Des différences de vues quant à la manière de se constituer en organisation révolutionnaire, puis des analyses divergentes quant à l'évolution du capitalisme, entraînent deux scissions du groupe (l'une en , l'autre en ). Ces scissions l'affaiblissent : la revue cesse de paraître après , l'organisation s'auto-dissout en .
Revue au lectorat et au tirage limités, le crédit dont jouit Socialisme ou barbarie aujourd'hui (XXIe siècle) repose d'abord sur les analyses contenues dans les articles consacrés aux régimes soviétique et chinois, ainsi que sur les réflexions exposées dans les articles consacrés à l'auto-organisation ouvrière ; ensuite, sur les prises de position du groupe au sein de la gauche contemporaine (par exemple : leurs critiques du Parti communiste français et du tiers-mondisme) ; enfin, sur la notoriété postérieure de certaines plumes de la revue : Cornelius Castoriadis, Claude Lefort, Jean-François Lyotard ou Daniel Mothé. Quant aux actions et activités militantes de Socialisme ou Barbarie, elles ont laissé peu de traces.
Après une défense de sa position dissidente au sein du PCI[SouB 1],[B 10], la « tendance Chaulieu-Montal » quitte ce parti à la fin de l'année [B 11]. Et au début de l'année , cette tendance se constitue officiellement comme groupe indépendant sous la forme d'une organisationpolitique[B 12], elle prend alors le nom de « Socialisme ou Barbarie » (abrégé par ses membres en « SouB »)[B 13],[B 14].
Pour chaque numéro, les articles publiés dans la revue sont mis à la discussion et soumis à la contradiction au sein du groupe[B 27]. Ces textes peuvent être rédigés par n'importe quel membre du groupe, voire écrits à plusieurs mains[Note 5]. Toutefois, les deux meneurs du groupe et les deux théoriciens de la revue sont Castoriadis et Lefort (à lui seul, Castoriadis rédige une bonne partie des textes de Soub[B 28],[B 29])[B 30],[B 31],[B 32].
Chronologie synthétique de Socialisme ou Barbarie
Les années cinquante
Les années cinquante sont mitigées pour SouB : avant le lectorat de la revue est limité et les activités de l'organisation ont peu d'impact, en le groupe connaît sa première scission.
Au début, la situation de la revue est fragile[Note 6] : le nombre d'abonnés est de cent-soixante en , puis il s'élève à plus de deux-cents en [B 35] ; les ventes au numéro dépassent rarement les cinquante exemplaires en , puis elles atteignent les trois-cents exemplaires (parfois six-cents[B 36]) à partir de [B 25]. Quant aux militants qui payent leur cotisation, ils sont (au plus bas) une dizaine en [B 37],[B 38] et (au plus haut) quarante-cinq à la fin de l'année [B 39],[B 40].
À la faveur de cette conjoncture politique, SouB publie un supplément mensuel à la revue à partir de : Pouvoir ouvrier[B 54],[B 55]. Ce supplément s'ajoute au bulletinTribune ouvrière distribué à l'usineRenault depuis [B 56],[B 57]. Moins théoriques que la revue, ces deux suppléments veulent être au plus près du vécu des ouvriers : il s'agit de rendre compte de leur quotidien, de retranscrire leurs préoccupations, leurs aspirations et leurs combats ; il s'agit, aussi, de leur offrir des médias où exposer leurs propositions politiques en dehors des partis et des syndicats[B 58],[B 56],[B 59],[Note 9].
Pour conclure ce survol des années cinquante : l'audience et la notoriété de la revue augmentent à la fin de la décennie[B 60] ; cependant, lorsqu'une nouvelle génération de militants adhère à SouB après [B 61], des tensions naissent puis aboutissent à la première scission du groupe en .
Dès , une dispute similaire surgit : une majorité de membres (ralliée aux idées de Castoriadis) veut créer un parti révolutionnaire pour structurer l'avant-garde ouvrière en vue de la révolution (conformément au statut de l'organisation[B 63])[B 64],[B 65], tandis qu'une minorité (ralliée aux idées de Lefort) compte sur un regroupement spontané de l'avant-garde pour provoquer la révolution[B 66],[B 67],[Note 11].
En cette question de l'organisation ressurgit, la dispute aussi[Note 12]. Pour Castoriadis, la conjoncture politique est favorable à SouB : il faut constituer l'organisation en parti politique muni d'un programme, et ce en vue d'aider l'avant-garde ouvrière à réaliser ses objectifs politiques[B 72]. Pour Lefort cette proposition est inacceptable, SouB ne peut pas se constituer en parti, se doter d’un programme et, en même temps, prétendre défendre l’autonomie des luttes sociales ; de fait, il y a là une contradiction entre, d'un côté, la détermination du programme par le parti pour guider la lutte et, de l'autre, la spontanéité des luttes menées par les ouvriers qui se déroulent toujours dans des situations concrètes et particulières[B 73],[B 74].
Plus fondamentalement, cette opposition sur la question de l'organisation est une opposition philosophique et politique sur la façon de concevoir l'histoire du prolétariat, ainsi que son engagement et son action révolutionnaires[B 75],[B 76]. Pour Lefort : le prolétariat n'est pas obligé de s'organiser en parti politique ; en effet, bien que la forme d'organisation politique qu'est le parti ait pu être adoptée par le prolétariat, cette forme d'organisation ne lui est pas nécessaire[B 77]. Par ailleurs, former un parti révolutionnaire qui représente l'ensemble du prolétariat, c'est reproduire le schéma léniniste ; autrement dit, c'est vouloir former un parti qui impose sa théorie révolutionnaire aux ouvriers et, par suite, c'est vouloir former un organe bureaucratique de direction des masses[B 78]. Pour Castoriadis : puisque le mouvement ouvrier vise la révolution afin de transformer la sociétécapitaliste, il doit nécessairement se donner les moyens de parvenir à ses fins ; de la sorte, former un parti révolutionnaire qui représente l'ensemble du prolétariat, c'est adopter une forme d'organisation politique qui vise à instaurer la société socialiste[B 79]. En outre, arguer du fait que tout parti politique est susceptible de dégénérer en organisation bureaucratique, c'est faire le jeu de la bureaucratie ; autrement dit, c'est vouloir laisser les véritables organisations bureaucratiques continuer à exploiter et dominer le prolétariat et, par suite, c'est vouloir lutter de façon ponctuelle et non viser la révolution[B 80].
En septembre , la majorité des membres de l'organisation adopte la motion de Castoriadis[B 81]. La minorité, une vingtaine de membres regroupés autour de Lefort et d'Henri Simon, quitte SouB pour créer une nouvelle organisation : Informations et liaisons ouvrières[B 82].
Après le départ de Lefort en , ce groupe et ce bulletin deviennent : Informations et correspondance ouvrières (ICO)[B 71],[Note 14]. Le groupe ICO, désormais principalement animé par Henri Simon, est actif jusqu'en [B 86].
Les années soixante
Les années soixante sont paradoxales pour SouB : les membres du groupe et le lectorat de la revue augmentent au début de la décennie ; mais une scission a lieu en , la revue disparaît après et le groupe s'auto-dissout en .
