1921 (Section québécoise du PCC) 1941 (Parti ouvrier progressiste) 1965 : Parti communiste du Québec 2005 : Parti communiste du Québec (section du Parti communiste du Canada)
Siège
5359, av. du Parc Montréal, Québec, H2V 4G9 Canada
Le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) est un parti politique provincial québécois reconnu depuis 2023 par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ)[2]. Le Parti a aussi été reconnu de 1965 à 2003[3].
Le Parti communiste du Canada, fondé à Guelph en Ontario, a rapidement acquis des membres au Québec, à peine un an après sa création. En 1922, des membres du Montreal Labour College ont rejoint le parti[5], formant le premier noyau du parti au Québec, connu à l'époque sous le nom de district communiste No.2 du PCC. Ce groupe était dirigé par le jeune syndicaliste Sydney Sarkin et comprenait Bella Gauld, Annie Buller, Michael Buhay, Becky Buhay et Emery Simard[6]. En 1926, lors des élections fédérales canadiennes, le Parti communiste du Canada présente pour la première fois un candidat au Québec. Michael Buhay, un coupeur de vêtements, se présente dans la circonscription de Cartier (aujourd'hui Laurier—Sainte-Marie et Outremont) à Montréal[7].
Le 14 janvier 1935, la section québécoise du Parti communiste publie son premier journal officiel en français, intitulé Clarté. Ce journal aborde des sujets tels que l'assurance chômage, le droit de vote des femmes et les restrictions à la liberté d'association et d'expression[8]. Le 15 janvier 1935, le lendemain de la publication, une foule de 2 500 personnes assiste aux funérailles de Paul Delisle, chef francophone du Parti communiste à Montréal, décédé d'un cancer le 13 janvier. Tim Buck, Sam Carr et Fred Rose portent le cercueil et s'adressent à la foule pour souligner le rôle important de Delisle dans le mouvement révolutionnaire canadien. Delisle était de retour d'un séjour d'études de 14 mois à Moscou. En 1936, le premier comité exécutif du Parti communiste est créé au Québec. Évariste Dubé est nommé président et Stanley Bréhaut Ryerson secrétaire. Parmi les membres éminents figurent Fred Rose, Emile Godin, Alec Rosenberg, Emery Samuel, Alex Gauld, Mme Léo Lebrun, Willie Fortin, Jean Bourget et Sydney Sarkin.
En 1937, le Gouvernement Maurice Duplessis, récemment élu, promulgue la Loi protégeant la province contre la propagande communiste (Loi du Cadenas) qui lutte contre le communisme en restreignant la liberté d'association et la liberté de la presse. Le journal Clarté est interdit en novembre de la même année.
En , le premier congrès du Parti ouvrier progressiste du Québec à Montréal regroupe 172 déléguées représentant 40 cellules du parti.
Le , Fred Rose est arrêté et accusé d'espionnage pour le compte de l'Union soviétique à la suite des révélations d’Igor Gouzenko[11]. Il sera libéré après six ans de prison et exilé en Pologne où il finira ses jours. Le gouvernement canadien ne lui donnera jamais le droit de revenir au pays. Gui Caron est nommé chef provincial du P.O.P. la même année.
Dix ans plus tard, le , insatisfait des explications fournies par Buck à propos du rapport Khrouchtchev, Gui Caron démissionne du P.O.P. entrainant avec lui cinq autres membres du comité provincial: Ken Perry, Harry Gulkin, Norman Nerenberg, Frank Arnold et Pierre Gélinas. En , dans un article publié dans Clarté, Henri Gagnon estime que 200 membres ont quitté le Parti depuis les révélations de Khrouchtchev.
En avril 1965, le Comité national du Parti communiste du Canada annonce la tenue d'un congrès à l'automne pour la fondation d'un parti provincial au Québec. Le 28 novembre 1965 est créé officiellement le Parti communiste du Québec, un parti provincial reconnu par le Directeur général des élections du Québec[12]. Samuel Walsh sera le chef du parti jusqu'en 1990. Dès sa création, le parti communiste du Québec reconnaît le droit à l’autodétermination nationale du Québec et l’autodétermination des premières nations du Québec[13]. Il considère la nationalisation de l'électricité comme le point culminant de la Révolution tranquille[14].
Le parti présente ses premiers candidats aux élections générales québécoises de 1966 en juin, mais ils n'obtiennent que peu de voix. En septembre 1967, le parti adopte sa position officielle sur la question nationale du Québec, il propose une nouvelle constitution qui permettra un pacte avec la nation canadienne sur un pied d'égalité[15]. Le parti critique fortement les nouvelles lois du Gouvernement Jean-Jacques Bertrand visant les organisations syndicales en 1968[16],[17]et milite contre le règlement interdisant les assemblées publiques et les manifestations de la ville de Montréal en 1969[18]. Le parti tient son 3e congrès national au début de 1970 et appuie le projet de Loi 62 voulant imposer à toute l'île de Montréal des commissions scolaires unifiées, laïques et neutres[19].
En mai 1970, le parti donne son appui au Front commun intersyndical et aux manifestations des étudiants de l'Université McGill contre l'implication américaine dans la Guerre civile cambodgienne et la fusillade de l'université d'État de Kent[20]. À l'été 1970, le parti communiste du Québec entame des négociations avec le Front d'action populaire (FRAP), un parti politique municipal d'opposition au maire Jean Drapeau[21].
