La mise au point de la navette spatiale américaine au début des années 1980 permet d'envisager le lancement de plateformes spatiales porteuses d'expériences scientifiques qui sont récupérées après un certain temps de séjour dans l'espace puis éventuellement replacées en orbite. Le projet de développement d'une plateforme de ce type est approuvé par les autorités japonaises. Le projet réunit sous la supervision du Ministère de l'Industrie et du Commerce international japonais 13 partenaires industriels. Il est prévu que la plateforme de 4 tonnes qui est développée soit réutilisée à 5 reprises. Le coût de développement s'élève à 535 millions $[1].
Caractéristiques techniques
SFU est un satellite de 4 tonnes dont le corps a la forme d'un cylindre ayant un diamètre de 4,7 mètres pour une hauteur de 2,8 mètres. Deux panneaux solaires longs de 10 mètres s'étendent de part et d'autre du satellite et fournissent 27 kW. Le satellite dispose de petits moteurs-fusées pour le contrôle d'attitude. Une antenne fonctionnant en bande S retransmet les données scientifiques recueillies. La charge utile est constituée d'instruments scientifiques, d'expériences de microgravité et d'expériences destinées à tester de nouveaux dispositifs à mettre en œuvre dans l'espace notamment la transmission vers la Terre de l'énergie solaire captée dans l'espace[2],[3],[1].
Télescopeinfrarouge IRTS (Infrared Telescope in Space) de 15 cm d'ouverture (spectre de 1 à 1000 micromètres) comprenant dans le plan focal 4 instruments : un spectromètre proche infrarouge (NIRS), un spectromètre moyen infrarouge (MRS), un capteur en proche infrarouge (FILM) et un photomètre en proche infrarouge (FIRP).
Expérience de panneaux solaires bidimensionnels 2DSA
Expérience de panneaux solaires à haut voltage HVSA
La plateforme SFU est lancée par la fusée H-II le avec le satellite météorologiqueHimawari 5. Après le déploiement des panneaux solaires, l'altitude du satellite est progressivement rehaussée de 330 à 486km, altitude atteinte le . Durant une période de 4 semaines, le télescope infrarouge a observé une portion de 7 % du ciel. La navette spatiale Endeavour chargée dans le cadre de la mission STS-72 de récupérer le satellite a été lancée le . La récupération s'est déroulée au cours de 4 orbites le . L'équipage de la navette tente d'abord en vain de commander le repli des panneaux solaires. Après plusieurs tentatives, les panneaux solaires sont détachés par un dispositif pyrotechnique prévu en secours et abandonnés dans l'espace. Le corps du satellite est récupéré avec difficulté (le bras ne parvient pas à verrouiller sa prise) à l'aide du bras articulé de la navette mis en œuvre par l'astronaute japonais Kōichi Wakata et stocké dans la baie cargo de la navette qui a atterri le . Contrairement à ce qui était prévu, la plateforme SFU ne sera jamais remise en orbite[2],[4],[1].
Notes et références
↑ ab et c(en) Brian Harvey, Henk H F Smid et Theo Pirard, Emerging space powers : The new space programs of Asia, the Middle East ans South America, Springer Praxis, (ISBN978-1-4419-0873-5), p. 109-111