Le musée Marmottan, devenu musée Marmottan Monet dans les années 1990, est un musée des beaux-arts situé à Paris. Il présente notamment une collection d’objets d’art et de tableaux du Premier Empire, ainsi que des œuvres de peintres impressionnistes dont la plus grande collection au monde d'œuvres de Claude Monet.
En 1882, un pavillon de chasse situé près du bois de Boulogne, appartenant à la famille du duc de Valmy, est acheté par Jules Marmottan et transformé en hôtel particulier par son fils Paul Marmottan. L'hôtel héberge alors une collection de premier plan du père, passionné par le Moyen Âge et la Renaissance, et de son fils Paul, passionné par le Premier Empire. À sa mort, en 1932, Paul Marmottan lègue son hôtel et ses collections à l'Académie des Beaux-Arts qui en fait un musée qui s'ouvre au public en 1934[1].
Durant près d’un siècle, le musée a bénéficié de legs et de donations d’une envergure sans égale, notamment en 1957 lorsque Victorine Donop de Monchy donne définitivement au musée les onze tableaux impressionnistes (dont Impression, soleil levant) qui lui restent de son père Georges de Bellio. En 1966, Michel Monet, dernier descendant direct de Claude Monet, lègue la collection personnelle de tableaux et 89 peintures de son père. L’architecte académicien et conservateur du musée, Jacques Carlu, fait alors construire sous le parc de l'hôtel une salle pour recevoir cette collection, inspirée de celle des grandes décorations du musée de l'Orangerie et inaugurée en 1970[2].
En 1980, Daniel Wildenstein offre la collection d'enluminures de son père Georges Wildenstein. En 1985, la fille adoptive d'Henri Duhem donne également l'ensemble de la collection de tableaux de son père au musée. En 1993, les petits-enfants de Berthe Morisot, Denis et Annie Rouart, lèguent leur collection par l'intermédiaire de leur fondation (25 toiles, une cinquantaine d'aquarelles et la collection d'impressionnistes de leur aïeule). Cela fait de ce musée le dépositaire du premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet et de Berthe Morisot[3].
Le , neuf tableaux impressionnistes sont volés en plein jour à la suite d'un vol à main armée, dont quatre Monet (notamment son célèbre Impression, soleil levant), et deux Renoir. Le groupe de voleurs, appelés plus tard le « gang d'Aubervilliers », les revend à Shinichi Fujikuma, un Japonais en relation avec les yakuzas, qui est arrêté en 1987 et toutes les toiles sont retrouvées en à Porto-Vecchio chez un bandit corse[4],[5].
Peintre et collectionneur du Nord de la France, Henri Duhem (1860-1941) constitua avec son épouse Marie Duhem, née Sergeant, une collection d’œuvres majeures. Jusqu'à sa mort survenue en 1941, il vécut entouré des soins prodigués par une nièce de sa femme, Nelly Sergeant, qui devint son unique héritière.
Soucieuse de perpétuer la mémoire des deux artistes et de répondre aux vœux d'Henri et de Marie Duhem, Nelly Sergeant-Duhem légua l'ensemble de leur collection à l'académie des Beaux-Arts en 1985.
Le musée possède la plus importante collection d'œuvres de Monet au monde (94 toiles, 29 dessins, 8 carnets de dessins, ses palettes, ses lettres, des photographies, des objets personnels). Toute la carrière du maître de l'impressionnisme est retracée à travers ses peintures et ses dessins. Certaines de ses œuvres les plus célèbres sont exposées au musée, qui porte aujourd'hui son nom : notamment le célèbre Impression, soleil levant, qui est la première peinture proprement impressionniste (et qui a d'ailleurs donné son nom au mouvement), Sur la plage à Trouville de 1870, le Portrait de Poly de 1886, les Pont japonais, La Barque de 1887, Londres. Le Parlement. Reflets sur la Tamise de 1905, la Cathédrale de Rouen, effet de soleil, fin de journée et les Nymphéas de 1916 à 1919.
Grâce aux legs des petits-fils de l'artiste Denis et Julien Rouart et de leurs épouses en 1993 et 1996, le musée possède la plus importante collection mondiale d'oeuvres de Berthe Morisot, élève de Corot et femme d'Eugène Manet, lui-même frère d'Édouard Manet. Le musée conserve ainsi 81 œuvres de l’artiste entre peintures, aquarelles, pastels et dessins, outre un dépôt de sept carnets de dessins.
On retrouve notamment dans la collection Au bal de 1874, Eugène Manet et sa fille dans le Jardin de Bougival de 1881 ou encore Le Cerisier de 1891[6].
↑Marianne Mathieu, Claire Durand-Ruel Snollaerts, Richard R. Brettell, Les Impressionnistes en privé. Cent chefs-d'œuvre de collections particulières, Hazan, , 216 p..
↑Marc Lefrançois, Histoires insolites des Chefs-d'œuvre, City Edition, , p. 123.
↑Serge Garde, Valérie Mauro et Rémi Gardebled, Guide du Paris des faits divers. Du Moyen Âge à nos jours, Le Cherche Midi, 2004, p. 255.
↑« Berthe Morisot », sur Musée Marmottan Monet (consulté le )