Au milieu du IIe siècle av. J.-C. cité antique subit un important incendie. Plusieurs indices matériels, sous la forme d'éléments architecturaux et d'artéfacts de fabrication artisanale, confirment que l'occupation du site se développe et s'accroît postérieurement à cet événement[3].
Mediolanum Biturigum connaît son apogée entre le milieu du IIe et le début du Ier siècle av. J.-C. Au cours de cette période, à La Tène « finale » (« C2 » - « D1 »), une voie commerciale, reliant l'Oppidum de Lemonum (l'actuelle ville de Poitiers), à celle de Lugdunum (autrement dit, l'antique Lyon), dessert alors l'antique cité berrichonne[3],[5]. À cette même époque, de nombreux hiérarques gaulois, pour la plupart de riches commerçants en produits vinicoles de provenance italienne, se sont implantés à Mediolanum/Châteaumeillant. Une grande quantité d'amphores[c]gréco-italiques, mise en évidence au cours des multiples programmes d'explorations préventives réalisées tout au long du XXe et du début du XIXe siècle, témoigne de l'orientation économique de la ville antique Biturige[3],[5]. Située au cœur de la Gaulelaténienne, l'oppidum berrichon apparaît alors comme une « plaque tournante » du secteur vinicole[3].
Quoique dans une moindre mesure, et comme le suggèrent certaines constructions exhumées lors d'investigations archéologiques, l'utilisation de l'oppidum se perpétue à l'époque romaine[3].
Les structures protohistoriques du site révèlent une imposante muraille, sous la forme d'un murus gallicus. Cette fortification vient ceindre les habitations domestiques[3]. En outre, dans les marges de l'agglomération gauloise, plusieurs fosses ont été mises en évidence. La présence de ces « puits » tend à suggérer l'emplacement d'une nécropole[3],[5].
Localisation et toponymie
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Contexte géographique
Oppidum de 25 ha, peu élevé, de forme quadrangulaire et bordé de deux rivières parallèles.
Pour les linguistes, le toponymeMediolanum, est un terme récursif qui fait traditionnellement référence aux éléments géographiques de « plaine médiane », ou « milieu de la plaine », ou encore, « plaine du milieu »[7]. Toutefois, certains spécialistes, comme le philologisteGeorges Dottin (1863-1928), ont mis en évidence que le suffixe de déclinaison latine "-lanum" de Mediolanum serait étroitement associé au mot breton« lan », se traduisant par les termes « église », « sanctuaire », ou encore « terre consacrée »[7]. Le nom de Mediolanum peut aussi être étroitement associé à la présence d'un complexe protohistorique à caractère cultuel[d] et dont l'implantation est antérieure à l'assise de la cité[8]. Sous cet angle, le suffixe "-lanum" se rapporte alors à un lieu de « clairière » ou d'« enclos sacré »[8].
Globalement, Mediolanum, mot de consonance latine et de racine celtique[e]. se révèle au sein d'une aire géographique clairement délimitée. Il s'agit de l'ensemble des territoires celtiques (à l'exception de l'Ibérie), et de koinè (ou culture) celte, soit une zone qui englobe la Gaule Chevelue, la Belgique, l'Armorique, la Bretagne insulaire, la Cisalpine et la Transalpine[7]. Par ailleurs, l'adjonction du terme Mediolanum à certains complexes urbains celtes, correspond à une période allant de la fin l'époque hallstattienne « D » / début de celle La Tène « A »[f] (Ve siècle av. J.-C.), jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C.[7].
Outre le cadre strictement topographique, trois autres facteurs apparaissent déterminer le choix de dénomination de certaines villes protohistoriques ou antique sous le toponyme Mediolanum : il s'agit des contextes géologique, pédologique et hydrographique[7]. Ainsi, de nombreuses cités dont le nom est Mediolanum ou un dérivé de ce terme, sont fréquemment signalées dans les bassins hydrographiques du Rhône, de la Loire, et de la Seine[9].
Le nom de l'oppidum de Châteaumeillant apparaît quant à lui sous la forme de Mediolanum Biturigum[g],[10].
À l'instar des autres cités recensées en Gaule et baptisées du nom de Mediolanum, l'oppidum de Châteaumeillant se révèle être une agglomération d'importance dès l'époque gallo-romaine, sous la forme d'un vicus. Ultérieurement, ce statut de métropole semble se perpétuer au cours du Haut Moyen Âge (à l'époque mérovingienne) : la ville berrichonne se présente alors tel un castrum[11].
Découvertes et fouilles
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↑Sonia Syllac, « Sophie Krausz nous raconte l'histoire du site archéologique de Châteaumeillant », site internet de l'Université de Bordeaux/Montaigne, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cMichel Roblin, « Histoire du peuplement et de l'habitat en France aux époques anciennes », École pratique des hautes études, vol. 4e section, Sciences historiques et philologiques, no Annuaire 1975-1976, , p. 417-418 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bElisabeth Pailard-Frutieaux, « Le village disparu de Montmélian aux confins du Parisis et du Senlisis sur les communes de Saint-Witz (Val-d’Oise) et de Mortefontaine (Oise) : du Mediolanum celtique aux châteaux et églises de Montmélian », dans Elisabeth Pailard-Frutieaux et al., Revue archéologique de Picardie : Hommage à Marc Durand, vol. supplément, (DOI10.3406/pica.2009.3380, lire en ligne), p. 57.
Sophie Krausz, « La topographie et les fortifications celtiques de l’oppidum biturige de Châteaumeillant-Mediolanum (Cher) », Revue archéologique du Centre de la France, t. 45-46, 2006-2007 (ISSN1951-6207, lire en ligne, consulté le )
Sophie Krausz, « La sculpture celtique anthropomorphe à Châteaumeillant (Cher) : découverte récente d’une main en grès », Revue archéologique du Centre de la France, t. 48, (ISSN1951-6207, lire en ligne, consulté le )
Jean-Miche Desbordes, « Un problème de géographie historique : le Médiolanum chez les Celtes », Revue archéologique du Centre de la France, t. 10, fasc. 3-4, , p. 187-201 (ISSN1951-6207, lire en ligne, consulté le )
Yves Menez, « Les céramiques fumigées ("Terra Nigra") du Bourbonnais. Étude des collections de Néris-les-Bains et Châteaumeillant », Revue archéologique du Centre de la France, t. 28.2, , p. 117-178 (ISSN1951-6207, lire en ligne, consulté le )
Christophe Batardy, Olivier Buchsenschutz et Françoise Dumasy (dir.), Le Berry Antique : Atlas 2000, vol. 21, Tours, FERAC, coll. « Supplément à la Revue archéologique du centre de la France », , 190 p. (ISBN2-913272-05-3, lire en ligne)
José Gomez de Sotoet al., « La France du Centre aux Pyrénées (Aquitaine, Centre, Limousin, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) », Gallia, vol. 60, , p. 107-138 (ISSN0016-4119, lire en ligne, consulté le )