À partir de l’âge de 17 ans, Antoine d’Agata s’intéresse aux mouvements punk et anarchistes marseillais. Peu de temps après, il commence à fréquenter des bordels et à se droguer régulièrement[2].
De retour en France en 1993, Antoine d’Agata décide d’interrompre son travail comme photographe pendant quatre ans. En 1998, il publie ses premiers ouvrages De Mala Muerte et Mala Noche.
En 2001, il publie Hometown et remporte le prix Niépce décerné aux jeunes photographes. Il continue à publier régulièrement ; en 2003Vortex et Insomnia accompagnent son exposition « 1001 Nuits ». En 2004, il publie Stigma puis Manifeste en 2005.
D’Agata est exposé aux Rencontres d’Arles en 2009 dans le cadre de l’exposition « Ça me touche » qui regroupe des invités de Nan Goldin.
En 2013 il est commissaire d’exposition du projet Marseille vu par 1000 photographes du monde à la bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône.
Depuis de nombreuses années[pas clair], il anime des ateliers, donne des cours de photographie et participe à des colloques un peu partout dans le monde. Son travail se situant dans le monde entier, il n’a pas un lieu fixe de résidence.
Vie privée
Antoine d’Agata est père de quatre filles nées entre 1994 et 2007[1].
Cinéma
Antoine d’Agata a réalisé trois films : El cielo del muerto (2005), Aka Ana (2008) et Atlas (2013). Atlas a été retenu dans la sélection principale du festival compétitif CPH:DOX2013 de Copenhague.
En 2019Franck Landron sort un film documentaire D’Agata - Limite(s) où le réalisateur interroge différents acteurs du monde photographique et révèle la personnalité du photographe en montrant ses images[6].
Œuvre
Thématique
Les thèmes abordés par Antoine d’Agata sont la nuit, l’errance, la prostitution, le sexe, les corps, les expériences alternatives. Il tente, à travers l’acte photographique, de rendre compte des espaces d’ordre physique et émotionnel, de manière segmentée, en adoptant une posture personnelle. Sa photographie cristallise les ruptures que les corps et les sentiments produisent, ainsi que des moments qui ne peuvent être assimilés, de par l’instantanéité de l’évènement.
Par le type de l’image et par son esthétique brutale et grasse dans les formes, il oblige le spectateur à s'interroger sur la réalité de ce qu’il voit - c’est alors qu’il devient acteur, en partageant cette expérience photographique -, et sur l’état du monde et sur lui-même. Son sujet est pris dans le déplacement du photographe et des autres, dans l’éphémère et l’insaisissable.
Mode opératoire et matériels
Ses clichés photographiques résident dans le hasard des rencontres. Il ne définit presque jamais à l’avance l’objet de ce qu’il va photographier. Il est guidé par son inconscient et ses obsessions : l’obscurité, la peur ou encore l’acte sexuel, et plus précisément par son rapport à l’existence.
Antoine d’Agata utilise un appareil de petit format (Leica), ce qui rend la prise de vue aisée en fonction des situations dans lesquelles il se trouve. Il peut aussi se servir d’un Polaroid et d’appareils jetables. Il travaille en argentique et numérique, en noir et blanc et en couleur.
Antoine d’Agata et le « documentaire »
Antoine d’Agata dit, à travers ses photographies, ne parler que de lui, de ses situations, et témoigne de l’instantanéité des moments de vie. À la question de savoir quelle trace il voudrait que son travail laisse dans l’histoire de la photographie, il répond :
« Avoir cherché à vivre avec ceux que jusque-là la photographie s’était contentée de voir. Avoir tenté de dire ce qui n’a pas été dit : qu’il n’est pas acceptable pour le photographe de n’être qu’un voyeur. Avoir tenté de voir ce qui n’a pas été vu. Avoir tenté de faire de situations vécues une œuvre, aussi imparfaite soit-elle. N’avoir jamais renoncé à vivre en prenant pour excuse la photographie. Avoir voulu abolir toute distance avec mon sujet. Avoir voulu mettre en pratique, à mes risques et périls, une vérité ancienne : le monde n’est pas fait de ce que nous voyons, mais de ce que nous sommes[7] »
En réalité, il tenterait de garder une distance par rapport aux images documentaires possédant des signes facilement reconnaissables par tous. D’Agata envisage la photographie comme un « outil documentaire », qu’il mélange à sa subjectivité.
Prix et récompenses
Années 1990
1994 : 1er prix du Festival des jeunes Créateur, Paris