moës ramène la parité au marquoir pour le repos. Après la pause, les Liégeois sont essentiellement cantonnés dans un rôle défensif jusqu'à l'heure de jeu. Les échanges s'équilibrent ensuite, mais le groupe local fait bloc sans concéder d'occasion. Ne parvenant pas à s'ouvrir de réelles possibilités, les « Principautaires » semblent gagnés par la lassitude et reculent. Willebroek redevient maître du ballon. Il reste un quart d'heure au chronomètre quand Somers alerte les gants du portier Agneessens. Celui-ci ne peut que repousser l'envoi très puissant. Meirsmans est idéalement positionné. Il peut posément placer le cuir dans les filets (2-1). Incapables de réagir et d'obtenir une prolongation, le « Club Liégeois » sort de l'épreuve par la petite porte, avec une part de responsabilité, en raison des choix de titularisation qui ont été effectués.
Au début du XXIesiècle cette affiche fleure bon la nostalgie. Mais à l'époque, ce derby du Sud-Ouest bruxellois est « un choc au sommet ». Quand ils s'affrontent en Coupe, les deux clubs sont au coude-à-coude en championnat. Pour le compte de celui-ci, il reste quatre journées à disputer. Si les Limbourgeois de THOR Waterschei semblent hors de portée avec 37 points, Uccle Sport (33) et le Racing CB (32) sont en pleine bagarre avec St-Trond (31) pour décrocher la 2e place montante vers l'élite nationale. Lors de ce 1/8e de finale, le Racing CB laisse passer sa chance durant la première période. Voulant sans doute surprendre leur adversaire, les deux équipes procèdent à des « modifications tactiques ». Ainsi, par exemple, les centres-avants respectifs évoluent comme... extérieur droit ! Les articles de presse nous apprennent que la partie est passionnée mais aussi jouée trop durement. Les plus belles occasions sont d'abord pour les « Racingmen » qui, soit se heurtent à un gardien Struelens en grande forme, soit se montrent maladroits. Après 25 minutes, le Racing perd Winnepenninckk, blessé dans un contact trop appuyé. Le malchanceux doit quitter le terrain plusieurs minutes pour recevoir des soins. Les deux lignes d'attaque (remaniées, op cit) ne sont pas en verve et le repos est atteint sur un nul vierge. Quand les équipes reviennent, on constate que les Ucclois ont adapté leur positionnement. Hauben a pris la position de centre-avant alors que De Coster est passé à l'aile droite. Ces adaptations sont rapidement payantes car les « Bleus et Blancs » prennent l'avance. Un essai de De Boedt est renvoyé par un poteau mais Hauben bien placé reprend et marque, malgré la détente du gardien Genus qui ne peut que pousser le cuir dans ses filets. Menés, les « Noirs et Blancs » réagissent avec vigueur. Cependant leurs attaquants ne sont pas dans un grand jour et quand ils cadrent enfin, il y a « la muraille » Struelens. Les remontées uccloises sont dangereuses et le portier visiteur doit briller pour maintenir l'écart. On entre dans le dernier quart d'heure quand la partie prend son orientation définitive. Genus écarte un nouveau danger mais Hauben récupère le ballon puis accélère. Winnepenninckx blessé ne peut être aussi rapide. L'avant local a l'espace pour croiser un bel essai au sol synonyme de doublé (2-0). Les répliques des joueurs au maillots rayés ont le mérite d'exister mais manquent de précision. À l'inverse, c'est le portier Genus qui préserve son groupe d'une plus solide correction. À la suite d'une faute de main de L. Raets, un penalty est accordé aux visiteurs dans la dernière minute. Ce n'est décidément pas le jour du Racing, car Soetewey envoie sa tentative de transformation de peu au-dessus. Les résidents « des Trois Tilleuls » prennent leur revanche quelques semaines plus tard, en décrochant la deuxième place et en remontant de « Division 1 ».
