L'Alberta est la sixième plus grande subdivision du Canada, avec une superficie de 661 848 km2. Elle est la quatrième plus peuplée avec 4,1 millions d'habitants[2]. Sa capitale est Edmonton et Calgary constitue sa plus grande ville. Les deux métropoles dépassent le million d'habitants et sont les plus grandes aires métropolitaines de la province. Plus de la moitié des Albertains vivent dans l'une d'entre elles, ce qui contribue à perpétuer la rivalité entre les deux villes(en). L'anglais est la langue officielle de la province. En 2016, 76 % des habitants sont anglophones, 1,8 % sont francophones, et 22,2 % sont allophones.
La province moderne d'Alberta jusqu'à la latitude 53°N a été pendant longtemps une partie de la terre de Rupert. Les Français furent les premiers colons au Nord-Ouest en 1731 où ils établirent des communautés sur les cours d'eau et les postes de traite (aujourd'hui, autour du lac la Biche (Alberta) et du lac Sainte-Anne ainsi que dans la région de Saint-Paul, Bonnyville et Athabasca). La Compagnie du Nord-Ouest de Montréal a occupé la partie nord du territoire d'Alberta avant que la Compagnie de la Baie d'Hudson ne prenne finalement possession du territoire.
Le premier explorateur européen en Alberta, Peter Pond, visita la région du lac Athabasca au nom de la Compagnie du Nord-Ouest et il construisit fort Athabasca près du lac la Biche en 1778. Roderick MacKenzie(en), construisit Fort Chipewyan près du lac Athabasca dix ans après, en 1788. En 1789, son cousin, Alexander Mackenzie, accompagné par des trappeurs franco-canadiens et d'une famille de [[Dénés]] suivit la rivière Saskatchewan Nord jusqu'à son point le plus au nord, près d'Edmonton, puis continuant à pied vers le nord, il atteignit la rivière Athabasca qu'il suivit jusqu’au lac Athabasca. Il a alors découvert le fleuve qui porte son nom, le fleuve Mackenzie. Il le suivit jusqu’à son embouchure dans l'océan Arctique. En 1792, retournant au lac Athabasca, et accompagné par des trappeurs franco-canadiens et d'une famille de [[Dénés]] il suivit la rivière de la Paix et, finalement, atteignit l'océan Pacifique en 1793. Il sera ainsi le premier Européen à traverser le continent au nord du Mexique.
La région d'Alberta a été créée comme une partie des Territoires du Nord-Ouest en 1875. Des privilèges additionnels et une législature locale ont été ajoutés en 1905 avec l'Acte de l'Alberta quand l'Alberta a été agrandi et a reçu le statut de province avec sa capitale à Edmonton. L'assemblée législative compte 83 membres.
Abstraction faite des Premières Nations, l'évolution du territoire a été liée à son exploration et son utilisation par les Européens à partir du XVIIe siècle.
La frontière de l'Alberta s'étend sur 1 200 km du nord au sud, et sur environ 600 km de l'est à l'ouest. Il est normal que le climat change considérablement entre les parallèles de 49° et 60° nord et également entre 110° et 120° ouest. Le climat est également encore influencé par les différentes altitudes de la province.
Le nord de l'Alberta a beaucoup moins de jours sans gel que le sud, qui est presque un désert sans pluie en été. L'ouest de l'Alberta est protégé par les montagnes Rocheuses, aussi, en hiver, des vents chauds et secs provenant de l'ouest et appelés Chinook apportent des périodes de chaleur aux hivers au demeurant plutôt froids. L'est de l'Alberta est une prairie plate et sèche, où il peut faire très frais (−30 °C en hiver) ou très chaud (+35 °C en été). Le centre et le sud de l'Alberta sont les endroits du Canada les plus sujets aux tornades en raison de la chaleur et des orages violents qui sont communs en été. La capitale de l'Alberta, Edmonton, est presque exactement au centre de la province, et la plus grande partie des réserves de pétrole de l'Alberta s'y trouve. Le sud de l'Alberta, là où est situé Calgary, est connu pour son ranching et l'élevage du bétail.
En général, l'Alberta a des hivers frais, avec une température d'environ −10 °C pendant la journée, et des étés chauds, avec une moyenne d'environ 25 °C.
