Le film place le spectateur dans un futur proche, une dystopie dont le cadre se situe en 2054 à Washington (États-Unis), où trois êtres humains mutants, les précogs, peuvent prédire les crimes à venir grâce à leur don de précognition. Grâce à ces visions du futur, la ville a réussi à éradiquer la criminalité et les agents de l'organisation gouvernementale Précrime peuvent arrêter les criminels juste avant qu’ils ne commettent leurs méfaits. Mais un jour, le chef de l'unité John Anderton reçoit des précogs une vision le concernant : dans moins de 36 heures, il aura assassiné un homme qu’il ne connaît pas encore et pour une raison qu’il ignore. Choqué, il prend la fuite, poursuivi par ses coéquipiers qui ont pour mission de l’arrêter conformément au système.
Synopsis
À Washington D.C. en 2054. John Anderton est le chef de l'organisation gouvernementale expérimentale Précrime qui existe depuis 6 ans. Cette unité permet d'éviter les crimes avant qu'ils ne surviennent. John s'occupe aujourd'hui d'un crime passionnel. Le crime non prémédité est anticipé par les précogs (abréviation de précognitifs), trois humains mutants aux capacités psychiques hors-normes, maintenus en état de stase au cœur du siège de Précrime, le « Temple ». Les précogs fournissent avec précision le nom des victimes, le nom du meurtrier ainsi que la date et l'heure du délit. Les autres aspects du crime, notamment le lieu, ne peuvent être découverts qu'en décryptant les images floues, incomplètes, distordues, relayées par le cerveau des trois précogs.
John Anderton est depuis quelque temps supervisé par Danny Witwer, un agent du ministère de la Justice envoyé pour évaluer le système car les Américains vont bientôt être consultés par référendum pour étendre à tout le pays le programme Précrime, utilisé alors uniquement à Washington. L'intervention est un succès et le supposé criminel, Howard Marks, est appréhendé et « cerclé », c'est-à-dire placé en état de stase.
John Anderton retourne dans son appartement après avoir acheté de la drogue dans la Zone et passe sa soirée à regarder des vidéos holographiques de sa femme et de son fils Sean, âgé de six ans. Des articles de journaux posés sur sa table de nuit, relatant l'enlèvement d'enfants, ne laissent aucun doute sur les raisons de l'absence de Sean, kidnappé lui aussi, et sur l'absence de la femme de John — le couple s'est certainement séparé à la suite de l'enlèvement de leur enfant.
Le lendemain, Witwer visite la salle où les trois précogs reposent dans un bassin rempli d'une substance translucide. Anderton, en retrait, est apostrophé par l'un des précogs, Agatha, qui émerge de l'eau et lui montre des images d'une femme en train d'être assassinée. Intrigué par les circonstances inhabituelles de révélation et du fait qu'un seul des trois précogs a eu une vision, Anderton enquête.
Les précogs peuvent avoir des réminiscences d'affaires intervenues plusieurs années plus tôt (les « échos »). Comme un seul précog a eu cette vision, il suppose qu'il s'agit d'une vieille affaire. Il retrouve effectivement la tentative d’assassinat en question. Elle date de six ans, avant son arrivée à l'agence, et a été une des toutes premières traitées par Précrime. Il s'agit de la tentative de meurtre par noyade d'une certaine Anne Lively (bien sûr sauvée sur le coup ; mais n'ayant plus donné de signe de vie depuis quelques années et donc portée disparue). Les images des deux autres précogs sont enregistrées. Mais celles d'Agatha, celles qu'elle vient de lui montrer, n'existent pas pour cette affaire : elles semblent avoir été effacées. En vérifiant, il constate que douze autres cas de meurtres sont incomplets. Anderton prévient alors Lamar Burgess, le richissime créateur de la cellule, en qui il a toute confiance. Mais celui-ci n'apparaît pas inquiet par ces absences. L'agent retourne donc à son travail.
