La république et canton de Genève occupe une superficie modeste, inférieure à celle du district de Nyon, mais elle est densément peuplée, car elle abrite la deuxième ville de Suisse. Situé à l'extrémité ouest de la Suisse et du Léman, ce canton est presque enclavé en France, car seule une bande de terre de 3 à 5 kilomètres de large le long de la rive ouest du Léman le relie à la Suisse.
Toponymie
Le nom officiel du canton est « Seigneurie et république de Genève » entre 1534 et 1798, puis « République et canton de Genève » à partir de 1815. En allemand, son nom est « Kanton Genf »[7] ; en italien « canton Ginevra » ou « cantone di Ginevra »[8] ; en romanche « chantun Genevra »[9]. En arpitangenevois, son nom est « canton de Geneva »[10],[11],[12].
Géographie
Généralités
Situé à l'extrémité occidentale de la Suisse, au bout du Léman, le canton de Genève partage plus de 95 % de ses frontières avec la France (103 km contre 4,5 km si l'on exclut les frontières dans le canton de Vaud avec les exclaves de la commune de Céligny)[13]. Il est entouré des départements de l'Ain à l'ouest, et de la Haute-Savoie à l'est et au sud, ainsi que du canton de Vaud au nord, dans lequel est enclavée la commune genevoise de Céligny.
Le point le plus haut du canton se trouve aux Arales, qui culminent à 516 mètres[14], et son point le plus bas se trouve à Chancy au bord du Rhône, à 332 m d'altitude[15]. Avec 282,48 km2, Genève est le sixième plus petit canton de Suisse[16].
Relief
Elle est ceinturée, sur territoire français, par le massif du Jura au nord-ouest dont le point culminant s'établit au crêt de la Neige à 1 720 mètres, là où le point le plus élevé du canton se situe aux environs de 516 mètres sur la commune de Jussy (à Monniaz). Le Vuache à l'ouest, séparé des Monts du Jura par le creuset du Rhône, le Fort l'Écluse a été construit pour dominer la région du Genevois. Le Mont-de-Sion au sud, décrit par César dans la guerre des Gaules comme le seul passage franchissable pour les convois de chars désirant quitter Genava en direction de la Narbonnaise. Le Salève, au sud-est, est situé en France mais on le surnomme la montagne des Genevois de par sa grande facilité d’accès (téléphérique) mais aussi grâce à sa situation privilégiée de surplomb au-dessus du canton et du lac, qui offre une vue pour le moins spectaculaire. Par temps clair, on bénéficie d'un panorama allant de Fort l'Écluse, passage du Rhône creusé lors de la dernière glaciation par son glacier que l’on estimait s’étendre jusqu’aux alentours de Lyon et qui façonna les reliefs vallonnés et caillouteux de la plaine, jusqu’à Nyon dans le canton de Vaud.
La caractéristique principale du canton consiste en ce mélange très homogène entre d'un côté une ville moyenne par sa taille, mais grande par son rayonnement international, aidée en cela par son aéroport créé en 1923 (17,4 millions de passagers en 2017) et de l'autre par une campagne encore bien conservée, située au maximum à environ 15 kilomètres du centre-ville. Le Mandement, au nord-ouest du canton, est une partie vallonnée qui a été notamment creusée par l’Allondon, un affluent du Rhône prenant sa source au pied du Jura et qui regroupe les communes viticoles de Dardagny, Russin, et Satigny. Le barrage de Verbois construit sur le Rhône fournit une bonne partie de l’énergie genevoise et relie le Mandement à la région de la Champagne, sur la rive gauche[17], entre les communes de Russin et Aire-la-Ville.
Dans la Champagne genevoise se trouve la commune de Chancy, la commune la plus occidentale de la Suisse. C’est à Bernex, la bourgade principale, que se trouve le lieu-dit du Signal, le deuxième point le plus haut du canton avec 509,9 mètres, sur lequel on allumait jadis un feu destiné à être vu par le plus grand nombre[18]. La commune de Bernex, qui regroupe sous son administration les villages de Lully et Sézenove, avoisine les 10 000 habitants. On trouve encore dans cette région de petits villages au cachet typique comme ceux qui ont été cédés par le duché de Savoie en 1815 lors de l’entrée de Genève dans la Confédération tels Sézegnin, Athenaz, Avusy, Laconnex, Soral, Cartigny ou encore Avully. La plus grande partie de la frontière entre la Champagne et la France est délimitée par la Laire, petit affluent du Rhône qui passe à proximité de Soral et Sézegnin et le Rhône.
La région comporte principalement des exploitations agricoles mais aussi viticoles et fournit, de par les couches de sédiments déposées par le glacier du Rhône, d’importantes ressources en gravier.
Climat
Relevé météorologique de Genève-Cointrin pour la période 1981-2010[19].
L'autoroute A1 traverse le canton du nord au sud, en contournant Genève par l'ouest et en finissant à la douane de Bardonnex tandis que la route principale 1 aboutit dans le centre-ville de Genève. Le canton possède un important réseau routier cantonal, on peut citer par exemple la route 101 qui relie Genève au CERN et la frontière française.