D'après un décompte de l'année , SouB compte quatre-vingt-sept membres actifs[B 39], dont une nouvelle génération de militants alors étudiants[B 87]. Du côté de la revue, les abonnements se sont stabilisés au-dessus de deux-cents et les ventes au numéro dépassent régulièrement les cinq-cents exemplaires (le plus grand nombre d'exemplaires vendus pour un numéro avoisine le millier[B 25])[B 35].
Durant ces années soixante, le contenu de Soub cesse d'être focalisé sur l'URSS : le groupe doit être attentif aux situations politiques contemporaines pour saisir toute occasion révolutionnaire[B 88]. D'une part, il faut analyser les guerres d'indépendance contemporaines et les nouvelles luttes d'émancipation : leurs revendications, leurs actions et leurs réalisations ; et ce afin de repérer ce qui, dans ces guerres et ces luttes, vise réellement l'émancipation et la révolution[B 89]. D'autre part, en pleine Trente Glorieuses, il faut étudier le capitalismeoccidental : comprendre comment il évolue et comprendre pourquoi il séduit une partie des travailleurs (mais aussi repérer les foyers de résistance et de créativité) ; et ce afin de renouveler le marxisme et le socialisme dans le but de relancer le mouvement ouvrier[B 90].
Pour conclure ce survol des années soixante : dès le début de la décennie, Castoriadis propose une critique du marxisme (le socle théorique de la revue) ; contestée, cette critique génère des controverses qui entraînent la seconde scission du groupe en [B 100].
1963 Seconde scission : quel marxisme ?
Alors que les Trente Glorieuses se poursuivent et que la société de consommation émerge en France[B 20], Castoriadis estime que le capitalisme se stabilise. Plus, il considère qu'il faut abandonner le marxisme afin d'élucider les nouveaux changements économiques, politiques et sociaux.
Opposée à ces analyses et se réclamant des positions initiales de SouB, l'autre moitié du groupe appuie les critiques que Lyotard[SouB 3], Masó[SouB 4] et Pierre Souyri[SouB 5] adressent à Castoriadis[B 109],[B 110]. Contre ce dernier, ils réaffirment tous la pertinence de la théorie marxiste. Ainsi, Lyotard et Souyri contestent l'abandon du concept d'« exploitation » au profit de celui d'« aliénation » : d'une part, ceci brouille les frontières entre les classes sociales et, d'autre part, ceci conduit à l'abandon de toute lutte des classes[B 111],[B 112]. De son côté, Masó rappelle que la contradiction centrale du capitalisme est celle qui oppose les moyens de production et les forces productives, et non l'opposition entre « dirigeants » et « exécutants »[B 113],[B 114]. Pour leur part, Souyri[B 111] et Cyrille Rousseau de Beauplan[B 115] réfutent l'idée selon laquelle le capitalisme peut à présent surmonter les crises économiques indéfiniment. Et tous, Masó[B 116], Lyotard[B 117], Rousseau de Beauplan[B 118] et Souyri[B 119], mettent en doute l'idée de Castoriadis selon laquelle le prolétariat serait entré dans une phase d'apathie politique[B 120]. Enfin, sur un autre plan, Masó[B 121] et Rousseau de Beauplan[B 122] regrettent que SouB se transforme en un cercle d'intellectuels au lieu de participer activement aux luttes des prolétaires.
Après ces controverses internes, en la moitié des membres de SouB opposée à ces réorientations théoriques et pratiques quitte l'organisation[B 123]. Elle crée un nouveau groupe et prend la direction de la publication du supplément Pouvoir ouvrier[B 112].
Ce nouveau groupe reprend le bulletin (et le nom) Pouvoir ouvrier publié comme supplément à la revue Socialisme ou barbarie depuis [B 97]. Partisans des conseils ouvriers élus et révocables, les membres de PO entendent construire une nouvelle organisationrévolutionnaire : celle-ci doit prendre la forme d'un parti, associant une avant-garde de travailleursmanuels et intellectuels, dont le but est d'aider les travailleurs à réaliser leur propre avenir ; en tant que groupe d'orientation, de coordination et de lutte, ce parti est indispensable afin que la lutte du prolétariat aboutisse à l'instauration du pouvoir des travailleurs[B 125].
Aperçu du nombre de membres de Socialisme ou Barbarie
Les effectifs sont comptabilisés en nombre de membres (de 0 à 100) par année. Pour certaines périodes, les données sont lissées afin d'obtenir une courbe continue.
La seconde moitié des années soixante est fatale pour SouB : le nombre de militants chute, le contenu de la revue est à l'avenant, Castoriadis décide de suspendre la revue.
En , alors qu'il ne reste qu'une dizaine de membres[B 136], sur proposition de Castoriadis l'organisation Socialisme ou Barbarie est dissoute lors d'une ultime réunion du groupe[B 137]. Cette auto-dissolution n'est pas unanime : certains membres comme Christian Descamps, Alain Guillerm et Benno Sternberg sont contre ; d'autres, comme Sébastien de Diesbach, Enrique Escobar, Georges Petit et Jacques Signorelli approuvent la motion de Castoriadis[B 138],[B 136].
En , un courrier est envoyé aux abonnés leur annonçant la suspension indéterminée de Socialisme ou barbarie[SouB 6],[B 137]. La revue n'est jamais relancée[B 139]. L'organisation cesse toute activité[B 140].
Aperçu des chiffres de ventes de la revue Socialisme ou barbarie
Les chiffres de diffusion cumulent les abonnements et les ventes en kiosques (en exemplaires arrondis par année). Pour certaines périodes, les données sont lissées.
Idées propagées
Une nouvelle organisation est nécessaire
Pour les militants de SouB, la nécessité de constituer une nouvelle forme d'organisation découle de deux faits prépondérants : les organisations politiques créées par les ouvriers ne défendent plus leurs revendications, le parti communiste en Russie n'est pas une organisation révolutionnaire.
Dès sa création (voir Soub no 1, -), SouB se conçoit comme une organisation révolutionnaire nouvelle que le prolétariat peut suivre[B 12],[B 141]. À l'écart des syndicats qui musellent les revendications des ouvriers, qui finissent par se bureaucratiser et qui, fatalement, pactisent avec le capitalisme, SouB veut être cette organisation qui lutte pour réaliser les revendications du prolétariat[B 142]. À distance des partis de gauche qui ne représentent pas les ouvriers, qui sont toujours des organisations bureaucratiques et qui, de fait, pérennisent leur exploitation (tels le PCUS en URSS, le PCF en France ou le PCY de Tito), SouB veut être ce parti qui mène la révolution au côté du prolétariat[B 143].
Pour Castoriadis, l'organisation en parti est nécessaire car les ouvriers, exploités dans leur travail et enserrés dans les contradictions du capitalisme, ne sont pas tous en mesure de prendre conscience de leur situation d'exploitation, ni en mesure de formuler explicitement un programme de gestion socialiste (alors même que, par leurs revendications et par leurs activités dans les usines, ils sont déjà sur la voie du socialisme)[B 144],[B 145]. La tâche de ce parti est d'assurer la circulation des informations (expériences de luttes réussies et idées socialistes pertinentes) ; aussi, il doit jouer le rôle de catalyseur et indiquer des perspectives futures positives (et, d'une certaine manière, guider l'avant-garde)[B 146]. Pour autant, cette organisation n'est pas un organe de direction des masses : prenant acte des travers de la bureaucratisation des partis qui, dans les faits, contrôlent toute volonté d’émancipation ; s'appuyant sur les expériences concrètes du prolétariat, dont les grèves et les conseils ouvriers ; cette nouvelle forme de parti doit propager l’idée d’autonomie visée par les ouvriers et les salariés eux-mêmes[B 147].