Un nouveau meurtre va avoir lieu dans trente-six heures. La victime s'appelle Léo Crow. Mais en récupérant le nom du meurtrier, Anderton voit qu'il s'agit de lui-même. Sachant qu'il va être capturé, il s'enfuit. Anderton n'a jamais rencontré ce Léo Crow et croit à un faux monté par Witwer pour discréditer le système ; il parvient alors à contacter discrètement Lamar Burgess. Celui-ci l'assure de sa confiance mais lui indique qu'il est absolument impossible de trafiquer les visions des précogs. Parvenu à semer ses anciens collègues lancés à sa poursuite, mais sceptique, Anderton décide de se réfugier dans la maison d'Iris Hindeman, cofondatrice de Précrime avec Lamar Burgess, mais retirée de la vie publique. La vieille dame lui révèle qu'il peut bel et bien arriver qu'Agatha ait une vision de l'avenir un peu différente de celle de ses camarades (ce qui correspond aux treize cas mentionnés) mais que, par souci de crédibilité, le système exclut alors la vision discordante et l'efface. Toutefois, une trace de cette vision demeure présente dans l'esprit d'Agatha. Elle confirme n'être pas certaine que les meurtres auraient bien eu lieu dans ces cas de « rapport minoritaire ». Mis au courant de ce secret jusqu'ici connu des seuls Hindeman et Burgess (qui ne lui en avait jamais parlé et vient donc de lui mentir au sujet des treize cas), Anderton se met à douter pour la première fois d'un système auquel il voue une confiance absolue depuis six ans. Il y voit aussi sa seule chance de prouver son innocence : dans la récupération d'un « rapport minoritaire » de la prédiction le concernant, rapport qui aurait été ignoré par le système.
En 2054, il est difficile de se déplacer incognito car toutes les personnes sont soumises à des scanners rétiniens (pour la personnalisation des messages publicitaires audio, par exemple). Pour échapper à toute identification, Anderton va se faire transplanter de nouveaux yeux chez un chirurgien clandestin. Alors qu'il dort pour récupérer de l'opération, le temps que ses greffes prennent, l'agent revit l'enlèvement de son fils, alors qu'il l'avait à la piscine. Il se réveille et découvre que des agents de Précrime sont en train de fouiller le bâtiment où il se trouve. En quête du fugitif, l'équipe sur place déploie de petites araignées robotiques intelligentes chargées de scanner les yeux de tous les êtres humains à leur portée. Ayant retrouvé Anderton, celles-ci cherchent à l'identifier mais, du fait de l'opération chirurgicale, ne le reconnaissent pas.
Anderton se rend à Précrime où il arrive à pénétrer, en plaçant devant les multiples scanners d'identification rétinienne ses anciens yeux qu'il a conservés. Parvenu au cœur du bâtiment, il sort Agatha de son bassin, déconnectant ainsi le réseau de précogs qui fait fonctionner Précrime. Il s'échappe en embarquant avec lui la précognitive et va trouver un de ses amis hacker qui scanne la mémoire d'Agatha : Anderton accède ainsi à la vision du meurtre qu'il est censé commettre. Toutefois, la vision est identique à celle qui avait été sélectionnée par le système : il n'existe pas de « rapport minoritaire » pour son cas et il sera bien amené à tuer Léo Crow.
Anderton est déterminé à ne pas commettre le meurtre de ce pur inconnu. Mais, pour échapper à la police qui le traque, une série de péripéties va le contraindre à trouver refuge dans l'appartement de Léo Crow. En fouillant ce dernier, Anderton y trouve quantité de photos d'enfants éparpillées et, parmi elles, certaines de son fils. L'idée qu'il n'y a pas de « rapport minoritaire » pour son crime s'affirme : il a toujours prémédité la mort du ravisseur de son fils si jamais il le découvrait, et Leo Crow s'avère être celui-ci. Il décide donc de le tuer.
