L′histoire du cheval en Afrique du Nord, débute par une possible présence préhistorique controversée, puis se poursuit avec l'introduction du cheval domestique en Égypte antique.
Sources
D'après l'éditeur Jean-Louis Gouraud, l'histoire du cheval en Afrique est notoirement méconnue et difficile à étudier, tant en raison de la fantaisie des sources que d'une certaine incompétence des historiens, qu'ils soient européens ou africains[1].
Préhistoire et Antiquité
Le cheval domestique (equus ferus caballus) n'est pas natif du continent africain[2]. Du fait de la position géographique de l'Afrique du Nord, les migrations de chevaux ne peuvent avoir que deux origines : depuis l'Est (Égypte, Soudan...), ou bien depuis le Nord, en traversant le détroit de Gibraltar[3].
La paléontologue algérienne Yasmina Chaïd-Saoudi, lors du premier colloque international sur le cheval Barbe organisé par l'Organisation mondiale du cheval barbe (OMCB) en 1987 à Alger[4], puis dans un article publié par ce même organisme en 2006[5], fait remonter l'origine du cheval sauvage à la présence d′Equus caballus algericus avant la fin des temps préhistoriques, puis aux gravures rupestres retrouvées dans l'Atlas saharien vers 9 000 ans avant J.-C.. Le préhistorien Henri Lhote estime que les fresques du Tassili attestent une présence du cheval dans le Maghreb remontant à 5 000 ans av. J.-C., interprétation qui a depuis été contestée[6]. D'après cette théorie controversée, le cheval sauvage aurait vécu en Afrique du Nord depuis la fin du Paléolithique, avant de disparaître au Néolithique[7]. Des gravures rupestres retrouvées dans le Sahara occidental attesteraient de la présence de chevaux sauvages dans cette région au Néolithique[8]. Cependant, d'autres chercheurs, dont l'historien Gabriel Camps, estiment qu'il s'agit de représentations d'autres équidés que le cheval, notamment d'onagres ou de zèbres[9],[10].
Environ 1 200 ans av. J.-C., le cheval domestique est introduit par des peuples humains dont l'origine reste à déterminer[6]. Ce cheval domestique est introduit à partir de l'Asie[11]. Les premières preuves d'usage du cheval domestique sur le continent africain remontent à l'Égypte antique, sous l'influence des Hyksôs[11],[9]. L'animal est vraisemblablement introduit en Afrique du Nord par les marchands phéniciens[11]. Henri Lhote a découvert des fresques de chars dans le Tassili, au milieu du Sahara, dont les plus vieilles remontent à plus d'un millénaire avant l'ère chrétienne[12]. Des gravures rupestres de chevaux, datées des époques bovidienne et paléoberbère, ont été découvertes dans l'Aïr méridional, notamment à Isokenwali et Eknaouene[13]. Au IVe siècle av. J.-C., les « Éthiopiens » du Sahara occidental connaissent vraisemblablement le cheval et le char[11]. De nombreuses gravures et peintures rupestres suggèrent une présence importante du cheval dans le Sahara occidental et central durant l'Antiquité[11].
↑Gabriel Camps, « Quelques réflexions sur la représentation des Équidés dans l'art rupestre nord-africain et saharien », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 81, nos 10/12, , p. 371–381 (ISSN0249-7638, lire en ligne, consulté le ).
↑ abcd et eLaw 2018, p. The introduction and diffusion of the horse in west Africa.
↑Christian Dupuy, « Évolution iconographique de trois stations de gravures rupestre de l'Aïr méridional (Niger) », Cahiers des sciences humaines, (lire en ligne).
[Chaïd-Saoudi 1989] Yasmina Chaïd-Saoudi, « La préhistoire du cheval en Afrique du Nord », dans Recueil de tous les textes officiels sur le cheval barbe, Lausanne, coll. « Caracole », , p. 35-39