Affrontement entre deux « cités du textile », un secteur économique qui connaît alors ses dernières années de prospérité. Le traitement du lin dans la région de Courtrai et le travail de la laine dans le bassin verviétois. En dépit d'une surface de jeu assez difficile (boue), la partie est de bonne qualité. et très équilibrée. Ce sont nettement les secteurs défensifs respectifs qui dominent cette rencontre indécises. De part et d'autre, les attaquant sont qualifiés de « médiocres » dans la presse du lendemain. Avant la pause, les « Béliers » jouent avec l'avantage du vent et dominent territorialement, mais les occasions sont pour l'équipe locale. Celle-ci trouve l'ouverture rapidement après le retour des vestiaires. Une remontée en bloc de toute la formation flandrienne au départ de ses médians prend de court les visiteurs. Menés, les « Lainiers » réagissent mais la défense locale tient bon. Dans les vingt dernières minutes, les échanges se rééquilibrent et les Flandriens conservent le petite viatique sans trop de difficultés, malgré les dernières salves de Liégeois qui jouent avec six avants.
Les Limbourgeois entame la rencontre « pied au plancher » et les « Métallos » n'ont d'autres choix que de subir le jeu. La défense locale est brillante et les visiteurs ne parviennent à la prendre en défaut. Le scénario change radicalement après le repos. Alors que les Tongrois semblent visiblement très émoussés, les Mosans dominent copieusement. Les nombreuses attaques des « Rouges et Noirs » permettent deux jolis buts.
Le match « HF-8 » est joué le jeudi 8 avril 1954 à 17h00. La partie « HF-1 » se déroule le dimanche 11 avril 1954 à 15h00. La Fédération belge de football n'est pas à un paradoxe près. D'une part, elle contraint un petit cercle de « Division 4 » à jouer en semaine « parce qu'il doit encore jouer beaucoup de matchs » (concrètement un de plus que les clubs de la Division 1). Et d'autre part, elle met précisément ce championnat de D1 au repos en raison du Championnat de football du CISM, organisé en Belgique du 6 au 19 avril 1954.
La rencontre respecte la logique sportive tout du long. Les « Rats » ne commettent pas l'erreur de prendre leurs adversaires à la légère et dominent d'un bout à l'autre. Les « Verts et Blancs » ouvrent le score assez vite, au fil des minutes, on croit déceler un sentiment de facilité chez les locaux, d'autant que le « Léo » égalise vers la 20e minute. Au terme d'une mêlée devant le goal local, Beunekens extirpe le cuir pour Kinet qui serti idéalement Bertrant. Le centre-avant auteur d'un triplé au tour précédent marque facilement. Mais l'impression d'un manque d'engagement des Malinois est fausse. Car la moindre velléité offensive des visiteurs est directement contrecarrées par l'équipe de l'élite (où elle occupe le 4e rang au moment de jouer ce 1/8e de finale). Peu après la demi-heure, les Anversois repassent logiquement aux commandes quand De Hert cadre un tir puissant. Le marquoir reste figé jusqu'à la pause malgré de belles tentatives de Put et de Van der Auwera. Le suspense ne perdure pas lors du retour des vestiaires car Mannaerts signe rapidement un doublé, puis c'est Put qui porte les chiffres à « 4-1 ». Les Ardennais ne peuvent que défendre et s'y emploient courageusement. Il ne peuvent cependant pas empêcher Put d'augmenter l'écart à cinq minutes de la fin.
Parler d'une « affiche » est donner trop d'importance à une rencontre qui reste de qualité très moyenne. Le terrain rendu très sec, par des conditions météorologiques très chaudes, est de nature bondissante, ce qui ne facilite pas la netteté des échanges. Précisons que l'équipe locale n'est que 10e d'un championnat dont les visiteurs sont avant-derniers, et donc en pleine lutte pour assurer leur maintien. Après une demi-heure terne à l'ennui, on a deux buts inscrits en l'espace de trois minutes. L'Union prend les devants à la suite d'un effort individuel de Laureys qui ponctue une série de dribblings par un envoi croisé gagnant. L'égalisation vient d'un tir... croqué par Vercammen, mais Daems sur la trajectoire peut récupérer le ballon bondissant et scorer. Notons qu'avant ce goal, Dries secoure son portier battu, en dégageant à même la ligne de but. Peu avant le repos, une belle action locale débouche sur un nouveau goal. Une remise de la tête de De Mondt permet à A. De Hert de mettre les « Jaunes et Noirs » devant avec un beau heading. Après la pause, les Bruxellois ont l'avantage du vent. Cet état de fait leur permet de mener plus facilement des attaques, mais ils le font mal. La résultante est qu'ils se créent peu d'occasions et doivent se contenter d'égaliser sans pouvoir prendre le dessus. Declerq adresse un centre que le gardien berchemois repousse vers lui. L'ailier trouve alors son équipier Van Biesen qui ramène la parité (2-2). L'auteur de ce but se montre par après maladroit en frappant à côté d'un objectif dont il n'est éloigné que de quelques mètres ! La première prolongation de deux fois quinze minutes n'apporte que de la fatigue supplémentaire. On joue depuis quatre des premières des deux fois sept minutes trente supplémentaires quand Les Anversois reprennent l'avantage. Une combinaison à trois (De Mondt-Daems-Mersie) profite à A De Hert (3-2). Les visiteurs estiment que le buteur est hors-jeu mais le référée valide le goal. Dans la minute suivante, Laureys botte un coup franc dans le mur local. Janssens est au rebond et place dans les filets. Se sachant menés au nombre de corners, les Unionistes tentent les dernières chevauchées<. Avec deux équipes mangées par les crampes, le spectacle est épique mais de pauvre qualité. Ayant obtenu 9 coups de coin pour 5 à son adversaire, Berchem atteint les quarts de finale.