Pour Lefort, si une organisation est nécessaire, celle du parti politique est inconséquente parce qu'elle reproduit la distinction entre « dirigeants » et « exécutants » et, par suite, la domination bureaucratique dénoncée dans Soub à longueur d'article[B 148],[B 149]. Par conséquent, pour Lefort la tâche de SouB doit se limiter aux activités suivantes : d'une part, être à l’écoute des ouvriers, diffuser le savoir accumulé par les expériences et les situations concrètes ; d'autre part, favoriser le regroupement des éléments les plus conscients et les plus politisés et, ainsi, effectuer un travail de liaison entre les multiples groupes de militants qui, eux, organisent librement leur(s) activité(s)[B 150],[B 151]. Pour le dire autrement : l'organisation SouB ne doit pas se constituer en parti révolutionnaire ; la revue Soub doit être un média par lequel SouB propose ses réflexions et adresse ses critiques au prolétariat, afin de l'accompagner dans ses luttes ; enfin, seuls les ouvriers peuvent fixer, en lien avec leurs expériences, les objectifs de leur lutte contre la domination bureaucratique[B 152].
Alors que ces deux conceptions entraînent la première scission de SouB en (voir plus haut : « 1958 Première scission : quelle organisation ? »), penser une nouvelle forme d'organisation révolutionnaire reste un impératif face à la domination exercée par le PCUS en Russie : car ce parti ne vise plus la révolution, il a institué un État bureaucratique et totalitaire.
La Russie est bureaucratique et totalitaire
Lorsque le groupe SouB quitte le PCI en , c'est sur fond de désaccord quant à la caractérisation du régime politique de la Russie. Contre la position du PCI qui considère que la Russie est un « État ouvrier dégénéré », SouB affirme que la Russie est un État bureaucratique et totalitaire[Note 22].
C'est dans son article « Les rapports de production en Russie » que Castoriadis caractérise le régime politique russe comme régime bureaucratique (voir Soub no 2, -). Pour Castoriadis, qui s'appuie sur la théorie marxiste[B 157], il existe en Russie une nouvelle classe sociale qui a le monopole des moyens de production, qui décide de l'orientation de la production et qui exploite la force de travail des prolétaires : la classe bureaucratique[B 158]. Et bien que cette nouvelle classe dirigeante ait aboli la propriété privée et puisse affirmer que la Russie soit un régime communiste, dans les faits cette classe bureaucratique exerce le pouvoir à la manière de la bourgeoisie en régime capitaliste[B 158]. Ainsi, pour Castoriadis, le régime politique de la Russie peut être caractérisé comme un régime « capitaliste bureaucratique » : « capitaliste » parce que l'exploitation n'a pas disparu, pire elle s'est accentuée (les syndicats libres n'existent pas en Russie) ; « bureaucratique » parce que la classe dirigeante et exploiteuse détient l'appareil d'État et exerce sa domination sur la classe ouvrière (c'est la bureaucratie du PCUS qui dicte sa loi)[B 159].
C'est dans son article « Le totalitarisme sans Staline » que Lefort caractérise le régime politique russe comme régime totalitaire (voir Soub no 19, -). Pour Lefort, qui s'accorde avec Castoriadis pour caractériser la Russie comme régime bureaucratique, il faut aussi prêter attention à la singularité politique du régime russe façonné par Joseph Staline : le stalinisme[B 160]. En effet, Staline exerce le pouvoir d'une manière nouvelle : il détient les pouvoirs politique, économique et judiciaire ; en d'autres termes, il dispose des pleins pouvoirs et n'hésite pas à éliminer physiquement ceux qui s'opposent à sa doctrine[B 161]. Plus encore, par son exercice du pouvoir politique Staline édifie une nouvelle forme de société : la distinction et la séparation entre la société civile et l'État sont abolies, c'est-à-dire que l'État et la société civile fusionnent sous la direction du parti ; plus essentiellement, c'est l'ensemble de la société russe qui doit être unifiée, la société russe doit être unitaire (aucune division, ni sécession ne sont tolérées)[B 162],[B 163]. Cette unité sociale et politique recherchée par Staline, Lefort la caractérise comme « totalitaire »[B 164].
Cette caractérisation du régime politique Russe comme capitalisme bureaucratique le rapproche d'un autre capitalisme : le « capitalisme bureaucratique fragmenté » institué dans les pays occidentaux. Pour SouB, ces deux capitalismes sont deux impérialismes en lutte pour la domination mondiale : et cette lutte ne peut mener qu'à la Troisième Guerre mondiale.
Une Troisième Guerre mondiale est imminente
Au xxe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, une guerre froide naît entre deux États aux idéologies opposées : les États-Unis et l'URSS. Quand la guerre de Corée débute en , les membres de SouB y voient la confirmation qu'une Troisième Guerre mondiale va éclater.
Pour SouB, le capitalismemoderne est non seulement un système économique, mais c'est aussi une forme de société commune aux États du bloc de l'Ouest et du bloc de l'Est ; et l'évolution des économies modernes fait que l'économie mondiale est dominée par deux types de capitalisme : le « capitalisme bureaucratique fragmenté »occidental et le « capitalisme bureaucratique d'État »soviétique[B 165],[B 166]. Ceux deux types de capitalisme partagent des similitudes dans leur organisation et dans leur contradiction : dans le « capitalisme bureaucratique fragmenté » dont les États-Unis sont le fer de lance, la concentration du capital entraîne la disparition des capitalistes individuels indépendants et engendre l'apparition d'une classe bureaucratique qui organise le travail dans les entreprises[B 167] ; dans le « capitalisme bureaucratique d'État » dont le fer de lance est l'URSS, la concentration du capital est mise en œuvre par une classe bureaucratique qui possède l'appareil d'État et dirige la production (voir ci-dessus : « La Russie est bureaucratique et totalitaire »)[B 168].
Bien que ces deux types de capitalisme diffèrent dans leur structure, la concentration du capital est inéluctable en régime d'économie capitaliste ; par conséquent, la lutte pour l'hégémonie est elle aussi inéluctable : une guerreimpérialiste entre les États-Unis et l'URSS est inévitable[B 169],[B 170]. Pour SouB, face à ce péril dans la barbarie[B 171] et face à l'avènement d'un régime totalitaire mondial[B 172] (voir Soub no 9, -), le prolétariat doit saisir l'occasion de s'organiser pour combattre ces deux fronts : celui de l'exploitation économique et celui de la domination politique[B 172]. Pour Cyrille Rousseau de Beauplan, le prolétariat fera de cette Troisième Guerre mondiale sa guerre : à savoir une révolution[B 173].
En , quand les premiers signes de la détente entre les États-Unis et l'URSS apparaissent, SouB revoit sa position sur la situation politique internationale : la Troisième Guerre mondiale n'aura pas lieu[B 174]. Et toute perspective de révolution dans un avenir proche est abandonnée[B 175].
