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Dans l'univers Star Trek, l'humanité développe le voyage spatial à vitesse supraluminique, grâce à un moteur à distorsion, à la suite d'une période post-apocalyptique du milieu du XXIe siècle (voir le Jour du Premier Contact). Plus tard, l'homme s'unit à d'autres espèces intelligentes de la galaxie pour former la Fédération des planètes unies. À la suite d'une intervention extraterrestre, et grâce à la science, l'humanité surmonte largement ses nombreux vices et faiblesses terrestres, au XXIIIe siècle. Les histoires de Star Trek dépeignent souvent les aventures d'êtres humains et d'espèces extra-terrestres qui servent dans Starfleet, ainsi que les nombreux contacts de ceux-ci avec d'autres civilisations.
Les protagonistes, dont les idéaux sont parfois imparfaitement appliqués aux dilemmes présentés dans la série, sont essentiellement altruistes. Nombre de conflits et de dimensions politiques de Star Trek constituent des allégories de réalités culturelles contemporaines ; la série télévisée originale de Star Trek aborde les questions des années 1960, tout comme les séries dérivées ultérieures ont reflété des questions de leurs époques respectives. Les problèmes soulevés dans les différentes séries sont : la guerre et la paix, l'autoritarisme, l'impérialisme classique, la lutte des classes, l'eugénisme, la géopolitique, le racisme, les droits de l'homme, le sexisme, le féminisme et le rôle de la technologie[2].
Star Trek (1966-69) et dessins animés (1973).Comics français Star Trek 1ère série (années 1970).
L'univers Star Trek dépeint un futur optimiste, utopique, dans lequel l'humanité a éradiqué la maladie, l'injustice, le racisme, la pauvreté, l'intolérance et la guerre sur Terre, où la paix règne. Elle s'est également unie à d'autres espèces intelligentes de la galaxie. Les personnages explorent l'espace, à la recherche de nouveaux mondes et de nouvelles civilisations et s'aventurent « là où aucun homme, là où personne, n'est jamais allé ».
Bien que la première série n'ait pas rencontré un grand succès lors de sa diffusion, il est apparu que cet univers suscitait beaucoup d'enthousiasme chez un public particulier de fans, les Trekkies ou Trekkers scolarisés. Ces amateurs inconditionnels ont fait le succès des rediffusions et créé un marché pour les séries suivantes et autres films fondés sur le travail de Gene Roddenberry. Star Trek reste, au XXIe siècle, un des divertissements de science-fiction les plus populaires de la télévision.
Plusieurs épisodes de la première série se fondent sur une confrontation entre une puissance supérieure, généralement une race extraterrestre avancée (possédant souvent de formidables pouvoirs mentaux), avec une technologie de pointe, et un être humain ayant acquis, dans des circonstances particulières, des pouvoirs inhabituels, parfois avec un dieu. Souvent, le but de la puissance en question est d'asservir (ou de détruire) le vaisseau et son équipage, mais tous deux sont sauvés par le capitaine James T. Kirk (James R. Kirk dans le premier épisode de la série, Où l'homme dépasse l'homme), qui est interprété par l'acteur William Shatner. Un cas exceptionnel est l'épisode fameux des Tribbles qui, avec humour, fait entrevoir une autre série de thèmes possibles sur les divers points de vue des espèces ou sur l'environnement. Parfois le scénario est inversé, et les entités « supérieures » « moralisent » les humains (Arena, Les Arbitres du cosmos, L'Impasse). Certains épisodes font appel à des scénaristes réputés (par exemple Robert Bloch sur trois épisodes, dont celui concernant Jack l'Éventreur).
Il n'y a pas d'histoire se prolongeant tout le long de la série originale (contrairement à la série dérivée Deep Space Nine, ou, dans une moindre mesure, Voyager), chaque épisode formant une structure close, séparée des autres, le seul élément de continuité étant la distribution et certains ennemis récurrents comme les Klingons. Tous les épisodes sont au format 52 minutes, sauf l'épisode La Ménagerie, en 2 x 52 minutes, en raison de la réutilisation du premier pilote The Cage, qui fait référence à un couple (équipage, vaisseau) plus ancien.
Drapeau de la Fédération des planètes unies.
La société utopique, la Fédération des planètes unies (FPU), dépeinte dans Star Trek, se fonde sur une « économie de l'abondance », autorisant un progrès des sciences et des technologies. Cette abondance permet, aussi, à chacun, de satisfaire presque tous ses besoins et désirs. Le travail et le commerce ne sont pas nécessaires, l'argent n'existe plus. Les émotions négatives, comme l'avarice ou la jalousie, y sont quasiment inexistantes.