Sommé par Agatha (qui est toujours avec lui) de réfléchir, Anderton reconsidère son envie de meurtre et décide simplement d'arrêter Crow. Il lui annonce ses droits Miranda. C'est alors que Crow annonce que s'il n'est pas tué, sa famille n'aura rien. Anderton comprend que tout cela était donc une mise en scène. Crow parvient à accrocher le pistolet d'Anderton et se suicide en appuyant sur la main de l'agent. Anderton et Agatha quittent alors l'appartement : au courant de la prédiction, les agents de Précrime n'ont en effet pas réussi à localiser assez rapidement le lieu pour empêcher le suicide.
Pendant ce temps, Witwer rend visite à Lamar Burgess et l'entretient de ses doutes sur la fiabilité du système. Il lui montre les rapports concernant le meurtre d'Anne Lively, qui intriguait Anderton et sur lequel il a aussi enquêté : le « rapport minoritaire » d'Agatha et le rapport majoritaire des deux autres précogs. Il a remarqué des différences qui tendent à prouver que les deux visions ne datent pas du même moment : le meurtre étant commis près d'un lac, on peut remarquer que d'une version à l'autre, les ondulations de l'eau ne vont pas dans le même sens. À cet instant, Lamar Burgess tue Witwer, car il sait que Witwer a compris la vérité. En l'absence d'Agatha, le Précrime n'a pas pu prédire ce meurtre. Lamar Burgess peut faire disparaître le corps sans être inquiété.
Anderton s'est réfugié avec Agatha dans la maison de son ex-femme Lara et il comprend pourquoi il est l'objet de manipulations : la femme Anne Lively dont il a vu le meurtre n'est autre que la mère d'Agatha. Celle-ci tentait de récupérer sa fille, utilisée comme précog ; on l'a donc assassinée pour le bien du programme. Le mécanisme choisi était particulièrement subtil : l’assassin a engagé un premier tueur pour commettre une tentative de meurtre par noyade. Bien sûr alerté par la vision des deux précogs, Précrime était intervenu pour sauver Anne Lively. Mais quelques minutes plus tard, un second tueur était parvenu sur les lieux du crime, et avait reproduit la scène avec le même mode opératoire : les deux premiers précogs et Agatha ont prévu ce second meurtre, mais les opérateurs ne remarquent pas les minuscules différences (le sens des vagues par exemple) et ont logiquement pensé qu'il ne s'agissait que d'un écho, donc classé sans suite. Le meurtre avait ainsi bien pu avoir lieu, en toute impunité.
La police intervient à ce moment et arrête Anderton. Elle récupère Agatha qui est immédiatement remise en service. Plus tard, Lara s'entretient avec Lamar Burgess au sujet du meurtre d'Anne Lively. Elle comprend que, désireux de ne pas compromettre Précrime en rendant Agatha à sa mère, c'est lui qui en a été l'instigateur, peut-être même le second meurtrier. Elle parvient à libérer son ex-mari. Anderton se rend à la rencontre de Lamar Burgess et le confronte à son crime. Fou de rage en pensant que ces aveux vont ruiner sa carrière, Lamar Burgess décide de tuer son ex-ami Anderton, vision détectée par les précogs remis en service. Juste avant que la police n’intervienne, Anderton, alors qu'il se trouve sous la menace du pistolet de Burgess, lui indique alors que sa carrière est d'ores et déjà ruinée : s'il le tue, les précogs ont raison, Précrime est fiable… mais Burgess finira sa vie enfermé. S'il renonce, le système s'est trompé et Précrime sera immédiatement arrêté. Perturbé par cette contradiction insoluble, Burgess se suicide.
Finalement, Anderton explique que l'expérience Précrime est arrêtée et que tous les précriminels ont été libérés sans condition. Anderton s'est remis en couple avec Lara, qui attend leur deuxième enfant. Quant aux précogs, ils ont été mis au secret et vivent désormais une vie normale.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
L'actrice Cameron Diaz (la partenaire de Cruise dans Vanilla Sky) : une femme dans le métro.
