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Armand-Maximilien-François-Joseph-Olivier de Saint-Georges, vicomte[2] puis marquis de Vérac, né le 1er août 1768 à Paris et mort le 13 août 1858 en son château du Tremblay-sur-Mauldre[4] est un militaire et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.
Quatrième fils du marquis de Vérac, Olivier de Saint-Georges naît à Paris, le 1er août 1768.
Destiné comme ses aïeux à la carrière des armes, il débute à l'âge de quinze ans dans les gardes du corps du roi ; passe, en 1786, sous-lieutenant dans les carabiniers royaux, et y reçoit le grade de capitaine en 1788. Sa carrière naissante est brisée par la Révolution française[5].
S’étant rendu à Soleure, auprès de son père, ambassadeur en Suisse du Roi de France, il y trouve le baron de Breteuil, ancien ministre de la maison du roi, qui y résidait avec sa famille depuis les premiers jours de l’émigration. Le baron de Breteuil, « qui avait la confiance et les pouvoirs de Louis XVI, et était seul confident, au dehors, du voyage de Varennes […][5] » choisit le jeune Olivier de Vérac pour être son secrétaire, l’aider dans sa correspondance avec le Roi et l’étranger, l’envoyer même porteur de dépêches à Paris, « au péril de sa vie[5] », l’initiant ainsi à des secrets qu’ignorait son père.
Après que l'on ait appris la nouvelle de l’arrestation du Roi, le jeune homme demeure au même poste, associé aux efforts que continua de faire M. de Breteuil pour sauver le Roi et la Reine[5].
Il est ainsi constamment initié aux confidences que les souverains déchus et captifs, parvenaient quelquefois à adresser à leurs serviteurs.
Après l'exécution de Louis XVI, Vérac suivit le baron de Breteuil à Bruxelles[6] puis prend du service à l’étranger[5]. En 1796, il suit, dans l'état-major de Wurmser les opérations de la campagne d'Italie[6].
Le vicomte de Vérac, qui n'était porté nominativement sur aucune liste d’émigrés, rentre en France, en 1799.
En 1807, Vérac est l’objet d’une rigueur personnelle, et exilé en Belgique, par l’Empereur, qui le met pendant plusieurs années sous la surveillance des autorités administratives. Il rentre définitivement en France en 1809[6].
En 1810, il épouse mademoiselle Euphémie de Noailles, fille du général-vicomte de Noailles, qui venait de périr, en 1804.
Après l’abdication de Fontainebleau, Vérac salue, avec enthousiasme, le retour des Bourbons, qui n’avaient pas perdu le souvenir de son dévouement à Louis XVI.
Il est nommé chevalier de Saint-Louis, le 24 août 1814 ; membre du Conseil général de Seine-et-Oise, le 30 septembre de la même année, et pair de France, le 17 août 1815.
Entré dans la vie publique, « son esprit éclairé et judicieux ne le fit pas hésiter sur la nécessité de marcher avec franchise[5] » dans la voie du gouvernement représentatif dont la Restauration venait de doter la France. Aussi est-il un des membres les plus décidés et les plus intelligents du parti modéré qui formait la majorité de la pairie, et qui fut connu plus tard sous le nom de centre droit[5]. On aura tout dit sur sa couleur politique, en disant qu’il était ami intime du duc de Richelieu, et partageait ses opinions[5]. Il le sert activement dans sa ligne de conduite, et entre autres, contribue beaucoup à son rapprochement avec M. de Villèle.
Vérac vote pour la mort dans le procès du maréchal Ney[6].
Il tient constamment une place importante à la chambre haute (bien qu'éloigné de la tribune par un léger défaut de prononciation[6]), par la part qu’il prend aux questions qui s’y traitent, au travail des commissions, aux transactions des partis, et il porte le même esprit et la même influence dans les conseils généraux et les collèges électoraux (qu’il présidait, depuis 1818, à chaque session[7]), également apprécié par les hommes politiques et par la cour, où il tient une place marquante, comme grand officier de la Légion d'honneur[5] et gouverneur du château de Versailles (1819[7]).
M. de Forbin ayant eu l'idée, en 1822, en raison de l'abondance des tableaux, d'installer un musée à Versailles, M. de Vérac s'oppose à tout aménagement qui rendrait le palais inhabitable pour le Roi ; il objecte en outre que, parmi les tableaux, il y en avait de peu convenables, entre autres une Athalie « qui montre un derrière aussi effrayant que le songe qui l'agite ». L'idée est abandonnée[6].
Gouverneur intérimaire du palais des Tuileries en 1823, commandeur de la Légion d'honneur à l'occasion du sacre de Charles X, le marquis de Vérac est élevé au rang de grand officier de la Légion d'honneur en 1829[6].
Il est encore gouverneur de Versailles lorsqu'éclate la révolution de Juillet 1830 : « il la vit avec une amère douleur[5] », mais la chambre des pairs ayant été conservée, il continue à y siéger, professant la maxime « qu’il ne faut pas se séparer volontairement du pays, quand on occupe une position indépendante, où l’on peut encore empêcher le mal et faire le bien[8] ».
Il y prête, en effet, son appui aux mesures qui pouvaient affermir l’ordre et repousser la révolution, sans faire pour cela le sacrifice de ses sentiments et de ses opinions[8]. Il proteste vivement contre la proposition de l'abolition du deuil national du 21 janvier (commémorant la mort de Louis XVI), s'exprime (1836) dans le procès Meunier en faveur de Lavaux[6], et élève encore quelquefois la voix dans l’assemblée « pour réclamer en faveur de ce qui était juste et utile au pays[8] ».
Bien qu'il eût prêté serment à Louis-Philippe Ier, il n'apparaît plus aux Tuileries après la Révolution d'août 1830.
Il se rend à Londres pour rencontrer le « comte de Chambord » vers 1843-1844[9] et est par la suite, en correspondance avec lui.
Du reste, il ne vécut réellement plus qu’en homme privé, ne siégeant que fort irrégulièrement[6] jusqu'à la révolution de Février 1848 qui le rend à la vie privée. Il meurt le 13 août 1858, à 90 ans, en son château du Tremblay sur Mauldre[10].
Du fait de son élévation au rang de marquis, il y eut deux marquis de Vérac[2] :
Sa titulature était : S.S. le marquis de Vérac[9].
Écartelé: aux 1 et 4, d'argent, à la croix de gueules ; aux 2 et 3, fascé ondé enté d'argent et de gueules de six pièces (de Rochechouart).[13],[14],[15],[11]
Armand-Maximilien-François-Joseph-Olivier était le cinquième enfant de Charles Olivier de Saint-Georges (1743-1828), 4e marquis de Vérac et de Marie Charlotte Joséphine Sabine de Croÿ d'Havré (1740-1776).
Il avait pour frères et sœurs :
Il épouse, le 12 mai 1810 à Paris, Adélaïde-Marie-Euphémie-Cécile de Noailles (Paris, 17 mai 1790 - La Norville, 21 août 1870), fille de Louis-Marie, vicomte de Noailles, maréchal-de-camp, chevalier des ordres de Saint-Louis et chevalier de Malte, et de l'« association » de Cincinnatus, et d'Anne-Jeanne-Baptiste-Pauline-Adrienne-Louise-Dominique de Noailles d'Ayen[7] (1758-1794).
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