La ville se situe dans l'extrême nord-ouest de la Pologne sur les deux rives de l'Oder, tout près de son entrée dans la lagune de Szczecin à Trzebież près de Police. L'archipel qui se trouve entre deux bras de l'Oder est une zone industrielle et portuaire.
La première mention de la ville date du VIIIe siècle ; ce n'est alors qu'un petit village peuplé de tribus d'origine slave, qui y pratiquent le commerce et la pêche. Ces tribus sont intégrées dans le nouveau royaume polonais créé autour de 970, mais en 1005, la population, désireuse de conserver ses croyances païennes, se révolte contre la christianisation menée par le roi Mieszko Ier. Celui-ci, soucieux de ne pas s'aliéner la région, accorde une certaine autonomie à Szczecin et à son territoire, en particulier dans les domaines religieux et économique. Cette acceptation du fait païen par la royauté polonaise provoque de l'émoi dans le Saint-Empire romain germanique qui y voit avant tout une opération à but économique.
Szczecin obtient le statut de ville en 1243 des mains de Barnim Ier le Bon. La ville, qui se peuple majoritairement d'Allemands et prend le nom de Stettin, se voit accorder en 1309 le statut de capitale du duché de Poméranie, gouverné par la dynastie slave des Griffon (en allemand : Greifen). Le château de Stettin est alors le siège des ducs de Poméranie. Entre 1243 et 1630, Stettin connaît un fort développement et devient une importante ville marchande avec l'apparition d'une classe bourgeoise. La ville rejoint la ligue de la Hanse et noue une relation privilégiée avec Francfort-sur-l'Oder.
La dynastie des Griffon perd Stettin au profit du royaume de Suède en 1631. La paix de Westphalie attribue officiellement Stettin à la Suède en 1648. L'économie de la ville, désormais coupée de ses liens avec la Hanse, se met à stagner. La Prusse, profitant de la faiblesse relative des autorités suédoises, leur déclare la guerre en 1713 et parvient à prendre la ville. Les Suédois, sans vouloir admettre leur défaite, s'en retirent sept ans plus tard.
La ville, qui était déjà peuplée d'Allemands, appartient à la Prusse de 1720 à 1945 (et donc à l'Allemagne lorsque celle-ci réalise son unité à partir du ). Elle est la ville de naissance de la princesse d'Anhalt-Zerbst, la future Grande Catherine de Russie. À la suite de la révocation de l'édit de Nantes en 1685, les autorités prussiennes accueillent à Stettin des milliers de huguenots d'origine française qui s'y établissent et contribuent à son développement. Celle-ci redevient ainsi l'une des villes les plus riches et les plus importantes de la mer Baltique. Une forte immigration venue de toute l'Allemagne permet ensuite au commerce de Stettin de compter parmi les plus dynamiques de Prusse.
Le premier réseau de chemin de fer entre Stettin et Berlin est construit en 1843. D'autres réseaux, dont ceux reliant la ville aux mines de Silésie, suivent. La population croît rapidement et la ville est épargnée par la Première Guerre mondiale.
Après 1918, l'économie de la ville sombre avec la création de la Deuxième République polonaise qui ôte à Stettin l'accès aux vastes territoires agricoles de la Poméranie et de la Grande-Pologne. L'importance de la ville diminue au profit de Rostock et surtout de Hambourg.
La Seconde Guerre mondiale détruit 65 % de la ville, et le les Soviétiques entrent dans la ville. La conférence de Yalta, qui s'est tenue deux mois auparavant, laisse Stettin à l'Allemagne, car la nouvelle frontière de Pologne doit être située près de la ville de Kolberg, aujourd'hui Kołobrzeg, 75 kilomètres au nord-est de Stettin, et les Polonais doivent recevoir Königsberg, l'actuelle Kaliningrad. Cependant, Staline change d'avis, jugeant important de disposer d'un port sur la Baltique utilisable tout au long de l'année, y compris en hiver. Lors de la conférence de Potsdam, en juillet, il fait donc attribuer Königsberg à l'URSS et transférer Stettin à la Pologne. La ville prend le nom polonais de Szczecin. Les Allemands, majoritaires depuis sept siècles, en sont expulsés et remplacés par des Polonais.