Le coscénariste du film Scott Frank : un client de la salle de réalité virtuelle.
Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[6] et Voxofilm[7]
Production
Genèse et développement
C'est Tom Cruise, tombé amoureux de la nouvelle durant le tournage de Eyes Wide Shut, qui aura l'idée du projet Minority Report et d'y convier Steven Spielberg[8]. Cela marque la première collaboration des deux hommes qui avaient prévu de travailler ensemble dès leur première rencontre en 1983, à l'époque de Risky Business[8].
La production est alors étalée sur plusieurs années. Le tournage était prévu une fois celui du film Mission impossible 2 avec Cruise achevé[9]. Mais les préparatifs du film n'ont pu être terminés à temps, ce qui a permis au scénariste Scott Frank, fraîchement débarqué sur le projet, de retravailler le scénario[10].
Tom Cruise et Steven Spielberg se retrouveront dans La Guerre des mondes. L'acteur a effectué la plupart de ses cascades lui-même, fort de son expérience sur Mission impossible 2, même si le réalisateur est parvenu à l'empêcher d'en faire certaines[8].
Scénario
À l'origine[11], la nouvelle Rapport minoritaire de Philip K. Dick devait être adaptée de manière à devenir une suite du film Total Recall de Paul Verhoeven, qui était déjà une adaptation d'une nouvelle de l'auteur sans autre rapport avec celle-ci. Ce scénario devait être créé par les scénaristes Ronald Shusett, Gary Goldman et, arrivé plus tard sur le projet, Robert Goethals. De ce fait, l'histoire devait être délocalisée sur Mars où les précogs auraient été des personnes mutées par l'atmosphère martienne, problème central du premier film. Le personnage principal, John Anderton, aurait aussi été substitué à celui de Douglas Quaid, héros du premier film, joué par Arnold Schwarzenegger. Le projet a été annulé mais les scénaristes, toujours détenteurs des droits de la nouvelle, ont réécrit le scénario en ôtant toute référence à Total Recall. C'est a priori au moment où le scénariste Jon Cohen a été engagé, en 1997, que ce précédent scénario a été mis de côté et totalement réimaginé.
Attribution des rôles
La distribution des rôles initialement prévue a été en partie revue à la suite des retards pris par le tournage du film[12],[5].
Avant que Colin Farrell ne fasse partie du projet, c'est Matt Damon, puis Yorick van Wageningen, qui devaient interpréter Ed Witwer. Le rôle du directeur Burgess devait être confié à Ian McKellen. Il était initialement prévu que Meryl Streep soit l'actrice du rôle dévolu à Lois Smith. Enfin, Samantha Morton remplaça au pied levé Jenna Elfman, qui dut se retirer du film à cause des retards pris par celui-ci. Cette dernière avait déjà remplacé Cate Blanchett.
Un album a été diffusé comprenant la bande originale du film. La huitième symphonie de Franz Schubert, absente de cet album, est très présente dans le film. La bande originale en elle-même a été composée par John Williams, qui a souvent collaboré avec Steven Spielberg. Elle a été orchestrée par John Neufeld et la performance vocale est de Déborah Dietrich. Elle s'inspire de l'œuvre de Bernard Herrmann[14]. Steven Spielberg pense que c'est la première composition de Williams pour un de ses films qui soit « en noir et blanc »[14]. Cette bande-son est profondément connotée « science-fiction », notamment avec le thème principal, dont les sons d'explosions font écho à ceux de Vangelis dans sa bande originale de Blade Runner[5][réf. non conforme], film également tiré d'une œuvre de Philip K. Dick.
Liste des morceaux
No
Titre
Durée
1.
Minority Report (theme)
6:29
2.
Can You See ?
2:12
3.
Pre-crime To Rescue
5:48
4.
Sean And Lara
4:46
5.
Spyders
4:33
6.
The Greenhouse Effect
5:09
7.
