Au sud du Grand Morin, l'Aubetin en est le plus gros affluent et le suit sur la majorité de son cours en une trajectoire parallèle, orientée est/ouest. Il parcourt 7 km dans le département de la Marne, puis 55 km dans le département de Seine-et-Marne. Son code générique S.A.N.D.R.E. est le : F65-0410.
L'administration distingue deux zones hydrographiques : la section amont, de la source de l'Aubetin au confluent du ru de Chevru (code F656) ; et la section aval, du confluent du ru de Chevru (exclu) au confluent du Grand Morin (code F657).
En termes d'occupation de l'espace, sur le tracé en Île-de-France, l'IAURIF dénombre (chiffres 1990) pour le bassin de l'Aubetin, sur une surface totale de 23 529 ha, une population de 7 779 habitants[5].
Mode d'Occupation du Sol du Bassin versant de l'Aubetin (1994)
Surface en hectares
Surface en pourcentage
Bois
2 697 ha
11,5 %
Cultures
19 558 ha
83,1 %
Eau
23 ha
0,1 %
Autre rural
151 ha
0,6 %
Urbain ouvert
502 ha
2,1 %
Habitat individuel
493 ha
2,1 %
Habitat collectif
2 ha
0,0 %
Activités
26 ha
0,1 %
Équipements
23 ha
0,1 %
Transports
53 ha
0,2 %
Chantiers et divers
1 ha
0,0 %
En stations de mesure de l'Aubetin, on peut dénombrer :
trois stations de mesure de qualité des eaux : Augers-en-Brie (no 03119150), Fretoy (no 03119400), Pommeuse (no 03120000).
une station de mesure hydrométrique : la station de La Lavanderie (Pommeuse), gérée par Veolia Environnement anciennement Compagnie Générale des Eaux)[2].
L'Aubetin traverse les quatre zones hydrographiques F655, F656, F657, F658 pour une superficie de 270 km2[1]. Ce bassin versant est constitué de 86,16 de « territoires agricoles », de 11,63 de « forêts et milieux semi-naturels », de 2,00 de « territoires artificialisés », de 0,13 de « zones humides »[1].
Organisme gestionnaire : syndicats intercommunaux
En intercommunalité, deux syndicats de collectivités territoriales se sont constitués, pour la gestion de l'Aubetin, l'un sur le cours amont et l'autre sur le cours aval.
pour la moitié amont : le Syndicat intercommunal à vocation unique d'Aménagement et entretien du bassin amont de l'Aubetin. Constitué en 1975 sous forme de SIVU, il regroupe aujourd'hui 14 communes pour une population de 4 171 habitants (SIREN 257701375, siège à Beton-Bazoches).
pour la moitié aval : le Syndicat intercommunal à vocation unique aménagement et entretien du bassin aval de l'Aubetin. Constitué en 1988 sous forme de SIVU, il regroupe aujourd'hui 2 communes seulement, pour une population de 1 254 habitants (SIREN 257704031, siège à Amillis).
Affluents
Les principaux affluents de l'Austin sont le Ru de Volmerot[6] et le ru de Chevru[7].
L'Aubetin a vingt trois tronçons affluents[1] dont :
À noter aussi la présence sur le cours de l'Aubetin de double bras, sur les communes de : Saint-Augustin, Mauperthuis,
Et en plus d'être alimenté par ses nappes alluviales de ruisseaux de surface précités, l'Aubetin est aussi alimenté par des résurgences de nappe d'eau souterraine (grande nappe dite « des calcaires de Champigny »).
L'Aubetin est observée depuis le (16 ans) à Pommeuse (Le Poncet), à 70 m d'altitude, pour un bassin versant de 265 km2[2].
Le module ou moyenne annuelle de son débit est à Pommeuse de 0,96 m3/s[2].
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : H5743040 - L'Aubetin à Pommeuse pour un bassin versant de 265 km2 et à 70 m d'altitude[2] (le 01-12-2019 - données calculées sur 12 ans de 2008 à 2019)
Le débit journalier maximal a été de 24,50 m3/s le , le débit instantané maximal a été de 25,90 m3/s le à 13:40, et la hauteur maximale instantanée a été de 1 340 mm ou 1,340 m[2].
Aménagements et écologie
Au titre des aménagements contemporains de la vallée de l'Aubetin, on peut citer la présence d'une station météorologique à Chevru (souvent improprement appelée « station de Coulommiers ») de Météo-France[8]. En aménagements touristiques et sportifs, l'Aubetin croise deux sentiers de grande randonnée : le GR 11 (dit « grand tour » de l'Île-de-France) sur la commune du Fretoy, et le GR 14 (Paris-Ardennes) sur la commune de Saint-Augustin.
Pour la politique d'aménagement de l'eau, la situation de l'Aubetin apparaît plus fragile, en comparaison des autres rivières du bassin du Grand Morin. Des synthèses d'études faites par la DIREN, il ressort une grande et paradoxale différence et évolution divergente entre l'amont (dégradation) et l'aval (amélioration) de l'Aubetin ; et en nombre de molécules de produits phytosanitaires quantifiées : la station de mesure de qualité de l'eau amont (à Amillis) est dans la catégorie « 40 et plus » (la dernière), alors que la station aval (à Pommeuse) est dans la catégorie « 10 à 19 » (l'avant-première). Le produit phytosanitaire dominant dans l'Aubetin était d'abord l'atrazine (herbicide), dans les molécules quantifiées par campagne en 2004/2005 ; puis le Mécoprop, l'Isoproturon, et la Simazine (herbicides tous les trois) dans les molécules quantifiées par campagne en 2005-2007[9].