Le capitalisme moderne évolue (et il se consolide)
En tant qu'organisation prolétarienne, SouB lutte contre le capitalisme. En ce milieu de xxe siècle, le groupe s'attèle à étudier l'évolution du capitalisme tant sur le plan économique (la production et la consommation) que sur le plan organisationnel (sa forme et sa structure).
Pour Castoriadis, l'évolution récente significative du capitalisme se trouve dans la contradiction qui croît au sein de l'organisation du travail. D'abord repérée au sein du « capitalisme bureaucratique d'État »soviétique (qui prétend avoir institué la gestion ouvrière de la production)[B 176], puis mise en évidence au sein du « capitalisme bureaucratique fragmenté »occidental (qui prétend inclure les salariés au processus de production)[B 102], la contradiction essentielle du capitalisme moderne contemporain réside dans la séparation entre « dirigeants » et « exécutants » dans la production[B 177]. Pour synthétiser : dans le processus de production le capitalisme doit réduire les travailleurs à de simples exécutants et, à la fois, faire participer ces mêmes travailleurs ; or, si le capitalisme parvient à réduire les travailleurs à de simples exécutants, son processus de production s'enraye et finit alors par s'effondrer[B 178]. Ainsi, la contradiction gît dans le fait que le capitalisme doit, simultanément et constamment, exclure et faire participer les travailleurs au processus de production ; c'est-à-dire : d'une part réfréner la créativité et l'auto-organisation des exécutants pour maintenir sa domination et l'exploitation, d'autre part, susciter la créativité et l'auto-organisation des exécutants car celles-ci sont nécessaires au bon fonctionnement du processus de production, ainsi qu'à l'augmentation de la productivité[B 179],[B 33].
À la fin des années cinquante, en pleine Trente Glorieuses, Castoriadis réévalue l'évolution du capitalisme occidental (voir Soub no 31, -)[Note 23]. D'après lui, sur le plan économique : la course à la productivité et la concentration du capital augmentent ; sur le plan organisationnel : l'extension des régimes bureaucratiques et la bureaucratisation croissante de la société capitaliste se confirment [B 104]. Cette bureaucratisation se remarque dans l'organisation des sociétés occidentales qui prend la forme d'une pyramide sociale : désormais la plupart des individus (bien que soumis à l'aliénation) peuvent, depuis leur position dans la hiérarchie sociale, combattre le capitalisme ; autrement dit, le prolétariat n'est plus l'unique sujet révolutionnaire, chaque individu (ouvrier ou salarié, travailleur manuel ou intellectuel, homme ou femme, adulte ou jeune, etc.) est potentiellement un révolutionnaire (par suite, l'idée de lutte des classes est abandonnée)[B 180]. Cependant, le régime capitaliste-bureaucratique est à présent capable non seulement d'éliminer les crises économiques, mais aussi d'assurer perpétuellement la croissance et l'augmentation du niveau de vie ; par conséquent, cette capacité du capitalisme à satisfaire les besoins des individus entraîne l'apathie politique de la population (paradoxalement ceci repousse l'advenue de la révolution, alors même que le nombre d'individus susceptibles de vouloir une révolution augmente)[B 102],[B 101].
L'attention portée à l'évolution du capitalisme par les membres de SouB s'inscrit dans leur volonté de montrer aux ouvriers et aux salariés que cette société d'exploitation comporte des failles et des contradictions. Celles-ci gisent au cœur de la production : là où le prolétariat se montre créatif et où il peut prendre le contrôle de cette production. Plus encore, c'est le prolétariat lui-même qui, dans son travail quotidien, met au jour ces failles et ces contradictions. Aussi est-ce pourquoi, outre la propagation d'idées dans leur revue, les membres de SouB s'engagent au côté du prolétariat[B 181].
Engagements
Épauler le mouvement ouvrier
L'engagement des membres de SouB au côté des ouvriers et des salariés prend diverses formes : des membres du groupe participent aux luttes, le groupe analyse les grèves ouvrières, la revue diffuse des témoignages d'ouvriers à propos de leur travail.
Organisation majoritairement constituée d'intellectuels, SouB compte cependant quelques ouvriers et salariés actifs au sein de leurs entreprises[B 23],[B 182]. Ouvrier aux usinesRenault, Daniel Mothé participe aux luttes au sein de son atelier (grèves perlées, perruque, diffusion de tracts, etc.) ; aussi, Mothé crée avec Raymond Hirzel le bulletinTribune ouvrière (en ) dans lequel les ouvriers sont invités à exprimer leurs points de vue et leurs expériences sur leurs conditions de travail[B 183],[B 184],[B 56]. De leur côté, Henri Simon et Guy Gély créent un Conseil du personnel aux Assurances Générales-Vie (en ) qui remporte les élections des délégués du personnel face au syndicat Force ouvrière et à la Confédération française des travailleurs chrétiens[B 185] ; ce Conseil porte les revendications des employés, organise des réunions et édite un bulletin. Néanmoins, ces deux expériences tournent court : par manque de ligne éditoriale claire, et après le départ de Hirzel, Tribune ouvrière cesse de paraître en [B 186] ; quant au Conseil du personnel, l'expérience s'essouffle au bout d'une année par crainte de voir son fonctionnement démocratique se transformer en syndicat[B 187].
Une autre forme de participation aux luttes ouvrières choisit par SouB consiste à analyser et rejoindre les grèves lancées par le prolétariat. Ainsi plusieurs grèves sont étudiées dans la revue[B 188] : celles de l'été 1953 en France, celles de 1955 à Saint-Nazaire et Nantes, celles de l'hiver 1960-1961 en Belgique (où onze membres du groupe, dont Guy Debord[B 189], sont envoyés pour nouer des liens avec les grévistes[B 190])[B 191]. Pour synthétiser les analyses que les membres de SouB font de ces grèves : d'abord les ouvriers se soulèvent, ainsi par leurs actions et leurs revendications ils manifestent une certaine autonomie[B 192],[B 193] ; néanmoins, dès que les syndicats reprennent la main sur ces soulèvements, leurs interventions parfois appréciables (comme en [B 194]) s'avèrent le plus souvent délétères (comme en [B 195],[B 196]) ; par suite, il faut concevoir et constituer une nouvelle forme d'organisation révolutionnaire à même de mener la lutte prolétarienne à son terme (voir plus haut : « Une nouvelle organisation est nécessaire »)[B 197],[B 198],[B 199].
Aussi, SouB conçoit la diffusion de témoignages ouvriers comme une véritable forme d'intervention et de participation aux luttes ouvrières[B 200]. Par exemple : signé sous le pseudonyme de « Paul Romano », le texte d'un ouvrier américain proche de la tendance Johnson-Forest est traduit dès le premier numéro de la revue (voir Soub no 1, -)[B 201],[B 202],[Note 24]. Pour les membres de SouB, ces témoignages mêlés de descriptions et d'analyses des conditions de travail, ainsi que de réflexions et de propositions sur la façon d'organiser autrement la production, fournissent des enseignements importants : d'abord, dans et par leur travail les ouvriers se constituent comme sujet ; ensuite, dans leurs façons de s'organiser les ouvriers visent la gestion ouvrière de la production ; par conséquent, les ouvriers manifestent et démontrent quotidiennement qu'ils veulent abolir le capitalisme (voir plus bas : « Encourager l’auto-organisation »)[B 203],[B 204],[B 205].
