Le Salon de Bruxelles de 1836 est la dixième édition du Salon de Bruxelles, exposition périodique d'œuvres d'artistes vivants. Il a lieu en 1836, du au dans les anciens appartements du palais de Charles de Lorraine à Bruxelles, à l'initiative de la Société royale de Bruxelles pour l'encouragement des beaux-arts.
Ce salon est le second organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831. Les prix sont remis sous forme de médailles d'or, d'argent et de bronze. La catégorie « architecture » est désormais absente du salon.
Organisation
Pour chaque exposition, les dates et l'organisation générale sont fixées par Arrêté royal, sur proposition du ministre responsable. La commission directrice de l'exposition est ensuite nommée par Arrêté ministériel, le règlement de l'exposition est également fixé par Arrêté ministériel. Chaque salon est donc géré par une commission directrice distincte[1].
Contexte
Ce salon est le second organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831. Répondant aux vœux du public, l'exposition est prolongée de trois semaines au-delà de la date initiale de clôture qui est dès lors fixée au . L'exposition est également visitée par quelques amateurs et peintres allemands, venus afin de nouer des relations entre leur pays et la Belgique et exposer désormais réciproquement des œuvres d'art de part et d'autre du Rhin[2]. Pour la première fois, le roi Léopold Ier et la reine Louise visitent l'exposition[3].
Selon la revue La Renaissance, ce Salon marque une accalmie dans la fougue de réaction coloriste pour briser le principe classique qui a prévalu lors du Salon de 1833. La discipline est revenue et montre déjà presque organisés les éléments de l'art flamand nouveau[4].
Catalogue
Alors que le Salon de 1833 comprenait près de 450 numéros, l'édition de 1836 en propose 610. Les catégories sont : peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie[5]. Les tableaux représentant des sujets historiques sont nombreux et sont souvent peints par de très jeunes artistes[6]. Le sujet des derniers moments du comte d'Egmont est représenté par plusieurs peintres : les Anversois Jean-Baptiste Van Rooy et Pierre Kremer, ainsi que le bruxellois Jean Désiré de Fiennes[7].
Parmi les peintures remarquées, figurent les intérieurs d'églises aux personnages parfois trop nombreux de Jules Victor Génisson, les scènes de genre que Charles Brias exécute avec un fini précieux tel Le Marché au beurre à Bruxelles ou le Retour d'une école rurale. Louis Somers expose Pensionnat incendié : le sujet est bien choisi, plein d'intérêt et fournit au jeune artiste l'occasion de s'essayer à la peinture des passions, sans se jeter tout à fait au milieu des grandes difficultés de l'expression[8]. Adèle Kindt, habituée des Salons de Bruxelles (1827 et 1833) expose huit œuvres, dont Philippe II et Élisabeth de France, une œuvre de beaucoup de mérites, mais manqué comme tableau d'histoire et quatre portraits vrais de ton et d'expression[9]. Ferdinand Marinus expose six paysages mosans de valeur inégale[10]. Joseph Laurent Dyckmans expose une Partie de dames. Le peintre Henri Lehon a adressé trois marines, dont Naufrage près du Fort rouge devant Calais qui annonce un talent prometteur[11]. Quant au peintre français Eugène Isabey, il a envoyé une Vue d'une ville normande qui ne permet pas de juger de l'étendue de son talent[12]. Les œuvres du peintre français Louis Joseph César Ducornet retiennent l'attention des visiteurs, en raison du handicap (la phocomélie) dont il est atteint[3].
Résultats
Lors de la réunion de la commission des récompenses, tandis que 280 artistes ont exposé, les distinctions suivantes sont octroyées par le ministère de l'Intérieur et confirmées par un Arrêté royal du : 12 médailles d'or, 30 médailles d'argent et 44 médailles de bronze, ce qui est jugé excessif[13].
Médailles
Les lieux indiqués correspondent aux villes dans lesquelles les artistes travaillent en 1836.
Pour sa part, le roi Léopold Ier enrichit sa galerie personnelle de plusieurs toiles : Le Sommeil de Jésus de François-Joseph Navez, Derniers moments de Charles Ier de Gustave Wappers, et d'un groupe en marbre Adolescent qui soustrait un lapin aux poursuites d'une levrette par Louis-Eugène Simonis[20].
↑Rédaction, « Nouvelles diverses », Le Belge, no 329, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bTristan, « Les Salons triennaux depuis 1830 », Le Vingtième siècle, no 257, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Association nationale pour favoriser les arts en Belgique, La Renaissance chronique des arts et de la littérature, t. 1, Bruxelles, Société des Beaux-Arts, 1839-1840, 192 p. (lire en ligne), p. 38.
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie des artistes vivans, exposés au Salon de 1836, Bruxelles, Vandooren frères, , 52 p. (lire en ligne).
↑Henri Hymans, « Ferdinand de Braekeleer », Annuaire de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, vol. 51, , p. 269-270 (lire en ligne, consulté le ).
Louis Alvin, Compte-rendu du salon d'exposition de Bruxelles, Bruxelles, JP Meline, , 517 p. (lire en ligne).
Catalogue
Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie des artistes vivans, exposés au Salon de 1836, Bruxelles, Vandooren frères, , 52 p. (lire en ligne).