Hydrographie
L’Alberta dispose, en général, d'une bonne quantité de ressources hydriques. Tout d'abord, une grande quantité de ruisseaux traversent un grand nombre de vallées pour s'unir et ainsi former la rivière Oldman ainsi que la rivière Bow. Lorsque ces deux rivières se croisent, elles s'unissent pour continuer sous le nom de la rivière Saskatchewan Sud pour continuer sur une distance de 1 392 km. Plusieurs barrages installés sur la rivière Saskatchewan Sud forment le lac Diefenbaker, un immense réservoir qui fournit de l'hydroélectricité à l'ensemble du sud-ouest de la province de la Saskatchewan[4]. Dans le nord de la province, un ensemble de petits ruisseaux se rejoignent pour créer La Biche, mieux connue sous le nom de Red Deer River. Cette rivière rejoint la rivière Saskatchewan Sud. Un peu plus loin, on aperçoit un peu plus au centre de la province la rivière Saskatchewan Nord qui commence dans le champ de glace Columbia, elle coule ensuite jusqu'à Rocky Mountain House où elle reçoit les eaux de la Clearwater River. La rivière traverse la ville d'Edmonton Beaucoup plus à l'est, hors de la province de l'Alberta, dans la région de Prince Albert, les rivières Saskatchewan Nord et Saskatchewan Sud s'unissent pour créer la rivière Saskatchewan. Celle-ci continue son chemin jusqu'au lac Winnipeg pour finalement se jeter dans la baie d'Hudson[4].
Pour ce qui est des lacs, seul le lac Athabasca a une certaine importance avec une superficie 7 898 km2 dont une certaine partie se trouve dans la province de la Saskatchewan. On peut aussi noter la présence du petit lac des Esclaves qui a une superficie de 1 160 km2. Outre ces deux plans d'eau, tous les autres lacs de l'Alberta ont une superficie inférieure à 260 km2.
Climat
L'Alberta est un très grand territoire et détient un climat qui diffère selon les différentes régions de la province. Tout comme l'ensemble des provinces du Canada, l’Alberta profite de 4 saisons qui se succèdent soit : l'hiver, le printemps, l'été et l'automne. Ces saisons sont différenciées principalement par la température, le temps d’ensoleillement et l'alternance de pluie et de neige selon ces saisons.
L'Alberta a d'ailleurs connu des records de températures impressionnants au cours de son histoire. En effet, le record de chaleur enregistré dans la province est de 43,3 °C à Bassano Dams le . Complètement à l'opposé, la température la plus froide jamais atteinte est de −60,6 °C à Fort Vermilion le 11 janvier 1911[5]
L'Alberta possède plusieurs sites fossilifère et contient l'une des plus grandes quantités de fossiles du Crétacé supérieur au monde. Les taxons qui peuvent être retrouvés ici sont souvent découverts sous forme de squelettes fossiles complets, de matériel isolé, de restes de microvertébrés ou même sous forme de lit à ossements. Au moins 38 spécimens types de dinosaures ont été recueillis dans la province. Bien que les strates riches en dinosaures sont largement réparties dans l'ensemble de l'Alberta, ce sont les formations Foremost, Oldman et Dinosaur Park qui sont les strates à dinosaures les plus étudiées[8].
Économie
L'Alberta est la province la plus riche (par habitant), avec la croissance économique la plus forte du Canada, et une progression soutenue du PIB en 2023. Pourtant, peu d'habitants en bénéficient. Avec un taux de chômage de 6,6 %, Calgary (centre de l'industrie pétrolière) est la grande ville canadienne qui compte la plus grande proportion de gens à la recherche d’un emploi. En fait, beaucoup d’argent vient de la production pétrolière, mais très peu de ces revenus reste dans la province [9].
Industrie
L'Alberta est le plus grand producteur canadien de pétrole (l'Alberta possède la deuxième réserve mondiale de pétrole brut, derrière l'Arabie saoudite), de gaz naturel et de charbon. À Red Deer et à Edmonton, un grand nombre de compagnies fabriquent des produits de polyéthylène et de vinyle pour des clients du monde entier. Les raffineries de pétrole fournissent les matières premières pour une grande industrie pétrochimique à l'est d'Edmonton. Mais l'exportation pose un problème, car il n'y a pas d'accès du pétrole de l'Alberta à un port de mer. La compagnie canadienne Enbridge projette d'investir près de quatre milliards d'euros pour construire un oléoduc sur 1 177 kilomètres de l'Alberta à Kitimat. Le double pipeline convoierait du pétrole vers l'ouest et du condensat - liquide qui sert à diluer l'épais pétrole brut - vers l'est. Les pétroliers géants, chargés de condensat ou d'au maximum 2,15 millions de barils de brut, devraient alors naviguer à travers un chapelet d'îles. Le projet de l'oléoduc est si important que le gouvernement fédéral a mis en place une commission mixte d'évaluation chargée de superviser le bilan environnemental et les modalités d'autorisation pendant deux ans. Elle devrait s'achever à la fin 2012.
