Le site se trouve dans le sud de la commune de Saint-Marcel, à environ 1 km au nord du centre d'Argenton-sur-Creuse, en rive droite (côté nord) de la Creuse (affluent de la Vienne) et 4 km en amont de la confluence de la Bouzanne.
L'oppidum, situé sur le plateau des Mersans, occupe une position privilégiée entre la Creuse et plusieurs axes routiers.
« Tout se passe comme si ce deuxième point, où l’on a retrouvé quelques fortifications d'époque romaine, avait servi de lieu de contrôle du passage de la « route de l'étain » (ajoutons : « et de l’or ») dans la « plaine-marché » d'Argantomagos/Argentan. En quelque sorte symétrique d'Argentan du côté sud, sur le territoire d'Allonnes (Sarthe, près du Mans, chez les Aulerques Cénomans), se trouve un lieu-dit Argenton. Le site est à 1 km à l'ouest du gué de Chaoué sur la Sarthe et à proximité immédiate du sanctuaire de Mars Mullo, dans une zone d’occupation assez dense de La Tène B2 et C2, où ont été observés et étudiés notamment des puits et des fosses. Il peut s'être agit d’une « plaine-marché de l’or », d'où les produits métalliques, sans doute en provenance de l'exploitation de Rouez, étaient facilement acheminés jusqu’à la Loire ou, par le gué, vers le nord-est, plus au cœur de la région cénomane. »
Au début de l'occupation romaine, le site d'Argentomagus appartenait au peuple des Bituriges Cubes. Les Romains ont conquis la région vers 50 avant notre ère. La ville a atteint son apogée au cours de la période gallo-romaine des IIe et IIIe siècles.
Les premières recherches sur l'agglomération antique datent de 1566[2] avec une description de la partie encore visible des lieux par Jean Chaumeau. Mais les premières fouilles ne sont réalisées qu'en 1820[2] à la demande du préfet de l'Indre.
Le musée archéologique de Saint-Marcel fut ouvert en 1990[5] et expose les objets mis au jour sur le site[6]. Parmi ces objets on peut voir des statuettes, des pièces, des jouets, des décors muraux et des poteries. L'une d'elles, une olla de terre noire porte l'inscription gallo-latine : « VERGOBRETOS READDAS[7] ». Cela signifie : « le vergobret a fait le sacrifice[8] ».
Expositions
Dieux merci ! Dévots et offrandes en Gaule romaine.
↑Pierre Brunaud, Argenton de A à Z en 44 rubriques historiques : Musée d'Argentomagus, Argenton-sur-Creuse, imprimerie Bonnamour, , 175 p. (ISBN978-2-9546955-0-1).
↑Yves de Kisch, « Circonscription du Centre », Gallia, t. 38, no 2, , p. 326-327 (lire en ligne).
↑Barry Cunliffe (trad. Patrick Galliou), Les Celtes, Paris, Errance, , 336 p. (ISBN978-2-87772-203-2), p. 204.
[Coulon 1996] Gérard Coulon, Argentomagus, du site gaulois à la ville gallo-romaine, Paris, Errance, coll. « Hauts lieux de l'histoire », , 164 p. (ISBN978-2-87772-131-8).
[Dumasy et Tardy 1994] Françoise Dumasy et Dominique Tardi, Argentomagus : oppidum gaulois, agglomération gallo-romaine et musée, Paris, Ministère de la Culture, coll. « Guides archéologiques de la France » (no 31), , 117 p. (ISBN2-7433-0006-X).
[Dumasy, Bouchain et Rodet-Belarbi 1997] Françoise Dumasy, Isabelle Bouchain et Isabelle Rodet-Belarbi, « L'évolution urbaine d'Argentomagus-Saint-Marcel (Indre). Rapport préliminaire de la fouille programmée 1989-1994 : rues et habitats », Revue archéologique du Centre de la France, t. 36, , p. 39-77 (lire en ligne, consulté en ).
[Dumasy 2000] Françoise Dumasy, Le théâtre d'Argentomagus (Saint-Marcel, Indre), Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. « Documents d'archéologie française » (no 79), (ISBN2-7351-0798-1, lire en ligne)
[Dumasy 2013] Françoise Dumasy (dir.), Argentomagus. La ville se dévoile : 25 années de recherches archéologique, Saint-Marcel, Musée d'Argentomagus, (ISBN2-909184-31-5).