La Crise d'Octobre de 1970 entraine avec elle la Loi sur les mesures de guerre. Le parti dénonce les mesures du gouvernement et le terrorisme du Front de libération du Québec (FLQ)[22],[23]. En mars 1971, Jeannette Walsh participe à une série de conférences pour défendre l'idée de l'autodétermination du Québec. En 1975, le parti soutient que la Commission Cliche a entraîné des sanctions qui ont soumis le mouvement syndical à l'État. Lors du référendum sur la souveraineté du Québec, en 1980, bien qu'il s'opposait au camp du Non, le PCQ n'a pas appelé directement à soutenir le camp du Oui lors du référendum de 1980, proposant plutôt une question alternative à celle du Parti québécois qui met de l'avant la nécessité de former un état national puis former un pacte avec le Canada sur un pied d'égalité..
Histoire du parti après la chute des régimes communistes en Europe
En , le Parti communiste du Canada collabore avec des membres du Groupe communiste ouvrier (GCO), un groupe originellement d’allégeance maoïste basé au Québec dont les membres sont issus pour la plupart de l’ancien Parti communiste ouvrier du Canada, pour publier un périodique d'actualité en langue française: La Nouvelle Forge[24]. Ensemble, ils établissent un bureau sur l'avenue De Lorimier pour reconstruire la base du parti au Québec avec l'aide du GCO[25]. À la fin de 1998, le GCO est dissous et plusieurs de ses membres s'allient officiellement à un petit groupe de militants d’origine grecque pour remettre sur pied la section du PCC au Québec. En le PCQ revient officiellement au sein du PCC.
En , une fraction nationaliste du PCQ dirigée par l'ancien chef André Parizeau tente de couper les liens du Parti communiste du Québec avec le Parti communiste du Canada[26]. Ce groupe procède à l'expulsion de plusieurs membres clés puis tente de changer plusieurs dispositions des Statuts et du Programme par rapport à l'implication syndicale, la place du parti au sein de l’Union des forces progressistes (UFP), le contrôle éditorial du journal et la collégialité au sein de la direction du Parti. Le Comité central du Parti communiste du Canada expulse les anciens dirigeants André Parizeau, Pierre Klépock et Kenneth Higham. Dans le même temps, il réadmet les membres du Comité exécutif national du PCQ qui ont été expulsés par cette faction dissidente[26].
Depuis le schisme, le Parti communiste du Québec, tout en réclamant une certaine indépendance à titre de section, s'est considérablement rapproché du Parti communiste du Canada principalement dans l'organisation des élections fédérales. Le chef du parti communiste du Québec, Pierre Fontaine fut d’ailleurs élu membre de l'exécutif du comité central du Parti communiste du Canada lors du 37e Congrès du parti en [27].
Le , le Parti communiste du Canada et la Coalition BDS-Québec annoncent qu'ils poursuivent la ville de Montréal devant la Cour du Québec. La ville a, selon eux, violé leurs droits constitutionnels et la liberté d'expression des militants en arrachant des pancartes de BDS-Québec et du Parti communiste du Canada durant la campagne électorale de 2015[28].
Le , Pierre Fontaine, chef du PCQ-PCC depuis 2005, décède des suites d'une crise cardiaque[29]. Adrien Welsh, membre du Comité national, est alors élevé au poste de Secrétaire national par intérim[30], en vue de le remplacer, et, officiellement élu à ce titre, à la suite de la deuxième partie et clôture du XIXe congrès du PCQ-PCC, tenue en personne le 16 octobre 2021, la première partie ayant eu lieu le 2 mars de façon virtuelle, en raison de la pandémie de Covid-19.
LeLe parti a dénoncé la complicité du Canada dans les massacres perpétrés par Israël à Gaza en 2023 et 2024[31]. Le Parti a tenu son 20e Congrès à Montréal le 25 et 26 mai 2024 en présence de la consule générale de Cuba à Montréal et des représentants du Parti communiste de Colombie, de l'Organisation du Parti communiste libanais-Montréal, ainsi qu'avec la cheffe du Parti communiste du Canada, Elizabeth Rowley[32].
Participations aux élections provinciales
Le Parti communiste du Québec a participé à neuf élections générales québécoises de 1966 à 1998 et y a obtenu des résultats ne dépassant jamais 0,05 %.
Le Parti ne présente plus de candidats aux élections provinciales québécoises depuis 1998 et a travaillé de concert avec Québec solidaire. En 2018 suivant la jonction entre Québec Solidaire et Option Nationale, le Parti cessa son association avec Québec Solidaire - décision prise lors de son 18e congrès[33]. Le parti a perdu son accréditation du DGEQ en 2003, mais l'a regagné en mars 2023[34].
Marcel Fournier, Communisme et anticommunisme au Québec (1920-1950),
Robert Comeau et Bernard Dionne, Les communistes au Québec 1936-1956 : sur le Parti communiste du Canada/Parti ouvrier-progressiste, Montréal, Presses de l'unité, coll. « Histoire/Débats 1981 », , 104 p.
Robert Comeau et Bernard Dionne, dir. Le droit de se taire, Histoire des communistes au Québec de la Première Guerre mondiale à la Révolution tranquille, Outremont (Montréal), VLB éditeur, 1989, 542 p.