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Les sables bitumineux de l'Athabasca ont des réserves de pétrole estimées à 2 trillions de barils. Avec l'amélioration des méthodes d'extraction, le bitume et l'huile synthétique sont produits à des coûts s'approchant de ceux des méthodes d'extractions pétrolières conventionnelles [réf. nécessaire] ; cette technique fut d'ailleurs développée en Alberta. Fort McMurray, une des villes les plus jeunes du Canada, a grandi entièrement en raison des grandes entreprises pétrolières multinationales. La région est aussi l'une des plus polluées du pays (par capital), avec un taux de cancer élevé[10], des pluies acides et une pollution des eaux souterraines et superficielles[10]. L'extraction du pétrole est également coûteuse en énergie et nécessite de grands volumes d'eau[10]. L'activité économique fait reculer la forêt et affecte la faune de cette partie de l'Alberta[10]. Le boom pétrolier de l'Alberta a attiré des milliers de personnes en quête d'embauche immédiate et de salaire élevé. Mais, été comme hiver, les conditions de travail sont dures. Chaque soir, les ouvriers doivent dîner et dormir sur place, dans des préfabriqués qu'ils ne quittent qu'en fin de semaine.
Bien qu'Edmonton soit considéré comme le centre de raffinage de la province, la plupart des compagnies pétrolières ont leur siège social à Calgary.
Le bœuf et l'agriculture tiennent également des positions significatives dans l'économie de la province. Plus de 5 millions de têtes de bétail passent par la province à un moment ou un autre et le bœuf d'Alberta a une renommée mondiale.
Avec l'appui du gouvernement provincial, plusieurs industries de pointe ont trouvé naissance en Alberta, notamment l'invention et le perfectionnement des systèmes d'affichage à cristaux liquides. D'une économie croissante, Alberta a plusieurs institutions financières gérant plusieurs fonds civils et privés.
Grâce à ses sources thermales très répandues, l'Alberta pourrait profiter de cette chance et utiliser la géothermie pour produire de l'électricité. Pour une utilisation à plus petite échelle comme pour les domiciles, il est également possible de profiter de l'occasion et utiliser la géothermie afin de climatiser, chauffer, chauffer l'eau chaude et purifier l'air de la maison.
L'Alberta est une démocratie parlementaire avec une Assemblée législative de 87 députés. Le lieutenant-gouverneur représente le roi du CanadaCharles III et le cabinet est dirigé par le Premier ministre. La ville d'Edmonton est le siège du gouvernement albertain. Les revenus de la province proviennent principalement des ventes de pétrole, de gaz naturel, de bœuf, de bois et de blé. Ils incluent également des concessions du gouvernement fédéral, principalement pour les projets d'infrastructures. Les villes et les villages albertains ont leurs propres gouvernements municipaux qui travaillent en coopération avec le gouvernement provincial.
La politique de l'Alberta est bien plus conservatrice que celle des autres provinces canadiennes. L'Alberta est aussi la province la moins favorable envers l'interventionnisme économique. Par conséquent, elle est la province avec le niveau d'imposition le plus bas au Canada. L'Alberta a traditionnellement eu trois partis politiques, les progressistes-conservateurs, les libéraux et le Nouveau Parti démocratique. Un quatrième parti, fortement conservateur, le parti du crédit social, était puissant pendant plusieurs décennies, mais a disparu de la carte politique quand les progressistes-conservateurs sont arrivés au pouvoir dans les années 1970. Pourtant, un autre parti politique est apparu lors de la dernière élection en Alberta, l'Alliance albertaine, par la suite devenu le Parti Wildrose, qui a fait élire 18 députés à la dernière élection avec 34 % des voix. Bien que les sondages eussent donné ce parti gagnant aux élections, il n'a pas réussi à déloger les progressistes-conservateurs du pouvoir depuis 1973 en Alberta.
Selon la Loi linguistique du 6 juillet 1988 [15], l'anglais est la langue officielle de la province. Les francophones se voient accorder quelques droits linguistiques, notamment devant les tribunaux[16].
Au Canada, l'éducation est de juridiction provinciale et l'Alberta a établi son propre système éducatif. Depuis 1905, le gouvernement albertain dirige les conseils scolaires laïcs et religieux, les universités, les collèges, les écoles techniques, les charter schools (école innovatrice), les écoles privées et les écoles à la maison.