Les huit dernières formations émargent à une des trois plus haute divisions et représentent quatre provinces différentes. Le tirage au sort est effectué le 13 avril 1954.
Initialement, le programme prévoit que les quarts de finale se jouent le Dimanche ou le Lundi de Pâques, donc le 18 ou le 19 avril 1954. En définitive, il n'a que deux rencontres qui sont disputées lors du week-end Pascal.
Certains engagés encore en course ont planifié de longue date soit une rencontre amicale, soit un tournoi en vue de collecter une recette la plus intéressante possible. À cette époque, les « Tournois de Pâques » sont une tradition encore bien ancrée. Certains sont internationaux, d'autres nationaux. Il y a aussi des épreuves plus régionales voir locales. Ainsi le Racing de Malines dispute le tournoi international du R. FC Brugeois en compagnie des Berlinois du Spandauer SV et des Norvégiens du Strømen IF Oslo.
Ces tournois datent de l'époque où les séries comptent 12 ou 14 clubs et que donc les championnats sont moins longs. Le week-end de Pâques est ainsi « laissé libre » pour deux jours de football, le plus souvent les éliminatoires de le samedi et les finales le lundi (férié).
Les quarts de finale de la Coupe 53-54 sont joués sur « terrain neutre » convenu par les clubs concernés ou à défaut désigné par la « Commission de la Coupe de Belgique ».
Les deux formations sont chacune privée d'un international militaire, repris dans le noyau qui, le lendemain, dispute la finale du championnat du CISM, contre la Turquie, au stade du Centenaire à Bruxelles. Attention que cette affiche entre deux formations de « D1 » oppose concrètement, le 12e (Standard) au 13e classé ( Daring). Avec quatre journées de championnat encore à jouer, ces deux formations ne possèdent que deux points de mieux que le premier descendant (Union St-Gilloise). Le score final de « 1-2 » est particulièrement flatteur pour des « Daringmen » qui ne sont jamais dans le coup durant ce quart de finale. Les « Rouches » dominent de la tête et des épaules dès le coup d'envoi mais ils sont pénalisés par le manque d'efficacité de leur ligne d'attaque. Paradoxe classique en football, dominer n'est pas suffisant. Lorsque le repos est sifflé au stade Bergé de Tirlemont, ce sont les Molenbeekois qui mènent au score ! Une remise en retrait approximative de Blaise vers son gardien Nicolay est exploitée par Dubois, qui marque via le poteau. Sur la durée de la seconde période, la presse dénombre, tout au plus, trois ou quatre attaques pour les « tenants du trophée » ! Les « Mosans » sont un véritable rouleur compresseur mais ils peinent à marquer. À l'heure de jeu, Bob Van Kerkhoven met le pied sur une centre de Denis Houf, le gardien Vertongen manque son intervention et se retrouve au sol. Mathonet met le front pour envoyer aisément le cuir dans les filets désertés. Le « matricule 2 » n'a que d'épisodiques incursions à proximité du rectangle liégeois. C'est donc le plus logiquement du monde que, d'une nouvelle reprise de la tête, Mathonet s'offre un doublé pour envoyer ses couleurs en demi-finale. Un 2e place dans dernier carré de l'épreuve depuis celle de 1912. Notons qu'en fin de partie, après un essai de Mathonet renvoyé par le poteau, Jadot marque le 3e goal des « Rouges et Blancs », mais que cette réalisation est refusée car le buteur est hors-jeu.