Ces témoignages et ces réflexions du prolétariat peuvent le mener à des actions et des luttes qui souvent entraînent des grèves et, parfois, des soulèvements. SouB guette ces luttes ayant cours de par le monde afin de repérer les prodromes d'une révolution.
Guetter les révolutions
La révolution est un objectif visé par tous les membres de SouB. Dans les années cinquante en Europe, certains évènements dans les pays du Bloc de l'Est sont analysés avec attention par SouB : s'agit-il de révolutions ?
Ces soulèvements sont riches d'enseignements pour les membres de SouB : le prolétariat est capable de déclencher des révolutions au sein même des régimes totalitaires occidentaux. SouB observe alors le tiers-monde afin de savoir si, ailleurs, le prolétariat mène aussi des révolutions.
Observer le tiers-monde
Internationalistes, les membres de SouB prêtent attention à l'évolution de la situation internationale. Car, quelle que soit sa localisationgéographique, lorsque les conditions nécessaires sont réunies le prolétariat peut déclencher une révolution.
Ces analyses des révolutions dans le tiers-monde confirment l'expansion de la bureaucratisation des sociétés dans le monde[B 235]. Et bien que toute révolution dans un avenir proche s'éloigne, SouB reste révolutionnaire : jamais ses membres ne cessent d'encourager l'auto-organisation des ouvriers.
Encourager l’auto-organisation
En tant qu'organisation politique œuvrant à l'émancipation du prolétariat, SouB analyse les expériences des ouvriers et des salariés afin de repérer les perspectives révolutionnaires contenues dans leurs luttes passées et présentes. Ces analyses théoriques diffusées dans la revue sont, pour les membres de SouB, de véritables interventions pratiques et politiques destinées à encourager l'auto-organisation des ouvriers[B 181],[B 236],[B 237],[B 238].
Dans son article « L'expérience prolétarienne » (voir Soub no 11, -), Lefort montre que les ouvriers se constituent eux-mêmes comme classeprolétarienne[B 239]. En s'appuyant sur les luttes (passées et présentes) du prolétariat ainsi que sur les témoignages ouvriers, Lefort met en évidence que les ouvriers n'ont pas subi passivement l'exploitationcapitaliste ni la dominationbourgeoise[B 240]. En réalité, ils se sont organisés contre cette exploitation et cette domination : ils ont créé des formes d'organisation (comité d'usine, soviet, conseil ouvrier, syndicat, parti politique, etc.) pour formaliser leurs revendications et mener des révolutions[B 241]. Et si le prolétariat est effectivement un sujet révolutionnaire (comme l'affirme le marxisme), c'est en ce sens précis pour Lefort : les ouvriers se font révolutionnaires dans des situations concrètes au sein d'une histoire en cours ; pour le dire autrement : aucune théorie et aucune organisation bureaucratique ne peuvent déterminer leur avenir[B 242]. Ainsi, seuls les ouvriers peuvent mener à bien toute révolution[B 243].
Dans son article « Le contenu du socialisme » (voir Soub no 22, -), Castoriadis esquisse une utopie socialiste en s'inspirant des réalisations du mouvement ouvrier[B 244]. En s'appuyant sur les luttes (passées et présentes) du prolétariat ainsi que sur les témoignages ouvriers, Castoriadis met en évidence que les ouvriers ont exposé la contradiction essentielle du capitalismemoderne (tant à l'Est qu'à l'Ouest) : la contradiction entre dirigeants et exécutants au sein de la production[B 245],[B 246]. En outre, comme ils le démontrent tous les jours sur les chaînes de montage, les ouvriers ont les connaissances et les capacités pour diriger la production ; par conséquent, selon Castoriadis, il ne tient qu'à eux d'instaurer la gestion ouvrière de la production : c'est-à-dire mettre à bas le capitalisme[B 247]. Plus profondément, et son histoire le montre, le mouvement ouvrier vise une transformation d'ensemble de la société capitaliste d'après Castoriadis : c'est l'organisation de tous les secteurs d'activité, ainsi que l'ensemble des rapports sociaux et des institutions sociales, qu'il veut transformer afin d'instaurer le socialisme et de favoriser l'autonomie pour chaque individu[B 248]. Pour ce faire : d'une part le prolétariat doit combiner ses créations, car la société socialiste est une société où des comités d'usine gèrent la production (organisation du travail, outillage, productivité…) et où des conseils ouvriers gèrent les affaires publiques (loi, participationpolitique, diplomatie…)[B 249] ; d'autre part il doit passer à l'action, car la révolution est ce moment où s'institue la société socialiste[B 250]. Ainsi, contre la barbarie capitaliste, le socialisme est l'unique alternative : à savoir l'organisation démocratique d'une société visant l'autonomie des individus[B 43],[B 251],[B 252].
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Au cours de son existence, le pic d'adhésions à l'organisation Socialisme ou Barbarie se situe au début des années soixante. Ainsi, d'après un décompte de , ils sont quatre-vingt-sept membres à jour de cotisation[B 39],[B 40]. Quarante-quatre membres se trouvent à Paris, ils sont divisés en deux cellules ; quarante-trois membres se trouvent en province dans différentes villes : cinq à Saint-Lô, treize à Caen, sept à Lyon, deux à Lille, quatre au Mans, cinq à Montpellier, sept à Nîmes[B 39],[B 56]. Quelques-unes des adhésions et défections marquantes pour SouB sont évoquées ci-dessous[Note 28].
Toutefois, dans la première moitié des années cinquante, deux départs ont lieu : dès Maurice Plocki (dit « Maurice Rajsfus »), l'un des membres fondateurs de SouB, s'éloigne du groupe après s'être établi en province. Puis en , c'est un autre membre fondateur, Jean Laplanche (dit « Marc Foucault »), qui quitte à son tour le groupe[B 258],[B 38].
En , un autre membre des FFGCI rejoint SouB : Jacques Gautrat (dit « Daniel Mothé »)[B 69],[B 38]. La même année, Henri Simon (dit « Roger Berthier ») rejoint le groupe par l'entremise de Guy Gély (l'un des fondateurs)[B 43],[B 38]. Toujours en , Benno Sternberg (dit « Benno Sarel » et « Hugo Bell ») adhère à SouB au retour de son voyage en RDA[B 174]. À la fin de l'année , Hubert Damisch rejoint le groupe ; il convainc Yvon Bourdet (dit « Damiens ») d'adhérer à l'organisation, ce qu'il fait en [B 259],[B 56]. La même année, Jean-François Lyotard (dit « François Laborde ») et Pierre Souyri (dit « Pierre Brune »), qui se connaissent depuis leurs années d'enseignement en Algérie française, adhèrent ensemble à SouB[B 43],[B 225].
Autour des années soixante, SouB connaît une vague d'adhésions. En , Benjamin Péret adhère à l'organisation peu de temps avant son décès[B 264]. Le gros des adhésions se fait auprès d'une nouvelle génération de militants majoritairement étudiants, parmi eux figurent : Danièle Auffray, Helen Arnold, France-Marie Casevitz, Claude Chabrol (dit : « Claude Martin »), Christian Descamps (dit : « Serge Mareuil »), Enrique Escobar, Alain Guillerm, Paul Hanappe (dit : « Paul Tikal ») et Jean-Louis Tristani[B 265]. De son côté, Hirzel s'éloigne de SouB[B 266].
