L’Organisation de la coopération islamique (OCI), en arabe : منظمة التعاون الإسلامي (Munaẓẓamat at-Taʿāwun al-islāmī), en anglais : Organisation of Islamic Cooperation (OIC), appelée jusqu'en 2011 Organisation de la conférence islamique (en arabe : منظمة المؤتمر الإسلامي, en anglais : Organisation of the Islamic Conference), est une organisation intergouvernementale créée le à Rabat. Son siège se situe à Djeddah en Arabie saoudite et elle possède une délégation permanente aux Nations unies.
Regroupant 57 États membres, sa vocation est de promouvoir la coopération dans les domaines économiques, sociaux, culturels et scientifiques (grâce notamment à la Banque islamique de développement), mais aussi la sauvegarde des lieux saints de l'islam ou encore le soutien aux peuples palestinien et Ouïghours. À l'échelle mondiale, il n'existe pas d'autre organisation confessionnelle dont les membres signataires soient des États.
Les buts de l'Organisation de la coopération islamique, définis par une charte élaborée à Djeddah en , sont les suivants :
consolider la solidarité islamique entre les États membres ;
renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques ainsi que dans les autres domaines d'importance vitale et procéder à davantage de consultations entre les pays membres au sein des organisations internationales ;
œuvrer à éliminer la discrimination raciale et le colonialisme sous toutes ses formes ;
prendre les mesures nécessaires pour consolider la paix et la sécurité mondiale fondées sur la justice ;
D'autres États comptant des millions de musulmans ne sont pas membres de l'OCI ou ne sont que membres observateurs, comme l'Inde (dont la participation a été bloquée par le Pakistan) et la Russie (membre observateur depuis 2005). Au contraire, des pays comptant une minorité de musulmans en sont membres, comme le Guyana, l'Ouganda ou le Suriname.
Historique
Le , plusieurs dirigeants de pays à majorité musulmane se réunissent à Rabat au Maroc à la suite de l'incendie criminel de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem le par un fondamentaliste chrétien de nationalité australienne. Cependant, en toile de fond, la création de l'OCI est la réponse saoudienne à l'influence du Mouvement des non-alignés créé, en 1955, par Nasser, Nehru, Soekarno et Zhou Enlai.
En , la première conférence islamique des ministres des Affaires étrangères a lieu à Djeddah. Elle crée un secrétariat général chargé d'assurer la liaison entre les États membres et de coordonner leur action. Elle fixe son siège provisoire à Djeddah, dans l'attente de la « libération de Jérusalem ».
Le , l'OCI, réunissant les ministres des Affaires étrangères des 44 pays membres, condamnent à leur tour le livre Les Versets sataniques, mais se bornent à exiger l'interdiction du livre, à recommander l'adoption « de législation nécessaire à la protection des idées religieuses d'autrui » et à affirmer que l'auteur « est considéré comme hérétique ».
En , l'OCI rédige le « document de La Mecque ». Signé par des dignitaires irakiens chiites et sunnites, le texte lance un appel à la fin des violences interconfessionnelles, à la libération de tous les otages et à la préservation de l'unité de l'Irak[6].
L'Organisation de la conférence islamique prend le nom d'Organisation de la coopération islamique le .
Le second drapeau, adopté en 2011 en même temps que l'organisation a changé de nom, consiste en un croissant et un globe verts, au centre duquel se trouve la kaaba.
Influence et critiques
En 2016, l'OCI impose à l'ONU d'expulser les ONGLGBT d'une conférence consacrée au sida du 8 au , conférence destinée à l'élaboration d'un plan d'éradication du VIH d'ici 2030[10]. Les États-Unis et l'Union européenne protestent officiellement contre la décision[11].
Le , en réponse à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'État d'Israël par les États-Unis de Donald Trump, l'OCI réunie à Istanbul reconnaît Jérusalem-Est comme la capitale de la Palestine, et appelle la communauté internationale à faire de même[12].
« [l'OCI], dont la majorité des membres ont l'islam pour religion d'État et où toute critique est assimilée au blasphème, est souvent accusée de vouloir faire reconnaître au niveau international un délit de “diffamation des religions” sous couvert de lutte contre l'islamophobie. »
En décembre 2020, une coalition de groupes musulmans américains a critiqué l'Organisation de la coopération islamique pour ne pas avoir pris la parole pour empêcher les abus contre les Ouïghours et a accusé les États membres d'être « intimidés par la puissance chinoise ».
↑(en) Alfred Znamierowski, The world encyclopedia of flags : the definitive guide to international flags, banners, standards and ensigns, Hermes House, , 256 p. (ISBN1-84309-042-2), p. 228.
↑« Les dirigeants musulmans appellent à reconnaître Jérusalem-Est comme "capitale de l’État de Palestine" », Le Monde, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
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Mark Zimdars, « L'Organisation de la Conférence Islamique », Verfassung und Recht in Übersee / Law and Politics in Africa, Asia and Latin America, vol. 24, no 4, , p. 406-448 (JSTOR:43110862)