Eye-Dentiscan
4:48
8.
Everybody Runs !
3:10
9.
Sean's Theme
1:57
10.
Anderton's Great Escape
6:47
11.
Dr. Eddie And Miss Van Eych
3:08
12.
Visions Of Anne Lively
3:27
13.
Leo Crow… The Confrontation
5:55
14.
Sean By Agatha
4:59
15.
Psychic Truth And Finale
7:10
16.
A New Beginning
3:29
Accueil
Accueil critique
À sa sortie, le film fut généralement apprécié par les critiques presse et Internet[15].
Roger Ebert donne au film quatre étoiles (le maximum) et le liste comme meilleur film de 2002. Il le décrit comme un « triomphe, un film qui fonctionne à la fois sur nos esprits et nos émotions »[16]. D'un autre côté, Pete Travers, du magazine Rolling Stone, trouve que le film n’approfondit pas les questions morales qu’il soulève[17] et Kenneth Turan, du Los Angeles Times, a eu du mal à suivre l'intrigue[18].
En France, la très grande majorité des critiques est conquise[19]. Gérard Delorme, de Première, trouve que c'est le film le plus excitant de Steven Spielberg depuis Jurassic Park et que la prestation des deux acteurs principaux est bonne. C'est « réussi », pour Télérama, « du grand art », pour Le Figaro, « essentiel », pour Mad Movies, « dynamique et inventif », pour Zurban. Libération note cependant une « vague insatisfaction finale ».
Pour accentuer cette réputation, de nombreux sites web de référence dans le cinéma réunissent d'excellentes notes données par les internautes pour le film, comme sur Internet Movie Database ou Rotten Tomatoes[20].
Box-office
Le film ayant coûté 102 millions de dollars[3], il a été un succès commercial en salles avec ses 358 372 926 $ de recettes mondiales[21]. Voici un tableau résumant ci-dessous certains des résultats enregistrés au box-office par pays[22]. Le film a eu tout autant de succès sur le marché de la vidéo, avec au moins quatre millions de DVD vendus lors des premiers mois de diffusion[23].
Box-office mondial par pays du film Minority Report
Prix BFCA du meilleur compositeur pour John Williams
Prix de la Chicago Film Critics Association 2003
Proposé au prix CFCA de la meilleure photographie pour Janusz Kamiński
Prix de l'Online Film Critics Society 2003
Prix OFCS du meilleur second rôle féminin pour Samantha Morton
Proposé au prix OFCS du meilleur film
Proposé au prix OFCS du meilleur réalisateur pour Steven Spielberg
Proposé au prix OFCS du meilleur scénario adapté pour Scott Frank et Jon Cohen
Proposé au prix OFCS de la meilleure photographie pour Janusz Kamiński
Proposé au prix OFCS du meilleur montage pour Michael Kahn
Proposé au prix OFCS de la meilleure direction artistique
Proposé au prix OFCS des meilleurs effets spéciaux pour Michael Lantieri
Proposé au prix OFCS du meilleur son pour Richard Hymns et Gary Rydstrom
Prix de la San Diego Film Critics Society 2002
Proposé au prix SDFCS du meilleur production design pour Alex McDowell
Prix d'associations de professionnels du cinéma
Prix des American Cinema Editors 2003
Proposé à l'Eddie du meilleur montage pour un film dramatique pour Michael Kahn
Prix d'excellence de la production de l'Art Directors Guild 2003
Proposé au Prix d'excellence de la production pour un film d'époque ou de fantasy pour Alex McDowell, Chris Gorak, Leslie McDonald, Ramsey Avery, Seth Reed, Harry E. Otto, Jason Weil, Jeffrey Mossa et Gerald Sullivan
Prix de la Casting Society of America 2003
Proposé à l'Artios du meilleur choix de casting pour un film dramatique pour Denise Chamian
Prix des Motion Picture Sound Editors 2004
Proposé au Golden Reel des Dialogue & ADR pour un film américain pour Richard Hymns, Gary Rydstrom, Gwendolyn Yates Whittle, Ewa Sztompke, Richard Quinn et Tom Bellfort
Proposé au Golden Reel des effets sonores et foley pour un film américain pour Richard Hymns, Gary Rydstrom, Kyrsten Mate Comoglio, David C. Hughes, J.R. Grubbs, Jonathan Null et Lindakay Brown
