Philippe-Paul de Ségur est le fils du comte Louis-Philippe de Ségur et d'Antoinette Elisabeth Marie d'Aguesseau.
Engagé volontaire dans le corps des Hussards le , sous-lieutenant dès le dans l'armée du Rhin, il fait sous Moreau la campagne de Bavière et assiste à la bataille de Hohenlinden. Il passe avec le grade de lieutenant dans l'armée du général Macdonald en novembre de la même année, chargé de combattre les autrichiens dans le canton des Grisons. Il écrit à cette occasion son premier ouvrage: Lettre sur la campagne de Macdonald, paru à Paris en 1802. Il est nommé lieutenant aide de camp du général de Beurnonville le , capitaine le , adjoint à l'état-major du palais impérial le , puis officier d'état-major général de la Grande Armée en . Il assiste à la bataille d'Austerlitz puis fut choisi par Napoléon pour accompagner à Naples le roi Joseph. Il est chef d'escadron du 13e Chasseurs le , présent au siège de Gaète, puis rappelé à la Grande Armée pour les opérations en Prusse puis en Pologne, avant d'être fait prisonnier par les Russes le jusqu'à la paix de Tilsitt (). Rappelé à Paris, il y épouse la fille du comte de Luçay, premier préfet du Palais. Major le au 6e Hussards, blessé au combat de Somo-Sierra le , général de brigade le , aide de camp de l'Empereur, il l'accompagne lors de la campagne de Russie.
Il a laissé une Histoire de Napoléon et de la Grande Armée en 1812, précieuse pour les historiens. Les dernières campagnes de Napoléon y sont décrites avec un grand sens de l'épopée et du tragique. Sa vision des événements est cependant vivement contestée par les inconditionnels de Napoléon. Le général baron Gourgaud, en particulier, publie une réponse d'une telle violence que les deux hommes vont sur le terrain s'en expliquer. Philippe de Ségur y est blessé par le redoutable ancien compagnon d'exil de l'Empereur.
Le , il devient maréchal de camp au corps royal d'état-major, et il est mis en disponibilité le . Il devient membre de l'Académie française en 1830. Il est élevé au grade de lieutenant général le , pair de France le suivant, dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie, et il est placé dans la section de réserve du cadre de l'état-major général le . Il est fait grand-croix de la Légion d'honneur le , et il est admis à la retraite le .
Lettre sur la campagne du général Macdonald dans les Grisons. Paris et Strasbourg : chez Treutel et Würtz, 1802, in-8°, 120 p.
Histoire de Napoléon et de la Grande Armée, pendant l'année 1812. Paris : Baudouin frères, 1824. 2 vol. in-8°
Histoire de Charles VIII. Paris : Bellizard, 1835. 2 vol. in-8°
Histoire de la Russie et de Pierre le Grand. Paris : Baudouin frères, 1829. in-8°, 584 p.
Histoire et mémoires. Paris : Firmin-Didot frères, 1873. 7 vol. in 8°
Mélanges. Paris : Firmin-Didot frères, 1873. in-8°, 528 p. Le Comte de Ségur termine dans cet ouvrage (tomes 10 et 11) Les Œuvres complètes écrites par son père Louis-Philippe, Comte et Marquis de Ségur (1753 - 1830).
De 1800 à 1812. Un aide de camp de Napoléon. Mémoire du général Comte de Ségur. Paris : Firmin-Didot frères, 1894-1895. 3 vol. in-8°. Le 3e vol. est consacré à la période 1813-1814-1815 : Du Rhin à Fontainebleau. Cette édition a été publiée par les soins de son petit-fils le Comte Louis de Ségur.
La campagne de Russie, récit dédié à ses compagnons d'armes, fût publié en 1825 et le succès en fut si grand que de nombreuses éditions tant en France qu'à l'étranger n'ont pas lassé la curiosité du public[1].
Références
↑Général Comte Philippe de Ségur, La campagne de Russie, Paris, Editions R. Simon, , 288 p., p. 7 préface de l'éditeur.
Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 444