Le cheval est, en Tunisie, présent à travers des pratiques telles que la fantasia et les courses, ainsi que de l'élevage. Avec 26 000 chevaux recensés en 2015, la Tunisie en compte peu. Le Barbe et l'Arabe-Barbe sont les races les plus fréquemment rencontrées.
Histoire
La mosaïque des chevaux de Carthage montre des chevaux de course[1] préparés pour une course de cirque et munis de colliers avec le nom entier ou abrégé du propriétaire. 56 panneaux exposent des portraits de chevaux de race Barbe et cinq des sparsores ou des auriges[2].
Une épidémie du fièvre du Nil occidental a fait de nombreuses victimes parmi les hommes et les chevaux tunisiens en 1997[4].
En juillet 2018, les photos d'un cheval brûlé par des produits caustiques, à La Goulette, agitent les réseaux sociaux[5],[6].
Les 21 et , un concours de chevaux Pur-sang arabe est organisé entre la Tunisie et la Libye, sous l'égide de la WAHO[7].
Pratiques et utilisations
Par le passé, le transport par cheval de bât a vraisemblablement été fréquent, l'usage de l'attelage étant rare[8]. Le cheval Barbe est employé pour une foule de tâches, allant de la guerre à la traction de charrues, d'attelages légers, en passant par le portage et la selle[9]. Le souvenir de l'usage martial du cheval se retrouve dans les fantasias tunisiennes. Le pays organise aussi des courses de chevaux de race Pur-sang et Arabe.
Des tâches du quotidien rural, telles que la traction agricole, sont toujours effectuées par des chevaux Barbe et Arabe-Barbe issus de petits élevages traditionnels[10].
Bayrem Jemmali et al. (chercheurs de la FNARC de Sidi Thabet et du laboratoire d'analyse génétique animale de l'Institut de la recherche vétérinaire de Tunisie rattaché à l'université de Carthage) estiment la population de chevaux tunisiens, toutes races confondues, à environ 26 000 têtes en 2015[10] ; ils donnent une estimation par races sur la base des chiffres de la FAO de 2011, et de ceux de la FNARC en 2015, dans une publication subséquente[17]. Les chevaux Barbe et Arabe-Barbe sont plus nombreux que les Pur-sang[18].
Cheptel de chevaux tunisiens par race, en 2015[17]
Le Barbe tunisien est le plus souvent de robe alezan[21]. D'après Serge Farissier, l'Extrême Sud tunisien compte des chevaux Barbe purs dans les régions de Gabès et d'El Hamma[22]. Il s'en trouve aussi dans l'Est, près de l'Atlas et de la frontière avec l'Algérie, dans les plaines de Kasserine, Thala et du Kef, où il est élevé par les tribus Fraichiches et Ouderna[22]. Le deuxième centre d'élevage du Barbe est au centre de la Tunisie, autour de Kairouan, notamment parmi les tribus Jlass et Souassi[22].
Le poneys des Mogods est propre au Nord du pays[22], et constitue la seule race locale tunisienne spécifique[18].
Maladies et parasitage
Les chevaux tunisiens peuvent être parasités par Toxoplasma gondii, à plus forte fréquence dans le Sud du pays que dans le Nord[23].
Les Contes et légendes de Tunisie racontent la création du cheval 500 ans avant celle du premier homme, par l'archange Djibril (arabe : جبريل), à partir d'une poignée de vent[25].
↑(en) Rupak Khadka, Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status, Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, (lire en ligne [PDF]), p. 57 et 66.
↑Ahmed Chabchoub, Faouzi Landolsi et Y. Jary, « Étude des paramètres morphologiques de chevaux Barbes de Tunisie », Revue de médecine vétérinaire, vol. 155, no 1, , p. 31-37 (ISSN0035-1555, lire en ligne, consulté le ).
[El Beji 1972] Abderrahman El Beji, Le Cheval de pur-sang arabe et les courses de chevaux en Tunisie, Maisons-Alfort, École nationale vétérinaire d'Alfort, , 88 p.
Thèse de doctorat vétérinaire
[Jemmali et al. 2015] Bayrem Jemmali, Mohamed Mabrouk Haddad, Hatem Ouled Ahmed, Faten Lasfer, Bilal Aoun, Soufiene Ezzar, Souhila Kribi, S. Gtari, Mohammed Ezzaouia et Boulbaba Rekik, « Investigation de la diversité génétique des races Barbe et Arabe Barbe en Tunisie », Journal of New Sciences, vol. 21, (ISSN0973-6913, lire en ligne, consulté le )
[Jemmali et al. 2017] (en) Bayrem Jemmali, Hadded Mezir, Nawel Barhoumi, Syrine Tounsi, Faten Lasfer, A. Trabelsi, Belgacem Aoun, Imen Gritli, Soufiene Ezzar, Abdelhak Younes, Mohamed Ezzaouia, Boulbaba Rekik et Hatem Ahmed, « Genetic diversity in Tunisian horse breeds », Archiv für Tierzucht, vol. 60, no 2, , p. 153-160 (ISSN0003-9438, lire en ligne)
Sources coloniales
[Pichon-Vendeuil 1902] Félix Pichon-Vendeuil, La Question chevaline en Tunisie, Paris, Henri Charles-Lavauzelle, , 101 p. (lire en ligne)