Roddenberry était partisan d'une politique égalitaire et a fréquemment utilisé les épisodes pour présenter sa vision d'une société utopique, basée sur ces principes. La série originale, par exemple, possède un membre d'équipage féminin afro-américain : Nyota Uhura, rôle interprété par l'actrice Nichelle Nichols, une des premières femmes afro-américaines à tenir un rôle principal à la télévision américaine. Il fait également intervenir un personnage originaire de Russie — Pavel Chekov, interprété par Walter Koenig — et ce en pleine guerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique. Un autre personnage récurrent est quant à lui né aux États-Unis, mais a clairement des racines familiales provenant du Japon - Hikaru Sulu, interprété par George Takei. Le premier officier vulcain M. Spock, joué par Leonard Nimoy, n'a pas eu, tout d'abord, les faveurs des cadres de la chaîne sous le prétexte que son aspect vaguement satanique pouvait s'avérer trop inquiétant pour le public, mais M. Spock est devenu l'un des personnages les plus populaires de la série originale.
Pour illustrer cette vision idéaliste, le premier pilote de la série, The Cage, a été refusé parce que le commandant en second de l'Enterprise était joué par une femme (Majel Barrett, alias l'infirmière Christine Chapel dans Star Trek puis Lwaxana Troi dans Star Trek : La Nouvelle Génération), ce que la Paramount a jugé « irréaliste ».
De même, pour faire accepter à la Paramount l'actrice noire Nichelle Nichols, qui était pourtant une artiste reconnue en Angleterre, Roddenberry a dû recourir à un chantage devenu classique : « She stays or I leave! » (« Elle reste ou je pars ! »). En outre, le baiser échangé entre celle-ci et le capitaine Kirk, dans l'épisode 3-10 (La Descendance), met alors en œuvre un contrôle mental comme prétexte pour briser ce tabou du premier baiser interracial de la télévision américaine[3],[4],[5]. L'épisode fut diffusé le , alors que la sortie nationale du film Devine qui vient dîner ? datait déjà cependant du . Un courrier impressionnant fut à l'époque adressé à la Paramount qui craint même, un moment, une fin de diffusion dans les États du Sud. Lors d'une rencontre particulière entre Nichelle Nichols et Martin Luther King, ce dernier dissuada l'actrice de quitter la série, arguant qu'elle représentait une icône importante pour les mouvements noir et féminin. Son personnage a été recruté uniquement pour ses capacités, et sur aucun autre critère à bord de l'Enterprise[6]. En pleine guerre froide, la série présente également le Russe Pavel Chekov et l'Américain James T. Kirk travaillant sereinement avec le Japonais Hikaru Sulu[7].
Le vaisseau spatial Enterprise du capitaine Kirk, chargé d'une mission d'exploration interstellaire de cinq ans (réplique située dans la ville de Vulcan, Alberta, Canada).
Presque dix années se sont écoulées entre la fin de la première série et le premier film de cinéma. Dans l'intervalle, de nombreux romans ont été publiés par des auteurs multiples. L'univers de Star Trek a survécu à une longue traversée audiovisuelle du désert, grâce à l'écriture. Il s'est également enrichi par le partage et le travail collectif. Sauvée une première fois par ses fans, maintenue et développée par une collectivité informelle d'auteurs, l'utopie de Star Trek se trouve autant dans sa naissance que dans son contenu.
En 1987, une nouvelle série est lancée, Star Trek : La Nouvelle Génération (Star Trek: The Next Generation ou ST : TNG), comportant un nouvel équipage. Contrairement à la série originelle, ST : TNG décrit un univers dans lequel la plupart des races rencontrées sont équivalentes, d'un point de vue technologique, et un nombre important d'épisodes n'est plus basé sur le concept de « premier contact », mais sur de nouveaux arguments, tels que les paradoxes du voyage temporel, ainsi que les univers parallèles.
La Directive Première (Prime Directive), qui contraint la Fédération à ne pas interférer dans l'évolution des espèces moins évoluées, prend plus d'importance dans cette série. Elle est l'occasion de cas de conscience, lorsque des espèces menacées de destruction ne devraient pas être assistées par respect de cette directive. Mais, souvent, l'existence de cette directive devient un prétexte pour la contourner... Avec le décès de Roddenberry, en 1991, la technologie perd son cachet optimiste et prend un visage oppressif.
Enfin, cette série connaît des liens historiques forts entre les épisodes, avec des objets ou des personnages qui apparaissent au cours de plusieurs épisodes (et même provenant de saisons précédentes), donnant à la série une cohérence plus forte. Des personnages de la série originelle font aussi leur apparition.
Roddenberry continua à être crédité en tant que producteur exécutif de ST : TNG, même lorsque son influence diminua, alors que la série progressait. Avec l'arrivée du producteur Rick Berman,(elle a lentement pris une nature plus basée sur les masques, en intégrant de plus en plus des scènes d'animation et des discours cryptés pour certaines audiences. Ceci est devenu plus apparent dans la majeure partie de la série suivante.)[pas clair]
Star Trek à l'écran
Séries télévisées
En , Alex Kurtzman responsable de la franchise a signé avec CBS Television Studios un contrat de cinq ans pour développer plusieurs séries de l'univers Star Trek[8],[9] :
En , le CEO de ViacomCBS annonce deux nouvelles séries Star Trek en plus de Discovery, Picard, Section 31, Prodigy et Lower Decks[10].
