Quatrième d'une fratrie de six enfants, né dans une famille musulmane d'immigrés originaire du Gujarat en Inde, Ahmed Kathrada suit des études secondaires au lycée indien de Johannesburg où il est très jeune marqué par les idées du Congrès indien du Transvaal et par ses dirigeants tels Yusuf Dadoo. Il adhère alors qu'il n'a que 12 ans à la ligue de jeunesse communiste et prend part à diverses activités militantes telle la distribution de tracts, la résistance contre l'application de la Loi Pegging de 1941 (loi interdisant aux étrangers d'acheter une propriété ou un terrain dans la ville de Durban à l'exception de ceux disposant d'un permis de résidence) ou la campagne menée par Dadoo contre l'implication de l'Afrique du Sud dans la Seconde Guerre mondiale.
Militantisme politique
À l'âge de 17 ans, Ahmed Kathrada quitte l'école pour travailler à plein temps pour le Conseil de la résistance passive du Transvaal afin de travailler contre le Ghetto Act, un projet de loi foncier concernant les Indiens et les Asiatiques, qui vise à déterminer les zones où les Indiens peuvent résider, posséder des commerces et être propriétaires et à leur donner une représentation politique spécifique et limitée. Kathrada est alors l'un des deux mille volontaires emprisonnés à la suite de la campagne (il passe un mois en prison pour désobéissance civile). Il est ensuite élu secrétaire général du congrès de la jeunesse du Transvaal.
À la suite du rapprochement du congrès Rif et du congrès national africain, en lutte contre l'apartheid mis en place à partir de 1948 par le gouvernement Malan, Kathrada entre en contact étroit avec Nelson Mandela et Walter Sisulu.
En 1955, il participe à l'organisation du Congrès du peuple durant lequel est rédigée la charte de la liberté. En 1956, il est l'un des 156 accusés de haute trahison et est finalement acquitté 5 ans plus tard.
Après l'interdiction en 1960 de l'ANC et de diverses autres organisations anti-apartheid, Kathrada poursuit ses activités politiques et est régulièrement interpellé et l'objet d'assignation à résidence. Il entre dans la clandestinité au début de l'année 1963.
Pendant 18 ans, Ahmed Kathrada est détenu à la prison de sécurité maximale de Robben Island. En octobre 1989, il est transféré à la prison de haute sécurité de Pollsmoor située près de la ville du Cap où il rejoint notamment Mandela et Sisulu.
Durant ces années en prison, Kathrada reprend ses études et obtient un baccalauréat universitaire en histoire et criminologie et un baccalauréat spécialisé en histoire et politique africaine grâce aux cours par correspondance de l'université d'Afrique du Sud.
Après la levée de l'interdiction de l'ANC en février 1990, Ahmed Kathrada entre au comité de direction intérimaire de l'ANC et du parti communiste sud-africain. Il démissionne de cette dernière position après avoir été élu membre du Comité exécutif national de l'ANC en juillet 1991. Il est alors nommé à la direction des relations publiques de l'ANC.
Lors des premières élections sud-africaines non raciales au suffrage universel en avril 1994, Kathrada est élu député de l'ANC. En , il est nommé conseiller politique de Nelson Mandela, le premier président noir du pays. Il est nommé parallèlement administrateur du musée de Robben Island (fonction qu'il exerce jusqu'en 2006).
En juin1999, il se retire de la vie politique parlementaire.
Mort
Ahmed Kathrada décède le à l'âge de 87 ans des suites d'une opération[2].
Vie privée
Jamais marié et sans enfant, Ahmed Kathrada avait, au moment de son arrestation, une liaison avec Sylvia Neame, militante anti-apartheid et militante du parti communiste sud-africain, arrêtée peu après lui. Après sa libération, il vit en couple avec Barbara Hogan (née en 1952), ministre de la Santé dans le gouvernement Motlanthe (2008-2009) et ministre des Entreprises publiques dans le gouvernement Zuma entre 2009 et 2010.
Distinctions et récompenses
Prix Isitwalandwe (récompense la plus élevée au sein de l'ANC)