Le nom de la rivière est mentionné sous les formes Matrona au Ier siècle (César) ; Materna fluvius en 632[4] ; Fluvium Maternae vers 670[5] ; Fluvium Matrena vers 700[6] ; Matrona en 846[7] ; Materna en 1096[8] ; Maderna en 1158[9] ; Marna en 1185[10] ; Aqua Materne en 1254[11] ; « Le fleuve de Marne » en 1281[12].
Son nom est issu du gaulois *Mātronā « la grande mère » (nom divin, apparenté au personnage mythologique gallois Modron)[13]. *Mātronā est un dérivé du gaulois mātīr « mère »[13].
La Guenelle 30,1 km et son principal affluent la Charonne ou Chéronne 11,4 km
Hydrologie
Après le lac du Der-Chantecoq
À Frignicourt, commune de l'arrondissement de Vitry-le-François, située entre le grand lac du Der-Chantecoq et le confluent avec la Saulx, le débit moyen annuel de la Marne, calculé sur 48 ans (de 1959 à 2006), est de 39,9 m3/s pour une surface de bassin de 3 290 km2. La rivière présente des fluctuations de débit saisonnières, mais dans l'ensemble on peut dire que son débit est assez régulier. Elle est puissamment régularisée depuis la création du grand lac du Der-Chantecoq. Au total, à Frignicourt, la Marne est déjà une rivière puissante bien alimentée par les précipitations relativement abondantes de la Champagne humide.
Les hautes eaux sont hivernales et atteignent des moyennes mensuelles de 50 à 61 m3/s, de décembre à avril inclus. Les basses eaux d'été, qui vont de juin à août atteignent leur minimum moyen en juin avec 21,8 m3/s[14]. Avant la création du lac, le minimum s'établissait en juillet et était de 14,7 m3/s.
La lame d'eau écoulée dans le bassin est de 383 millimètres annuellement, soit nettement plus que la moyenne du bassin de la Marne ou de la Seine. Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 12,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Durant cette période de 48 ans, le débit instantané maximal enregistré a été de 448 m3/s, le .
À Châlons-en-Champagne
Après avoir reçu les eaux de son plus important affluent, la Saulx (25,3 m3/s), la Marne est devenue une puissante rivière de plaine. À Châlons-en-Champagne, le débit moyen annuel de la Marne, calculé sur 50 ans (de 1957 à 2006), est de 72,5 m3/s pour une surface de bassin de 6 280 km2. Le débit de la rivière présente les mêmes variations saisonnières, tout en restant assez régulier.
Les hautes eaux hivernales atteignent des moyennes mensuelles de 103 à 130 m3/s, de décembre à mars inclus, avec un maximum en janvier-février. Les basses eaux d'été, qui vont de juin à septembre atteignent leur minimum moyen en août avec 34,3 m3/s[15].
La lame d'eau écoulée dans cette portion de bassin est de 365 millimètres annuellement, toujours nettement plus que la moyenne de la totalité du bassin de la Marne ou de la Seine. Le débit spécifique ou Qsp se monte à 11,5 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Durant cette période de 50 ans, le débit journalier maximal enregistré a été de 640 m3/s, le .
À l'entrée de Paris - Gournay-sur-Marne
Le débit moyen annuel de la Marne, calculé sur 35 ans (de 1974 à 2008 à Gournay-sur-Marne localité toute proche de son confluent avec la Seine), est de 110 m3/s pour une surface de bassin de 12 660 km2. La rivière présente des fluctuations de débit saisonnières.
Les hautes eaux sont hivernales et atteignent en moyenne de 143 à 183 m3/s, de décembre à avril inclus. Les maigres d'été, qui vont de juin à septembre voient le débit moyen chuter à 56 m3/s au mois d'août[2].
Le VCN3 peut chuter jusque 20 m3/s, en cas de période quinquennale sèche.
D'autre part les crues peuvent être assez importantes[16]. En effet, le débit instantané maximal enregistré a été de 550 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale était de 544 m3/s le . Le QIX 10 est de 510 m3/s, le QIX 20 de 570 m3/s et le QIX 50 de 650 m3/s. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 360 et 450 m3/s. D'où il ressort que les crues d' et de , dont il a été question plus haut, n'étaient même pas vicennales en théorie, et donc pas du tout exceptionnelles. Mais les calculs de type QIXn sont très théoriques, ils ont été souvent démentis par les données historiques.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : H5841020 - La Marne à Gournay-sur-Marne pour un bassin versant de 12 660 km2[2] (Données calculées sur 35 ans)
À titre de comparaison, rappelons que le QIX 10 de l'Yonne à Montereau-Fault-Yonne vaut 710 m3/s, tandis que son QIX 50 est de 960 m3/s.
La lame d'eau écoulée dans le bassin est de 274 millimètres annuellement (exactement comme l'Yonne). Le débit spécifique ou Qsp se monte dès lors à 8,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin, ce qui est assez supérieur à la moyenne du bassin versant de la Seine.
La qualité microbiologique de l'eau de la Seine fait l'objet d'un suivi dont un bilan a été publié en 2016 dans la perspective de la baignade dans la Seine et la Marne et d'épreuves olympiques aquatiques en 2024[17].
Navigation
La Marne est classée navigable et canalisée sur 183 km depuis Épernay jusqu'à son confluent. Elle comporte 18 écluses de gabarit de 45 m sur 7,80 m d'Épernay à Neuilly-sur-Marne, de 100 m sur 11,40 m de Neuilly-sur-Marne à Saint-Maur et de 125 m sur 11,40 m de Bonneuil à la Seine[18].
La Marne présente la particularité de permettre à un bateau de parcourir intégralement sa vallée, jusqu'à passer presque sous sa source par la voûte de Balesmes. Cette source est toute proche de la grotte dans laquelle le rebelle gaulois Sabinus est réputé s'être réfugié en compagnie de sa femme pendant neuf ans, avant d'être capturé par les Romains. En fait la légende qui dit que Sabinus s'est caché dans la grotte qui surplombe la source de la Marne à Balesmes sur Marne, en compagnie de sa femme Éponine n'est étayée par aucun écrit ni trace réelle tangible. D'ailleurs à l'entrée de la grotte on peut y lire cette information en point d'interrogation. Mais il plaît aux Haut-Marnais du sud de perpétuer cette légende à la gloire du rebelle gaulois.
↑ a et bPierre-Yves Lambert, La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies, Errance, Paris, 1994 (Collection des Hespérides), p. 168 - 197.
↑collectif coordonné par Vincent Rocher et Sam Azimi (2017) "Qualité microbiologique des eaux en agglomération parisienne" Edition Quae, 96 p. (ISBN9791091089296) (bilan des connaissances acquises sur la contamination microbiologique des eaux de la Seine et de la Marne en 15 ans par le SIAAP et ses partenaires ; des données sur les transferts de contaminants du réseau d'assainissement aux stations d'épuration puis au fleuve y figurent aussi)
↑{ouvrage|auteur=Jean Morlot|titre=carto guide fluvial Île-de-France, Champagne, Ardennes Picardie|éditeur=Editions du plaisancier|date=2004|passage=4}