Prix de la Visual Effects Society 2003
Prix VES de la meilleure composition pour un film pour Scott Frankel et Patrick Jarvis
Prix VES de la meilleure direction artistique des effets pour un film Alexander Laurant et Alex McDowell
On peut trouver de nombreuses différences entre la nouvelle et le film. Le film est une adaptation très libre de la nouvelle, qui a repris le concept de Précrime et la base du scénario (John Anderton se voyant accusé d'un meurtre à venir) en opérant d'énormes changements scénaristiques et au niveau des personnages. En voici quelques-uns[26],[27],[28],[5][réf. non conforme] :
Dans la nouvelle, il y a toujours un rapport minoritaire, qui signifie que le temps n'est pas immuable et peut être modifié. Le crime d'Anderton, lui, est lié à trois rapports minoritaires parce qu'il connaît la prédiction et qu'il peut prendre une décision à partir du rapport final.
Le Précrime était une branche gouvernementale dans la nouvelle et il est devenu un département de police dans le film.
John Anderton, une cinquantaine d'années, créateur du Précrime, est devenu le fringant Tom Cruise, trentenaire, qui a rejoint le Précrime après l'enlèvement de son fils. Il était plus âgé que sa femme, Lisa, alors que celui du film a le même âge que son ex-épouse, Lara.
Les précogs originaux se nommaient Mike, Donna et Jerry, avaient des malformations, un retard mental et étaient méprisés. Leurs prédictions étaient extrapolées à partir de leurs balbutiements. Dans l'adaptation, ils se nomment Agatha, Dashiell et Arthur, en hommage aux écrivains de romans policiers Agatha Christie, Dashiell Hammett et Arthur Conan Doyle. Ce sont des enfants de toxicomanes dont les mutations leur procurent des dons de précognition, à l'origine de visions enregistrées par une machine. Ils sont déifiés par les officiers du Précrime et sont plutôt intelligents.
Dans la nouvelle, Anderton échange son identité à l'aide d'une carte d'identité et de documents divers alors que dans le film, il doit subir une transplantation d'yeux.
Le personnage de Witwer est censé être originaire du Maryland mais Spielberg a éludé cela à cause de l'accent de Colin Farrell.
À l'origine, la victime prédite d'Anderton est le général Leopold Kaplan, un opposant au projet, nostalgique de la puissance perdue de l'armée. Anderton tue Kaplan pour éviter la destruction de Précrime. Dans le film, Crow se suicide tout comme Burgess, le chef du projet Précrime, confronté à son crime par le rapport minoritaire, ce qui met fin de ce fait au projet.
La fin de la nouvelle voit le départ de John et Lisa vers une colonie spatiale alors que le film montre leur réconciliation et l'attente d'un second enfant.
Thèmes et références
L'idéologie sécuritaire
Sous couvert du thème de la sécurité, Minority Report pose la question philosophique classique du libre arbitre face au déterminisme[29]. L'une des questions principales est donc : « le futur est-il écrit ou le libre-arbitre, les choix, peuvent-ils modifier celui-ci ? »[30]. Celle-ci est aussi discutée à travers la question de la justesse de la vision des précogs[30]. Agatha affirme que dès l'instant où Anderton connaît son avenir, il peut le changer. Le film montre aussi que c'est cette connaissance d'Anderton qui peut être la cause de la mort de Leo Crow. Dès lors, peut-on accuser quelqu'un du fait qu'il va commettre un meurtre si quelqu'un peut faire en sorte, à l'aide des précogs, de faire commettre un meurtre ? Le crime existerait-il si l'on ne tentait pas de l'empêcher[30]? Le traitement de ce thème a entraîné des critiques à la fois positives, parfois même faisant de ce point le principal intérêt du film[31],[16], et négatives[17].