« De Stettin sur la Baltique jusqu'à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États de l'Europe centrale et orientale. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia, toutes ces villes célèbres et les populations qui les entourent se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non seulement à l'influence soviétique, mais aussi à un degré très élevé et, dans beaucoup de cas, à un degré croissant, au contrôle de Moscou. »
Après la fin de la guerre, la population allemande est totalement expulsée, provoquant des milliers de morts. Les Polonais sont encouragés à s'établir dans la région. Ils viennent en masse, surtout ceux qui ont été chassés des territoires annexés par l'Union soviétique. Szczecin conserve une petite minorité allemande jusqu'en 1960.
Devenue capitale de la Poméranie-Occidentale, Szczecin est rebâtie et les communistes prennent le contrôle du développement de la ville. Les syndicats de Szczecin se révoltent en 1970 contre les dirigeants communistes. Soutenus par leurs collègues de Gdańsk et de Silésie, ils réussissent à incendier la centrale du Parti communiste. En 1980, le syndicat Solidarność provoque une révolte similaire. La Pologne devient une démocratie de type occidental en 1989, ce qui permet à Szczecin un développement rapide et l'entrée dans l'économie de marché.
Depuis le , la ville abrite un corps de l'OTAN, le Multinational Corps Northeast, principalement composé de soldats danois, allemands et polonais. Il s'agit d'un centre de commandement important pour l'organisation, qui a indiqué vouloir le renforcer à l'avenir[3].
Aujourd'hui, Szczecin est une ville moderne, orientée vers la coopération avec d'autres ports de l'Union européenne. C'est aussi un centre scientifique, industriel et culturel, ainsi qu'une plaque tournante du transport.
Climat
Normales et records pour la période 1991-2020 à Szczecin
Le style de l'architecture de la ville est surtout influencé par celui de la seconde moitié du XIXe siècle et des premières années du XXe siècle, l'art académique et l'art nouveau. Les zones construites après 1945 sont marquées par le réalisme socialiste.
la cathédrale Saint-Jacques, de style gothique. Parmi les nouveaux bâtiments de la vieille ville sont les bâtiments historiques dont la mairie XVe siècle (maintenant un musée national – musée de la ville de Szczecin), deux portes historiques XVIIIe siècle, le palais du Parlement du Royaume-Poméranie du XVIIIe siècle (maintenant un musée national) et le palais sous le globe XIXe siècle (locaux actuels de l'Académie des arts) ;
la colline de Napoléon Bonaparte, située à l'angle de deux rues Klonowica et Unii Lubelskiej, dans le quartier résidentiel Pogodno. Les soldats français ont construit une colline pour fêter l'anniversaire de Napoléon en 1808 ;
la tour Bismarck érigée en l’honneur de Bismarck. Située à six kilomètres du centre-ville, elle remonte au début du XXe siècle ;
La Porte du Roi et la Porte de Berlin sont deux anciennes portes de la ville, les seules vestiges de l'ancienne forteresse de Stettin démolie ;
le cimetière central(en), fondé dans les années 1899-1900. C'est l'une des plus grandes nécropoles du monde (superficie de 172,33 ha). Il a été conçu par Wilhelm Meyer-Schwartau(de). Le cimetière inclut des monuments historiques, comme une croix de fer commémorant les personnes tuées pendant la guerre franco-prussienne de 1870 à 1871, une pierre tombale en l'honneur du maire de Szczecin Hermann Haken et de son épouse, la pierre tombale de Wilhelm Meyer-Schwartau et fils, un monument « Pour ceux qui ne sont pas revenus de la mer », un monument aux Polonais déportés en Sibérie et le rocher de commémoration des victimes du stalinisme ;
Wały Chrobrego(pl) (jusqu'en 1945 Hakenterrasse), terrasse d'observation d'une longueur de 500 mètres sur une pente le long de l'Oder, conçue par Wilhelm Meyer-Schwartau et construite entre 1902 et 1907. Dans les trois édifices sont présents le musée national – le musée maritime et le théâtre contemporain, l'Académie maritime et le Bureau régional. Wały Chrobrego est un symbole de Szczecin.
Actuellement, la ville est située sur les deux côtés de la rivière Oder. La vieille ville et le port sont situés dans la partie centrale, sur la rivière. Le centre-ville et la vieille ville se trouvent sur la gauche, ou de l'ouest, du côté de l'Oder. La structure des rues ressemble à celle de Paris car copiée des plans du baron Haussmann avec des ronds-points. Le port et les chantiers navals sont situées au vallée de la rivière. Plusieurs parcs se trouvent dans le centre et des parcs forestiers sont situés à la périphérie de la ville. Le cimetière central se trouve à l'ouest du centre.
