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Le premier tour a lieu le et le second le 30 juillet. Les règles sont fixées par la loi du , promulguée par le gouvernement d'Adolphe Thiers, et qui exclut la fonction de maire de Paris, laquelle ne sera rétablie qu'en 1977. Les listes sont ouvertes aux citoyens français de plus de 21 ans, résidant depuis au moins un an dans la capitale. De nombreuses personnes sont ainsi radiées des listes.
Les conseillers de Paris sont élus pour une durée de trois ans, contrairement à ceux du reste de la France, élus pour une durée de quatre ans. L'élection se fait au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans le cadre du quartier. Chaque quartier administratif dispose ainsi d'un conseiller de Paris[1].
Les maires et adjoints d’arrondissements sont nommés, conformément à la loi du promulguée par le gouvernement d'Adolphe Thiers et qui prive Paris d'un maire[2].
La campagne électorale
La campagne voit s'affronter trois listes, qui présentent parfois plusieurs candidatures dans le même quartier, ainsi que certains candidats indépendants (Édouard Jacques, Harrault, « républicain municipal » qui se présente contre Antoine Révillon, etc.) :
l'Union parisienne de la presse (UPP), conservatrice et appuyée par 26 journaux, et qui obtient 39,5 % des suffrages exprimés (21 % des inscrits) au premier tour, 39,3 % des votants (20 % des inscrits) au second tour ;
Ces deux dernières listes, républicaines, veulent donner un rôle politique à Paris à l'échelle nationale, ambition qui va de pair avec la fondation de la République, sans toutefois invoquer l'autonomie communale. Cette attitude est par exemple incarnée par Clemenceau, élu à Clignancourt dans le XVIIIe, ou l'ancien préfet Louis Combes. Le Comité de la rue Turbigo proclame ainsi : « C'est seulement dans le triomphe des institutions républicaines que Paris voit la sauvegarde de ses franchises municipales. » Les républicains radicaux évoquent également l'instruction publique et la laïcité.
Au contraire, l'Union parisienne de la presse, composée de notables qui s'expriment par exemple dans Paris-Journal, et fortement opposée à la Commune, veut cantonner le conseil municipal de Paris à la simple fonction d'administration de la ville, lui déniant tout rôle politique sur la scène nationale. Ainsi, dans la Revue des deux Mondes, le philosophe et politique Émile Beaussire s'indigne de la volonté de politiser les municipales.
L'UPP comprend un courant mixte, royaliste et bonapartistes, ainsi qu'un courant de centre-droit, plus libéral et plus ou moins rallié à la République. Parmi les bonapartistes, le notaire Alfred Prestat ; l'ex-adjoint du IXeLéon Ohnet ; Heret ou Hellot, membres de la commission municipale créée par Haussmann ; Victor Gavrel, maire du XIVe sous le Second Empire, etc. Parmi les libéraux-républicains, Trélat (élu au Panthéon), Chevallier, Callon, Raynal... Au sein des soutiens de l'UPP, Villemesant, fondateur du Figaro, mène la charge contre les républicains et le gouvernement d'Adolphe Thiers.
Les républicains, eux, ont obtenu 49 % des suffrages exprimés, soit 26 % des inscrits, étant implantés particulièrement à l'est, dans une partie du centre, et au sud de Paris.
Résultats
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À l'élection législative partielle de , Vautrain représente l'aile républicaine libérale, soutenant le gouvernement d'Adolphe Thiers, contre la tendance plus radicale incarnée par Victor Hugo. Le président du conseil municipal s'oppose alors à la mise en place de l'instruction publiquelaïque ainsi qu'à l'amnistie des Communards, cheval de bataille de Clemenceau. Élu, Vautrain cumule alors les fonctions de député de la Seine, conseiller municipal du IVe arrondissement et président du conseil municipal de Paris, poste auquel il est inlassablement reconduit (en mai puis , en février puis , enfin, en février puis , puis après les municipales de 1874) jusqu'à l'élection de son rival, Clemenceau.
Composition du conseil municipal
Élus de l'UPP
Le groupe UPP n'est pas vraiment homogène, puisqu'il regroupe aussi bien des monarchistes et des bonapartistes que des libéraux-républicains de centre-droit.
Ces sept élus républicains modérés, reconnus par le Comité de la rue Turbigo, seront rejoints après les élections par plusieurs autres élus, l'axe modéré s'agrandissant ainsi.
Yvan Combeau, Paris et les élections municipales sous la Troisième République : la scène capitale dans la vie politique française, éd. L'Harmattan, 1998, (ISBN9782738463074)
Nobuhito Nagaï, « Chapitre III. Évolution politique du conseil municipal de Paris de 1871 à 1914 », dans Les conseillers municipaux de Paris sous la Troisième République (1871-1914), Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles », (ISBN978-2-85944-855-4, lire en ligne), p. 47–74
Notes et références
↑Nobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN2-85944-440-8, lire en ligne), p. 51
↑Pierre Guillaume et Sylvie Guillaume, « Élans et pesanteurs, le réformisme républicain au XIXe siècle », dans Réformes et réformisme dans la France contemporaine, Armand Colin, , 240 p. (ISBN9782200249465, lire en ligne), p. 19