En , CBS ALL ACCESS commande officiellement une nouvelle série Star Trek nommée Strange New World pour 2022[11].
Star Trek : Deep Space Nine (DS9) (1993-1999) - Relate les aventures des habitants d'une station spatiale aux portes d'un passage vers un autre quadrant de la galaxie au XXIVe siècle.
Star Trek : Voyager (VOY) (1995-2001) - Relate les aventures d'une équipe d'exploration spatiale perdue dans un autre quadrant de la galaxie au XXIVe siècle.
Cette récente série télévisée se déroule une dizaine d'années avant la série originale et introduit de nouveaux personnages qui ne sont pas liés au film de 2016, Star Trek : Sans limites. La série est diffusée depuis le sur le service vidéo à la demande CBS All Access. Elle est également diffusée sur Netflix dans 188 pays (dont la France), les droits de télédiffusion ont été attribués à Bell Media au Canada.
Ce onzième long-métrage, reboot et relancement de la franchise est sorti le ; il met en vedette Chris Pine, dans le rôle du jeune James T. Kirk, et Zachary Quinto, dans le rôle d'un jeune Spock. Leonard Nimoy accepta de participer au film et de reprendre son rôle de Spock. Grâce à son scénario utilisant le voyage temporel, le film est à la fois un nouveau départ et une suite de la franchise. Le retour dans le passé du Spock incarné par Leonard Nimoy permet en effet de créer une nouvelle temporalité, une sorte de monde parallèle, sans remettre en cause les évènements racontés dans les précédents films et séries.
Voici la chronologie « en-univers Star Trek » des séries télévisées et des films. Elle permet de situer, dans le temps, les événements s'y déroulant. On peut voir que les événements de la série Enterprise se déroulent un siècle avant la série Star Trek et que les autres séries (TNG,DS9, VOY et Picard) se déroulent environ un siècle après.
L'univers Star Trek est aussi une série de romans, s'inscrivant dans tous les univers des différentes séries.
À la suite du succès éditorial de la série Star Trek : New Frontier par l'écrivain Peter David (qui présente les aventures de l'USS Excalibur, un équipage original jamais apparu dans une série ou un film Star Trek), d'autres romans se basant sur l'univers Trek en général, sans s'appuyer sur une série en particulier, ont été publiés.
William Shatner, le fameux capitaine Kirk de la première série, a lui-même écrit plusieurs romans Star Trek, dont une série qui se poursuit d'un roman à l'autre. Faisant suite au film Generation, le dernier film à mettre en scène le capitaine Kirk et le premier avec le nouveau capitaine Jean-Luc Picard, cette série de romans s'amorce avec le titre Les Cendres d'Eden et se termine avec Les Préservateurs.
Notes et références
Notes
↑Le titre original peut se traduire littéralement par : « Le sentier des étoiles ».
↑À la date du 18 avril 2019, après la diffusion du dernier épisode de la saison 2 de Star Trek : Discovery.
↑« Présente dans la structure même de Star Trek, l'ambiguïté entre une vision utopiste de la nature humaine et le besoin de traiter les réalités politiques contemporaines n'est jamais vraiment résolu. Toute tentative d'intervenir de façon positive dans les situations rencontrées par l'Enterprise (Star Trek) renvoie à des parallèles, avec des problèmes actuels (le racisme, la Guerre Froide, la guerre du Vietnam), qui minent les prétentions utopiques de la série. »David Buxton, De « Bonanza » à « Miami Vice ». Formes et idéologie dans les séries télévisées, Éditions de l'Espace Européen 1991, p. 66, (ISBN2-7388-0127-7).
Fabrice Defferrard, Le droit selon Star Trek, Coll. Libre Droit, Éditions Mare & Martin, 2015.
Richard Hanley, La Métaphysique de Star Trek, Bayard Culture, , (ISBN2-2271-3762-2)
Lawrence M. Krauss, La Physique de Star Trek, Bayard, coll. « Essais », 1998, (ISBN978-2-2271-3751-6) (Ouvrage réputé sur la science de Star Trek mais dont la traduction, à cause des termes techniques spécifiques à l'univers de Star Trek, rend la compréhension difficile.)
Gene Roddenberry, Star Trek, J'ai Lu, 1980. (Voir l'« avant-propos de l'auteur » et les notes de bas de page).
William Shatner, Chris Kreski, Star Trek : Les Mémoires, Lefrancq, 1993
(en) Jeremy Berlin (interviewer) et Andrew Fazekas (interviewé), « ‘Star Trek’ Is Right About Almost Everything : The epic series—celebrating its 50th anniversary this year—bases its science fiction on scientific fact. », National Geographic Magazine, (lire en ligne)
Jean-Pierre Avedon, 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction (Star Trek, une odyssée de l'espace, p.905 et s.), éditions Rouge Profond, 2013 (ISBN978-2-915083-56-9)