Au XXe siècle, les deux villes de Grabow et de Dąbie ainsi que de nombreux villages rejoignent Szczecin. Ils sont actuellement des arrondissements périphériques de la ville de Szczecin.
Il y a de nombreux événements réguliers, entre autres le festival de théâtre « Counterpoint » (l'un des plus vieux festivals de théâtre en Pologne[5], chaque année au printemps, depuis 1966), le Festival international de rue artistes « Soudure de la culture » (juillet, depuis 1999) et le Concours de la chanson sur Szczecin (a lieu chaque année depuis 2008).
Les plats populaires dans la culture gastronomique locale sont les pasztecik szczeciński (pâté frit fourré avec de la viande et des légumes) et les paprykarz szczeciński (pâté de poisson).
Sport
Le Pogoń Szczecin est le club omnisports de la ville (football masculin avec le Morski Klub Sportowy Pogoń Szczecin, football féminin avec le Pogoń Women Szczecin, handball masculin et féminin avec le SPR Pogoń Baltica Szczecin, qui a notamment participé à la finale de la Challenge Cup 2014/2015). Wicher Warszewo est un club de ligue régionale de futsal (Środowiskowa Liga Futsalu). En basket-ball, le KING Wilki Morskie Szczecin SA évolue en Tauron Basket Liga, la première division nationale.
À Szczecin, sont présents à la fois un port de mer et un port fluvial. Des marinas de voile sont situées dans le centre et dans les districts de Dąbie et de Gocław.
Les bus et les tramways constituent le transport public urbain. Les lignes de tram atteignent toutes les extrémités de la ville. Szczecin dispose d'un réseau commun de lignes de bus avec la ville de Police.
Marché du travail à Szczecin
La situation du marché du travail local peut se refléter, entre autres, dans : dans le niveau de chômage ou les conditions des contrats proposés par les employeurs. L'une des questions fondamentales qui reflètent la sphère professionnelle de la ville est, entre autres, le niveau de rémunération. Quel est le salaire moyen à Szczecin et à quels revenus peuvent s'attendre ses résidents ?
Selon les données de l'Office régional du travail de Szczecin, le salaire minimum en vigueur à partir du 1er janvier 2023 est de 3 490 PLN, tandis que le salaire moyen des habitants de la capitale de la Poméranie occidentale est de 6 733,49 PLN.
Lorsqu'on analyse le marché du travail de Szczecin et qu'on examine des questions telles que : "Je donnerai un emploi - Szczecin", il convient de se référer au rapport entre le nombre d'emplois et les personnes prêtes à travailler. Par conséquent, lorsqu’on parle de la situation actuelle du marché du travail à Szczecin, il est impossible d’ignorer la question du chômage enregistré.
Selon les données de l'Office provincial du travail de Szczecin, le chômage en janvier 2023 était de 3,1 %. Le nombre total de chômeurs était alors de 5 818, parmi lesquels 424 personnes ont pris un emploi à cette époque. Il s'avère que par rapport à l'ensemble de la voïvodie, ce résultat n'est pas vraiment mauvais (le taux de chômage dans la voïvodie de Poméranie occidentale en janvier 2023 était de 7,1 %).
En outre, fin janvier 2023, les registres des agences régionales pour l'emploi de la voïvodie de Poméranie occidentale comptaient au total 42 444 chômeurs. Par rapport à la même période un an plus tôt, ce nombre a diminué de 6,2 %, mais a augmenté de 5,7 %. par rapport à fin décembre 2022.
Une sorte de réponse au chômage dans la région consiste à envoyer des offres d'emploi aux agences locales pour l'emploi. Selon les données de l'Office provincial du travail de Szczecin, en janvier 2023, les employeurs ont signalé un total de 6 539 postes vacants et lieux d'activation professionnelle aux agences pour l'emploi dans toute la voïvodie de Poméranie occidentale. Ces statistiques semblent satisfaisantes : en décembre 2022, 2 160 emplois de moins ont été signalés dans les bureaux.[1]
Capitulation de Stettin () : Frédéric Louis de Hohenlohe-Ingelfingen capitulant à Prenzlau le , Lasalle et sa « colonne infernale », les 5e et 7e régiments de hussards, se présentent devant Stettin (actuelle Szczecin). La garnison, forte de 5 000 hommes et pourvue d’une importante artillerie, capitule devant 700 cavaliers en croyant avoir devant elle toute l’armée française.