Selon une expression fréquence de cette époque, les Sérésiens effectuent une fantastique « remonte », sur des Courtraisiens qui se demandent encore comment ils ont laissé échapper cette qualification ! Sur la première action de jeu, les Flandriens ouvrent le score. Courtrai obtient un coup de coin et Hoorens reprend de la tête avec efficacité (1-0). Les Liégeois commettent quelques approximations défensives. Pinoy ne profite pas de celle de Knutz après 6 minutes. Par contre juste avant la demi-heure de jeu, Van Velthoven ne se fait pas prier pour convertir en but une mauvaise passe d'Ernotte. Entre ces deux buts, Seraing essaie de réagir mais manque de réalisme quand une rare occasion se présente. Les résidents du stade des Éperons d'Or dominent ceux du Pairay, en termes d'expérience. Les « Métallos » procèdent par passe courtes et menacent fréquemment la défense adverse. Le souci est qu'ils pratiquent un peu trop lentement et les solides défenseurs courtraisiens ne se laissent pas surprendre. La partie rebondit peu après le second but des « Rouges et Jaunes ». Irréprochable jusque là, le gardien Tack ne capte pas et repousse mollement un essai du jeune Ferraretto. Le problème pour le dernier rempart flandrien est que Nys est à l'affût et bondit pousser le ballon dans les filets (2-1). Après le repos, les deux formations ont la bonne idée de continuer à joueur le jeu franchement. Est-ce le fait de jouer dans l'antre d'un grand club club belge, dernier vainqueur en date de l'épreuve qui plus est, et dont il partage les couleurs (Rouge et Noir) qui libère le R. FC Sérésien ? Impossible de répondre mais ce qui est certain, c'est que les « Mosans » prestent un « half-time » de toute beauté. Si les deux équipes dominent à tour de rôle, ce sont les possessions liégeoises qui sont les plus construites et les plus abouties. On joue la 57e minute quand l'égalité est rétablie après un tir lointain surpuissant d'Humblet qui laisse Tack sans réaction. Moins de dix minutes plus tard, la situation est complètement renversée. Le défenseur Claerhout commet une faute sur Ferraretto dans la surface de réparation et le jeune Royer transforme le penalty qui place Seraing aux commandes. Le club de « D3 » se retrouve collé à son but par un pensionnaire de « D2 » qui s'est sans doute cru trop vite qualifié. Le « matricule 17 » résiste héroïquement, équilibre les échanges en fin de partie et pousse le « matricule 19 » hors de la compétition.
Berchem s'aligne sans son défenseur Dries qui accompagne les Diables rouges, lesquelles affrontent la Yougoslavie, le lendemain à Zagreb. Comme les quatorze autres qualifiés, ces deux nations fourbissent leurs armes pour la 5e Coupe du Monde qui va se dérouler en Suisse en juin. L'équipe locale prend immédiatement l'initiative et les pensionnaire de « Division 3 » souffrent. Toutefois, la formation championne de Promotion un an plus tôt et qui est assurée de prolonger son séjour au 3e niveau équilibre petit à petit les échanges et, répliquant par d'habiles contres, commence à faire douter les « Jaunes et Noirs ». Alors qu'il n'a pas vu le « hands » de Van Neck, l'arbitre sanctionne celui de Demondt. Baete transforme le coup de réparation. Quatre minutes plus tard, une superbe combinaison à trois permet aux « Oranje Zwet » de rentrer aux vestiaires avec deux buts d'avance. Meersman et De Buysscher avance par passes avec Frans Eearts qui double les chiffres ! C'est la stupeur et la sensation au Rooi. Le match rebondit dès la reprise avec une déduction de l'écart par Albert De Hert qui est plus prompte que les défenseurs à la suite d'un coup de coin. On est loin dans la saison et la fatigue a raison de la bonne volonté de Willebroek. Ses joueurs ne retrouvent pas leur bel entregent de la première période. Berchem domine et rétablit logiquement la parité. Un tir lointain de Daems est repoussé par le gardien Brieven et De Hert signe un doublé. Ce même centre-avant s'offre un joli triplé en reprenant joliment un service de Schellen. Un but qui semble entaché d'un hors jeu de son auteur, mais que le trio arbitral n'a pas vu. Ce goal contesté évite une prolongation d'une demi-heure, qui aurait sans aucun doute été très pénible pour des gars de « D3 » éreintés.