Lors de la seconde scission du groupe en , Cyrille Rousseau de Beauplan (dit « Philippe Guillaume »), l'un des fondateurs de l'organisation et une plume de la revue, quitte SouB[B 272] pour former Pouvoir Ouvrier avec d'autres plumes de la revue qui quittent aussi l'organisation : Lyotard, Masó et Souyri[B 112].
Passé le pic d'adhésions du début des années soixante, les effectifs de SouB ne font que décroître après la seconde scission : une quarantaine de membres en [B 112], une vingtaine en (Mothé part cette année-là[B 225])[B 130], une dizaine au moment de l'auto-dissolution[B 136]. Pour terminer ce survol du groupe SouB : huit membres moins connus de l'organisation sont très brièvement présentés dans le tableau ci-dessous[Note 29].
Quelques membres de l'organisation Socialisme ou Barbarie
Marie-Rose Berland (pseudo : « Renée Sauguet »), modiste et peintre, participe à la fondation du groupe lorsque la tendance « Chaulieu-Montal » quitte le PCI. Elle prend les notes lors des réunions et tient la trésorerie du groupe. En , elle quitte SouB et adhère au Parti socialiste unifié (PSU).
Pierre Borel, professeur certifié, est l’un des membres fondateurs de SouB. Adhérant au SNES-FEN, il milite dans le courant de l’École émancipée. Après la scission de , il s’éloigne du groupe et il adhère en au PSU.
Édouard Renard est maître d’internat à Caen de à lorsqu'il commence à militer à SouB. Maître auxiliaire de à , il adhère au syndicat SNES-FEN et milite activement au sein de l'École émancipée, puis il s'éloigne du groupe.
Cyrille Rousseau de Beauplan (dit : « Philippe Guillaume ») participe à la création de SouB. Fils d'un collaborateur, Rousseau de Beauplan s'engage dans la résistance dans un groupe trotskiste. Travaillant à l'OECE, il permet à Castoriadis d'obtenir un poste d'économiste dans cette organisation.
Jacques Signorelli (dit : « André Garros ») rejoint le groupe SouB en avec des FFGCI. Représentant en fournitures pour dentistes et militant actif (jusqu'à l'auto-dissolution), il défend la nécessité pour SouB de se constituer en parti révolutionnaire lors de la scission de .
Martine Vidal, enseignante et militante au sein de l'École émancipée, rejoint le groupe SouB en au côté des FFGCI. Lors de la scission de , elle s'engage dans le groupe PO où elle participe à la rédaction et à la confection du journal.
au centre : Peregrinus « Les Kolkhoz pendant la guerre » et P. Chaulieu (pseudo de Castoriadis) « L'exploitation des paysans sous le capitalisme bureaucratique », originellement publiés dans la revue Socialisme ou barbarie no 4, - (le reste des articles annoncés par le sommaire ne sont pas reproduits ; nom de l'éditeur et date de publication inconnus) ;
à droite : P. Brune (pseudo de Pierre Souyri) « La lutte des classes en Chine bureaucratique », originellement publié dans la revue Socialisme ou barbarie no 24, - (nom de l'éditeur et date de publication inconnus).
Pierre Chaulieu et Claude Montal, « Thèses présentées au IIIe congrès du P.C.I. par les camarades Chaulieu et Montal », Bulletin intérieur. Parti communiste internationaliste (Section française de la 4e Internationale), no 31, , p. 1 à 8 (lire en ligne [PDF])
Jean-François Lyotard, « Sur une idéologie nouvelle », Socialisme ou barbarie, (lire en ligne)
Alberto Masó, « Nos tâches actuelles », Socialisme ou barbarie, (lire en ligne)
Pierre Souyri, « Marxisme et théorie révolutionnaire », Socialisme ou barbarie, (lire en ligne)
Socialisme ou Barbarie, « Aux abonnés et lecteurs de Socialisme ou barbarie » (Courrier adressé aux abonnés et aux lecteurs de Soub annonçant la suspension de la publication de la revue.), Socialisme ou barbarie, (lire en ligne [PDF])
Pierre Chaulieu (Cornelius Castoriadis) et Anton Pannekoek, Correspondance 1953-1954 : Présentation et commentaire d'Henri Simon, Paris, Échanges et mouvement, (lire en ligne [PDF])
Recueils de textes issus de la revue Socialisme ou barbarie
Recueils
Recueils collectifs
Socialisme ou Barbarie, Chronique des grèves en France en 1953 et 1957 : Anthologie, La Bussière, Éditions Acratie,
Socialisme ou Barbarie, Anthologie, La Bussière, Éditions Acratie,
Recueils individuels
Cornelius Castoriadis, La Question du mouvement ouvrier. Tomes 1 et 2 : Écrits politiques 1945-1997. Volumes I & II, Paris, Éditions du Sandre,
Cornelius Castoriadis, Quelle démocratie ? Tomes 1 et 2 : Écrits politiques 1945-1997. Volumes III & IV, Paris, Éditions du Sandre,
Cornelius Castoriadis, La Société bureaucratique : Écrits politiques 1945-1997. Volume V, Paris, Éditions du Sandre,
Cornelius Castoriadis, Sur la dynamique du capitalisme et Autres textes, suivi de L’Impérialisme et la guerre : Écrits politiques 1945-1997. Volume VIII, Paris, Éditions du Sandre,
Claude Lefort, Éléments d'une critique de la bureaucratie (Nouvelle éd.), Paris, Gallimard, coll. « TEL », (1re éd. 1971)
Claude Lefort, L'Invention démocratique : Les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard,
Claude Lefort, Le Temps présent : Écrits 1945-2005, Paris, Belin,
Jean-François Lyotard, La Guerre des Algériens : Écrits 1956-1963, Paris, Galilée, coll. « Débats »,
Daniel Mothé, Journal d'un ouvrier : (1956-1958), Paris, Éditions de Minuit, coll. « Documents »,
Daniel Mothé, Militant chez Renault, Paris, Éditions du Seuil, coll. « La Cité prochaine »,
Benno Sarel [Benno Sternberg], La classe ouvrière d'Allemagne orientale : Essai de chronique (1945-1958), Paris, Éditions ouvrières, coll. « Masses et Militants »,
Pierre Souyri, Révolution et contre-révolution en Chine : Des origines à 1949, Paris, Christian Bourgois,
L'Anti-mythes, « De la scission avec "Socialisme ou Barbarie" à la rupture avec I.C.O. : Entretien avec H. Simon », L'Anti-mythes, no 6, (lire en ligne [PDF])
L'Anti-mythes, « Entretien avec C. Lefort », L'Anti-mythes, no 14, (lire en ligne [PDF])
L'Anti-mythes, « Entretien avec D. Mothé : Ancien ouvrier membre de Socialisme ou Barbarie », L'Anti-mythes, no 18, (lire en ligne [PDF])
Helen Arnold, Daniel Blanchard, Daniel Ferrand, Dominique Gautrat, Georges Petit, Jacques Signorelli et Martine Vidal, « Entretien avec quelques anciens membres de Socialisme ou Barbarie », Entretien présenté et réalisé par Frédéric Thomas, sur dissidences.hypotheses.org, Dissidences (Blog),
