Circonscription de l'Église latine en Syrie ainsi que dans les États voisins
L'Église catholique en Syrie (en arabe : الكنيسة الكاثوليكية في سوريا, translittéré : alkanisat alkathulikiat fi suria), désigne l'organisme institutionnel et sa communauté locale ayant pour religion le catholicisme en Syrie.
L'Église catholique en Syrie appartient à 18 circonscriptions ecclésiastiques qui ne sont pas soumises à une juridiction nationale au sein d'une Église nationale mais sont soumises à la juridiction universelle du pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle[1] ».
En étroite communion avec le Saint-Siège, les évêques des juridictions en Syrie sont membres de deux instances de concertation :
« 3. L’État respecte toutes les opinions religieuses et garantit la liberté de pratiquer tous les rites pourvu qu'ils ne compromettent pas l'ordre public. »
« 4. Le bien-être personnel et le statut des groupes religieux est respecté. »
et l'article 33 stipule que « les citoyens sont égaux devant la loi, sans discrimination de religion », autorisant ainsi la liberté de religion[3]et donc l'Église catholique.
Tout comme le Liban, la Syrie est le seul pays du monde arabe dont la Constitution ne fait pas de l’islam la Religion d'État[4]. Cependant, l'article 3 de la Constitution stipule que :
« 1. La religion du président de la République est l'Islam. »
« 2. Le droit musulman est la source principale de la législation. »
La législation de l'État syrien prend donc sa source dans la charia. Contrairement au coran, les hadiths[5] (propos attribués à Mahomet et rapportés par divers témoins) interdisent l'apostasie sous peine de mort. Le gouvernement restreint donc la conversion d'un musulman au christianisme[6], ainsi que le prosélytisme d'une religion autre que l'islam même si aucune loi n'interdit expressément le prosélytisme[7].
Le Code pénal interdit « la provocation des tensions entre les communautés religieuses[8].» Le Code pénal de Syrie prévoit dans son article 462 que les personnes qui diffament publiquement les procédures religieuses sont passibles d’une peine d’emprisonnement de deux ans[9].
Concernant les affaires de statut personnel, telles que le mariage et l’héritage, les non-musulmans ne sont pas soumis à la charia mais à la loi religieuse de la communauté à laquelle le citoyen appartient.
Le mariage religieux existe et pas le mariage civil. Une femme musulmane ne peut pas épouser un chrétien (sourate n°2, verset n°221). Le tribunal catholique n'autorise pas le divorce qui peut cependant être annulé. Sinon, les époux se convertissent à l'Islam ou à une autre confession chrétienne autorisant le divorce.
Il n'y a pas de tribunaux pour les athées qui doivent choisir un des tribunaux légaux. Ils peuvent se marier à l’étranger puis valider leur mariage au Liban.
Dans les territoires pris de force depuis par l'État islamique, les chrétiens n'ont plus de liberté de culte. Si certains chrétiens rallient l'opposition et d'autres le régime de Bachar Al-Assad, la plupart ne soutiennent aucun des deux camps, restant en retrait ou fuyant à l'étranger[10].
Les chrétiens ont une faible représentation politique. En , le député Hammoudé Sabbagh, chrétien et membre du Parti Baas, est élu président du Parlement[11].
Une délégation apostolique existe à Damas depuis le XVIIIe siècle. Les vicaires apostoliques d'Alep ont pris le relais pendant longtemps.
Délégués apostoliques
Aloisio Gandolfi, CM † ( - , décédé);
Jean-Baptiste Auvergne † (, décédé);
Giuseppe Angelo di Fazio, OFM Cap. † ( - , décédé);
Francisco Villardel, OFM † ( - , décédé);
...
Ludovico Piavi, OFM † ( - , nommé patriarche de Jérusalem des Latins);
Gaudenzio Bonfigli, OFM † ( - , nommé délégué apostolique en Égypte);
Pietro Gonzalez Carlo Duval, op † ( - , décédé);
Frediano Giannini, OFM † ( - 1936, nommé vice-chambellan de la Chambre apostolique);
Rémy-Louis Leprêtre, OFM † ( - , démission);
Internonces apostoliques
Les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Syrie ont été officiellement instituées le , au moment de l'instauration de l'internonce avec le bref Ubicumque gentium du pape Pie XII.
Paolo Pappalardo † ( - 1958, nommé fonctionnaire du Secrétariat d’État du Saint-Siège);
Luigi Punzolo † ( - 1966, démission);
Pro-nonces apostoliques
La nonciature apostolique de Syrie a été créée le par le brefQuam sedem du pape Paul VI.
Les Protestants sont 21 000 (0,3 %). En 2015, il ne restait plus que 18 Juifs[20]. Sur les 28 000 habitants du Golan, occupé par l’armée israélienne depuis la guerre des Six Jours (1967), plus de 20 000 sont Israéliens[21].
On trouve des chrétiens dans toutes les grandes villes, en particulier des grecs-catholiques et des maronites. Il est également à noter qu'il existe encore quelques régions dominées par les chrétiens, notamment dans les montagnes à l'ouest du pays, vers Tartous, au nord du Liban. Les assyriens et les syriaques vivent pour beaucoup dans le nord et le nord-est du pays.
Régions de Syrie avec une très forte présence chrétienne :
Les quartiers est de Damas, surtout Bab Charki et Bab Touma, Qassaa, Ghassani, Koussour, Dwela, Tabbaleh et Kachkoul ainsi que la ville de banlieue de Jaramana dans laquelle ils sont majoritaires, ainsi qu'au nord de Damas, à Maaloula, avec 2/3 de grecs-catholiques et Sednaya, villes saintes et Maaret Sednaya. Les habitants de Maaloula parle un néo-araméen occidental proche de la langue maternelle de Jésus-Christ. 20 % des habitants de Qatana sont chrétiens dans le Rif Dimachq, et il existe une communauté chrétienne à Jdaydet Artouz, et Bloudan. 400 000 chrétiens vivent à Damas et sa banlieue, soit 15 à 20 % de la population de la ville.
