Serge Fischer obtient en le diplôme technique de bibliothécaire puis en le diplôme supérieur des bibliothèques. Il est nommé aide de bibliothèque à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) en puis bibliothécaire le [6]. Il participe ainsi au déménagement des collections de la BNU vers le Puy-de-Dôme au début de la Seconde guerre mondiale face aux menaces d'invasion de la France par l'Allemagne nazie. À partir de , il est chargé de veiller sur une partie des collections de la BNU et lorsque les Allemands demandent en le retour des ouvrages à Strasbourg, il camoufle une partie des fonds, notamment les documents les plus précieux, pour éviter leur rapatriement en Alsace annexée[3].
Le bibliothécaire s'engage ensuite dans la Résistance sous les pseudonymes de Raoul et de Maurice. En il intègre d'abord le mouvement Combat puis devient durant l'été un des responsables du Front national de lutte pour l’indépendance de la France, lancé le par le PCF[3]. À ce titre, il joue un rôle important dans la résistance locale[7].
En , Raoul Calas charge Serge Fischer de fonder le Front national universitaire pour le Puy-de-Dôme. Il imprime ainsi des fausses cartes d'identité, des cartes d'alimentation et des tracts de la Résistance dont il organise la distribution, notamment aux étudiants alsaciens et lorrains repliés à Clermont-Ferrand avec l'université de Strasbourg. Il redirige les personnes qu'il juge dignes de confiance pour qu'elles s'engagent dans le maquis. Il organise de plus la liaison du Front national avec d'autres mouvements de résistance tels Combat, Franc-Tireur, Libération et l’Armée secrète[3].
Salle de lecture de la bibliothèque Lafayette de Clermont-Ferrand où Serge Fischer a été arrêté en .
Plaque commémorative dans l'actuelle bibliothèque universitaire des Lettres et Sciences humaines (site Lafayette) de Clermont-Ferrand.
Libéré le , il regagne dans des conditions difficiles la France libérée. Brisé physiquement et ayant vieilli prématurément, il rejoint Clermont-Ferrand le [3]. Il reprend son activité professionnelle à la BNU à l’automne . Il est alors chargé d'évaluer les pertes de la bibliothèque durant la guerre, notamment dans les domaines des sciences, de la médecine et des thèses. Le bureau d'études dont il fait partie conclut ainsi dans un rapport de que 309 010 ouvrages ont été détruits ou endommagés pendant la guerre[9].
Serge Fischer est nommé conservateur le et termine sa carrière à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg[7]. Il occupe successivement les postes de responsable de la section des sciences, puis de celles des langues orientales, avant de prendre sa retraite en [3]. Il décède le à Strasbourg à l'âge de 69 ans[4].
Bibliothèque nationale et universitaire, Serge Fischer, 1907-1976, Strasbourg, , 39 p. (ISBN978-2-85923-039-5)
Matthieu Arnold, « La rafle du 25 novembre 1943 », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, vol. 91, no 3, , p. 353–363 (DOI10.3406/rhpr.2011.1567, lire en ligne, consulté le )
Frédéric Barbier, Bibliothèques Strasbourg : origines - XXIe siècle, [Paris], Éditions des Cendres, , 444 p. (ISBN978-2-8592-3060-9)
Christophe Didier et Madeleine Zeller, Métamorphoses : un bâtiment, des collections, Strasbourg, Bibliothèque nationale et universitaire, , 349 p. (ISBN978-2-8592-3056-2)
Paul Hagenmuller, Serge Fischer, Ernest Hoepffneret al., De l'université aux camps de concentration : témoignages strasbourgeois, Paris, Les Belles lettres, , 4e éd. (1re éd. 1947), XI-560 p.