L'Acte de l'Amérique du Nord britannique vient d'entrer en vigueur, séparant la Province du Canada (ou Canada-Uni) en deux provinces, l'Ontario (auparavant appelé Canada-Ouest) et le Québec (auparavant appelé Canada-Est). Pour la première fois, les Québécois (terme tout nouveau et peu employé à l'époque) doivent élire des représentants à deux niveaux de gouvernement. Le parlement fédéral est sans conteste le plus prestigieux des deux. Les hommes politiques les plus influents vont donc essayer de s'y faire élire. L'Assemblée législative provinciale comptera donc des députés souvent moins expérimentés que ceux d'Ottawa.
À cette époque et jusqu'en 1874, le double mandat était permis. Cela signifie qu'un citoyen peut essayer de se faire élire tant au parlement provincial que fédéral. En conséquence, il peut très bien avoir deux adversaires différents, un pour chaque niveau. On comprend que plusieurs électeurs sont confus. De plus, le scrutin ne se déroule pas à la même date dans toutes les circonscriptions. Il n'est pas non plus secret car on vote dans un registre que tout le monde peut consulter.
Finalement, dès avant les élections, un nouveau gouvernement a été mis en place pour administrer la province car l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution a dissous le précédent gouvernement du Canada-Uni.
Les conservateurs, partisans de la Confédération, l'emportèrent facilement devant les libéraux qui y étaient opposés. Le clergé usa largement de son influence sur les électeurs pour les inciter à voter « bleu » ; la plupart des évêques publièrent mandements et lettres pastorales pour demander aux catholiques d'appuyer les partisans de la Confédération.
La campagne électorale est marquée par des émeutes et de la violence à certains endroits, et au moins un mort à Lévis.
Pour une liste complète des députés élus lors de cette élection, ainsi que les décès, démissions et élections partielles ayant eu lieu par la suite, veuillez consultez l'article 1re législature du Québec.
Le taux de participation lors de l'élection était de 66,47 %. Il y avait 161 800 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 113 900 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
↑ a et bIl y avait 65 sièges en élection, toutefois, l'élection dans Kamouraska fut annulée pour cause d'irrégularités commises par l'officier rapporteur. Charles-François Roy (conservateur) a été élu lors d'une élection partielle le .