« Ces Églises particulières, aussi bien d’Orient que d'Occident, diffèrent pour une part les unes des autres par leurs rites, c’est-à-dire leur liturgie, leur discipline ecclésiastique et leur patrimoine spirituel, mais elles sont toutes confiées de la même façon au gouvernement pastoral du Pontife romain qui, de par la volonté divine, succède à saint Pierre dans la primauté sur l’Église universelle »[2].
Les Pères latins développèrent des réflexions théologiques originales qui, du fait de la langue utilisée, n'eurent que peu d'écho dans l’Orient grec. La scholastique a joué un rôle de grande importance dans la théologie médiévale de l'Église latine.
Alors que, jusqu'au concile de Trente, la variété des usages et des rites diocésains dans l'Église latine était très grande[4], la tendance est ensuite à une uniformisation au profit du seul rite romain à la manière de la précédente forte uniformisation dans les Églises orthodoxes en communion avec le Patriarche de Constantinople au profit du rite byzantin.
On parle quelquefois d'un « rite tridentin », mais improprement. Il s'agit d'une forme antérieure du rite romain, et le pape Benoît XVI a déclaré : « Il n'est pas convenable de parler de ces deux versions du Missel Romain comme s'il s'agissait de « deux Rites ». Il s'agit plutôt d'un double usage de l'unique et même Rite »[5].
Ce qu'on appelle le rite zaïrois est aussi une variante du rite romain.
Des auteurs, tels John D. Faris, Jean-Paul Durand et René Metz, considèrent que l'Église latine est une Église sui iuris au sein de l'Église catholique[6],[7],[8],[9].
Neuf canons du Code des canons des Églises orientales (CCEO) — à savoir, les canons 37, 41, 207, 322 § 1, 432, 696 § 1-2, 860, 916 § 5 et 1465 — mentionnent nommément l'Église latine et s'appliquent à celle-ci[10],[11],[12],[13]. Dans une note explicative, publiée le , le Conseil pontifical pour les textes législatifs déclare que, « en dehors des canons [du CCEO] dans lesquels l'Église latine est explicitement mentionnée, on retrouve, à l'intérieur du même Code, d'autres canons dans lesquels elle est implicitement incluse, pourvu que l'on tienne compte du texte et du contexte de la norme, comme l'exige le canon 1499 du CCEO » et que, « en conséquence, on doit s'en tenir à la position selon laquelle l'Église latine est implicitement comprise chaque fois que le CCEO utilise explicitement l'expression Église sui iuris dans le contexte des relations interecclésiales »[14].
[Abbass 2016] Jobe Abbass, « Le code oriental et l'Église latine », Studia Canonica : revue canadienne de droit canonique, vol. 50, no 1, , p. 31-93 (DOI10.2143/STC.50.1.3136939, résumé).
[Beal, Coriden et Green 2000] (en) John P. Beal, James A. Coriden et Thomas J. Green (éd.), New commentary on the Code of canon law : An entirely new and comprehensive commentary by canonists from North America and Europe, with a revised English translation of the Code [« Nouveau commentaire du Code de droit canonique »], New York, Paulist Press, , 1 vol., XXXII-1952, 25 cm (ISBN978-0-8091-4066-4 et 0-8091-4066-7, EAN9780809105021, OCLC421626416, SUDOC16728634X, lire en ligne).
[Faris 2002] (en) John D. Faris, « The Latin Church sui iuris » [« L'Église latine sui iuris »], The Jurist : studies in Church law and ministry, vol. 62, , p. 280-293.
[Gallaro et Salachas 2000] (en) George Gallaro et Dimitri Salachas, « Interecclesial matters in the communion of churches », The Jurist : studies in Church law and ministry, vol. 50, no 2, , p. 256-309 (lire en ligne, consulté le ).
[Grigoriţă 2007] (it) Georgică Grigoriţă, Il concetto di Ecclesia sui iuris : un'indagine storica, giuridicae e canonica [« Le concept d'Église sui iuris : une enquête historique, juridique et canonique »], Rome, Città Nuova, , 1re éd., 1 vol., 159, 21 cm (OCLC470982401, BNF41360984, SUDOC187035717, lire en ligne).
[Lorusso 2005] (it) Lorenzo Lorusso, « L'ambito d'applicazione del Codice dei canoni delle Chiese orientali : commento sistematico al can. 1 del CCEO » [« Le champ d'application du Code des canons des Églises orientales : commentaire systématique du can. 1 du CCEO »], Angelicum, vol. 82, no 2, , p. 451-478 (JSTOR44616821).