Situation invraisemblable et impensable de nos jours, la dernière journée du championnat de « Division 1 » se déroule le dimanche 23 mai 1954 alors que la Coupe du Monde pour laquelle les Belges sont qualifiés débute le 16 juin ! La qualification décrochée à l'automne 1953 amène les Diables rouges à jouer davantage de rencontres amicales qu'à l'accoutumée. On parle de matchs officiels, mais aussi de parties contre des sélections occasionnelles, comme les Hollandais des « Zwaluwen » (Mouettes). Cela ajouté à l'organisation du championnat CISM par la Belgique occasionne plusieurs décalage de journées entières pour l'élite nationale. C'est lors du Jeudi de l'Ascension que se joue le dernier quart de finale. Le match a lieu sur la pelouse du SC Anderlechtois, sacré champion... quatre jours plus tôt. La rencontre est particulièrement disproportionnée. Malgré le remplacement de l'attaquant Van der Auwera (dans la présélection des Diables rouges) par Cornelis, les « Rats » dominent largement des « Pierrots » qui n'ont que leur courage à proposer. Très rapidement le tableau marquoir du « Parc Astrid » est sollicité. On ne joue que depuis à peine plus de deux minutes que Reyniers mance Mannaerts, lequel isole Put qui ouvre le score. On joue encore six minutes et le buteur délivre un centre au sol. Mannearts feinte de reprendre mais surprend les arrière en laissant le ballon rouler jusqu'à Bauweleers. La volée de l'ailier se longe dans la lucarne (0-2). Tout ersatz de suspense peut être définitivement terminé moins de cent vingt seconde plus tard. À ce moment, le gardien ucclois sort devant Put lancé par Mannaerts. Mais l'intervention du pied heurte un de ses équipiers et Bauwelaeers hérite du cuir qu'il envoie dans le cadre. Replié, L. Raes détourne le ballon: penalty indiscutable. Le portier Struelens maintient l'écart de deux buts en réalisant une magnifique parade du la tentative de transformation de l'arrière Diddens. Uccle tente bien de réagir mais l'organisation malinois est irréprochable et les avants bruxellois peu inspirés. La domination se poursuit et dix minutes après l'entame de la seconde période, les « Racingmen » bénéficient d'une nouveau de réparation. Cette fois c'est une faute de Thegem sur Reyniers qui est sanctionnée. On retrouve le duo Struelens / Diddens, avec la même issue. Le dernier rempart des « Bleus et Blancs » repousse l'essai du « Vert et Blanc ». Son aisance est telle que le « Racing de Malines » per sa concentration et manque plus occasions faciles. Cinq minutes avant le coup de siffle final, Jean Voets convertit un penalty, consécutif à une faute de Cornelis sur Hauben, et ramène l'écart à « 2-1 ». L'idée que les Ucclois forcent une prolongation s'estompe rapidement en dépit de la bonne volonté des Bruxellois.
Le tirage au sort des demi-finale est effectué le samedi 24 avril 1954, au siège de la fédération, par Monsieur Baert, membre du Comité exécutif. Ce jour-là, seuls deux qualifiés sont connus, les Liégeois du Standard (I) et du FC Sérésien (III). En effet, au moment du tirage, deux quarts de finale doivent encore être disputés. Il est aussi fixé que les demi-finales soient jouées le jeudi 27 mai[14].
Les quatre derniers engagés proviennent uniquement de deux provinces : celle d'Anvers et celle de Liège. Ce fait paraît anodin, mais il faut se rappeler que les cinq premières éditions déjà prestée ont été remportées à quatre reprises par un club bruxellois donc du Brabant et une fois par une formation de Flandre occidentale.
Menant de deux buts et rejoint avant la pause, il est probable que le Standard aurait perdu ce genre de rencontre si elle s'était jouée quelque temps plus tôt. Mais en ce Jeudi de l'Ascension, les joueurs de Sclessin évoluent l'esprit léger. Après avoir lutté contre la relégation durant de longues semaines, les « Rouches » ont assuré leur maintien quatre jours plus tôt, en s'imposant « 0-3 » au Sporting de Charleroi. L'Union St-Gilloise a réussi le même sauvetage en gagnant « 2-4 » au RC Mechelen. Battu à domicile par le Beerschot (2-3), c'est le Daring qui fait la culbute en D2 en compagnie du Lyra !