En 1846, une révolution dirigée par James Fazy renverse le gouvernement de la Restauration et établit la constitution[25] qui régira le canton jusqu'en 2012, date de la nouvelle constitution genevoise. Au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle, Genève accueille de nombreux réfugiés politiques. Suivant les idées du Genevois Henri Dunant, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est créé en 1864, première des institutions internationales que la ville va abriter.
Jusqu'au 28 novembre 2021, les communes genevoises de moins de 3 000 habitants étaient administrées par un maire et deux adjoints, tandis que les communes de plus de 3 000 habitants élisaient un conseil administratif de 3 membres, ce nombre étant porté à 5 pour la ville de Genève. Depuis cette date, à la suite d'une votation populaire, toutes les communes élisent un conseil adminitratif de 3 membres (avec la même exception pour la Ville de Genève dont le conseil administratif comporte toujours 5 membres). Les conseillers administratifs occupent la fonction de maire à tour de rôle, le de chaque année.
Chaque commune élit également un conseil municipal (législatif), dont la taille varie selon la population (de 9 membres pour les communes de moins de 600 habitants à 80 pour la ville de Genève)[26].
En plus des différentes polices municipales gérées par certaines communes (ex. : police municipale de Genève), le canton de Genève dispose d'un corps de police au niveau cantonal[29]. En plus des services administratifs et logistiques, le corps de police est composé des services police-secours, police internationale, police de proximité, police routière et police judiciaire. Des unités spécialisées le Groupe d'intervention existent pour faire face aux menaces particulières. L'unité de déminage (NEDEX) est conjointe avec le canton de Vaud[30].
Le canton de Genève accueille et gère sept établissements pénitentiaires sur son territoire :
l'établissement ouvert avec section fermée de Villars (Genève) : exécution de peine[34]
l'établissement ouvert le Vallon (Vandœuvres) : exécution de peine - travail extérieur[35]
le centre éducatif de détention et d'observation la Clairière (Vernier) : mineurs[36]
l'établissement de détention administrative Favra (Puplinge) : détention administrative[37]
Population et société
Démographie
Au 31 décembre 2022, le canton de Genève compte 514 114 habitants, soit 5,8 % de la population totale de la Suisse. Seuls cinq cantons sont plus peuplés que Genève (Zurich, Berne, Vaud, Argovie et Saint-Gall). Sa densité de population atteint 1 820 hab/km2[38].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Évolution de la population cantonale entre 1850 et 2020[39],[40].
Religions
Le tableau suivant détaille la population du canton suivant la religion, en 2014[41] :
L'éducation publique est gérée par le Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP)[42],[43].
L’enseignement obligatoire comprend 164 écoles primaires (réunies en 58 établissements) et 19 cycles d'orientation (CO, enseignement secondaire I).
L’enseignement secondaire II comprend : onze collèges (formation gymnasiale à plein temps, culture générale comprenant les langues, les mathématiques et sciences expérimentales, les sciences humaines et les arts) ; six écoles de culture générale (ECG) dont une pour adultes ; huit centres de formation professionnelle (arts, commerce, construction, nature et environnement, santé, social, hôtellerie et restauration, technique) et un centre de formation pré-professionnelle.
Entre mars et septembre 2008, Genève est passée de la septième à la sixième place au classement des places financières mondiales selon
le Global Financial Centres Index[46] de la City of London.
Le canton de Genève a pour emblèmes un drapeau et un blason. Les armoiries de Genève se blasonnent : Parti, en 1, d’or, au demi-aigle bicéphale de sable, armée, languée et couronnée de gueules et en 2, de gueules, à la clé d’or, posée en pal[49]. La devise cantonale est Post tenebras lux.
Langues
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La langue traditionnelle du canton de Genève est l'arpitan (ou francoprovençal), dans son dialectegenevois. C'est d'ailleurs dans cette langue qu'est composé l'hymne officiel cantonal, le Cé qu'è lainô[50].
Le tableau suivant détaille la population du canton suivant la langue principale, entre 2016 et 2020[51] :
Anita Frei, Ponts de Genève, Ville de Genève, Service d'aménagement urbain et d'éclairage public, 2002
Flora Houben, Développement durable/ Porter un autre regard sur notre quotidien/ Les gestes d'aujourd'hui font le monde de demain, Service cantonal du développement durable, Genève, juin 2007.
Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Engadine - Langenberg, t. 2, Neuchâtel, Société neuchâteloise de géographie, , 768 p. (lire en ligne).
↑DIP Direction de l'enseignement primaire Service de l'environnement, 1814 Une année mémorable, Genève, Département de l'Instruction publique de la République et Canton de Genève, , 33 p., p. 1
↑DicoFranPro : dictionnaire français/francoprovençal, « Canton » , sur Département de littératures et de langues du monde de l'Université de Montréal (consulté le ).
↑DicoFranPro : dictionnaire français/francoprovençal, « Genève » , sur Département de littératures et de langues du monde de l'Université de Montréal (consulté le ).