Chevaux de trait au travail pour du ramassage et transport de betteraves.
Des équidés sauvages peuplent le sud de la Suède et le Danemark durant la dernière période glaciaire[1].
Dans toute la Scandinavie Viking, le cheval constitue l'animal le plus important pour les communautés humaines, avec un usage dans le transport et la traction agricole, et de nombreuses traces de cultes en lien avec les dieux Odin et Freyr et la notion de fertilité, incluant l'enterrement rituel[2].
Au début du XXe siècle, l'équitation est indissociable des hommes et de la masculinité, les cavaliers suédois étant issus des classes supérieures, notamment dans les secteurs des transports et celui de l'armée[3]. D'après la sociologue du sport Susanna Hedenborg (université de Malmö), les représentations de genre liées à l'équitation ont vraisemblablement commencé à évoluer en Suède dans les années 1950[4]. La presse suédoise accorde de nombreux articles aux femmes évoluant dans les sports équestres pendant les épreuves des Jeux olympiques d'été organisées à Stockholm en 1956, ce qui indique une présence féminine relativement rare dans ce secteur à l'époque[3]. La féminisation du sport hippique est plus tardive, devenant sensible à la fin du siècle[5].
La population de chevaux suédois baisse fortement au XXe siècle, avec la motorisation des activités agricoles et forestières[6]. Le développement du sport hippique, du sport équestre et de l'équitation de loisir entraîne ensuite un accroissement du cheptel[6]. En 2000, la Suède compte environ 250 000 chevaux[7].
La structure de la filière équine suédoise est similaire à celle de la France, avec un bon développement[8]. Un organisme de tutelle, la Nationella Stiftelsen för Hästhållningens Främjande (HNS), a été créé en 1992, et sert d'interlocuteur entre la filière équestre et l’État[8]. La HNS gère aussi les sports équestres et les installations équestres nationales de Flyinge, Strömsholm et Wangen[8]. Il soutient la recherche[8].
En 2007, 84 % des membres de la Fédération équestre suédoise (Svenska Ridsportförbundet - SvRf)[8] sont des femmes, jeunes pour la plupart[9]. Le respect du bien-être du cheval revêt une grande importance[8]. L'environnement forestier implique une fréquente activité forestière et d'agriculture, incluant l'élevage de chevaux dans une démarche d'agriculture durable et de respect de l'environnement[8].
La population équine suédoise compte plus de 362 000 chevaux en 2012, dont 61 % sont des chevaux d'équitation, et 30 % des trotteurs[6]. Les 9 % restants sont des chevaux de course de galop et de travail, notamment forestier[6].
En 2008, la Suède a le plus haut taux de chevaux par habitant en Europe[10]. Le cheptel est de 280 000 chevaux, soit 30,9 chevaux pour 1 000 habitants[11].
Les trotteurs suédois sont réputés[12]. Cet élevage a la particularité de comporter des trotteurs à sang chaud, et à sang froid (Trotteur scandinave)[8].
Une trentaine de races d'origine étrangère sont élevées[6], dont un petit nombre de chevaux arabes, Pur-sang, Quarter Horse et Lipizzan[13]. La Suède compte aussi un gros cheptel de chevaux islandais[14] et de poneys Shetland[13]. La Svenska Hästavelsförbundet (SH) gère l'élevage des races de chevaux autres que le Pur-sang et les trotteurs[8].
Comme tous les chevaux islandais exportés, le cheptel de Suède est victime de dermite estivale récidivante, à hauteur d'environ 15 % des chevaux islandais de Suède[15]. Les chevaux suédois peuvent, par ailleurs, être parasités par Gasterophilus intestinalis, à hauteur de 12,3 % des chevaux étudiés durant la période qui s'étend d'octobre à juin[16].
Les légendes suédoises comptent le Bäckahästen (littéralement : « cheval des ruisseaux »), un cheval d'eau qui tente de noyer celui qui le monte dans les rivières[17].
Le cheval de Dalécarlie est l'un des symboles de sa région, est plus largement de la Suède : il joue un rôle important dans l'identité nationale, notamment en raison de son omniprésence parmi les jouets destinés aux jeunes enfants suédois[18]. Il est aussi largement utilisé comme symbole dans la ville de Lindsborg, dans le Kansas, afin de lui donner une identité suédoise aux yeux des touristes[19].
Les courses hippiques sont le troisième sport le plus diffusé à la télévision suédoise, derrière le football et le hockey sur glace[8].
↑(no) Tor Nestaas, Fjordhesten gjennom tidene, Norges Fjordhestlag, (lire en ligne).
↑(en) Maeve Sikora, « Diversity in Viking Age Horse Burial: A Comparative Study of Norway, Iceland, Scotland and Ireland », The Journal of Irish Archaeology, vol. 12/13, , p. 87–109 (ISSN0268-537X, lire en ligne, consulté le )
↑(en) H. Broström, Å Larsson et M. Troedsson, « Allergic dermatitis (sweet itch) of Icelandic horses in Sweden: An epidemiological study », Equine Veterinary Journal, vol. 19, no 3, , p. 229–236 (ISSN2042-3306, DOI10.1111/j.2042-3306.1987.tb01389.x, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) J. Höglund, B. L. Ljungström, O. Nilsson et H. Lundquist, « Occurrence of Gasterophilus intestinalis and some parasitic nematodes of horses in Sweden », Acta Veterinaria Scandinavica, vol. 38, no 2, , p. 157–165 (ISSN0044-605X, PMID9257451, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Bengt Sandin, Swedish wooden toys, The Bard Graduate Center: Decorative Arts, Design History, Material Culture, (ISBN978-0-300-20075-1 et 0-300-20075-7, OCLC900413377, lire en ligne), « Swedish Childhoods from the Era of Great Power to the Welfare State », p. 9-35
[Braun 1992] Joachim W. Braun, « The Current Status of Horse Production in Europe and Germany », Japanese Journal of Equine Science, vol. 3, no 1, , p. 45–52 (DOI10.1294/jes1990.3.45, lire en ligne, consulté le )
[Hedenborg et Hedenborg White 2013] Susanna Hedenborg et Manon Hedenborg White, « From Glamour to Drudgery – Changing Gender Patterns in the Equine Sector: A Comparative Study of Sweden and Great Britain in the Twentieth Century », dans Gender and Equestrian Sport, , p. 15-36
[Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN1-84593-466-0, OCLC948839453).