Helen Arnold, Daniel Blanchard, Philippe Caumières et Jacques Juillard, « Actualité de "Socialisme ou Barbarie" », Rencontre-débat au Cercle Gramsci le 12 juin 2007, sur lecerclegramsci.com,
Vincent Descombes et Claire Pagès, « Entretien avec Vincent Descombes », Rue Descartes, no 96 « Socialisme ou barbarie », , p. 80-92 (lire en ligne)
Textes
Gérard Genette, « Notes sur Socialisme ou Barbarie », Arguments, no 4, , pp. 8-13 (lire en ligne [PDF])
Yvon Bourdet, « Marxisme et théorie révolutionnaire : Lecture de Cardan, relecture de Castoriadis », Autogestion et socialisme : études, débats, documents, nos 33-34, , p. 159-176 (lire en ligne)
Daniel Mothé, « Beno Sarel est mort », Esprit. Nouvelle série, no 404, , p. 1221-1222 (lire en ligne)
Jean-François Lyotard, « Pierre Souyri : Le marxisme qui n'a pas fini », Esprit, no 6, , p. 11-31 (lire en ligne)
Martine Vidal, « Un bilan de "Socialisme ou Barbarie" ? », L'École émancipée, (lire en ligne)
Daniel Ferrand, « Militer », dans Philippe Caumières, Sophie Klimis et Laurent Van Eynde (dir.), Socialisme ou Barbarie aujourd'hui : Analyses et témoignages. Cahiers Castoriadis n°7, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, (lire en ligne), p. 147-162
Daniel Blanchard, « Le groupe Socialisme ou Barbarie : Notes sur une expérience personnelle », dans Philippe Caumières, Sophie Klimis et Laurent Van Eynde (dir.), Socialisme ou Barbarie aujourd'hui : Analyses et témoignages. Cahiers Castoriadis n°7, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, (lire en ligne), p. 163-170
Helen Arnold, « Socialisme ou Barbarie et les femmes », dans Philippe Caumières, Sophie Klimis et Laurent Van Eynde (dir.), Socialisme ou Barbarie aujourd'hui : Analyses et témoignages. Cahiers Castoriadis n°7, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, (lire en ligne), p. 171-174
Enrique Escobar, « Sur l’influence de Socialisme ou Barbarie et, inévitablement, sur Castoriadis », dans Philippe Caumières, Sophie Klimis et Laurent Van Eynde (dir.), Socialisme ou Barbarie aujourd'hui : Analyses et témoignages. Cahiers Castoriadis n°7, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, (lire en ligne), p. 175-225
Sébastien de Diesbach, La révolution impossible : Mes années avec Socialisme ou Barbarie, Paris, L’Harmattan, coll. « Questions contemporaines »,
Henry Chazé et Henri Simon, « Vous faites l'histoire » : Correspondance 1. 1955-1962 : De Socialisme ou Barbarie à ICO, La Bussière, Éditions Acratie,
Henry Chazé et Henri Simon, Le vent en poupe : Correspondance 2. 1963-1968 : Les années ICO, La Bussière, Éditions Acratie,
Notes et références
Notes
↑Précisions typographiques : qu'il s'agisse des membres de l'organisation ou des commentateurs (voir la « Bibliographie »), le nom de la revue et le nom de l'organisation sont orthographiés :
soit « Socialisme ou barbarie — Socialisme ou barbarie » ;
soit « Socialisme ou Barbarie — Socialisme ou Barbarie ».
↑Pour un aperçu des adhésions et défections à cette organisation, voir l'annexe : « Des militants de SouB ».
Sinon, les membres de cette organisation ayant une page Wikipédia sont listés en fin d'article : « Personnalités de SouB ».
↑Des liens vers des sites web qui proposent des exemplaires numérisés de la revue Socialisme ou barbarie sont référencés en annexe, voir : « Numéros de Soub ».
↑Dans les premières années, les cotisations des militants, les abonnements et les ventes au numéro ne suffisent pas à assurer l'équilibre financier de la revue : Castoriadis renfloue régulièrement la trésorerie de l'organisation[B 33],[B 34].
↑Depuis sa constitution en , SouB s'interroge sur la meilleure forme d'organisation à adopter : non seulement pour le groupe, mais aussi pour le mouvement ouvrier.
Voir plus bas : « Une nouvelle organisation est nécessaire ».
↑À la fin de cette dispute, quelques militants quittent SouB.
Lefort s'éloigne durant quelques années : il ne participe plus au réunion du groupe (ni aux actions), mais il continue à écrire des textes pour la revue[B 68] ; en , il réintègre SouB[B 69],[B 70].
↑Cependant, alors qu'en le groupe ne compte qu'une dizaine de militants[B 38] ; en , les membres de SouB sont plus nombreux[B 71].
Ainsi, entre et le nombre de membres à jour de cotisation est évalué à une quarantaine[B 39],[B 40]. Parmi ces nouveaux membres qui participent aux discussions, on trouve une nouvelle génération de militants, dont Yvon Bourdet, Jean-François Lyotard ou Pierre Souyri[B 56].
Par ailleurs, cette même année , SouB parvient à réunir trois-cents personnes lors d'une réunion publique à la Maison de la Mutualité à Paris[B 62].
↑Des exemplaires du bulletin Informations et liaisons ouvrières sont proposés sur le site webFragments d'Histoire de la gauche radicale[3].
↑Des exemplaires du bulletin Informations et correspondance ouvrières sont proposés sur le site webFragments d'Histoire de la gauche radicale[4].
↑Depuis , Castoriadis travaille à l'OECE comme chef de section ; en , il devient chef de la division des études nationales (l'OECE devient l'OCDE en )[B 103],[5].
↑De à la scission de , l'organisation SouB prend le nom du supplément Pouvoir ouvrier qui rencontre alors un relatif succès[B 108],[B 87].
↑Certains éléments issus de PO participent, après un passage aux Cahiers de Mai, à la constitution de la Gauche Marxiste et son journal : Lutte Continue[B 129].
↑Après la scission de , plusieurs rédacteurs de Soub ont quitté le groupe : Lyotard, Masó, Mothé, Rousseau de Beauplan et Souyri[B 126].
↑Les membres de SouB ont l'habitude de se réunir dans un bar proche de la place de la Bastille : Le Tambour[B 134],[B 135].
↑Ce changement de perspective sur l'évolution du capitalisme par Castoriadis entraîne la seconde scission du groupe en (voir plus haut : « 1963 Seconde scission : quel marxisme ? »).
↑Sur ce modèle, Georges Vivier (voir Soub no 11, -), Mothé (voir Soub no 22, -) et Rousseau de Beauplan (voir Soub no 31, -) proposent des témoignages de leurs expériences sur les chaînes de production[B 18].
Aussi, à l'instar du supplément Tribune ouvrière, SouB crée Pouvoir ouvrier en afin d'élargir le panel des expériences de luttes[B 87].
↑Des membres de SouB participent au « Comité de lutte contre la répression colonialiste » créé par Daniel Guérin en [B 216].