Unité Hydrographique cohérente de l'Aubetin : atteinte du bon état[10]
Code masse d'eau V3
libellé de la masse d'eau
Risque retenu au 31/12/2004
Paramètres physico-chimiques déclassants
Paramètres biologiques déclassants
Risque retenu au regard de l'écologie avril 2006
Objectif Bon État écologique avril 2006
Risque retenu au regard de la chimie avril 2006
Objectif Bon État chimique avril 2006
Objectif Bon État avril 2006
Classement MEFM avril 2006
HR151
L'Aubetin de sa source au confluent du Grand Morin (exclu)
élevé
NO2, DBO, PO4, Ptot
IBGN, IBD, et tendance au déséquilibre quantitatif fort
fort
BE écologique report de délai probable
faible
BE chimique report de délai possible
BE report de délai probable
non
Faune et flore
La faune piscicole de l'Aubetin a été évaluée en aval, à la station de mesure no 03770053 de Pommeuse (surface de mesure : 1 200 m2)[11]. La dernière opération de comptable disponible en ligne date néanmoins de 1989 (opération : 10090000468 diffusée par le réseau I.M.A.G.E.) :
Liste des espèces de poissons peuplant le bassin de l'Aubetin en 1989
Au total, l'image donnée du peuplement de l'Aubetin est paradoxale, avec des témoins positifs (« rivière à truite ») mais aussi avec une quasi-absence d'autres témoins d'une bonne qualité d'eau (goujons et vairons). Par rapport aux autres rivières du bassin du Grand Morin, l'Aubetin se singularise aussi surtout par une faible biodiversité : 6 espèces présentes seulement, dont 3 peuvent être considérées comme de présence non-significative car représentées par un seul individu détecté seulement.
Occupation humaine
À l'instar de l'ensemble du bassin du Grand Morin, la présence humaine est ancienne, dans la vallée de l'Aubetin ; parmi ses trésors archéologiques, des monnaies anciennes y ont même été découvertes à Augers-en-Brie[12].
On trouve en réalité des témoignages d'occupation humaine dès la Préhistoire, avec des restes de matériel lithique[13]. Pour l'Antiquité, comme dans le reste de la Brie, les vestiges romains sont nombreux : en effet une voie romaine traversait la vallée de l'Aubetin, dite de « La Perrée », passant de Saint-Augustin (Seine-et-Marne) pour gagner Pommeuse (alors Evoriacum) ; des objets gallo-romains ont d'ailleurs été trouvés sur la commune d'Augers-en-Brie[14].
Au Moyen Âge, la vallée de l'Aubetin était surtout connue depuis le VIIe siècle pour le rayonnement de l'abbaye de Faremoutiers, abbaye royale possédant au spirituel des reliques de saintes, et puissamment pourvue en biens temporels dans la région. À l'Époque Moderne, sous l'Ancien Régime dans cette « brie des Moulins » que constitue l'aval de l'Aubetin et le Grand Morin, les nombreux moulins à eau ont structuré l'espace et l'identité de la rivière : sur les derniers kilomètres du cours d'eau, cinq moulins fonctionnaient sur l'Aubetin (ne reste aujourd'hui que le moulin du Gué Plat, sur la commune de Pommeuse, ancienne propriété de l'abbaye de Faremoutiers, aujourd'hui restauré avec l'ensemble de ses mécanismes).
Pour ce qui est de l'Époque Contemporaine, l'Aubetin a marqué en septembre 1914 le point extrême du recul des armées alliées à la veille de la Bataille de la Marne, à la jonction du Corps expéditionnaire britannique (B.E.F.) et de la Ve Armée française ; retraite passée immédiatement à l'offensive le 5 septembre, avec sur la vallée de l'Aubetin notamment les combats de Fretoy (un des derniers combats de cavalerie de l'armée britannique) et la percée du Plessis-Feu-Aussoux par la Guards Brigade. Mais le XXe siècle est aussi celui des écrits historiques pour l'Aubetin, avec les publications des monographies historiques sur les communes de : Amillis, Beautheil, Faremoutiers, Saints, et Saint-Augustin (la plupart, par les éditions briardes Amatteis)[15].
Bibliographie
Info-Phyto : bulletin d'information édité par l'administration de la DIREN Île-de-France (groupe de travail « Phyt’eaux propres »), qui publie les résultats des deux stations de l'Aubetin (Amillis et Pommeuse) ; Le no 4 du bulletin détaillait la liste des 161 molécules phytosanitaires recherchées.
Flipo, N. et alii : Modélisation des transferts d’azote sur le bassin du Grand Morin avec la plate-forme de modélisation CAWAQS, Étude du programme PIREN, Centre d’Informatique Géologique ENSMP, 2005.
↑Bulletin du G.A.S.M. : « Les monnaies d’Augers-en-Brie », Groupement Archéologique de Seine-et-Marne, no 22, 1981.
↑Bulletin du G.A.S.M. : « Inventaire du matériel lithique préhistorique de la vallée de l’Aubetin », Groupement Archéologique de Seine-et-Marne, no 18-19, 1977-1978.
↑Les fibules gallo-romaines d’Augers-en-Brie, Groupement Archéologique de Seine-et-Marne, no 16, 1977-1975.