Historique
Les premières écoles albertaines furent des écoles de paroisses, ce qui signifie qu'elles étaient dirigées par le clergé, aussi bien catholique que protestant. Les élèves devaient payer un dû (dîme) afin d'assister aux cours.
Les premières écoles gratuites (donc publiques) ont été établies à Edmonton en 1881. À cette époque, aucune loi ne régissait ces établissements : les habitants élisaient des représentants qui dirigeaient et administraient l'école. Une taxe informelle basée sur la solidarité locale permettait à l'école de s'autosuffire.
Entre 1883 et 1905, une éducation publique se développe en Alberta, lancée dans les communautés par la population locale. Une école à vocation religieuse pouvait être créée subséquemment, sous certaines conditions. Ce système qui assurait l'éducation publique universelle et l'éducation religieuse conditionnelle a été officialisé en 1905 par la loi qui a créé l'Alberta (Alberta Act), par le gouvernement de Sir Wilfrid Laurier.
Regroupements scolaires
On dénombre 42 regroupements d'écoles publiques ainsi que 17 regroupements scolaires privés. Seize de ces regroupements privés sont de confession catholique romaine et un, St-Albert, est de confession protestante. De plus, un district scolaire indépendant, Glen Avon, existe dans la région scolaire de St-Paul. La ville de Lloydminster chevauche la frontière entre l'Alberta et la Saskatchewan et tant les écoles publiques que les écoles privées suivent le système scolaire de la Saskatchewan.
En 1982, la Charte canadienne des droits et libertés amena l'émergence d'une éducation francophone en Alberta. Il existe cinq regroupements francophones, publics et privés, qui couvrent la province entière, mais ils n'ont l'obligation de créer une école francophone que lorsque la demande est suffisamment élevée.
Financement des regroupements scolaires
Avant 1994, les regroupements scolaires albertains avaient le pouvoir de lever une taxe scolaire (foncière). En 1994, ce droit fut supprimé pour les regroupements publics, mais pas pour les regroupements privés. Le gouvernement provincial décide le taux de taxation, les autorités locales collectent la taxe puis la renvoient au gouvernement provincial. Le gouvernement redistribue cette taxe à travers la province aux regroupements publics, privés et francophones.
En plus de la taxe foncière, le gouvernement accorde des enveloppes à partir du General Revenue Fund afin de soutenir le projet éducatif K - 12 qui vise à donner une scolarité de 12 ans à tous les jeunes Albertains.
Les charter schools ne demandent pas de frais de scolarité et reçoivent la même somme gouvernementale par élève qu'une école publique. Les écoles privées et les écoles à la maison reçoivent un certain financement, mais les parents défrayent une bonne partie des coûts.
Depuis 1994, tous les regroupements (publiques, privés et francophones) peuvent également permettre aux écoles de demander un montant pour les livres, le matériel spécialisé, les programmes et services particuliers, etc. Ces coûts vont de 20 à 750 dollars par an par élève.
À titre indicatif, en 2007, 29,7 % des revenus des commissions scolaires albertaines venaient des impôts locaux, 60 % du Fonds consolidé du gouvernement et 10,3 % d'autres sources[19].
L'Alberta compte environ 595 000 élèves.
Programme d'études
Tous les élèves albertains suivent le Program of Studies (programme d'études) et le curriculum approuvé par le ministère de l'Éducation. Tous les enseignants sont certifiés par le ministère, administrent aux élèves des tests d'aptitudes provinciaux et ont le pouvoir d'accorder les diplômes d'études secondaires.
Enseignement post-secondaire
La plus ancienne et la plus grande université albertaine est l'Université de l'Alberta, située à Edmonton. L'Université de Calgary, autrefois affiliée à l'Université de l'Alberta, est devenue autonome en 1966 et est maintenant la 2e université en importance dans la province. L'université Athabasca est spécialisée dans la formation à distance. La quatrième université de la province est l'Université de Lethbridge.
Il existe 15 collèges et deux institutions techniques (Northern Alberta Institute of Technology et Southern Alberta Institute of Technology[20]) financées par l'état.
Dans les dernières années, l'augmentation des frais de scolarité post-secondaire a engendré la controverse. En 2005, le premier ministreRalph Klein a promis de geler les frais de scolarité et de chercher des solutions afin de réduire les coûts en éducation[21]. Jusqu'à ce jour, aucun projet de loi n'a été proposé à cet effet.
↑Ryan, M. J., and Russell, A. P., 2001. Dinosaurs of Alberta (exclusive of Aves): In: Mesozoic Vertebrate Life, edited by Tanke, D. H., and Carpenter, K., Indiana University Press, pp. 279–297.