Les deux clubs s'accorde pour jouer la rencontre sur le terrain du « Racing de Malines ». Selon l'ordre du tirage au sort, les « Rats » occupent le vestiaire des visiteurs. La logique du championnat est respectée puisque le 4e élimine le 11e. Cette demi-finale n'est pas aussi enlevée que celle qui se joue entre Liégeois trois jours plus tôt. Berchem Sport commence bien la partie et mérite de mener quand Daems offre le premier but à Pieters. Malheureusement pour eux, les résidents du Rooi se suffisent de ce viatique et se font complètement renverser par un team malinois plus cohérent et paraissant plus motivé ! Les « Rats » prennent retournent la situation à leur avantage avant le repos. Après celui-ci, les « Verts et Blancs » contrôlent le match à leur guise, ajoutent deux nouveaux buts et terminent en roue libre en s'épargnant des efforts superflus.
Le stade du Centenaire accueille la finale jouée le dimanche 6 juin 1954, soit une semaine après la seconde demi-finale. L'assistance est estimée à un petit peu moins de 20 000 personnes. Un chiffre moyen pour le grand stade, mais relativement positif pour une épreuve tout juste relancée et qui, nous l'avons évoqué ci-dessus, connaît une première réédition passionnée pour certains (presse, public et petits clubs) mais mitigée pour d'autres (plusieurs grands clubs de l'époque l'on nettement sous-évaluées).
Avant le coup d'envoi de cette 6e finale , contrairement à ce que l'on pourrait penser septante ans plus tard, le Standard n'est pas favori. Le cercle liégeois ne termine le championnat qu'à la treizième place et n'évite la relégation que lors de la toute dernière journée, avec un point de mieux que le Daring CB qui descend en compagnie du Lyra. De son côté, le « Racing de Malines » s'est classé sixième, avec 31 unités, après avoir été longtemps au contact avec les formations de têtes. (le titre revient à Anderlecht (367) devant le FC Malinois et La Gantoise (36) et le Beerschot (35)).
Les deux formations s'alignent dans le schéma le plus courant de l'époque, le « 2-3-5 » du « WM » (2 arrières, 3 médians, 5 attaquants) Dans ce dispositif, les cinq attaquants (les forwards) sont déployés le plus souvent sur deux lignes très proches l'une de l'autre. Le trio le plus près de goal adverse est composé de l'ailier droit, du centre-avant (ou avant-centre) et de l'ailier gauche. Juste derrière se trouvent les « Intérieurs » (ou « Inters ») droit et gauche. Ils surgissent entre les ailiers et le centre-avant. Les médians (ou halfs ou halves) sont identifiés selon leur place sur le terrain : demi-gauche, demi-centre (ou center-half), demi-gauche. Les défenseurs (les backs) sont généralement cantonnés dans se rôle et en héritent aussi de l'appellation anglaise « full back », qui les différencient du rôle de « center back » si l'équipe joue avec trois arrières ou de « half back » (qui est souvent le center-half sacrifié à reculer) quand un médian reçoit une tâche défensive.
Pour cette finale, l'entraîneur du Standard André Riou surprend les Malinois en plaçant quatre forwards en ligne. Cela contraint les médians des « Rats » à jouer plus proches de leur cage pour éviter un fréquent surnombre. Ce choix tactique est très rapidement bénéfique aux Liégeois. Les « Racingmen » mettent la balle en jeu, mais subissent immédiatement une forte pression et doivent reculer. Le défenseur Hofmans se loupe et Jacquemyns n'en demande pas tant. C'est « 1-0 » après 45 secondes ! Les Rats réagissent directement. Dans la 5e minute, Reyndiers se présente seul face au gardien Nicolay. Celui-ci semble battu mais le cuir percute un des montants du cadre. La domination des « Rouches » se prolonge. Leur capitaine Blaise est un poison pour les arrières qui doivent plusieurs fois dégager sans précision ou concéder des coups de coin évitables. On n'a pas encore joué dix minutes que le marquoir saute déjà à « 2-0 ». Les attaquants mosans combinent bien entre eux, puis isolé par Houf, Jadot tente une percée et cède à Givard qui marque. Les « Verts et Blancs » ne sont pas en reste. Un bon centre de Put trouve Mannaerts, mais la reprise de la tête de celui qui a combattu les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale passe à côté de l'objectif[15].