On peut également, comme les Cahiers du cinéma, voir une interrogation sur le concept de « tolérance zéro » de l'ère post-Giuliani[19].
Entre futur proche et rétrofuturisme
Minority Report est un film d'anticipation qui compose à la fois avec des éléments d'une dystopie et d'une utopie. Le film livre une vision du futur proche plus précisément décrit que dans la nouvelle dont il est adapté. Pour créer un futur proche crédible, Steven Spielberg, en 1999, invita quinze experts du Global Business Network, son président Peter Schwartz, le fondateur de Wired Kevin Kelly et le démographe et journaliste Joel Garreau[32] dans un hôtel de Santa Monica. Ils y ont fait un brainstorming pour réfléchir en détail à quoi ressemblerait le monde de 2054. Parmi les experts, on pouvait compter Stewart Brand, Peter Calthrope, Douglas Coupland, le professeur au Media Lab du MITNeil Gershenfeld, le chercheur en biomédecine de la DARPA Shaun Jones, l'un des inventeurs de la réalité virtuelleJaron Lanier, le designer automobile Harald Belker (qui avait travaillé sur xXx et Armageddon)[33] et l'ancien doyen de l'école d'architecture du MIT William J. Mitchell[34],[5]. Le film aura d'ailleurs prédit quelques innovations technologiques apparues les années suivantes : avènement des interfaces tactiles, écrans publicitaires intelligents[35]…
Les discussions n'ont pas changé les éléments clefs dont les séquences d'action du film avaient besoin, mais ont néanmoins influencé les aspects utopiques du film. John Underkoffler, le conseiller scientifique et technologique du film, décrivit finalement celui-ci comme « plus gris et plus ambigu » que ce qu'ils avaient prévu en 1999[36].
On lui prête pourtant parfois, malgré une apparence froide futuriste donnée par ces couleurs, un aspect fin des années 1970, rétro-futuriste[39]. Selon Spielberg lui-même, la musique renvoie aux films noirs de l'époque de Humphrey Bogart et de John Huston[14].
Le temps passant depuis la sortie du film, le rôle que tiennent les précogs peut désormais être assimilé, de manière allégorique, aux différents essais de gestion prédictive de la ville au moyen d'algorithmes qui sont censés "prédire" l'augmentation des comportements à risque[40]. Les premiers essais ont été mené dès 2014, à Chicago, USA. Le comportement de l'algorithme a rapidement fait apparaître la faillibilité du système[41],[42].
Références à Stanley Kubrick
Après la mort de son ami Stanley Kubrick en 1999, Steven Spielberg a repris en main le projet de ce dernier, A.I. Intelligence artificielle, reportant ainsi Minority Report[43]. De plus, Tom Cruise venait de tourner sur le dernier film de ce dernier, Eyes Wide Shut. On peut voir dans Minority Report plusieurs références à Stanley Kubrick[8] :
Le plan suivant le premier meurtre est un plan de l'œil d'Agatha semblable à celui utilisé par Kubrick dans 2001, l'Odyssée de l'espace après les explosions lumineuses.
Le personnage de Max von Sydow se nomme Lamar Burgess, comme Anthony Burgess, l'auteur du roman adapté par Kubrick Orange mécanique.
John Anderton est dépendant à la drogue et aime la musique classique, comme le héros du roman Alex DeLarge.
Lors de son opération des yeux, il est maintenu par des attaches très proches de celles utilisées sur Alex dans Orange mécanique.
Quatre documentaires courts présents sur le double DVD du film permettent de l'explorer un peu plus. Ils ont été réalisés et écrits par Laurent Bouzereau :
La version du 28 juin 2007 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.