Le cheval est, au Niger, toujours présent dans la vie quotidienne, le plus souvent attelé pour des tâches de transport. La population chevaline nigérienne, comptant plus de 235 000 têtes en 2009, tend à l'augmentation. La grande majorité de ces animaux appartiennent à la race locale Aréwa.
En 1986, le Niger est le deuxième pays africain comptant le plus de chevaux, après l'Éthiopie[3].
Pratiques
Jadis le plus souvent utilisés comme montures (1970)[4], la plupart des chevaux du Niger sont désormais attelés pour des tâches de transport (2014)[5]. Il existe aussi des pratiques liés aux loisirs ou à la fête, telles que les fantasia, et des courses[5]. Les Haoussa de Niamey, notamment, apprécient les paris liés aux courses[6].
Dans le Niger oriental, les Toubous pratiquaient la chasse à la girafe à cheval, au début du XXe siècle[7].
Le cheval est considéré comme un animal de prestige[5] et un symbole de richesse[8], participant de façon importante au train de vie de notables du Niger[4]. Chez les Hausas, posséder un cheval augmente de beaucoup le prestige du propriétaire dans sa communauté, en particulier si le cheval participe à des courses et que son propriétaire visite donc régulièrement l'hippodrome[9].
Élevage
En 2009, le Niger compte environ 235 965 chevaux de toute race, avec une légère augmentation au fil des années[5]. En raison de sa vulnérabilité aux épidémies, le cheval est rarement élevé par des nomades, l'étant essentiellement par des Peuls sédentaires[10]. L'espèce est très présente dans le Niger oriental, en dépit de sa fragilité[2].
Races élevées
La base de données DAD-IS répertorie (en 2020) quatre races de chevaux élevées au Niger : l'Aréwa (ou Barbe africain, Bagazan, Ganja, Manga, Djerma, Gobir, Ader), l'Aréwa de course issu de croisements avec le Pur-sang, le Soudanais, et le Talon[11]. Des chevaux Arabe-Barbe sont aussi répertoriés[5]. Il est aussi fait mention d'un « cheval de l'Aïr », ou « dan baguézan », et d'un poney « Todori »[5]. Les différences entre les ethnies ou races de chevaux du Niger restent méconnues, en raison d'un manque de travaux de caractérisation[5].
L'immense majorité des chevaux du Niger sont de la race Aréwa[12].
Le cheval est présent dans les traditions des Songhaïs de Téra, notamment dans l'histoire de Bâna sur son cheval blanc[15]. La langue hausa comporte de nombreux mots pour désigner par exemple les couleurs de robe du cheval, et les maladies affectant cet animal[16].
Notes et références
↑Christian Dupuy, « Évolution iconographique de trois stations de gravures rupestre de l'Aïr méridional (Niger) », Cahiers des sciences humaines, (lire en ligne).
↑(en) Thomas R. Williams, Psychological Anthropology, Walter de Gruyter, coll. « World Anthropology », , 666 p. (ISBN978-3-11-080281-8 et 3-11-080281-3), p. 379-381.
↑Christian Dupuy, « Les apports archéologiques des gravures rupestres de l’Aïr (Niger) et de l’Adrar des Iforas (Mali) », Les nouvelles de l'archéologie, nos 120-121, , p. 29–37 (ISSN0242-7702 et 2425-1941, DOI10.4000/nda.998, lire en ligne, consulté le ).
↑S. Grétillat, « Remarques sur une anémie infectieuse des carnivores domestiques et du cheval au Niger », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, no 4, , p. 519 (ISSN2259-2385, DOI10.4267/2042/66045, lire en ligne, consulté le ).
↑Hammadou Soumalia, Moussa Hamidou et Diouldé Laya, Traditions des Songhay de Tera (Niger), Paris/Niamey, Karthala éditions, coll. « Eupalinos », , 301 p. (ISBN2-86537-851-9 et 9782865378517, lire en ligne).
[Law 2017] (en) Robin Law, The Horse in West African History : The Role of the Horse in the Societies of Pre-Colonial West Africa, Londres, Routledge, , 254 p. (ISBN978-0-429-95456-6)
[Thébaud 2002] Brigitte Thébaud, Foncier pastoral et gestion de l'espace au Sahel : Peuls du Niger oriental et du Yagha burkinabé, Paris, KARTHALA Editions, coll. « Hommes et sociétés », , 318 p. (ISBN2-84586-268-7 et 9782845862685, lire en ligne)
Société d'études pour le développement économique et social, Louis Marciniak, Institut national de la statistique et des études économiques, Enquête agricole au Niger, République française, Secrétariat d'État aux affaires étrangères, I.N.S.E.E. Service de Coopération, , 199 p.