Le sud du pays, dans les alentours de Al Souweida (environ 10 % des habitants sont chrétiens), ainsi qu'à Izra et Khabab, majoritairement grecs-catholiques melkites.
À Homs, troisième ville de Syrie, ils constituent 15-20 % de la population, soit 160 000 à 170 000 personnes principalement réparties dans les quartiers d'al-Hamadiyeh, Bab Sbaa, Al Adawia, Al Mahatta, Al Inshaat, Al Ghouta, etc. ainsi que dans les villes de banlieue de Fairouzeh, Zaidal, Maskanah, Qattinah, dans lesquelles ils sont majoritaires. Dans le gouvernorat de Homs, il en existe d'importantes communautés à Sadad, Haffar, Al Qussayr, Rablah, Al Ghassaniyah, Rabah, Bahour, etc. ainsi que dans les villes entre Homs et Damas comme Hisyah, Deir Atiyah, Al Nabk, etc.
La région de Wadi Al Nasara (c'est-à-dire la vallée des chrétiens), comptant environ 70 000 habitants en majorité des chrétiens répartis en une trentaine de villages chrétiens autour du Krak des chevaliers, ainsi qu'a Mashta al Helou, Kafroun, al-Juwaikhat, Safita (1 habitant sur 2), Baqto, Mhairy, Treiz, Al Btar, Barchine, Bsarsar Lebbad, etc.
Alep (arméniens, grecs-orthodoxes, grecs-catholiques, maronites, syriaques) : 100 000 chrétiens aleppins en 2017 (160 000 en 2013). Ils vivent essentiellement à Al Suleymaniah, Al Aziziyah, Bustan al Pasha, Al Villat, New Siryan et Al Midan.
Dans le gouvernorat de Hama, les villes de Kafr Buhum, Ayyo, Mhardeh, Suqaylabiyeh, et Al Bayada sont chrétiennes, ainsi que certains quartiers de la ville-centre de Hama. 100 000 à 150 000 chrétiens habitent ce gouvernorat.
Dans le gouvernorat de Tartous : 15 % des habitants de Tartous sont chrétiens, et certains villages comme Al Rawda et ses alentours le sont aussi.
Certains quartiers de Lattaquié sont chrétiens, tout comme la ville de Kessab.
Environ 2 000 chrétiens vivent dans la ville d'Idlib[22].
La région d'al Djazireh, 25 % de la population totale, essentiellement autour d'Hassaké, Qamichli, Qahtaniah, Malikiyah et Serekaniye et les villages assyriens de la vallée du Khabour.
Entre et fin 2012, on estime que la moitié des chrétiens syriens (260 000) ont fui la guerre civile syrienne en se réfugiant au Liban à cause des exactions commises à leur encontre.
La part des chrétiens dans la population totale a fortement baissé au cours des dernières décennies, cette population émigrant beaucoup et ayant un taux de natalité faible. Les chrétiens de Syrie forment une communauté globalement prospère et éduquée. Les chrétiens sont proportionnellement plus nombreux que les musulmans à suivre un enseignement supérieur au primaire, et ils sont relativement plus nombreux à occuper des emplois de cols blancs et des professions libérales.
L'éducation que reçoivent les chrétiens diffère en nature de celle des musulmans en ce sens que beaucoup plus d'enfants de parents chrétiens ont fréquenté des écoles étrangères et privées à vocation occidentale.
Les élites chrétiennes urbaines sont très souvent anglophones, pour certaines encore francophones même si la pratique du français a décru depuis les années 1960, occidentalisées, en particulier la bourgeoisie grecque-catholique, très présentes dans les professions libérales et les affaires à Damas ou à Alep.
Comme tous les Syriens ils ont adopté la langue et les coutumes arabes après l'invasion de la Syrie par les Arabes au VIIe siècle, et sont considérés depuis comme des Arabes d'un point de vue culturel et linguistique (avant le VIIe siècle, le grec médiéval était la langue véhiculaire).
en septembre, le Front al-Nosra occupa Maaloula et saccagea le couvent melkiteSaint-Serge et le couvent orthodoxe de Sainte-Thècle, emmenant en otages à Yabroud dix-huit religieuses qui ne seront libérées au Liban qu'en mars 2014;
en , Al-Qaïda a exécuté un soldat accusé d'apostasie et d'avoir insulté Dieu[27];
en , des militants reliés à al-Nosra ont enlevé environ 20 personnes à Knayeh, dont le curé catholique père Hanna Jallouf, ofm, qui a été libéré, mais placé en résidence surveillée[28],[29];
en , l'État islamique avança la ligne de front à Al-Qaryatayn où le Père jésuite Jacques Mourad est enlevé mais qui parvient à s'enfuir en octobre, contrairement à 150 paroissiens toujours captifs[30];
en , le père Dhiya Azziz OFM a été enlevé tout comme le père Antoine Boutros, prêtre grec-melkite, quelques jours plus tard. Le père Dhiya Azziz fut libéré en [31].
↑« Le sang d'un musulman peut être versé pour celui qui s'éloigne de l'islam et quitte les musulmans », Sahîh Bukhari, vol. 9, livre 83, numéro 17, rapporté par Abdullah ou encore « Celui qui change de religion, tuez-le », Sahîh Bukhari, vol. 9, livre 84, numéro 57, rapporté par A'krama Mouli Ibn Abbas