Notons que le deuxième goal liégeois est contesté par les joueurs de la Cité archiépiscopale qui affirment que Jadot est hors-jeu. La situation expliquée dans la presse du lendemain est que sur son aile droite un « Standardmen » est bien hors-jeu, mais que sur l'aile gauche Jadot, lancé par Houf, « est couvert ». Si son assistant lève son drapeau, l'excellent Monsieur Alsteen ne se laisse pas induire en erreur. Le concept de « ne participe pas à l'action » existe déjà en 1954. Par contre, en seconde mi-temps, un but liégeois est invalidé parce que cette fois l'homme au sifflet fait confiance, à tort, à son assistant qui signale un hors jeu. Cela paraît anecdotique à raconter, mais il faut bien se mettre dans le contexte de la partie. Pour déjouer les vagues incessantes, le RC Mechelen « joue le hors-jeu » à outrance. C'est-à-dire que les défenseurs bondissent fréquemment de quelques mètres vers l'avant pour placer les adversaires en position illicite. Plusieurs situations doivent être « jugées au centimètre ».
Le Standard est clairement le patron sur la pelouse. À chaque fois qu'il donne un coup d'accélérateur il est tout proche de l'occasion de but. Certains essais sont un peu précipités ou maladroits sans quoi l'écart se creuse. La plupart du temps, les possessions malinoises sont stériles. Son trio de « halves » n'est pas dans un grand jour. Les combinaisons entre Rappoort, Mangelschots et l'international Van der Auwera n'ont pas leur patine habituelle, leur aisance coutumière. Sans doute la fatigue inhérente à la fin de saison. Ils doivent aussi consacrer beaucoup d'énergie aux tâches défensive en raison des poussées répétées du Standard. De plus, les défenseurs et le gardien régulièrement mis en délicatesse balancent des dégagements qui ne sont pas des plus aisés à exploiter pour les médians quand ces cuirs ne leur passent pas par-dessus.
Malgré les constatations précédentes, n'ayant pas accru leur avantage, les joueurs de Riou ont la désagréable surprise de voir leurs adversaires se rapprocher. Le très remuant Jozef Put délivre une centre que Reyndiers remise du front pour Jef Mannaerts. Le « vrai meilleur buteur » du championnat 51-52 décoche un bel envoi dans le plafond du but : « 2-1 ». Deux ans plus tôt, le RC Mechelen termine vice-champion derrière le Football Club Liégeois et Mannaerts boucle ce championnat ave 23 buts marqués. Cependant une défaite « 2-4 » avec un doublé de l'artilleur des « Rats » devient un forfait « 0-5 », sur tapis vert. Plusieurs sources retirent les deux buts de celui qui est surnommé « de jonge spriet » et donne ainsi le titre de meilleur buteur à Rik Coppens (22 buts).
Le groupe liégeois s'offre d'autres possibilités, notamment pas Givard et Blaise, mais le score ne bouge plus jusqu'au repos. Le retour des vestiaires est moins spectaculaire que l'entame de la partie une heure plus tôt. C'est encore et toujours le Standard qui est le plus dangereux même si le danger est moins imminent. Le portier des « Rats » maintient l'écart en intervenant devant Jacquemyns et en détournant un tir de Givard. Le jeu se débride au fil des minutes et les spectateurs se régalent. Le « Racing » cherche l'égalisation et les « Rouches » à augmenter leur avantage. Les gardiens de but son en grande forme. Nicolay réalise une détente spectaculaire sur un envoi cadré par Put. En face, Renders capte un essai de Jacquemyns. Ensuite, c'est le dernier rempart liégeois qui vient dans les pieds de Reyndiers. Bien replié, Hofmans double son portier à même le ligne de but sur un essai de Jadot. La réussite n'est pas pour les Malinois qui touchent une seconde fois le cadre quand un tir de Put heurte un poteau. À quatre minutes du terme, la décision définitive tombe. Un centre-tir de Thellin est dévié du front par Blaise (3-1). Premier grand trophée national pour le Standard de façon méritée, contre un adversaire valeureux au terme d'une rencontre très plaisante.
Union St-Gilloise: 2