Et Lefort, sans officiellement représenter SouB, côtoie Robert Antelme, Dionys Mascolo et Edgar Morin dans le « Comité d'action des intellectuels contre la poursuite de la guerre d'Algérie » fondé en [B 217].
Rosa Luxemburg fait référence à ce passage au début de « Bourgeois et prolétaires » (précisément la fin de la phrase du § 2) :
« L’histoire de toute société jusqu'à nos jours est l’histoire de luttes de classes.
Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corps de métier et compagnon, bref, oppresseurs et opprimés ont été en opposition constante, ils ont mené une lutte ininterrompue, tantôt cachée, tantôt ouverte, lutte qui chaque fois s'est terminée par une transformation révolutionnaire de la société tout entière ou par la ruine commune des deux classes en lutte. »
↑Raffaele Alberto Ventura, « Castoriadis fonctionnaire : Un philosophe à l’OCDE (1948-1970) », Esprit, no 477, , p. 127-136 (lire en ligne)
↑Thomas Feixa, « "Socialisme ou barbarie" et la révolution hongroise », Le Monde diplomatique, no 631, , p. 26 (lire en ligne)
↑Patrick Massa, « La Chine maoïste vue par Socialisme ou Barbarie : L'œuvre méconnue de Pierre Souyri », Dissidences, no 8, , p. 42-65
↑Bernard Quiriny, « Debord, Castoriadis et Socialisme ou Barbarie : Notes sur une "méprise" », dans Pierre Bottura et Oliver Rohe (dir.), Le cadavre bouge encore : Précis de réanimation littéraire, Paris, 10/18, coll. « Fait et cause », (lire en ligne), p. 215-249
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles
[Caumières 2008] Philippe Caumières, « Pour une praxis renouvelée », dans Philippe Caumières, Sophie Klimis et Laurent Van Eynde (dir.), Praxis et institution, Bruxelles, Presses de l'Université Saint-Louis, coll. « Cahiers Castoriadis » (no 4), (lire en ligne), p. 9-41.
Philippe Gottraux, « Socialisme ou Barbarie : une revue iconoclaste dans la France de l’après-guerre », La Revue des revues, no 23, 1997b, p. 43-68 (lire en ligne)
Philippe Gottraux (propos recueillis par Gérard Delaloye), « Qui étaient les socio-barbares, ces amis de Cornelius Castoriadis ? », Le Nouveau Quotidien, no 1680, mardi 30 décembre 1997c, p. 15 (lire en ligne [PDF])
Philippe Gottraux, « Socialisme ou Barbarie, ou comment rester révolutionnaire », dans Philippe Artières et Michelle Zancarini-Fournel (dir.), 68 : Une histoire collective (962-1981), Paris, La Découverte, coll. « Cahiers Libres », (lire en ligne), p. 202-209
Claude Lefort, « Sur l'article de Morin », Arguments, no 4, , pp. 19-21 (lire en ligne [PDF])
[Legros 2020] Martin Legros, « Socialisme ou barbarie : L’aventure d’une lucidité radicale », Philosophie magazine, no 145, décembre 2020 - janvier 2021, p. 52 et 53 (lire en ligne).
(en) André Liebich, « Socialisme ou Barbarie : A Radical Critique of Bureaucracy », Our Generation, vol. 12, no 2, , p. 55-62 (lire en ligne)
Edgar Morin, « Solécismes ou Barbarismes », Arguments, no 4, , pp. 13-19 (lire en ligne [PDF])
[Pagès 2011] Claire Pagès, « Les Marx de Lyotard », Cités « Lyotard politique », no 45, , p. 69-85 (lire en ligne).
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[Raflin 1987] Marie-France Raflin, « Socialisme ou barbarie », Les Cahiers de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, no 6, , p. 85-93 (lire en ligne).
[Raynaud 1989] Philippe Raynaud, « Société bureaucratique et totalitarisme : Remarques sur l'évolution du groupe Socialisme ou Barbarie », Revue européenne des sciences sociales, vol. 27, no 86 « Pour une philosophie militante de la démocratie. Autonomie et autotransformation de la société », , pp. 255-268 (lire en ligne).
(en) Marcel Van Der Linden, « Socialisme ou Barbarie : A French Revolutionary Group (1949-65) », Left History, vol. 5, no 1, , p. 7-37 (lire en ligne)
[Vega 2011] Amparo Vega, « Socialisme ou Barbarie et le militantisme de Lyotard », Cités « Lyotard politique », no 45, , p. 31-43 (lire en ligne).
Pierre Vidal-Naquet, « Souvenirs à bâtons rompus sur Cornelius Castoriadis et Socialisme ou Barbarie », Revue européenne des sciences sociales, vol. 27, no 86 « Pour une philosophie militante de la démocratie. Autonomie et autotransformation de la société », , pp. 16-26 (lire en ligne)
Ouvrages
Philippe Caumières (dir.), Sophie Klimis (dir.) et Laurent Van Eynde (dir.), Socialisme ou Barbarie aujourd'hui : Analyses et témoignages, Bruxelles, Presses de l'Université Saint-Louis, coll. « Cahiers Castoriadis » (no 7), (lire en ligne)
[David 2000] Gérard David, Cornelius Castoriadis : Le projet d'autonomie, Paris, Michalon, .
[Dosse 2018] François Dosse, Castoriadis : Une vie, Paris, La Découverte, coll. « Poche — Sciences humaines et sociales », (1re éd. 2014) (lire en ligne).
[Frager 2021] Dominique Frager, Socialisme ou Barbarie : L'aventure d'un groupe (1946-1969), Paris, Syllepse, coll. « Utopie Critique », .
(de) Andrea Gabler, Antizipierte Autonomie : Zur Theorie und Praxis der Gruppe "Socialisme ou Barbarie" (1949-1967), Hanover, Offizin,
[Gombin 1971] Richard Gombin, Les origines du gauchisme, Paris, Seuil, coll. « Politique », .
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Claire Pagès (resp.), « Socialisme ou barbarie », Rue Descartes, no 96, 2019a (lire en ligne)
[Poirier 2011a] Nicolas Poirier, L'ontologie politique de Castoriadis : Création et Institution, Paris, Payot & Rivages, coll. « Critique de la politique », 2011a.
[Poirier 2020] Nicolas Poirier, Introduction à Claude Lefort, Paris, La Découverte, coll. « Repères », (lire en ligne).
[Poltier 1998] Hugues Poltier, Passion du politique : La pensée de Claude Lefort, Genève, Labor et Fides, coll. « Le Champ éthique », .
[Prat 2012] Jean-Louis Prat, Introduction à Castoriadis, Paris, La Découverte, coll. « Repères », (1re éd. 2007) (lire en ligne).
[Raflin 2005] Marie-France Raflin, « Socialisme ou Barbarie » : Du vrai communisme à la radicalité (Thèse de doctorat en Science politique, spécialité Sociologie politique, sous la direction de René Mouriaux), Paris, Institut d'études politiques de Paris, (lire en ligne [PDF]).
Jacques Roussel, « Les enfants du prophète : Histoire du mouvement trotskiste en France », Cahiers Spartacus, b no 44,
[Simon 2015] Roland Simon, Histoire critique de l'ultra-gauche, Marseille, Senonevero, (1re éd. 2009) (lire en ligne [PDF]).