Afin de décharger la surpopulation carcérale chronique affectant la prison genevoise de Champ-Dollon, il est décidé au début des années 2000 de créer un nouvel établissement pénitentiaire pour accueillir des détenus condamnés exécutant leur peine. L'objectif est alors de diminuer la dépendance du canton de Genève aux placements de détenus dans d'autres cantons et de rétablir la prison de Champ-Dollon dans son usage normal, à savoir la détention provisoire.
L'établissement fermé de la Brenaz est inauguré en 2008[1]. Il dispose alors de 67 places d'incarcération.
Dans le courant de l'année 2013, le conseiller d'Etat Pierre Maudet souhaite augmenter la capacité d'accueil de l'établissement[2]. Le parlement accepte un projet d'extension de 100 places pour un coût de 70 millions de francs suisses en novembre de la même année[3]. Toutefois, une association locale de la commune de Puplinge dépose un recours contre cette construction[4]. Les habitants s'inquiètent de voir le complexe pénitentiaire (prison de Champ-Dollon, établissement fermé de la Brenaz et établissement fermé Curabilis) s'étendre sur les zones boisées communales. Ils demandent notamment à ce qu'un cordon forestier existe entre les établissements et le village. Les travaux sont alors suspendus, le temps qu'une solution soit apportée par les autorités[5].
L'extension de 100 places est inaugurée le 09 [1].
Les premiers mois de fonctionnement de l'établissement étendu sont difficiles[6]. Il rencontre plusieurs soucis techniques et met plusieurs mois avant de trouver une équipe de cadres et de dirigeants stable[6],[7]. Les conditions de détention sont également critiquées et l'établissement fait l'objet d'une enquête par l'Inspection générale des services[8],[9]. Surtout, une tentative d'évasion avancée est découverte et interpelle quant à la sécurité régnant dans l'établissement[6],[10].
En 2019, les autorités des différents cantons romands tentent de trouver des solutions à la problématique de l'incarcération des femmes. En effet, la très faible part de détenues sur l'ensemble de la population carcérale fait qu'il existe peu de lieux pleinement adaptés à leur incarcération[11]. En ce qui concerne le canton de Genève, le Conseil d'Etat indique qu'il n'est pas envisageable de créer un quartier féminin au sein de l'établissement fermé de la Brenaz. L'adaptation des espaces existants serait peu optimale.
Coût de la détention
Le coût de la détention par jour pour un détenu au sein de l'établissement est d'environ 360 francs suisses[12].
Orientation vers la réinsertion
En plus de sa composante carcérale classique, à savoir la privation de liberté, l'établissement fermé de la Brenaz est orienté vers la réinsertion des détenus.
L'établissement dispose de plusieurs ateliers (comme la poterie ou la chocolaterie) permettant aux détenus de travailler et d'apprendre un métier[13],[14]. Ce dispositif facilite la future réinsertion des détenus, certains pouvant exercer un emploi avant même la fin de leur peine.
En 2018, l'établissement de la Brenaz était pionnier en matière de justice restaurative à Genève et plus largement en Suisse romande[15],[16],[17]. Ce concept juridique vise à mettre en place un dialogue encadré entre les coupables et les victimes. L'objectif est alors de permettre à chaque partie d'exprimer sa compréhension et ses émotions quant à l'affaire juridique. Au sein de l'établissement de la Brenaz, cette relation prend alors la forme d'échanges épistolaires entre détenus et victimes. Toutefois, il n'y existe pas de médiation carcérale comme les visites victimes / détenus organisées par les établissements pénitentiaires de Lenzbourg (Argovie).
Décès au sein de l'établissement
En juillet 2021, un détenu est retrouvé mort dans sa cellule[18].
Notes et références
↑ a et bats / kg, « Genève dispose de cent nouvelles places de prison à La Brenaz », RTS Info, (lire en ligne)
↑Eric Budry, « Pierre Maudet veut doubler les places de détention à la Brenaz », Tribune de Genève, (ISSN1010-2248, lire en ligne, consulté le )
↑ats / nxp, « Genève va créer 100 places de détention pour la Brenaz », Le Matin, (lire en ligne)
↑Raphaël Leroy, « Recours contre l'extension de La Brenaz », 20 Minutes, (lire en ligne)
↑Sophie Rosselli, « Les travaux de La Brenaz 2 restent bloqués », Tribune de Genève, (ISSN1010-2248, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cFati Mansour, « Les ratés de La Brenaz, nouvelle prison genevoise », Le Temps, (lire en ligne)
↑Fati Mansour, « Un ancien policier dirigera la prison genevoise de La Brenaz », Le Temps, (lire en ligne)
↑« Dans la prison de La Brenaz, l’arbitraire est dénoncé », Tribune de Genève, (ISSN1010-2248, lire en ligne, consulté le )
↑mpo, « Un ex-détenu fait plier la prison de la Brenaz », 20 Minutes, (lire en ligne)
↑Sophie Rosselli, « Tentative d'évasion : le détenu avait la clé des menottes! », 24 Heures, (lire en ligne)
↑« Peu de progrès en vue pour les détenues », Le Courrier, (lire en ligne)
↑Philippe Maspoli, « Un détenu coûte réellement 131'400 francs par an », 24 Heures, (lire en ligne)
↑Laurence Bézaguet, « Souleymane devient chocolatier en prison », Tribune de Genève, (ISSN1010-2248, lire en ligne, consulté le )
↑Fedele Mendicino, « Un détenu de la Brenaz monte les tours à l’atelier poterie », Tribune de Genève, (ISSN1010-2248, lire en ligne, consulté le )
↑Céline Zünd, « Des rencontres en prison pour soigner les victimes », Le Temps, (lire en ligne)
↑Fabiano Citroni, « "Beaucoup de victimes sont déçues par le système judiciaire en place" », RTS Info, (lire en ligne)
↑Camille Quehen, « La médiation carcérale peine à émerger », Le Courrier, (lire en ligne)
↑ATS, « Un détenu décède à la prison de La Brenaz (GE) », Tribune de Genève, (lire en ligne)