Après ses études secondaires au lycée Lakanal de Sceaux (Hauts-de-Seine) de 1940 à 1944, sa famille l'incite à suivre des cours pour être financier, études que Marc Bohan abandonne rapidement pour débuter chez Jean Patou puis devenir assistant-modéliste de Robert Piguet en 1946[n 1] jusqu'à ce qu'il parte effectuer son service militaire à Chambéry en 1948.
Un an après, Piguet allant fermer sa maison de couture, il devient modéliste chez Edward Molyneux où il restera jusqu'en 1951. Il travaille l'année suivante pour Madeleine de Rauch, un bref passage[2], l'une des couturières « tendance » d'après-guerre, avant de faire un coup d'essai en 1953 en ouvrant sa propre maison de couture[3]avenue George-V et en y présentant sa première collection. Bien que la première collection soit un succès[2],[n 2], il fermera rapidement sa maison à cause d'erreurs de gestion[4] et retournera dans la maison de couture Jean Patou ; il est ensuite directeur artistique de celle-ci, de 1954 à 1957[n 3]. Mais les héritiers de Patou sont trop prudents aux yeux de Marc Bohan, ce qui l'amène à regarder vers Dior[4]. Alice Chavane de Dalmassy, journaliste à Elle, lui fait rencontrer le couturier alors en pleine gloire[4].
Chez Christian Dior
Après une dernière collection Automne-Hiver chez Patou, Marc Bohan intègre à 31 ans la Maison Dior en 1957, avec pour première mission de remplacer le couturier pour les voyages et de mettre en place les contrats de licence[4].
Après la mort de Christian Dior il reprend son métier de créateur dans la succursale londonienne de Dior où il sera directeur artistique du prêt-à-porter de la maison[3], et superviseur des créations de la filiale new-yorkaise jusqu'en 1959. Il quitte peu de temps Dior pour aller chez Revillon[5].
Fin octobre 1960, il est convoqué par Marcel Boussac, le propriétaire de Dior, qui lui propose de prendre la place laissée libre par Yves Saint Laurent[3] alors hospitalisé[n 4].
Marc Bohan devient le directeur artistique de la haute couture. Dès le départ, il travaille avec son ami, Philippe Guibourgé[5], qui le suivra de nombreuses années.
Début 1961, il présente la première[n 5] d'une très longue série de collections haute couture et lance Baby Dior puis Christian Dior Monsieur peu après. Au cours des années, il sait s'adapter aux évolutions de la mode et de la haute couture qui verra arriver la nouvelle génération mais également à celles de l'entreprise : le manque de finances puis la chute de Marcel Boussac en 1978, la multiplication anarchique des produits Dior sous licence[3].
Les années 1980 marquent une rupture pour Marc Bohan[7]. En 1983, Marc Bohan reçoit son premier Dé d'or[7].
Fin de l'année suivante, après plusieurs années de péripéties financières, Bernard Arnault prend la tête de l'entreprise sur les ruines du Groupe Boussac Saint-Frères. Le chef d'entreprises observera et maintiendra Marc Bohan à son poste. Celui-ci est récompensé d'un second Dé d'or en 1988[3] ; cette même année, il signe la dernière collection haute couture en juillet[6] la cinquante-septième pour Dior[8].
Il cède la place l'année suivante à l'un des représentants de la mode italienne, Gianfranco Ferré.
Chez Norman Hartnell
En 1990, Marc Bohan devient directeur artistique de la maison londonienneNorman Hartnell(en), poste qu'il occupera jusqu'en 1992. À cette occasion, il habillera notamment plusieurs membres de la famille royale.
Mort
Marc Bohan passe les dernières années de sa vie à Châtillon-sur-Seine en Côte-d'Or, où il meurt le à l'âge de 97 ans. Il est incinéré[9] le dans cette ville, puis inhumé au cimetière communal[10],[11].
Grandes créations chez Dior
1961 : Slim Look, sa première collection griffée Dior
1967 : Miss Dior, première ligne française de prêt-à-porter Dior, une création de son assistant Philippe Guibourgé[12] ; au départ de ce dernier, Marc Bohan reprendra la direction de la ligne[13].
1967 : Baby Dior, boutique pour enfants inaugurée par Grace de Monaco
1970 : Christian Dior Monsieur, ligne homme (devenue Dior Homme par la suite)
↑La première collection printemps-été 1961 de 200 modèles qu'il signe pour Dior, nouveau style habillant la femme avec plus de liberté, sera baptisée « Slim Look » et rencontre immédiatement le succès[6].
↑Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN978-2-84105-223-3), « Le prêt-à-porter des couturiers », p. 259